mercredi 30 décembre 2009

L'année de la nouvelle aile ouest

Season finale, mesdames messieurs. L'heure de faire un petit bilan, notamment sur les heures passées devant le petit écran. Une année marquée par le retour en force des dramas (Damages, The Shield, The West Wing, Dexter, Rescue Me, Life, Chuck, In Treatment) face aux comédies (The Office et It's always sunny in Philadelphia). Douze mois au cours desquels les valeurs refuges ont clairement repris du poil de la bête.

The West Wing casse la baraque

La preuve ? A ma grande surprise, ma série de l'année 2009 est un show qui n'en est pas vraiment à ses débuts mais qui aura connu, en l'espace de 22 épisodes de haut vol, une sacrée renaissance. Au point de me laisser sur mon fauteuil dans un état electrique au terme de son visionnage.
La fiction qui m'aura effectivement fait le plus vibrer cette année, c'est en effet The West Wing/A la Maison blanche (saison 6). Que dire qui n'a pas déjà été dit dans la chronique qui lui a été consacrée ? Je suis en train de me refaire un visionnage éclair pour cette fin d'année, et je dois avouer que j'ai vraiment l'impression de retrouver la série à ses débuts.
Brillant, porté par une vraie dynamique des dialogues, transcendé par un idéalisme tantôt naïf tantôt enthousiasmant... Nombreux sont ceux qui disent qu'on se sent intelligent en regardant ce show : j'ignore si c'est vrai mais il est indéniable que c'est une fiction qui tire son audience vers le haut, en mobilisant toutes les forces vives de son casting (même ceux qui ne sont pas mobilisés directement par la course à la présidence) et en renouvelant de façon brillante son propos.
2010 sera l'année des adieux, puisque ce sera pour moi celle du visionnage de la saison 7. Je l'attends avec un appétit énorme et je ne crois pas que je serai déçu.

Scranton et les pompiers de New York
reviennent en force !


Des déceptions, en désignant ma série de l'année, j'en ai eu par le passé. House puis Rescue Me n'ont pas été complètement à la hauteur à l'heure des retrouvailles en 2007 et 2008. Ce ne sera pas le cas du lauréat de 2008 justement.
En 2009, je me suis éclaté en regardant la saison 3 de The Office, qui est bien partie pour être ma sitcom de la décennie. Michael, Dwight et les autres m'ont encore fait beaucoup rire et en février, je vais me jeter sur la saison 4, dont la chronique sera à lire ici.
Autres belles retrouvailles, celles avec les gars de la caserne de Rescue Me : la saison 3 se tenait franchement bien et cela aura été un bonheur de les voir lutter avec rage au milieu de leurs emmerdes. Est-ce que c'est une série macho ? Peut-être. Un soap avec de faux gros beaufs ? Sûrement. Mais vous pouvez toujours compter sur Tolan et Leary pour vous balancer une scène juste, forte et vraie au milieu de leurs mille et une aventures énormes. Rien que pour ça, je ne peux dire qu'une chose : encore !

Des nouveautés... sympas

Côté nouveautés, l'année aura été assez calme. Life aura été une belle découverte mais elle n'aura pas duré. Chuck, de son côté, est une série sans prétention et c'est sans doute pour ça que je l'ai beaucoup appréciée. In Treatment aura été un peu l'ovni de l'année et on y reviendra dès le début de l'année prochaine. Mais rien, parmi ces nouveaux shows (même Dexter, pourtant bien fichu), ne m'aura vraiment ébloui. Cela m'aura sans doute permis de mieux apprécier la fin d'une époque, avec l'arrêt d'Urgences. Mais je pense que l'année qui vient sera riche en découvertes marquantes.

A suivre...

Et quoi de neuf, justement ici en 2010 ? J'annonce d'ores et déjà une critique complète de la saison 1 d'In Treatment alors que celle de la saison 2 de My Name is Earl devrait suivre avec la saison 4 de The Office et la saison 3 de The Shield (on peut aussi en savoir plus en cliquant là). Et grande nouvelle : le père Noël a déposé dans mes souliers l'intégrale de Six Feet Under. Je viens de revoir l'éblouissant pilote : on devrait bientôt reparler ici aussi des Fisher.
Tout ça en attendant la suite de Deadwood, de Dexter, de 30 Rock et - enfin ! - The Wire. Sans oublier les inévitables inattendus.

En attendant, terminez bien l'année. Et rendez-vous en 2010.

Bien à vous,
Benny

PS : et vous au fait, c'est quoi votre série de l'année ?

mardi 29 décembre 2009

Droite/Gauche Rencontre : dis moi comment tu votes, je te dirai qui tu aimes

Je suis un paradoxe sur pattes. Si, si. Lundi soir, un petit coucou sur le blog d'Adeline Single Citadine, un petit com' pour parler site de rencontres (la demoiselle, qui a un chouette site, m'a interpellé alors que je venais de détruire mon profil Meetic) et lui dire que je ne me voyais pas resauter le pas... et voilà que je tombe sur un lien qui me fait changer d'avis. Pas n'importe quel lien, il est vrai : Celui de droite-rencontre.com, un site de rencontres "pour célibataires exclusivement de droite". Ouaip.
Et là, j'ai un aveu à te faire, e-lecteur : quand j'étais au lycée, j'ai lu Le Rêve Mexicain de Le Clezio et ça a sans doute éveillé chez moi une fibre anthropologique assez épaisse. Ca et une passion pour les trucs aussi tordus que surprenants, pour ne pas dire potentiellement tordants.

La tagline qui tue

Ca ressemble à quoi, un site pour jouer les jolis coeurs avec les filles de droite ? Ben, vous avez cette image-là d'abord, qui plante clairement le décor. Avec la fille au regard bleu UMP qui rappelle avec son chemisier généreusement déboutonné que l'ouverture, ça parle aux jeunes. On peut rencontrer des gars au regard bleu UMP aussi, il y en a un sur l'affiche d'ailleurs, juste devant le drapeau français.
Juste en dessous, vous avez un court texte de présentation.
Juste après une tagline qui sent le marketing à plein nez ("Droite rencontre : On a déjà ça en commun !"), on vous explique que vous êtes ici pour rencontrer des "gens qui ont la même conception de la vie que vous. La famille, l’éducation, le travail, la culture, la tradition… Construire sur la même base pour se donner toutes les chances de réussites [Et accessoirement les mêmes lacunes orthographiques, NDLR]. On est tous responsable de son bonheur, autant s’arranger pour que ça marche".

Ah, les soirées "Drague et dis du mal de Rama Yade"...

N'écoutant que mon courage et ma curiosité malsaine (pour certains, ce sont les accidents de voiture, pour d'autres ce sont les lipdubs concons où l'on t'invite à "changer le monde": choisis ton camp, e-camarade), j'ai franchi le rubicon. Je me suis inscrit pour voir ce qu'il y avait, via un vieux compte courriel. Le temps de remplir les données de base et de choisir le pseudo EricBesson2 (Je te dis pas comme j'étais déçu de constater qu'une autre cyber-andouille m'avait devancé au concours de l'alias le plus bête...), on m'annonce que le site... sera accessible le 2 janvier.
Je suis déception, comme dirait Julie de My little e-cork board. Ben oui : moi, j'étais déjà tout joyeux d'aller draguer les filles de Clermont-Ferrand et sa région (c'est un vieil adage de droite : Les Auvergnates, quand y en a une ça va ; c'est quand il y en a plusieurs qu'il y a de joyeux problèmes). Je m'apprêtais à dire adieu à mes soirées pâtes avec Luciole LaPlante pour faire d'hypothétiques soirées Epad avec mes nouveaux amis. Mieux : je préparais déjà mes fiches pour de potentielles nuits "Drague et dis du mal de Rama Yade" qui allaient peupler mon calendrier de 2010. La vérité, c'est que ça sent la promesse de Gandrange, cette affaire.

