lundi 30 juillet 2012

L'InstantMusique #16 : "Greenback Boogie" (Ima Robot)

Troisième clip à l'honneur en ce mois de juillet, Greenback Boogie est un air que vous connaissez bien si vous aimez la série Suits, diffusée sur USA Network et dont on attend encore la diffusion en France.

Aujourd'hui, pas question de vraiment s'arrêter sur Harvey Spector et Mike Ross : c'est bel et bien le clip imaginé par Frank Jerky qui mérite toute votre attention.

Le principe est simple (une vue plongeante, des saynètes qui s'enchaînent) mais c'est redoutablement efficace et bien filmé.



Ca méritait donc que l'on s'y arrête, histoire de préciser au passage que les Californiens d'Ima Robot ont trois albums rock à leur actif. Le dernier est sorti en 2010 et s'intitule Another's Man Treasure.

Bien à vous,
Benny

jeudi 26 juillet 2012

Quatre grandes catégories de moustache dans les séries des années 2000

Ce qu'il y a de bien, avec l'été et le temps de cerveau disponible qui l'accompagne, c'est que l'on peut se consacrer à des sujets de fond. Des vrais. Des compliqués, avec une question cruciale et des arguments bien choisis. Des posts dérangeants, qui rendent justement compte du caractère singulier d'un thème.

Mais bon, l'été, c'est aussi la période où on aime manger des glaces en rigolant bêtement, donc... voici un vrai-faux carré d'as des différents acteurs qui ont choisi de se faire pousser la moustache pour un rôle, et qui ont eu plus ou moins de succès.

(Sinon, faites gaffe : là, vous avez de la glace au bout du menton - ça fait sale).

CATEGORIE 1 : La moustache qui vous va bien, mais bon vu que vous étiez cool au départ, ça change pas granch'

Le titre est un peu long et en même temps, une fois qu'on l'a écrit, il n'y a pas beaucoup plus à rajouter.
Pourquoi ? Parce que pour ces acteurs-là, c'est à se demander si la moustache est une bonne idée.

Beaux gosses, bons interprètes, ces gens (assez agaçants, il faut bien le dire) n'en ont pas besoin pour attirer l'attention : c'est tout juste si on s'arrête vraiment sur les poils qu'ils ont au-dessus de la bouche et du menton.

N'est-ce pas, Timothy Olyphant (Deadwood) ?



CATEGORIE 2 : La moustache qui fait votre personnalité (ou celle de votre personnage)

Ces acteurs sont atteints du syndrome dit "de Tom Selleck". Sans, on se dit qu'il leur manque un truc important (un bras ? Un cou ? On cherche...) et on les trouve franchement bizarre. Bien plus qu'un accessoire pileux, la moustache est une sorte d'étendard pour ces artistes. 

Un élément exhibé avec fierté et malice au nez de tous. Et ça, messieurs dames, c'est beau. Demandez à Jason Lee (My Name Is Earl): Quand il avait envie qu'on lui lâche les baskets entre deux saisons de la série, il se rasait le dessous du nez. Imparable pour avoir la paix, il paraît.

A mettre aussi dans cette catégorie : Ted Levine (Monk), Nick Offerman (Parks & Recreation, sauf que lui l'a toujours eu il me semble)

CATEGORIE 3 : La moustache qui vous change en tant qu'homme (mais vraiment)

Ce petit tapis de poils, généralement, le public ne le voit pas arriver. Plus fort : l'audience ne peut même pas imaginer l'idée d'un tel développement possible. Et pourtant, pourtant... le coup de poker s'avère incroyablement payant. Parce que mine de rien, cette stachemou', elle change bien comme il faut l'image que l'on se faisait de vous.

L'exemple roi, c'est Bradley Whitford et son changement de look pour The Good Guys de Matt Nix. Je ne sais pas pourquoi, mais en l'espace d'un été, de la fin de The West Wing au lancement de Studio 60, j'ai eu l'impression que l'acteur avait pris un bon petit coup de vieux.

Par le biais d'une "opération bacchantes" étonnante, il a donné d'entrée un truc à son personnage de flic improbable. Bien joué, Bradley.

CATEGORIE 4 : La moustache qui fait dire aux gens autour de vous "non, mais non : c'est pas possible..."

Dans l'esprit, les artistes qui se sont dit "c'est bon : laisse pousser" comptaient bien finir triomphalement dans la catégorie juste au dessus. Raté. L'accessoire était là pour apporter une touche particulière, colorer un rôle et embellir une composition d'acteur.

