dimanche 3 octobre 2010

Deadwood (saison 2) : de l'or et des ombres

Retour dans le Dakota du Nord, au XIXe siècle et dans le camp où l'or fait l'objet de toutes les convoitises. A Deadwood, "l'enfer sur terre où faire fortune" comme dit une affiche promo de la série, les forces en présence sont désormais bien établies.
A ma gauche, l'incontournable Al Swearengen, patron du Gem et figure centrale d'une communauté sur laquelle il possède assurément l'ascendant psychologique. A ma droite, Cy Tolliver, à la tête du Bella Union, un homme vicieux et dangereux qui se verrait bien tirer toutes les ficelles sur le camp. Au centre, Seth Bullock, sheriff d'une ville sans vraie structures et ouverte au vent de toutes les ambitions...
C'est sur cet équilibre plus que fragile que se terminait la première saison : on se doutait que cela ne pourrait pas durer. Et ce qui devait arriver arriva. Ou presque. Alors qu'on se doutait que l'or du Dakota allait attirer du monde, c'est finalement à l'intérieur du camp que les choses vont basculer. Swearengen tombe malade et le rapport de force décrit plus haut s'en retrouve immédiatement affecté. Alors que de nouvelles têtes font leur apparition, Tolliver avance habilement ses pions pour profiter d'une redistribution des cartes...

Ca sent le gros collage
Sur le papier, tout ça semble plutôt alléchant. Il y a en tout cas de quoi utiliser des personnages forts, charismatiques et les placer dans des situations émotionnellement fortes. Sauf que non. Si les prémices sont plutôt bons, force est d'admettre que cette saison s'apparente plus à un gros collage de storylines plus ou moins réussies qu'à une vraie mosaïque narrative dans laquelle on retrouverait une vraie cohérence.
Les personnages vont et viennent, ils apparaissent et disparaissent, vivent leurs vies un peu chacun de leur côté... et c'est plutôt difficile de se laisser embarquer.
Prenons l'histoire qui lie Bullock et Alma Garret. Un homme et une femme attirés l'un par l'autre et qui finissent par former un couple au season premiere. L'arrivée de la femme et du fils de Bullock (en vérité, ceux de son frère décédé) vont bousculer tout ça et si on a rien de fondamentalement original là-dedans, il y avait de quoi creuser la personnalité de chacun des protagonistes pour donner du rythme à cette histoire.
Mais non : Milch et sa bande ont beau glisser çà et là des éléments pour marquer une progression narrative, il n'y a rien de vraiment attachant là-dedans. Tant et si bien que lorsque survient un épouvantable drame qui touche directement ces personnages, on n'entre pas vraiment dans le caractère déchirant de cette histoire.

A la porte du saloon
Et c'est bien là tout le problème: le téléspectateur se retrouve un petit peu à la porte du saloon. Il voit tout, il comprend les grandes lignes, mais il n'est pas vraiment dans le truc. La faute, sans doute, à la lenteur de l'histoire en général. La faute, sûrement, à ce que l'on ne voit que trop tardivement où tout cela va nous mener. On ne peut donc qu'être déçu. Déçu de voir des personnages (Cochran, Starr, Charlie Utter) apparaître de façon épisodique pendant que d'autres sortent de nulle part (même si revoir Richard Gant et Pruitt Taylor Vince est une bonne chose). Déçu de voir certains se réduire à une caricature d'eux-mêmes (EB Farnum, Calamity Jane). Déçu, plus globalement, de voir qu'il y a quantité de très bons éléments dans ce camp (l'histoire avec Francis Wolcott/Garret Dillahunt est très réussie) mais que l'ensemble ne prend pas.
Espérons que ce sera mieux en saison 3...

Bien à vous,
Benny

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