Mon coeur est un hémicycle vide et froid qui sonne creux

Ca sent d'autant plus l'arnaque que d'autres blogs du 2.0 se sont emparés de l'affaire (comme le blog de Nicolas Kerebel ou le site de Rue89) pour souligner le caractère "particulier" de la démarche : eh oui, un autre site a été lancé et s'appelle.... gauche-rencontre.com. Si.
Même motif, même punition, j'ai envie de dire. Il s'agit d'un site où l'on explique que "Dans une société de plus en plus difficile où les couples qui tiennent font figures de héro [Ah ? Et sans "s" ? C'est vrai que c'est héroïque, NDLR], Gauche Rencontre vous permet de mettre toutes les chances de votre côté en rencontrant des gens ayant la même sensibilité politique. L’éducation, la qualité de vie, le travail… si déjà on regarde dans la même direction, ça aide à construire de bonnes bases".
On passera sommairement sur le fait que les filles de gauche sont apparemment moins portées sur le décolleté (mais elles ont de jolis yeux verts qui disent "majorité plurielle"... et le regard mutin qui dit "Moi, j'ai rien contre la fessée"). On notera tout de même que les gars travaillent plus la posture bad boy (un hommage à DSK ? Si c'est le cas, attention à ton petit coeur, jeune inscrite).
On ne s'apesantira pas non plus sur le fait que, lors d'un premier rendez-vous estampillé "gauche-rencontre.com", mieux vaut éviter la question "Et toi, tu préfères qui comme candidat à la primaire de 2011 ?". Ca pourrait foutre en l'air la soirée jusqu'au dessert...

Tu le vois, mon gros coup de com' ?

Quoi qu'il en soit, ça sent franchement le faisan et le coup de com', toute cette histoire. Et vous voulez savoir ce qui est le plus étonnant ? Ces projets adaptent le principe d'un troisième site de rencontres : Amour Maghreb, spécialisé dans les rencontres musulmanes.
Et dire qu'il y a encore quelques jours, je me plaignais du caractère artificiel de Meetic... visiblement, je n'avais encore rien vu.
Je vous tiens cependant au courant : EricBesson2 est inscrit dans les deux camps. La vache : je l'ai drôlement bien choisi, ce pseudo.

Bien à vous,
Benny

lundi 28 décembre 2009

Mon année en une BO : 19 titres pour tout raconter (partie 2)

On reprend cette déambulation musicale des douze derniers mois, entre jolies mélodies et moments marquants.

No Hassle Night (The Dead Weather, album : Horehound) : le même cas de figure que Cold War Kids, sauf que Jack White (The White Stripes/The Raconteurs) fait partie du projet. Du coup, j'étais curieux forcément. C'était bien mais pas inoubliable. On sauvera néanmoins ce titre : sombre mais assez envoûtant.
Un moment : une balade à pied de nuit, en septembre. C'est une musique qui se prête bien à ce genre de sortie.

Going to California/Ten Years Gone (Led Zeppelin, album : Greatest Hits, volume 2) et To my Friend (Mountain, album : Climbing !) : alors là, on envoie du lourd. On touche à la quintessence même. Et on revient surtout à L'Instant de cette année. Mon voyage à New York évidemment, et surtout la traversée du Brooklyn Bridge de nuit. Il aura été difficile de choisir quels titres garder dans la soixantaine que j'ai écoutée en boucle aux USA. Et pourtant, ce sont ces trois-là qui s'imposent.
Parce que c'était un moment magique, étourdissant. Emouvant. Et parce que ces musiques correspondaient parfaitement. Ca vous ait déjà arrivé de vivre un grand moment et d'en avoir conscience ? Moi, je peux vous dire que ça m'est arrivé au moins une fois en 2009 vendredi 5 septembre à 20h20 à New York. Rien de moins.

The Scorpion Sleeps (Rob Zombie, album Educated Horses, photo 2) et Shallow be Thy Game (Red Hot Chili Peppers, album : One Hot Minute) : deux titres pas découverts cette année mais que j'ai glissés dans une playlist de rentrée, postée ici même. Je voulais avoir la pêche pour retourner à la mine et avec ça, c'était gagné. Il faut savoir que le titre des Red Hot, c'est carrément un de mes hymnes. Une intro funkie à mort, une énergie ébourrifante, une capacité à varier les rythmes revigorante, c'est clairement un titre phare pour moi. De ceux que j'emmènerais sur une île déserte.
Un moment : tous les matins de septembre. Et le plus beau, c'est que ça marchait à chaque fois.

Nothing to do with You (Emilie Simon, album : The Big Machine, photo 3) : Une autre très bonne surprise de 2009. Elle en a pris des risques, Emilie Simon, avec cette album. Elle en a récolté aussi, des critiques peu amènes. Mais moi, j'ai vraiment aimé son virage electro-cabaret. Aussi étonnant qu'enthousiasmant, elle a apporté un vrai vent de légèreté à l'automne.
Un moment : tous les soirs du mois d'octobre, pour rentrer à la maison ou partir en vadrouille.

Sundial/Back Round et Caroline (Wolfmother, album : Cosmic Egg, photo 1) : Ils ont l'héritage des 70's dans leurs cordes (et dans leurs cheveux aussi, si on en juge la photo - assez drôle - qui ouvre ce post) mais ne se reposent pas dessus. Ils ont gardé la fougue du projet original (hormis le chanteur, tous les autres ont pris la tengeante) et ont su épurer leur son. Ils ont gagné une place de choix dans ce classement : après Consolers of the Lonely des Raconteurs en 2008, Cosmic Egg est mon album de l'année. Rock is not dead. Not yet.
Un moment : quand le téléphone a sonné un jour de novembre, Caroline, leur triste ballade résonnait dans mon appart. Ma grand'mère venait de décéder. Et ce titre est à jamais hanté par ce moment.

Heart of Stone (The Raveonettes, album : In and Out of Control), Tangerine (Led Zeppelin, album : Led Zeppelin II) : le premier a une rythmique imparable, et a beaucoup résonné chez moi à mesure que les préparatifs de Noël avançaient. Une découverte sympa, sans prétention mais très agréable. Le second n'est pas une nouveauté mais c'est ce que j'écoutais en quittant l'appart de ma meilleure amie à Paris, avant la naissance de son bébé. Un joli moment avec une belle mélodie pour l'accompagner.

Bien à vous,
Benny

dimanche 27 décembre 2009

Mon année en une BO : 19 titres pour tout raconter (partie 1)

Vous ne pensiez tout de même pas qu'il ne se passerait rien de ce côté-ci de la blogosphère à cause du post tout aussi énigmatique que précédent ? Nan : pas de vacances dans le Monde de Benny, en tout cas pour ce qui est des aventures bloggesques.
Il est d'autant moins question de flemmarder que l'on arrive dans la dernière semaine de l'année. C'est l'heure de bilanter, et en musique s'il vous plaît.

Ladies & gentlemen, voici la Bande originale de 2009 pour mes oreilles : tous les titres qui accompagné les moments forts de ces douze derniers mois.

Something is not right with me (Cold War Kids, Album : Loyalty to Loyalty) : Cela aura été une constante cette année. Dès que j'ai voulu sortir des sentiers battus, je suis tombé sur un album aussi sombre et froid qu'une fin d'après-midi de janvier. C'est d'ailleurs à cette époque que j'ai acheté cet album. Reste cette petite surprise. Pêchue, étonnante et diablement efficace. "Le noir n'est jamais tout à fait noir", comme on dit.
Un moment : un soir de janvier, à la BennyCorp. Une course effrénée pour finir un dossier sur... "Être un mannequin à BennyCity". Tout un poème.

Boxes (Charlie Winston, Album : Hobo,photo 1) : alors, lui, il m'a bien eu. Quand j'ai écouté pour la première fois son album, je m'attendais à un massacre. Raté et c'est tant mieux : l'album est aussi inventif qu'énergique... quand il n'est pas carrément drôle. La merveille, c'est évidemment ce titre où les notes de piano tourbillonnent légèrement avant de vous embarquer complètement. C'est fort.
Un moment : la descente de la sixième avenue de New York en août. Il y avait un monde fou et pourtant, ce titre vous isole un peu. Idéal pour prendre un poil de recul, et savourer le truc extraordinaire que vous êtes en train de vivre.