Dans les faits, c'est un peu comme un accident de voiture : on ne devrait pas regarder, on devrait faire autre chose que de fixer la glorieuse... mais ce n'est tout simplement pas possible. Elle est ridicule, elle est superflue, elle est gênante : en soi, c'est un vrai firewall qui vous empêche d'entrer dans une histoire. Et c'est très, très troublant.

La palme en la matière revient peut-être à ce pauvre Jimmy Smits dans la saison 3 de Dexter. Pour incarner le dangereux Miguel Prado, il s'est dit qu'un peu de poils ne pourrait pas faire de mal. Mieux : cela devait, sur le papier, renforcer le caractère sombre de son personnage (ben oui : moustache = danger, c'est évident).

Mais en fait non. Non, non, non. J'en glisserai sans doute encore deux mots lors de la review de cette troisième saison des aventures du petit père Morgan... (oui, oui : c'est du teasing tiré par les poils).

Bien à vous,
Benny

mardi 24 juillet 2012

L'album de juillet (Disque B) : "I Predict A Graceful Explosion" (Cold Specks)

Il y en a pour qui c'est le bruit des vagues, le goût des glaces ou l'odeur de l'odeur de la crème solaire... pour moi, l'été, ça va avec un album de folk blues bien ficelé. Avec une voix profonde, des notes de musiques qui s'allongent alors que les derniers rayons de soleil s'en vont dans le ciel...

C'est une résurgence de BennyCity, du festival de musique qui est organisé là-bas à cette période de l'année. Un rendez-vous pendant lequel on entend souvent des groupes qui donnent dans ce style de musique.

C'est amusant de constater, alors que je cherchais un album intéressant à chroniquer dans une période plutôt calme, que ce soit un projet comme Cold Specks qui m'ait attrapé...

Cold Specks, c'est d'abord Al Spx, une chanteuse canadienne de 22 ans dont la voix rauque sert à merveille un blues venu du sud des Etats-Unis. Le tout est profond, envoûtant et se permet quelques incursions indie qui donnent un peu plus de chair à l'ensemble.



Quelque chose me dit que je n'ai pas fini d'écouter cet album dans les prochains jours : je n'écouterais pas ça tout le temps, mais pour certains moments, c'est juste parfait.

Vu sous cet angle, l'été sera plutôt pas mal... s'il ne pleut plus.

Bien à vous,
Benny

lundi 23 juillet 2012

Ces séries qui connaissent la chanson #3 : "Brothers in Arms" (Dire Straits/The West Wing)

C'est un grand classique. Un de ces moments de série qui restent gravé dans l'esprit des amateurs du genre. Et puisque je ne pouvais pas ne pas l'aborder dans cette rubrique... autant le faire aujourd'hui.

L'extrait du jour

C'est encore (et toujours) la dernière scène d'un épisode. La dernière scène de la saison 2 de The West Wing, l'excellent Two Cathedrals.

Ce qui se passe

Le président Bartlet enterre Mrs Landingham, sa fidèle assistante décédée dans un accident de voiture. Ce drame personnel survient alors que le grand public apprend que le commander in chief est atteint d'une sclérose en plaques.

Après une très éprouvante journée, il doit se rendre à une conférence de presse au cours de laquelle il doit annoncer qu'il ne se représentera pas pour un second mandat. Seul, en colère alors que l'orage gronde, il se débat avec ses propres pensées... et repense à Mrs Landingham.

Pourquoi ça le fait

Je crois que Two Cathedrals est mon épisode préféré de The West Wing. Parce qu'il donne à voir qui est Jed Bartlet. En quelques flashbacks, Sorkin esquisse brillamment qui est son héros: ce qui fait sa force comme sa fragilité.



Illustrant à la perfection l'expression selon laquelle une image vaut parfois mille mots, Sorkin laisse le corps de son héros parler pour lui. Un peu comme si, au gré des précédentes scènes, les dialogues avaient déjà tout dit et que la meilleure façon de laisser Bartlet être Bartlet (une image célèbre de la série), c'est encore de le laisser avancer. Pour exprimer ce qu'il est et surtout ce qu'il devient.

Sorkin le laisse en fait atteindre son but, résolument et sans mot dire.

A ce petit jeu, il fallait une chanson puissante et crépusculaire: tout le parcours de Bartlet, c'est celui d'un homme qui apprend à devenir homme d'Etat. La marche vers cette conférence de presse traduit une nouvelle étape, celle où il se donne encore un peu plus à sa fonction et laisse derrière lui une partie de ces doutes.

