mercredi 5 janvier 2011

Les Voeux sont faits

Connecting people, dit la pub d'un célèbre opérateur de téléphone mobile. Conneries. Quand arrive enfin le premier janvier, je kiffe les textos sympas. Les textos un peu persos, quoi. Je n'ai rien contre le petit message envoyé à 153 expéditeurs et qui dit "Comme Eric Woerth, 2010 s'en est allée, vive l'année 2011 avec Alain Juppé. Je pense à vous. Signé : Boubou" (quoique...): c'est toujours bon de faire partir du "club VIP de la carte SIM de Boubou", mais moi j'aime pas faire ça. Pas mon truc.
Je fais partie de ceux qui envoient des messages individualisés. Ces textoteurs communément appelés "iPoires". Non parce que, il faut comprendre ce que cela implique. Ca veut dire s'isoler dans un coin pendant approximativement une heure et pianoter frénétiquement sur son smartphone. Et mine de rien, quand vous faites ça en soirée - être sociable à distance, en un sens - ben vous avez de fortes chances pour passer pour un bel autiste.

"Te voir quand je vais au chouette..."
A plus forte raison quand le chrono est enclenché. Ben oui : à minuit, on débouche le champagne. A minuit, souvent, on songe à se laisser aller: certains et certaines commencent à se tourner autour pour finir la soirée/Débuter l'année de la meilleure des façons. Donc pas question de traîner. Et vous vous retrouvez à taper à toute vitesse sur le clavier numérique. Façon Usain Bolt de l'Azerty.
A ceci près que Usain, pour le coup, il a souvent bien arrosé le repas avant l'heure H et n'est plus d'une parfaite agilité au moment de taper. En gros, quelqu'un lui a mis des barrières de 110 m haies sur sa route et le terrain est salement en pente. Voilà comment on se retrouve à envoyer un truc du genre "Te voir quand je vais au chouette, c'est toujours bureau de croiser ton regard". Ce qui dénote une réelle volonté de dire un joli truc mais n'a, fondamentalement, pas beaucoup de sens...

Napalechoix
Alors, oui. Oui. Vous allez me dire, il suffit d'envoyer ces messages plus tard, genre le lendemain. Mais non: j'aime les envoyer rapidement pour marquer le coup. Et pour ne pas l'oublier parce que le 1er janvier, je serai plus proche de la limace que de l'homo webphonis. Donc il faut le faire maintenant. Tout de suite. C'est obligé. Oui, je suis normal. Si.
Mais du coup, ça crée des incompréhensions, si ce n'est des tensions. Pas cette année puisque j'ai réveillonné au calme. Mais par le passé...

"Elle : Allez, commence pas l'année en t'isolant, viens donc boire un coup
Benny : non mais je m'isole pas, j'envoie des...
Elle : non, sérieux. Cette année, bouge toi. Vois du monde. Reste pas dans ton coin, c'est pas comme ça que tu rencontreras des filles, hein... C'est ça que tu veux ? Rester seul ce soir et les autres soirs ?
Benny : non mais... oui, mais j'envoie des...
Une Autre, bourrée : allez, banannéeee Bobby: gné, tu fais le geek?
Benny : oh, ta gueule !
Elle : Ah tu vois. Eh ben, c'est ça: fais la gueule. Viens L'Autre, on va boire (Et peut-être faire des cochonneries vu qu'on a le temps, on a envoyé "Bonne année 2009" à 254 personnes d'un coup)".

Non: en vrai, la technologie c'est une saloperie.

Bien à vous,
Benny

1 commentaire:

FilGB a dit…

Je passe pas assez souvent dans le coin moi. Cet article, j'aurai pu l'écrire. Enfin pas tout à fait. Car selon moi envoyer à 150 personnes le même texto d'un coup ou le recopier individuellement et l'envoyer 150 fois, c'est tout aussi con.

Moi je souhaite la bonne année quand je vois les gens, au mois de mars si besoin.
Et comme ça je profite de la soirée et des personnes présentes. Surtout des personnes présentes.