Doberman (Kasabian, Album : Empire) : il y a toujours un moment dans l'année où j'achète un album qui date un peu mais qui m'a échappé. Cette année, ç'aura été Empire. Un album réussi, ça se termine toujours par un dernier titre mortel. Doberman, c'est ça. Il y a quelque chose d'épique dans cette compo et ça, ça me parle toujours.
Un moment : J'aurais pu dire New York aussi, notamment l'arrivée à Washington Square Park. Je vais dire le mois de mars et une sortie un samedi soir avec des collègues. Très sympa et en toute simplicité.

That's the Reason (The Rakes, album : Klang) : une petite découverte sans prétention, et qui a tourné, tourné et tourné dans le lecteur CD de la BennyMobile une bonne partie du printemps. Donc à chaque fois que j'entends ce titre, je me revois en train de rouler vers un de mes rendez-vous de mars/avril.
Un moment : je viens de le dire. Vous suivez, oui ?

Up to you now (Ben Harper & Relentless 7, album : White Lies for Dark Times, photo 2) : un très, très beau titre. Ben Harper retrouve la fougue que l'on ne lui connaissait plus trop et ce titre touche au coeur.
Un moment : dernier jour de mai, le sportif dont je parlais début janvier a réussi son pari. Il est sans doute plus complexe, plus truqueur que je ne le pensais quelques mois plus tôt (je suis naïf, faut le savoir) mais là, il est arrivé au bout de son défi. C'est fort à vivre. Et c'est beau parce que, quelque part, c'est le début de la fin de l'aventure pour lui.

Back in Town (Izia, album : Izia, photo 3) : une des jolies surprises. Avec sa voix, avec sa puissance naturelle, la toute jeune fille de Jacques Higelin bouscule les convenances... et me bouscule aussi. Va falloir confirmer maintenant. J'attends de voir la suite avec curiosité.
Un moment : un dimanche soir de juin. La première fois que j'entends ce titre à la radio. Une authentique claque.

La suite, c'est pour une prochaine fois...
Bien à vous,
Benny

samedi 26 décembre 2009

Noël au teasing


C'est la première fois que je fais ça ici. En tout cas, c'est le post le plus rapide que j'ai eu à concevoir. Ce ne sont pas les vacances pour rien, dis donc...
Et sinon, oui : ça m'amuse assez.

Joyeux Noël,
Bien à vous,
Benny

mardi 22 décembre 2009

La nouvelle qui change (un peu) tout

C'est fou: hier à la même heure, je me demandais sur quoi je pourrais blogger cette semaine. Et puis j'ai reçu ce message, aujourd'hui à 14h07. "Notre petite fille est née hier (...) nous sommes comblés".
Et voilà comment ma meilleure amie est devenue maman. Elle est mariée à un de mes meilleurs amis et j'ai longtemps répété que, techniquement, le jour où ils auraient un enfant, ce serait mon nouveau meilleur ami...

D'une pensée à l'autre

Plaisanterie neuneu mise à part, ça fait drôle ce genre de nouvelles. Parce que ça vous fait repenser à la première fois que vous l'avez croisée elle, dans des escaliers où elle a poussé un de ses fameux "Bonjour !" pleins de vie, emplis de sourire et d'énergie. Avec ce quelque chose qui fait qu'on ne peut pas ne pas aimer cette personne.
Vous repensez aussi à la première fois que vous l'avez vu, lui, et que... ben sur le coup, vous n'en avez pas pensé grand'chose. Mais, à dire vrai, il en est ainsi pour tous les mecs qui me sont le plus proches aujourd'hui. Donc, c'est plutôt rassurant.
Vous repensez à ces longues discussions que vous avez eu avec elle et au cours desquelles, tour à tour, on a baissé le masque. On a accepté de laisser entrevoir ses faiblesses. Dans une froide rue de janvier, à déambuler pour comprendre ce qui vient de vous arriver. Ou dans une salle entourée de bureaux fatigués, quand ça devenait un peu dur de tout garder.
Vous repensez à ces échanges que vous avez eus et que vous avez lui. Quand le simple de fait de mettre en perspective les choses ensemble vous tirent vers le haut, suscite chez vous un mélange d'admiration et de respect, et en même temps préserve la proximité qu'il y a entre vous.
Vous repensez à son ventre rond, tout contre vous, quand vous la quittez une dernière fois, alors qu'elle ne sera bientôt plus une future maman et que vous êtes si fier d'elle. De ce qu'elle est comme de ce qu'elle sera.

Quand file la vie...

Vous repensez à cet échange de regards que vous avez avec lui, au moment où il dit toujours: "Tu sais que tu reviens quand tu veux". Vous savez qu'au fond de vous, vous êtes touchés comme la première fois par cette marque d'affection sincère. Et ça vous fait sourire quand il ajoute: "Ouais, sauf les trois prochains mois, hein...".
Vous pensez à eux, à tout ça. Et vous vous dites que le temps passe. Mais ces nouvelles de vie rendent cela léger.
L'histoire retiendra que quand j'ai reçu le message au boulot, Deezer égrénait les notes d'une reprise de Rod Stewart par les Stereophonics. Handbags and Gladrags. Des bagages et des fringues.



C'est un peu léger à souhaiter à la petite nouvelle (même si les paroles sont bien). Alors j'attendrai de la voir pour lui dire tout le reste.

Bien à vous,
Benny

jeudi 17 décembre 2009

Vracorama de décembre

Vracorama neigeux... Vracorama quand même ! Et comme c'est le dernier de l'année, autant en profiter, et aller droit au but :

La citation de la semaine :

"A trop gaver la dinde, elle explose"

Une phrase signée Yannick Dahan, lors de sa chronique de l'abominable Transformers 2, pour évoquer la débauche vaine d'effets spéciaux du film de Michael Bay. Mais en cette fin d'année où tout le monde ou presque court dans tous les sens pour son boulot et/ou pour les festivités de fin d'année, voilà une affirmation sur laquelle méditer...
La page facebook de la semaine : e-lecteur, toi aussi tu connais Marc Levy ? Mais si voyons, la grande soeur de Guillaume Musso ! Marc Levy de la famille des Jécridétrukmièvrekisvendenfer. Tu as peut-être aperçu son best seller Et si c'était vrai, ou vu au ciné son adaptation qui s'appelait Et si c'était balourd (ah ben non : en fait, ils l'ont appelée comme le livre. Mais c'est à s'y méprendre...)
Marc Levy donc. Un auteur prolifique auquel on pense beaucoup sur Facebook. La preuve avec le groupe Inventons le titre du prochain Marc Levy.
Une page où l'on donne des idées au petit barbichu pas si pires en vérité : Après Mes amis, mes amours et Où es-tu ? Les internautes lui proposent en effet Reviens ! Toi, là-bas, dans le noir, Je t'ai toujours pas trouvée (Où es-tu 2), Bon, là ça me fait plus rire (Où es-tu 3), Tu vas en sortir de ta cachette, oui? (Où es-tu 4)... L'idée est fichtrement bonne mais je suis sûr que le meilleur est à venir. Car, et c'est bien connu, les gens sont méchants...
Le prog TV de votre semaine : On le rediffuse encore. Et je suis devant ma télé, toujours. Cette fois, c'est en VO... et on se rend compte que la VF est plutôt juste. Cinecinema Emotion diffuse ces jours-ci Les Evadés, le premier film réalisé par Franck Darabont: une adaptation d'un roman de Stephen King. Un film avec Tim Robbins et Morgan Freeman: l'histoire de deux prisonniers qui deviennent amis au fil des années derrière les barreaux.
Pas de fantastique dans l'histoire mais des scènes absolument cultes (sur le toit de la prison, dans la cellule quand on découvre "Le secret de l'affiche"). Le tout donne un ensemble assez juste (très américain dans l'esprit, tout de même), fort et émouvant. Un incontournable à voir et à revoir, encore et encore.