Dans cette logique, la chanson accompagnant ces images ne pouvait être que Brothers in Arms... et bon sang, ça file des frissons, ce truc-là.

Bien à vous,
Benny

dimanche 22 juillet 2012

"The Wire" version Lego : "You play with toys in dirt, you get dirty toys"


Parfois, je peux me lancer dans des diatribes longues, très longues sur ce blog. Pour argumenter, encenser ou montrer que je suis énervé.

Aujourd'hui, je vais faire court. Très court. Avec une vidéo et juste quelques mots. Et en même temps, avec un remake de The Wire et des Lego, qu'est-ce que je pourrais rajouter de vraiment indispensable, hein... (si ce n'est que c'est une trouvaille faite sur Twitter, via @TinaBartlet)



En gros, pas beaucoup de choses... Si ce n'est que ce n'est pas la première fois que le Charm City de David Simon fait l'objet d'une adaptation qui marque les esprits. Il y a quelques mois, c'était une parodie façon comédie musicale qui avait atterri sur Youtube.

Souvenez-vous.



Et comme on dit : It's all in the game...


Bien à vous,
Benny

vendredi 20 juillet 2012

Les questions de l'été : où trouver des infos sur les showrunners quand on aime les séries ?

Avec la multiplication des séries, la multiplication des sites et publications qui parlent des séries, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Surtout quand on cherche de l'info de fond, fiable et précise.

Il y a quelques mois, Télérama s'était essayé à cet exercice avec une infographie sur les six grandes familles de showrunners. L'idée était bonne, l'exécution beaucoup moins. A trop vouloir synthétiser, on prend toujours le risque de laisser sur le bas côté des éléments cruciaux.

Quand on veut du fond...

C'est un peu ce qui est arrivé ce coup-là, avec une proposition qui a méchamment tendance à réduire son propos aux séries nobles (en gros, celles dont parle la rédaction ? Oui, la question est un chouya perfide).

Au bout du compte, j'ai trouvé que le projet loupait sa cible. Pour ceux qui ne connaissent que peu ou pas de choses sur le sujet, il zappe beaucoup de producteurs de SF, par exemple (Straczinski ? Roddenberry ?). Et pour ceux qui s'y connaissent bien ou très bien, le contenu des textes est très sommaire.

Captures d'écran Allociné.fr

Du coup, si vous cherchez un vrai bon outil pour mener ou compléter des recherches sur le sujet des séries, je vous encourage vivement à laisser traîner votre curseur du côté d'Universéries, un projet du bouquet Orange Cinéma-Séries.

... et faire le plein

Il ne s'agit pas ici de sponsoriser un contenu pour un groupe qui n'en a pas franchement besoin. Sur le fond comme dans la forme, ce site est une réussite. Visuellement très travaillé, il combine les qualités d'une navigation fluide avec des textes plutôt costauds sur les différents scénaristes, producteurs et autres habitués du petit écran qu'il référence.

Depuis que ma consoeur Delphine de Reviewer et La Tête dans le Poste me l'a conseillé, j'avoue que c'est un de mes outils de choix. A votre tour de le découvrir, si vous ne le connaissiez pas encore !

Bien à vous,
Benny

jeudi 19 juillet 2012

"Revolution" : Abrams, Favreau et Kripke font le SAV

La vidéo a été publiée cette semaine sur la chaîne YouTube de NBC. A quelques semaines de la diffusion du pilote de Revolution, LE gros projet du network pour 2012/2013, un nouveau trailer combinant des images que l'on connaît déjà et des extraits d'interviews des trois producteurs exécutifs a été mis en ligne.

Le but : faire monter la sauce autour de ce que l'équipe créative définit tout à la fois comme une série d'aventures et un road show. Un genre plus vraiment visible sur les grandes chaînes américaines et qui a, du même coup, les défauts de ses qualités.

Kripke en première ligne ?

Ce que j'entends par là ? Que si le projet n'est pas en béton armé, il risque vite de devenir très cher (trop cher) pour une chaîne pas franchement en grande forme. Personnellement, plus que le nom d'Abrams, c'est celui de Kripke qui me rassure: on sait que le créateur d'Alias est aujourd'hui très occupé. A l'image d'un Josh Schwartz, il fait plus office de marque que de showrunner très actif d'un point de vue créatif.