Bien à vous,
Benny

dimanche 13 décembre 2009

Dernier voyage à Isola

Les détours par les rayons livres de la Fnac vous réservent parfois de jolies surprises. Ils vous ramènent un peu à votre passé de lecteur et vous invitent à reprendre la route. C'est un peu ce qui m'est arrivé quand j'ai découvert il y a quelques jours que l'anthologie du 87e District d'Ed McBain comptait désormais un neuvième et dernier volume, avec les quatre derniers romans que l'auteur a écrit avant de disparaître.
McBain, le 87e District. Des flics, un commissariat, la ville d'Isola. Cinquante ans d'écriture et d'évolution sociale et culturelle aux Etats-Unis retracés en presque autant de polars. Du roman à suspense bien calibré de l'après-guerre au polar inscrit dans un contexte sociétal finement décrit. Et puis pour moi, des heures et des heures et des heures à dévorer ces romans dans le train avant et après le travail.

Le père de la narration sur petit écran

Ed McBain, de son vrai nom Salvatore Lombino, est Américain. Scénariste des Oiseaux, d'Alfred Hitchcock, on lui doit aussi un roman, Graine de Violence, dont l'adaptation cinématographique a elle aussi fait date (The Blackboard Jungle, de Richard Brooks). Son coup de génie, en 1956, n'est pas simplement de lancer une série de romans reprenant les mêmes personnages. C'est bel et bien d'instaurer une narration à double détente, avec d'une part des histoires bouclées et plongées dans la réalité de l'univers policier, et d'autre part une description continue de la vie de ses héros.
La narration télé, celle d'Urgences, celle de FBI : Portés Disparus ou encore The Shield, lui doit énormément. Et en France, on ne le sait que trop peu. Au fil des romans, on voit ainsi le héros Steve Carella se marier, avoir des enfants, perdre son père, tandis que ses collègues se retrouvent eux aussi confrontés aux drames et aux triomphes de l'existence.

Comme une petite musique
au fil des pages


Dans une ville imaginaire qui ressemble beaucoup à New York, l'oeuvre de McBain aura remarquablement évolué avec les années. Parce que son maître d'oeuvre est un créateur dans le sens le plus noble du terme : il est toujours en éveil, toujours en quête de points de vue, d'astuces narratives et de détails vrais susceptibles de nourrir son récit, de l'enrichir.
Son style est sans doute bien moins flamboyant que celui d'un James Ellroy : le premier roman que j'ai d'ailleurs lu de lui, Soupe aux Poulets (un titre très 50's dans l'esprit), ne m'a pas totalement convaincu. Mais, et c'est là que c'est très troublant, McBain possède une musique stylistique très personnelle ; de celles qui vous gagnent peu à peu.

Un dialoguiste unique

Avec le temps, son écriture a sans doute gagné en densité... et il a su garder ce qui est SA qualité : un sens du dialogue assez peu commun. McBain sait retranscrire la vérité du vécu, la force des échanges courts mais justes, dans ses écrits.
Roman Noir, le Frumieux Bandagrippe (adaptation d'un poème de Lewis Carroll dans Alice au Pays des Merveilles), Jeux de Mots et Jouez Violons. Quatre polars, quatre derniers billets pour Isola. J'en ai déjà lu/utilisé deux. L'heure est venue de reprendre la route vers Riverhead et Diamondback... en mélangeant le plaisir des retrouvailles et la légère nostalgie de la dernière fois.

Bien à vous,
Benny

mardi 8 décembre 2009

L'album de décembre : "In and Out of Control" (The Raveonettes)

Et de douze ! Pour terminer cette boucle musicale de 2009 et penser, déjà, aux fêtes de fin d'année, on va se laisser tenter par un peu de pop sucrée.
Pour ce faire, on laisse le micro à un dynamique duo danois qui, non content de me permettre de glisser ces successives allitérations, apportent tout un lot d'accords légers.
In and Out of Control est le quatrième album de Sune Rose Wagner et Sharin Foo et c'est un peu une invitation à revisiter les sonorités des sixties en les accompagnant de guitares saturées. La mélodie prime mais il est vrai que cette capacité de distorsion a le mérite de redynamiser un ensemble qui aurait été un chouya tristoune, sinon. Elle met surtout en valeur la voix de la chanteuse de la formation qui, a défaut d'être époustouflante, n'en demeure pas moins agréable à entendre.

Le paradoxe du fruit déguisé

Plus complètement sixties mais pas totalement électro dans l'esprit, la musique de In and Out of Control reste en soi un petit paradoxe. Un fruit déguisé, si vous préferez rester dans la thématique gourmande de ce billet : les mélodies sont certes légères, mais les textes eux sont sombres, pour ne pas dire carrément amers.
Il suffit de regarder les titres des chansons : entre Bang ! Gone Forever, Suicide ou encore Heart of Stone, on se dit qu'il vaut peut-être mieux éviter de les inviter à partager la dinde à la maison, si l'on ne veut pas finir marron.
Plus sérieusement, et pour conclure, on reconnaîtra à ce duo une assez épatante maîtrise rythmique et un sens de la mélodie souvent imparable. La preuve avec le titre Heart of Stone, littéralement imparable et qui a tous les atouts pour marquer vos curieuses oreilles.



En résumé : une belle découverte, qui joue entre ombre et lumière pour séduire. Le tout est de ne pas plonger trop profondémment dans les textes écrits d'une encre très sombre.

Bien à vous,
Benny

lundi 7 décembre 2009

L'équation à une inconnue bizarre

Il y a un peu plus d'une semaine, je crois bien que j'ai été sacrément vilain. Pour ne pas dire vilaine. Enfin, il me semble. Jugez plutôt...
Tout a commencé il y a presque quinze jours. Une petite visite dans BennyCity pour le boulot et voilà que je croise un garçon qui me file un tuyau. Une info pas encore sortie, à vérifier. Et qui impose d'obtenir la confirmation des responsables du lieu que je visitais ce jour-là si je veux écrire dessus. Problème : ces personnes sont connues pour être bien peu bavardes... et le sujet ne va certainement pas les dérider.

Une course, des obstacles

Jeudi : la course contre la montre commence. Je passe une floppée de coups de fil pour en savoir plus sur cette info. Parmi mes contacts, auprès de connaissances de connaissances... et bien sûr, par la voie officielle. C'est précisément là qu'il faut savoir être vilaine. Ne pas mentir, jamais. Mais faire le forcing, toujours.
"Ah bon, vous êtes au courant ? me dit-on au téléphone, sensiblement ennuyé
- Oui, et on va le sortir donc il me faudrait une réaction
- Ah oui..."
Là, c'est évident, il va falloir être opiniâtre parce que ce n'est pas gagné. Presque montrer les dents. Ou comme je dis souvent : secouer l'arbre et voir ce qui tombe. Une des connaissances de mes connaissances m'affirme par téléphone que l'info est avérée. Elle propose de me mettre en contact avec une des personnes directement concernées. Ne manque qu'une chose : le point de vue des responsables susnommés. Qui jouent la montre pour retarder la sortie de l'info. "On parlera vendredi", me dit-on au téléphone.
Si je rencontre un des témoins, c'est banco. Sinon, il faut que ce soit les responsables qui crachent au bassinet.

Tic tac, tic tac, tic tac...

Vendredi : après une trentaine de coups de fil (au bas mot) sans réponse, je reste sans nouvelle de mon contact téléphonique.
Je fonce chez les responsables. La chargée de com me dit "On communiquera sans doute lundi". Hors des délais de la BennyCorp. Je n'ai pas le choix : je fais le forcing auprès d'elle. "Ce sera au chef ou à son adjoint d'en parler. Mais lui, il est à Paris".
Je m'en vais... avant de rebrousser chemin l'air de rien. Je file dans les bureaux de la direction. Je toque à la porte de l'adjoint, dont on dit qu'il est le plus causant. Personne. Je redescends d'un étage et je décide d'aller voir du côté d'une salle de réunion, dans laquelle j'avais vu des manifestants s'engouffrer quelques mois plus tôt. Et là, qui est-ce que je vois de l'autre côté de la vitre ?
Le boss. Himself.
Là, je tombe la veste et sors mon calepin. Je fais le siège de la porte d'entrée. Des gens passent et se demandent ce que je fous là. Je souris, je suis poli. Raconté comme ça, ça a l'air super cool et ça fait un peu film. Mais la vérité, c'est que je ne la ramenais pas trop. Quand bien même je ne le laissais pas trop transparaître.
Vingt minutes se passent et mon bonhomme sort. Seul. Carrure d'athlète, plus rugbyman que bobo asthmatique. Je lui dis qui je suis et... il fiche le camp ! "Voyez avec la communication : j'ai pas le temps !" Je le suis au pas de course et lui pose la question : Vrai ou pas vrai ? "Tout est réglé !". Et il file dans l'ascenseur.
Note pour la prochaine fois : monter dans l'ascenseur aussi. Pour poser plus de questions.
J'appelle la com et fais un forcing de tous les diables. J'appelle le sous-service sous la responsabilité de l'adjoint.
Personne ne me file son portable mais je casse tellement les pieds à tout le monde que la secrétaire, dévouée à son boss, m'annonce "Bon écoutez : il a votre numéro, sa femme a votre numéro, là je vois plus ce que je peux faire..."