Dans cette logique, savoir que c'est le créateur de Supernatural qui a la main sur le manche est plutôt rassurant. Il a montré qu'il savait raconter une histoire et la développer. Du coup, j'ai tendance à croire que celui est vraiment en première ligne, celui qui devra transformer ce projet en succès, c'est définitivement lui...

Le trailer remonté est accessible en cliquant là.

Une courte interview d'Abrams (en VO) qui parle du projet est, quant à elle, visible en cliquant ici.

Bien à vous,
Benny

mercredi 18 juillet 2012

Ces séries qui connaissent la chanson #2 : "Iguazu" (Gustavo Santaolalla/Deadwood)

Deuxième épisode de la série estivale qui mélange musique et pur moment d'histoire... et je commence déjà à pervertir (un peu) la formule en choisissant un titre où personne ne chante. Je vous jure : on ne peut faire confiance à personne, de nos jours...

L'extrait du jour

C'est la scène finale de l'épisode 1.04 de Deadwood, Here was a man. 

Le titre musical, c'est Iguazu de Gustavo Santaolalla. Un morceau que le cinéma et la télévision ont utilisé à de multiples reprises pour illustrer des bandes originales. Il hante par exemple complètement le film Babel d'Alejandro Gonzalez Inarritu. Et on l'entend aussi dans le pilote de 24.

Ce qui se passe

Alors que la tension est jusqu'ici montée crescendo entre Wild Bill Hickok et Jack McCall, ce dernier, encore un peu plus saoûl que d'habitude, décide d'en finir une bonne fois pour toute avec lui.

Alors que l'un des plus crépusculaires personnages de la série vit ses derniers instants, tous les regards du campement se tournent vers McCall... puis vers un cavalier qui débarque avec la tête décapitée d'un Indien.

Pourquoi ça le fait

Les moments où tous les personnages de la série convergent vers un même point sont assez rares. C'est ce qui arrive dans cette scène assez magnétique et puissamment évocatrice. La tension et l'émotion sont fortes pendant ces trois minutes. Même le très rigide Bullock parvient à émouvoir ce coup-ci : c'est dire...



Si cela marche aussi bien, c'est parce que le flot de notes déversées par Santaolalla et sa guitare accompagnent magnifiquement la montée en puissance de l'émotion et la convergence des regards vers ce qui se passe à la sortie du bar de Tom Nuttall.

Avec cet extrait, on a un peu tout ce qui est réussi dans Deadwood : de la tension sourde, lourde, une multiplicité d'intrigues et des moments qui sortent de nulle part (l'arrivée du cavalier) mais donnent un côté surréaliste et assez fascinant à l'ensemble.

A titre personnel, je trouve que, tout au long de ces trois saisons, la série n'aura que trop peu de fois magnifié ce genre de moments. Alors autant savourer.

Bien à vous,
Benny

mardi 17 juillet 2012

L'InstantMusique #15 : "Born in the USA", version acoustique (Bruce Springsteen)

Ca faisait un petit moment que je n'avais proposé une chouette reprise sur ce blog. C'est chose faite aujourd'hui en mettant à l'honneur The Boss et un des titres les plus célèbres de son répertoire.

Un titre qu'il revisite lui même en proposant une version unplugged de la chanson extraite de l'album Born in the USA, sorti en 1982 (argh : ça fait trente ans).

Si la version électrique de cette chanson est la plus connue, il faut savoir que la première fois que Springsteen a joué ce titre, c'était justement en acoustique. Une version capturée dans le cadre d'une session qui constitue l'essentiel de l'album Nebraska.

Finalement, ce n'est que quelques semaines plus tard que le Boss a enregistré la version la plus célèbre de la chanson. Ce qui n'empêche pas l'artiste de ressortir de sa guitare des versions qui méritent le détour. A l'image de celle-ci...



Bien à vous,
Benny

lundi 16 juillet 2012

Les questions de l'été : qui est le grand vainqueur de la saison 2011/2012 aux USA ?

Au départ, quand la question m'a traversé l'esprit, je pensais faire un tour d'horizon assez large. Avec différentes catégories, des angles très pointus... mais la vérité, c'est que pour ça, il aurait fallu que la saison écoulée soit un peu plus transcendante qu'elle ne l'a été.

Du coup, plutôt que de mettre en avant un producteur, un scénariste ou une création, c'est un network qui, pour moi, s'impose comme le grand vainqueur de 2011/2012. Et c'est assez symbolique de l'ambiance globale qui règne chez les networks.