Où l'on en revient au titre (si, si)

13h30 : carrément déchainé, j'appelle à Paris pour retrouver l'adjoint. Chou Blanc. Mais à BennyCity, le responsable de la chargée de com répond enfin à mes appels. OK pour un rendez-vous à 15h15.
15h45 : le rendez-vous a du retard. J'ai le temps d'appeler deux amis et ma... mère pour faire passer le temps. Il finit par me recevoir et... il confirme l'info principale avant que je tourne autour des autres points. Drôle de slalom. Il manque un petit truc : il me faut l'adjoint. Encore.
Mon chef (qui n'est pas chef pour rien) me dégote son portable après un bras de fer de son côté.
18h : l'adjoint, dans le TGV, répond enfin à mes questions. Ne reste plus qu'à réunir le tout au terme d'un long marathon. Le premier du genre pour moi. C'était vachement grisant, vachement flippant aussi parce que je voulais atteindre mon but mais pas me griller et faire n'importe quoi non plus. Je suis une vilaine complexe... Ouais, en même temps, pour ce qui est de ne pas faire n'importe quoi, maintenant, une quinqua a mon 06 et elle sait que je fais peur à son mari qui préfère me fuir. Intéressant...

D'ailleurs pourquoi ce titre, me direz-vous ? Parce que je suis un garçon capable de faire un foin de tous les diables pour avoir ce que je veux professionnellement, quitte à installer une Queshua dans un hall pour choper un gars, mais je suis toujours aussi timide pour draguer une fille. Vous y comprenez quelque chose, vous ?

Bien à vous,
Benny

mardi 1 décembre 2009

Le DVD de décembre : "Mi$e à Prix"

Primo Sparazza est un boss de la pègre comme on en fait plus. On peut même dire que c'est le dernier de son espèce. Son règne, marqué par plus de cent assassinats sans la moindre condamnation, touche bientôt à sa fin. Et pour cause : son ex protégé, Buddy Aces Israel (Jeremy Piven, Ari Gold dans Entourage) a décidé de le balancer aux fédéraux.
Israel sait mentir mieux que personne : à Vegas, il est magicien.
L'illusion, la tromperie, c'est son quotidien. Trahi, Sparazza veut se venger et pas n'importe comment. Il ne veut pas seulement qu'Israel meure, il veut également qu'on lui ramène... son coeur. Voilà pourquoi il est prêt à mettre le prix : celui qui remplira cette misson hors normes touchera un million de dollars.

Explosif compte à rebours

Informés, les agents fédéraux Carruthers (Ray Liotta) et Messner (Ryan Reynolds) vont avoir du boulot s'ils veulent sauver leur témoin. Parce qu'entre les hommes de main de Sparazza, ceux qui veulent entrer dans ses bonnes grâces et ceux qui sont attirés par l'appât du gain (sans oublier des ex-flics embauchés par un avocat adepte du travestissement pour récupérer le repenti), ils sont nombreux à vouloir "fumer Israel", comme le veut le titre original (Smokin'Aces).
Ils sont nombreux... et ils ont de la gueule puisqu'on a deux tueuses à gages black (dont l'une d'elle est jouée par Alicia Keys), un spécialiste de la torture, trois néo-nazis qui se baladent avec des tronçonneuses, un spécialiste du déguisement et... un mystérieux homme de main appelé le Suédois.
Vous l'aurez compris : Mi$e à Prix rassemble une galerie de portraits peu commune. C'est peut-être pour ça que l'histoire met du temps à prendre son envol. Lentement, les différents protagonistes vont converger vers le penthouse dans lequel Israel a trouvé refuge, au sommet d'un hôtel de luxe où il attend que son avocat et les fédéraux trouvent enfin un accord.
Mais on sait que la rencontre de tout ce petit monde est ineluctable. Et qu'elle sera sanglante...

Un twist final overzetop

Ici, pas de psychologie à outrance, même si le repenti au centre de l'histoire est un peu plus intéressant qu'on pourrait le croire. Clairement, on est dans la débauche d'action carrément jubilatoire, parfois même purement délirante... Au fur et à mesure que progresse le récit, on sent qu'un retournement de situation final va redistribuer les cartes. Un peu comme un ultime tour de magie. Le réalisateur Joe Carnahan (Narc) l'amène efficacement mais... je dois dire que j'ai pas du tout adhéré. Too much à mon goût.



Cela ne remet pas en cause l'efficacité de ce long-métrage nerveux. Mais ça m'a quand même gâché le truc, parce qu'on était pas loin de l'énorme réussite.
Et vous, qu'en penserez-vous ?

Bien à vous,
Benny

lundi 30 novembre 2009

Le DVD de novembre : "7h58, ce samedi-là"

Un peu de cinéma pour finir le mois ? D'accord, mais du bon alors.
Il n'y a pas de règle absolue pour faire un grand film. Mais quand le début du long-métrage vous dit tout ce que vous avez besoin de savoir, c'est plutôt bon signe.
La preuve avec ce film signé Sydney Lumet. Dans la première scène, un couple (Philip Seymour Hoffman et Marisa Tomei) fait l'amour. Il et elle sont mariés. Il et elle sont surpris. Dans les bras l'un de l'autre à la fin de l'acte, c'est un peu comme s'ils se retrouvaient après s'être longtemps perdus de vue. Il et elle sont loin de chez eux et n'ont plus avant de rentrer. Tout simplement "parce qu'ici, je n'ai pas l'impression d'être une merde", lâche la jeune femme, le regard empreint de détresse.
Dans la deuxième scène, une petite bijouterie est braquée par un homme à main armée. L'opération tourne mal et son complice (Ethan Hawke, trop rare sur grand écran quand on voit ce qu'il fait ici), qui l'attend dehors, s'enfuit à toute allure en voiture. Il enlève sa perruque, ses lunettes et sa fausse moustache. Il est paniqué. Le cauchemar vient de commencer.

Un récit en trois dimensions

Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue, pour ne pas qu'elle perde de son impact si vous n'avez pas vu ce long-métrage. Car 7h58, ce samedi-là est un très grand film. Il s'appuie sur un récit sophistiqué (signé Kelly Masterson), qui n'est pas linéaire mais s'articule autour de trois points de vue. Un procédé pas vraiment inédit mais qui fonctionne de manière remarquable. Cette astuce de construction assure d'abord une évidente dynamique de jeu avec le spectateur (qui doit assembler les pièces du puzzle) mais instaure aussi un climat de suspense continu.
Là où l'entreprise devient carrément épatante, c'est que plus l'histoire avance, plus elle prend du relief en décrivant par petites touches un contexte émotionnel dense.
A mesure que le temps passe, les personnages gagnent en épaisseur, en complexité. Pathétiques, émouvants, effrayants, ils suscitent au gré des séquences des impressions nuancées, parfois contradictoires au spectateur. On entre alors complètement dans l'histoire. Et c'est assez bluffant au final.

New York, avec vue sur le vide

7h58 fait un peu penser à Un plan simple, excellent film de Sam Raimi qui prend lui aussi son temps pour installer un drame intime aussi puissant que déchirant. Mais ici, pas de paysages enneigés. En toile de fond, il y a la ville. New York. A la fois discrète et super présente, c'est la cité trou noir. Elle nourrit, creuse le vide étourdissant de l'existence des deux personnages principaux.



Il fallait sans doute toute la maîtrise et la subtilité de Lumet pour faire en sorte que ces éléments fassent un tout cohérent. Ce qui est certain, c'est que l'on a là une vraie leçon de cinéma.
Un film à voir, vraiment.

Bien à vous,
Benny

dimanche 29 novembre 2009

Vracorama de novembre

Jouer au football est un métier,
communiquer en est un autre (La phrase de la semaine)


Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous cette pépite tombée sur le champ d'honneur de l'efficacité et du montage vidéo. Alors que je montais hier soir un reportage, j'ai pu entendre une magnifique phrase de footeux interrogé à la sortie des vestiaires. Attention, ça vaut le détour : "C'est vrai que les conditions de jeu n'étaient pas bonnes. Mais je pense que les joueurs de Lorient étaient moins gênés : ils ont plus l'habitude de jouer en Bretagne que nous". Applaudissements.

Tout le monde devrait
avoir une Cléo dans ses amis Facebook (La e-personne de la semaine)


L'un des trucs sympa de Facebook (à partir du moment où on ne se fait pas pécho en photo dans une boite de striptease alors qu'on est censé être en dépression), c'est de découvrir ses amis à travers les groupes qu'ils rejoignent. Attention, pas les pisse-froid qui grossissent le nombre de "Ceux qui tournent l'oreiller pour avoir le côté froid". Non, je parle de ceux qui ont un vrai talent pour dénicher la cyber-cucuterie à moitié poétique, à moitié trash et souvent franchement concon. Moi, pour ça, j'ai mon amie Cléo.
La preuve ? En l'espace d'un mois, la demoiselle a rejoint de nombreux groupes parmi lesquels "Fin du monde le 21 décembre 2012 = grosse caisse le 20", "Le sol est un meuble comme les autres, donc un lieu de rangement adéquat", "Je bosse pas, tu bosses pas, il bosse pas, nous sommes sur facebook...", "Pour un 8è jour de la semaine : Le Glandi", "Des putes, d'la coke et des combats de poneys", "La vie est trop courte pour apprendre l'allemand", "Pour ceux qui veulent rentrer de soirées en poney" (décidément...), "Mettre des bâtons dans les roux" (j'adore), "Plaque-moi contre le bitume et dis-moi des mots crus en polonais" (Moui...), "Les vampires devraient porter plainte contre Twilight", "Sauvez l'orthographe, mangez un jeune", "Si toi aussi tu as Facebook" (mon préféré) et "Je suis célibataire parce que je suis écolo" (je suis un mouton, je l'ai rejoint en riffougnant).
Ca ne sert à rien, c'est le monde en version beta, mais ça me fait bien rire.

Il est partout, ce Nicolas... (le site de la semaine)

Ca s'appelle nicolasyetait.com, c'est une des e-conséquences bêtes et marrantes de l'affaire du Mur de Berlin (l'omniprésident a affirmé être près du mur le jour de sa chute, sauf que plusieurs témoignages mettent à mal cette affirmation) et ça fait le buzz. De quoi s'agit-il ? D'un détournement des plus célèbres images de l'histoire dans lequel notre chef de l'Etat apparaît. Comme cette photo qui a fait beaucoup parler d'elle après la mort d'un certain président américain en 1963. C'est plutôt bien fichu et la banque d'images ne cesse de grossir... Le lien est là.

Bon, je vous laisse : je vous ai donné assez de munitions pour ne pas bosser de la journée. Bon Glandi à tous.

Bien à vous,
Benny

dimanche 22 novembre 2009

Sur Meetic, une histoire à la con s'est terminée hier soir

C'est un dossier qui, sur les autoroutes de l'info, aura pris pas mal de poussière sur le dessus vu qu'il était depuis un petit moment sur la bande d'arrêt d'urgence (comment ça, l'image est bancale ?) : j'ai clos ce dimanche mon compte meetic.
Je ne vais pas vous faire un bilan chiffré ébouriffant : 2500 visites de mon profil en un peu plus de cinq ans, trois histoires, quelques jolies rencontres, une douzaine de rendez-vous ou plus qui ont fait flop (je sais c'est un tort : je n'ai pas tenu une vraie compta. Honte à moi) et un joli petit paquet de dialogues qui font rire (ou trembler d'effroi) malgré eux.

Questions de timing

Suis-je deçu ? Oui et non. Oui parce que je connais plein de gens autour de moi qui ont connu de grandes histoires grâce à ça (rends toi compte, e-public : un de mes meilleurs amis a épousé une Meetic girl et j'étais le témoin) et du coup, ça pourrait me faire pousser la névrose dans le bas du crâne à coups de "Pourquoi/Pourquoi/Pourquoi pas moi ?..." (En vociférant et en tapant des pieds, sivouplé)
Et non, vraiment pas, parce que si ça ne l'a pas fait avec les filles que j'ai rencontrées, j'ai la faiblesse de croire que c'est comme ça, que ça ne devait pas être mon chemin et puis c'est tout. Ca m'a surtout aidé à malmener ma part de timidité, et ça c'est plutôt cool.
Ce que j'en retire ? Que la notion de timing est vachement importante : trop de temps sur le net peut tuer la spontanéité des choses, alors que celle-ci est déjà mise à mal par le principe même du site de rencontres. C'est pourquoi, quand on passe par ce genre de trucs, il vaut mieux être nature et ne pas trop trainer avant de se rencontrer si l'échange est porteur.

Vous avez du feu, mademoiselle ?

A côté de ça, je trouve constate que le nombre de fois ou un échange en chat ou par mail avait ce que j'appellerai "le feu sacré" est assez faible. Mais si, vous savez : le rythme, la qualité des répliques échangées avec la fille en face qui fait que l'on s'amuse et que l'on se découvre. Je ne veux surtout pas dire que les demoiselles n'ont rien à dire ou ne sont pas intéressantes (même si oui, ça arrive, certaines n'ont rien à dire), c'est juste que le pseudo avantage du oueb, celui de pouvoir rencontrer un tas de gens différent, est vachement contrebalancé par un gros souci : j'ai souvent eu l'impression que les filles étaient peut être encore plus timides (méfiantes ?) que le reste du temps.
C'est peut-être aussi le phénomène de la fille seule dans une boîte de nuit remplie de mecs. Peut-être que certains sont franchement lourds et que ça ne rend pas service aux autres... Alors, tel Gérard d'Aboville, je veux bien ramer, deux fois, dix fois, quinze fois mais au bout de la 37e fois, bizarrement, je fatigue voyez-vous...

L'amour des abonnements à tiroir

Toujours est-il que tout ça, c'est terminé. Et tant pis pour le dernier mail que je n'ai pas réussi à ouvrir pour cause d'abonnement expiré. L'aventure était sympa, mais il faut aussi dire que le cynisme commercial qui l'accompagne (Tu es un mec célibataire ? Tu veux rencontrer des gens ? Pas de problème : plus le temps passe, plus on va mettre en place des options/barrières qui te feront raquer) a eu raison de mon engouement tout relatif (je suis revenu aux bonnes vieilles méthodes des sorties depuis un moment).
Je garderai donc en priorité le souvenir de très chouettes histoires (comme celle-là) mais je pars sans regret. Et tant pis si je finis dans une caravane sur le bord de l'A7, à élever des serpents à cause de ça...

Bien à vous,
Benny

samedi 21 novembre 2009

"Dexter" (saison 1) : un sociopathe trop humain ?

Et si on reparlait télé par ici ? Ca fait un petit moment que l'on ne l'avait pas fait. Comme précédemment annoncé, je vous emmène aujourd'hui à Miami pour encore et toujours rattraper mon retard et évoquer la saison 1 de Dexter.
Pour ceux qui l'ignorerait encore, cette série, adaptation de l'univers du romancier Jeff Lindsay, conte les aventures d'un expert médico-légal, spécialisé dans les analyses de sang, qui s'avère être en réalité un troublant sociopathe.
Dexter Morgan n'est effectivement pas un scientifique un peu perché, c'est aussi et surtout un serial killer qui suit un code, un prédateur qui assouvit ses pulsions en s'attaquant à d'autres prédateurs.