Dad is back, again 

Avec huit séries aux dix premières places du classement des séries le plus suivies la saison dernière aux Etats-Unis, CBS prouve que la télé à papa a encore de beaux jours devant elle. 

Ne vous méprenez pas : dans mon esprit "Télé à papa" n'est pas forcément une insulte. C'est un mode de production qui privilégie les "formats sûrs", le plus souvent pas ou peu feuilletonnants et qui plaît d'abord à un public plutôt âgé.

Du coup, on retrouve dans sa grille un peu de tout : quelques séries capables du meilleur (The Good Wife, loin devant... d'un point de vue qualitatif), plusieurs qui font plutôt du "moyen plus ou moins bien" (The Mentalist) et d'autres qui donnent dans le beaucoup moins bon (NCIS : Los Angeles. LL Cool J, pitié...).

Dans un contexte frileux, ce sont les plus prudents qui s'en sortent souvent le mieux. Avec NCIS en tête du classement ; avec un combo The Big Bang Theory / Mon Oncle Charlie tout en haut côté comédies, l'ex-chaîne de Walker, Texas Ranger (out : c'est une vacherie, ça) montre que l'adage n'a jamais été aussi vrai.

Des poids lourds... et la suite qui se prépare déjà

Cela semble d'autant moins susceptible de changer que le network prend bien soin de ne pas s'endormir sur ses lauriers. Avec Person of Interest, la chaîne a lancé la nouveauté la plus suivie de l'année. Dans le même temps, 2 Broke Girls décroche une honorable 18e place, juste derrière Mike & Molly, qui était en saison 2.

L'hégémonie de la chaîne paraît donc vraiment bien établie. Surtout  au terme d'une année au cours de laquelle ABC (qui vient de dire au revoir aux Desperate Housewives) et Fox (qui a vu s'achever House, MD) ne sont pas parvenues à sortir un vrai hit (1).

Conclusion : pour que les choses changent, il faudra un sacré coup de pied dans la fourmilière en 2012/2013.

Bien à vous,
Benny

(1) : NBC ? Quoi, NBC ? Non, on avait dit qu'on arrêtait de de moquer... (pareil pour la CW).

vendredi 13 juillet 2012

Ces séries qui connaissent la chanson #1 : "Devil" (Stereophonics/Rescue Me)

Encore une petite rubriquette pour passer l'été. Encore un moyen de revisiter l'univers des séries de manière ludique. Encore une façon de partager un coup de coeur.

Le principe est tout simple : je reviens sur une scène d'une série, un extrait porté par une chanson. Le procédé est hyper courant mais les moments où l'on se dit "ça le fait vraiment", ce n'est pas si facile à trouver.

Alors autant essayer de comprendre pourquoi.

L'extrait du jour

C'est la dernière scène du premier épisode de la saison 3 de Rescue Me.

Le titre de la chanson, c'est Devil des Stereophonics (et c'est aussi le titre de l'épisode, écrit par les créateurs du show, Denis Leary et Peter Tolan. SPOILER ALERT : la description qui suit révèle un élément très important de la saison. Si vous ne l'avez pas vu, pas de chance, il va vous falloir faire l'impasse. Sad but true).

Ce qui se passe

Plusieurs mois ont passé depuis la mort du fils de Tommy Gavin. Il est à nouveau séparé de sa femme Janet et se retrouve encore au bord du gouffre. Mais pour l'instant, il reste debout. Malgré le stress, malgré le chagrin et l'envie de replonger dans la drogue et l'alcool.

Contre toute attente pourtant, comme le reste de la caserne, il décide d'arrêter de fumer. Et il tient bon, jusqu'à ce soir d'intervention, au cours duquel il a sorti d'un incendie une petite fille mal en point...



Pourquoi ça le fait grave...

Parce que cette scène a un petit côté overzetop/badass assez génial. Elle n'est pas du tout crédible et pourtant, avec la chanson, avec ce qu'on sait de Gavin, tout ce qui lui est arrivé et tout ce qui lui pend au nez, le fait que la fiction torde le cou à la vraisemblance passe parfaitement.

Parce qu'on a envie d'y croire, ce qui arrive à Tommy à ce moment-là. Un peu pour nous, beaucoup pour lui.

Gavin, c'est un pompier au-dessus de tous les autres. Qui réalise dans son boulot des choses qu'il est le seul capable d'accomplir. Le prix à payer, c'est une vie chaotique, douloureuse et qui va toujours un peu plus vers le néant.