Un bel équilibre

Le pitch était évidemment hyper alléchant. Encore fallait-il être capable de réussir l'adaptation de cet univers pour le petit écran. Confiée à James Manos,Jr et surtout Daniel Cerrone et Clyde Phillips,celle-ci possède de nombreux atouts.
Le premier n'est pas des moindres : la série repose sur une voix off qui fonctionne bien. Tout n'est pas toujours génial dans les monologues déclamés par Michael C. Hall mais ils n'en demeurent pas moins efficace, apportent un vrai plus dans la dynamique du récit. Mine de rien, à une époque où ce procédé est souvent très mal utilisé (bisous, Shonda Rhymes), ce n'est pas rien.
L'autre bon point de cette première saison de Dexter, c'est qu'elle repose sur un récit très équilibré. Celui-ci est structuré autour de l'intrigue du Ice Truck Killer (une énigme policière de facture classique et réussie) mais aussi de l'évolution de la personnalité du héros.

L'humanité, version
inconsciente et tourmentée


Tout au long de cette saison, Dexter découvre en effet ses propres failles : il n'est pas seulement le control freak que l'on découvre au début du pilote. On s'en rend compte rapidement à la fin de l'épisode inaugural mais aussi et surtout quand le héros s'aventure dans les zones d'ombre de sa personnalité et, par extension de son passé. Sur le chemin qui nous mène du sociopathe originellement présenté au personnage qu'on laisse à la fin du douzième épisode,on découvre dans ce héros une troublante part d'humanité qui peut tout aussi bien assurer son salut que précipiter sa perte. Et c'est en cela que la saison 1 est une belle réussite.

Les limites d'un "système solaire"

Une belle réussite pas exempte de tous reproches cependant. Le premier étant que le casting fonctionne énormément dans ce qu'on pourrait appeler une dynamique solaire. Tout tourne autour de Dexter, astre central, et les autres personnages ne sont pas toujours bien servis. Le personnage de Rita par exemple (Julie Benz) apparaît super intéressant au départ avant de devenir un peu fade, un peu faible surtout. Le traitement de l'intrigue avec son ex-mari manquait un peu de subtilité à mon sens.
Une caractérisation soft qui touche plusieurs autres personnages (Angel, LaGuerta, un peu Doakes aussi) : seule Deb, la demi-soeur de Dexter, possède une personnalité suffisamment développée pour supporter la comparaison avec le personnage principal.
Et il n'y a pas de secrets : les quelques moments de creux que connaît cette saison sont très souvent liés à ce problème. Au terme de l'aventure, on reste néanmoins confiant. Et on se dit que les saisons qui suivent rééquiibreront sans doute l'ensemble.
Wait & See...

Bien à vous,
Benny

mercredi 18 novembre 2009

L'album de novembre : "Cosmic Egg" (Wolfmother)

Pour réussir, certains reprennent les mêmes éléments d'un succès et recommencent. Andrew Stockdale, Australien à l'épaisse moumoute et pierre angulaire de Wolfmother, n'est visiblement pas trop de cet avis. Entre le premier album éponyme du groupe et ce Cosmic Egg, le chanteur-guitariste a en effet changé de copains de jeu mais cela valait résolument le coup de repartir pour un tour, tant la partie est finement jouée.
Si ce deuxième épisode des aventures de Wolfmother est vraiment attrayant, si excitant, c'est parce que le groupe a su garder l'identité musicale du projet tout en la faisant évoluer avec finesse. Alors que le premier album avait fait le bonheur des fabricants de BO avec Women et autres Joker & the Thief, il n'était pas non plus complètement convaincant. L'hommage aux 70's était là mais on dépassait difficilement ce constat.
Jouant parfaitement sur sa filiation avec Led Zeppelin et Black Sabbath (la voix de Stockdale fait tantôt penser à Robert Plant, tantôt à Ozzy Osbourne), Wolfmother a, cette fois, respecté le caryotype de ses influences tout en faisant entendre sa voix. Un monde dans lequel la puissance des guitares sait laisser une jolie place aux cordes du piano et au souffle de l'orgue (plus discret que par le passé) pour donner un ensemble nerveux, par moments fiévreux, mais aussi équilibré.



De New Moon Rising (une sorte de passeport d'un album à l'autre : pas le meilleur titre mais c'est le premier extrait clippé) à Back Round, en passant par les surpuissants California Queen, 10,000 Feet, Cosmonaut, In The Castle et autres Sundial (oui,je sais : ça fait beaucoup mais que voulez-vous...), le périple est aussi électrisant que puissamment évocateur des 70's. On sait ce que l'on va trouver, des riffs lourds et martelés mais on se laisse emporter. Tout n'est pas parfait (Far away, White Feather) mais on tient là quelque chose de chouette : même le passage quasi obligé de la ballade (Caroline) est agréablement négocié.
Audacieux, parfois aventureux (Eyes Open est un peu Muse-esque dans l'esprit) et maîtrisé, c'est un album rock qui vous happe. Littéralement.
Verdict : voilà 72 minutes incontournables pour vos oreilles.

Bien à vous,
Benny

mardi 17 novembre 2009

"Ni pleurs ni regrets"

Quand j'ai eu 6 ans, mon tout premier voyage pendant les vacances, c'était avec elle. L'année suivante, on est retourné ensemble dans la région. Qu'est-ce que j'ai dit en premier à mon père en rentrant ? "Ben mamie, elle a fait pipi derrière un buisson !"
Quand j'ai eu 8 ou 9 ans, on est allé voir une de ses amies en cure thermale et après ça, c'est dans cette petite ville que j'ai passé tous mes week-ends de l'été ou presque. Toujours avec elle. A deux, on engloutissait un demi poulet sur le sable et j'adorais ça. Le soir, quand on rentrait, ma mère me disait que j'étais un vrai glouton. Assise sur le siège passager, ça la faisait rire.
Quand j'ai eu 10 ou 12 ans, elle m'a appris à faire un noeud de cravate, et je m'en suis souvenu la semaine dernière.
Quand j'ai eu 15 ans, alors que tous les lycéens ne portaient que des vêtements noirs, elle m'a tricoté un pull... rouge. C'était moi qui lui avait demandé. Un pull rouge et bien chaud. Je l'ai toujours dans la penderie de ma chambre d'ado.
Quands j'ai eu 26 ans, elle a fait une petite attaque. Je l'ai vu quelques jours plus tard et, les larmes aux yeux, je lui ai dit qu'elle m'avait fichue une sacrée trouille. Elle a souri, avec sur son visage une expression comme je ne lui en avais jamais vu. Elle n'a rien dit. Dans une famille où l'on exprime peu ses sentiments, ou parfois difficilement, c'était bien d'avoir fait ça, je crois.
Quand j'ai eu 27 ans, un jeudi soir, j'ai reçu un coup de fil. Elle avait fait une attaque cérébrale, figeant un triste sourire sur son visage. Les jours et les mois qui ont suivi, elle avait gardé son regard mais c'est comme s'il y avait un voile derrière ses yeux et qu'on ne pouvait plus l'apercevoir que par à-coups.
La semaine dernière, j'ai découvert une petite enveloppe sur laquelle était inscrite une phrase : "Mes dernières volontés". J'ai tourné autour toute une journée, sans pouvoir l'ouvrir. Finalement, le soir venu, j'y suis arrivé. C'était une série de directives à suivre le moment venu. Dans un style télégraphique qui m'a fait penser à mon père, elle a entre autres écrit "Ni fleurs ni plaques, ni pleurs ni regrets. Des rires. Détendez-vous".
On l'a enterrée samedi.
Pas de regrets. Elle avait presque raison.

mercredi 11 novembre 2009

Ceci n'est pas une méthode de drague

Pas trop le temps de bavarder en ce moment. Il y a quelques jours cependant, je vous racontais une journée à la BennyCorp avec, pêle-mêle, une histoire de colleur de moutons, une rencontre avec une association qui accompagne les femmes SDF et une séance photo bricolée pour illustrer ce dernier sujet.
A quoi ressemblait la Une ? A ça :


(Photo Delphine Saliou)

On notera plusieurs choses :

* La photo est jolie, pas hyper informative mais esthétique en tout cas, même si elle fait plus "rue" que "Sans domicile fixe". D'un autre côté, ça cadrait bien avec le dossier
* Ce n'est pas une méthode de drague... en tout cas, pas cette fois parce que c'était pas une bonne approche. Je devrais peut-être creuser cependant. Trouver d'autres sujets du même tonneau question romantisme. Mais j'ai des scrupules : le "modèle" termine ses études et lui faire embrasser les narines d'un cochon pour attraper le groin groin (lire : attraper la grippe porcine) ne me semble pas de bon aloi pour entrer dans le métier.
Vous me trouvez trop plein de principes ? Plus prosaïquement, j'ai toujours préféré les filles de mon âge
* J'ai pas de troisième chose à dire... mais j'aime bien ce qui marche par trois dans mes démonstrations

Que les fans de Duchamp et les esprits taquins aux cheveux d'or en prennent bonne note : "Ceci n'est pas une SDF/Ceci n'est pas une bonne méthode de drague".