C'est comme ça qu'il arrive à sauver des vies que d'autres ne peuvent sauver. C'est en quelque sorte son pacte avec le Diable (Devil, donc) : c'est hyper-dramatique, franchement soapy parfois... mais bon sang, qu'est-ce que c'est bon à regarder.

En tout cas, vous l'aurez compris : moi, je me suis laissé porter. Ca fait du bien d'y croire des fois... D'ailleurs, c'est peut-être pour ça que, l'an passé, pendant un moment un peu bad, j'avais ce titre et cette scène dans la tête.

Des fois, laisser faire la fiction, laisser couler la chanson, ça a du bon.

Bien à vous,
Benny

jeudi 12 juillet 2012

"The Big Bang Theory" (saison 2) : le théorème du surplace de Hofstadder-Cooper

Voilà, ça c'est fait. J'ai récupéré un peu de mon retard sur The Big Bang Theory et ça ne m'a même pas fait mal. Bon, en même temps, ce n'est pas comme si j'étais allé chez le dentiste... mais ce n'était pas non plus un très grand moment de bonheur.

Pourtant, tout était là. Bien en place. Un quintet de personnages bien posé, dans un cadre tout ce qu'il y a de plus classiques pour une sitcom multi-caméras, une romance qui s'articule sur le mode archi-connu du "je t'aime/Moi non plus", un personnage qui catalyse les situations comiques... l'amateur de comédies qui rigole en moi aurait dû trouver de quoi se réjouir.

Car oui : j'avais tout pour m'éclater, en gros. Sauf que non.

Faire rire, ce n'est pas si facile...

La raison : Lorre, Prady et Aronsohn, producteurs exécutifs de The Big Bang Theory, ont pris l'option petit bras. L'idée : on ne prend aucun risque, on exploite l'existant sans pousser les interactions de façon novatrice et on joue sur le seul capital sympathie du projet.

Du coup, la série est sans surprise. Voire carrément fade. Il y a certes des épisodes qui marchent bien (quand Penny et Sheldon se font face, c'est souvent réussi) mais aussi d'autres devant lesquels on s'ennuie tout de même pas mal.

Pourquoi ? Parce que d'un point de vue dramatique (ou de la progression de l'histoire), certaines intrigues sont conclues dans la précipitation, quand ce n'est pas de façon complètement aberrante. Du coup, on est quelque fois à deux doigts du foutage de gueule.

Proposer une comédie réussie, c'est faire du travail de précision. C'est refuser la facilité pour accrocher les coeurs derrière les rires. Ce n'est certainement pas faire des épisodes de 18 minutes qui se termine en mode "Pouet Pouet".

J'avoue nourrir un certain agacement en y repensant...

Triste Statu quo

Parallèlement, la storyline entre Penny et Leonard, relancée de façon adroite en début de saison (pas originale mais adroite) reste en stand by jusqu'au trois derniers épisodes. Tout ça sans jamais que la qualité de la relation qui unit les deux personnages ne soit travaillée.

J'ai trouvé ça très décevant. Je crois qu'on est face à un beau gâchis parce que la production loupe le coche pour consolider les acquis de la saison 1. Jouer sur les rouages de la sitcom, cela présuppose que l'on a compris qu'il faut développer la richesse des rapports qui unissent les héros. Ici, c'est plus le statu quo qu'autre chose.

Si on veut briser tous les espoirs portés par une sympathique série, c'est une très bonne méthode. A titre personnel, je dis que c'est déplorable.

Bien à vous,
Benny

mercredi 11 juillet 2012

Les questions de l'été : le retour de Matthew Perry dans "Go on" est-il une bonne chose ?

On teste une nouveauté de ce côté-ci de la toile. Parallèlement aux critiques télé habituelles, je vous propose une nouvelle série de billets plutôt courts pour faire un peu le point sur l'actu.

Le premier épisode s'intéresse à une comédie qui débarquera le mois prochain sur NBC : Go On, de Scott Silveri. Le pitch : un commentateur sportif qui a tout pour plaire (Perry) peut parler de tout à tout le monde... sauf du décès de sa femme, dont il n'est pas encore remis.

Bon gré mal gré, il va rejoindre un groupe de thérapie, pour essayer d'avancer.

Pourquoi ça peut le faire

Parce que sur le papier, l'idée est bonne. Elle a en tout cas suffisamment de potentiel pour tenir un joli petit paquet d'épisodes si Ryan King, le personnage de Matthew Perry est assez complexe pour que l'on s'y attache. Et le sujet est suffisamment riche pour développer des héros aussi dingues qu'attachants.