Bien à vous,
Benny

PS : Plus d'images de la fille qui fait ces photos sont à voir là.

dimanche 8 novembre 2009

Du tag au tac

Elle a recommencé. L'an passé déjà, Une Blonde dans la ville m'avait tagué et j'en ai profité pour dire que tout le bien que je pensais de son blog, de son écriture et de ce que l'on pouvait en deviner de sa personnalité. J'avais aussi spécifié qu'il valait mieux ne pas recommencer parce que je pourrais être beaucoup moins magnanime.
Et qu'est-ce qu'elle a fait ? Elle a recommencé.
Oh, de manière subtile, hein : non contente de nourrir intelligemment le débat sur ce blog (pendant que d'autres sont un peu trop silencieux, suivez mon e-regard Leti et les autres...), de me faire réfléchir (oui, oui), la demoiselle m'a récemment tagué... en bonus. Le texte dit : "Si quelqu'un d'autre veut participer (Benny par exemple ?) ce sera avec plaisir aussi, évidemment..."
Evidemment.

Un Benny, ça se méfie

Alors oui, on pourrait dire que je me pose en victime, que c'est moi qui veut bien me prêter au jeu. Ce qui n'est pas tout à fait faux (voire carrément vrai). Mais tu dois savoir deux choses, e-public. La première, c'est que la Blonde, elle fait avec Miss400 une horoscoperie qui influe dangereusement sur mes velléités amoureuses du ouikend. Et que, maintenant que j'ai dit que je le ferais, je suis obligé de tenir parole sous peine d'avoir Venus où tu penses pendant trois semaines chaque vendredi matin. Or, j'ignore si je pourrais le supporter.
Un homme assume, surtout quand il est trentenaire.
La seconde, c'est que la demoiselle est une femme qui a de la personnalité, ce qui est à mes yeux une qualité essentielle. Le truc qui fait que j'apprécie vraiment ou pas quelqu'un (ça et l'humour et la curiosité). C'est trippant, disons-le... jusqu'au stade où vous recevez un mail qui dit : "Mon papa n'aura pas besoin de se déplacer pour pulvériser le tracteur du tien". Si on passe outre le fait (complètement anodin, c'est évident) que j'avais tiré le premier question provocation puérile, je n'ose imaginer ce qu'il adviendra de moi si je ne respecte pas mes engagements.
Un homme sait être audacieux mais aussi réfléchir, surtout quand il est trentenaire.

Un fauteuil pour poster

Vous découvrez donc aujourd'hui l'endroit où c'est que je tape des phrases en français pour mon Monde. Vous l'aurez constaté : je suis un bloggeur de fauteuil. Je passe une partie de mes journées au bureau donc à la maison je fais du clavier dans un endroit confortable, sous les feuilles toujours avisées de Luciole LaPlante. Même que le fauteuil en question, c'est une Bergère Ascot d'après le vendeur.
On constate aussi que dans mon appart les rideaux sont en ce moment au lavage et que le sol est en linoléum, ce qui, fondamentalement, est moche. Et là je dois faire un aveu : j'aime bien mon appart à BennyCity mais sans plus.

Moi et ma Bergère

Je préfèrais celui que, Bergère Ascot et moi, on occupait dans une autre ville plus au sud, pour un autre poste à la BennyCorp. Je pense donc que je n'irais pas au-delà du bail de trois ans que j'ai signé ici. Cet appart, il est plutôt confortable, il est pratique (je travaille à dix minutes à pied de chez moi) mais il est temps que je devienne propriétaire et je veux le faire dans un appart coup de coeur.
En bonus, je vous ai mis une photo de mon bureau, où je garde là aussi un oeil sur mon blog. On a de super locaux et vous découvrirez un secret en regardant ma ptite souris : je suis... gaucher.
Je sais, c'est incroyable comme info. Je vais donc en rester là, non sans tagguer à mon tour Sonia, Marie (histoire de la ramener dans le 2.0) Arnaud J. Fleishman pour savoir où ils blogguent. Dura Bog Lex, Sed Blog Lex.

Bien à vous,
Benny

mercredi 4 novembre 2009

Mon père, cet homme en slip dont je suis fier

Aujourd'hui, c'était jour de gloire. Mon père était dans le journal local : il témoignait, photo à l'appui, alors que des gens s'amusent à couper les barbelés des clôtures qui entourent les champs du village où j'ai grandi. Article annoncé en une du quotidien, s'il vous plaît.
J'adore mes parents. Je ne suis pas vraiment famille mais eux, je les admire, je les respecte et surtout, je leur voue une énorme tendresse (Signe nunuche évident : je souris devant mon écran rien que de l'écrire. C'est dire...). Cela étant, si je tiens mon caractère de ma mère c'est vrai que pendant un long moment, je me suis demandé ce qui nous liait mon père et moi.

Le contraste et la météo

Pour en avoir parlé avec des amis, je me suis rendu compte que les relations père/fils sont souvent complexes. Dans mon cas, j'ai longtemps été habité par une angoisse : celle que mon géniteur et moi, on se loupe. On s'est toujours bien entendu, on ne s'est jamais engueulé mais j'avais la trouille que l'on arrive jamais à échanger vraiment. Pour moi qui suis quelqu'un de vachement bavard, qui aime mettre des mots sur les émotions, c'était très troublant d'être face à un homme très pudique et peu affable. Pas forcément réservé mais pas tellement taillé pour les longues discussions, les confidences.
Mon père est agriculteur et l'univers de la terre n'est pas celui où l'on exprime le plus facilement ses émotions. Pendant des années, lui et moi, on parlait du temps et je le vivais vraiment pas bien.
Et puis un soir (ça date de pas si longtemps que ça : trois ans je crois), alors que je regardais un DVD de série, je vois mon père qui passe, en slip dans le salon, et fait un aller-retour à la cuisine avant de filer à la salle de bains. Il était une heure du matin et il se levait pour aller aux écuries pour voir si une de ses vaches allait mettre bas cette nuit.

Tout en gestes

Je n'ai rien dit mais ça a été une claque. J'ai enfin compris, à 28 ans, que ce qui nous liait mon père et moi, ce ne sont pas des mots que j'attendais vainement. Ce sont des actes. Le goût du travail bien fait, l'opiniâtreté à faire correctement ce qui doit être fait, ce n'était pas seulement ce que ma mère m'a inculqué en me répétant quand j'étais gosse, "Si tu dois faire quelque chose, fais le bien". C'est aussi ce que mon père réalise tout le temps, jour après jour. Et, modestement, je m'efforce de faire comme lui.
Depuis cette nuit-là, je vis les choses beaucoup plus simplement. J'appréhende nos "moments" avec plus de justesse sans doute. Je sais ce qui nous lie tous les deux. Aujourd'hui, on parle toujours du temps... mais je le vis beaucoup mieux parce que je perçois, entre deux phrases sur le manque de pluie, tout ce qu'il y a autour de ces mots. Du coup, il me semble que je montre mieux cet attachement.
Ce matin en regardant le journal, j'avais à nouveau six ans. Quand je disais à tout le monde à propos de mon père, alors qu'il passait en tracteur devant l'école, que c'est juste l'homme le plus fort du monde.
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Bon, dit comme ça, c'est hyper cucul mais c'est vrai. Alors, tant pis.

Bien à vous,
Benny