Pourquoi ça peut faire un flop

En évoquant les projets de pilotes retenus par les chaînes, j'ai parlé il y a quelques mois d'une malédiction Chandler Bing. Vous savez : ce truc chelou qui fait que l'interprète du personnage le plus drôle des cinq premières saisons de Friends paraît coincé dans un trou noir artistique. Un phénomène qui semble lui interdire de tenir le premier rôle dans une série à succès.




Avec le trailer de Go On, je ne parlerai pas vraiment de ça. Ce qui me gêne, c'est que la richesse du concept papier paraît bien très peu exploitée dans ce qu'on voit ici à l'écran. Ce n'est pas vraiment drôle, la puissance d'évocation semble un peu en berne... et ça m'ennuie un peu.


Tout ça pour dire que je demande à voir, mais je me garde bien d'être super confiant.

Bien à vous,
Benny

vendredi 6 juillet 2012

L'album de juillet (disque A) : "Lex Hives" (The Hives)

Les Suédois de The Hives sont revenus juste avant que ne débarque l'été avec un sixième album en douze ans d'histoire. Toujours emmené par Pelle Almqvist, chanteur à l'attitude très jeaggerienne, le groupe au son très garage a retranché la prise pour livrer une nouvelle galette bondissante pour les platines.

Avec The Hives, on sait ce qu'on achète : des riffs énergiques mais pas forcément des mélodies qui bluffent l'auditoire.


Lex Hives ne fait pas franchement exception à la règle.
J'ai dû l'écouter trois ou quatre fois ces dernières semaines sans qu'il ne marque mes oreilles ou mon esprit de façon durable.



C'est d'ailleurs un peu le problème avec ces Scandinaves pour le moins sympathiques. Hormis l'imparable Tick Tick Boom, il est difficile de trouver dans leur discographie un single marqué du sceau de l'inventivité. Les titres passent, et si c'est définitivement mieux que de la musique d'ascenseur, ils manquent du petit surcroît d'âme qui fait qu'on les garde en tête pendant des jours entiers.

Dommage...

Bien à vous,
Benny

mercredi 4 juillet 2012

L'InstantMusique #14 : "It's a Dead Man's Party" (Oingo Boingo)

Aujourd'hui, ça s'anime sur Le Monde de Benny. Enfin, plus exactement, ça parle d'un clip d'animation signé par un maître du genre, Tim burton. Oigno Boingo, c'est le groupe de musique du compositeur américain Danny Elfman, un fidèle complice du réalisateur d'Edward aux mains d'argent.

La spécialité des Boingo, c'est de proposer des compos new wave très eighties qui ont tous les atouts pour séduire pendant une nuit d'Halloween. En témoigne ce titre, It's a Dead Man's Party dont l'ambiance gothique à souhait s'appuie sur une rythmique efficace et entêtante.

Si ce titre vous rappelle par un curieux hasard, le générique de Weird Science/Code Lisa (ou de Une créature de rêve, de John Hugues, pour les plus cinéphiles d'entre vous, c'est normal : c'est également une création signée Oingo Boingo.



Petite précision pour les fans : on peut entendre ce titre dans un très bon épisode de la saison 4 de Chuck, dans lequel l'équipe Bartowski simule l'enterrement du major Casey.

Bien à vous,
Benny

lundi 2 juillet 2012

Le livre de juillet : "The Practice, la justice à la barre" (Nathalie Perreur)

Cela fait un petit moment que j'avais prévu de parler de ce livre. Mais comme c'est la tradition depuis plusieurs années, je n'ai pas vu passer le mois de juin et j'ai laissé trainer...

The Practice : La justice à la barre est issu de la nouvelle collection que les Presses universitaires de France consacrent aux grandes séries américaines post Hill Street Blues, celles que Robert Thompson regroupe sous le concept de Quality Television dans son ouvrage Television's Second Golden Age. Une appellation qui recouvre en gros tous les dramas qui, ces trente dernières années, ont questionné (ou questionnent) avec beaucoup d'acuité la société américaine 

L'ouvrage à l'honneur aujourd'hui est le deuxième d'une série dans laquelle on trouve déjà une étude consacrée à Desperate Housewives et une autre à CSI. Dans les mois qui viennent, ce seront au tour de Six Feet Under, Grey's Anatomy et The Shield de faire l'objet d'une analyse réalisée par un universitaire.

 En s'intéressant à The Practice, la série la plus noire de David E. Kelley, Nathalie Perreur, docteur en sciences de l'information et de la communication, laisse à penser que les PUF ne veulent pas seulement surfer sur un effet de mode mais bel et bien s'intéresser à des séries qui possèdent une vraie richesse thématique.

Ce qui est une excellente idée.

Ce bon point est malheureusement contrebalancé par ce qui est, pour moi, deux gros défauts. Le premier, ce sont les approximations et/ou le besoin d'opposer maladroitement les dramas modernes avec le reste de la production.

Des erreurs regrettables... 


Côté approximations, j'en ai relevé trois dès les trois premières pages. Affirmer par exemple que Kelley a écrit la quasi-totalité des épisodes de La Loi de Los Angeles est ainsi une hérésie : il a quitté le show après la saison 5, et au cours de cette dernière année, il était moins présent dans l'écriture directe d'un show qui compte au total huit saisons.

Assurer que la série était  "diffusée originellement le dimanche soir puis retransmise le lundi à partir de janvier 2003" est encore  approximatif. La saison était diffusée le mardi aux Etats-Unis, avant d'être proposée le samedi en saison 2 (un jour maudit Outre-Atlantique : personne n'est devant sa télé. Kelley a multiplié à l'époque les épisodes bouclés pour ne pas tuer sa propre création) puis d'être propulsée le dimanche grâce aux très bons retours critiques.


Soutenir enfin que la série n'a jamais été proposée intégralement sur une chaîne française est encore faux. Ou alors j'ai rêvé le soir où j'ai vu la fin de la saison 7 puis de la saison 8 sur Jimmy.


... et une idée centrale maladroite

A ces erreurs factuelles s'ajoute le besoin de désigner les séries dramatiques "nobles" sous le terme de néo-séries (alors que les spécialistes les appellent déjà... drama). Personnellement, ça m'a gêné. Avec cette appellation, j'ai parfois eu l'impression que l'auteur cherchait à convaincre son lecteur du sérieux de ces créations pour mieux renvoyer les autres productions aux jugements faciles, partiels et partiaux. Ceux que l'on réserve encore souvent à la majeure partie de la production télévisuelle.


Je suis mal à l'aise avec cette idée car ça ne rend que très imparfaitement compte d'une réalité : avec les séries des USA, comme dans les bons dramas, il n'y a pas d'un côté les bons et les méchants. J'entends par là qu'il y a un vrai phénomène d'interpénétration entre les séries "nobles" et les séries grand public. 

C'est parce qu'elle connaît les ressorts du soap et que dans ses meilleurs moments, elle sait transcender son genre que Desperate Housewives a vécu huit saisons. C'est parce qu'elle pose des personnages solides que Chuck n'est pas une série d'espions bateau et benêts. Et cette appellation de "néoséries" ne tient pas vraiment compte de ça.

Plusieurs bonnes choses (quand même)

Ces considérations mises à part, je dois dire... que je ne sais pas trop quoi penser de cet ouvrage. En tant que téléspectateur attentif de cette série (attention : je n'ai pas dit fan), je n'ai pas appris grand'chose. Maintenant, ça ne me choque pas. 

Enfin, pas trop : l'idée est sans doute de s'adresser à ceux qui ne connaissent pas ou peu. Mais dans ce cas-là, autant faire preuve de rigueur dans l'analyse: pour moi, c'est ce qui a sans doute manqué le plus.

Car il y a quand même des choses intéressantes dans The Practice : La justice à la barre. Toute la partie sur l'ambivalence des notions de culpabilité et d'innocence est assez bien menée (comme celle sur les dérives d'une société sécuritaire). Quant à celle consacrée à un "argumentaire filé contre la peine de mort", elle est assurément la plus réussie.

Très didactique (sans doute trop), l'ensemble manque un peu de souffle : j'ai parfois eu l'impression d'assister à une démonstration appuyée superposant les exemples plus qu'à une analyse anglée, portée par un récit empreint de souplesse. Et ça aussi, c'était dommage de mon point de vue (1).

Pourtant, conte toute attente, cela m'a surtout donné envie de revoir la série. Mine de rien, c'est une jolie performance : il y a des moments vraiment barbants dans les saisons 6 et 7 de la série.

Bien à vous,
Benny

(1) : Je serais vraiment heureux d'avoir un autre avis parce que je me demande si c'est moi qui ai pris le livre dans le pif (ce que je ne veux pourtant pas faire), loupant au passage des éléments importants...