jeudi 28 janvier 2010

L'album de janvier : "End Times" (Eels)


Est-ce que c'est moi ou est-ce que les albums qui jouent la carte du folk larmoyant et/ou du blues déprimant sont de plus en plus nombreux dans les bacs à disques ? Je ne sais pas si c'est la crise, la mort de Philippe Seguin ou un autre truc qui rend la musique morose mais c'est assez agaçant ce phénomène.
En découvrant le dernier album de Eels, et surtout le premier titre, très honnêtement, j'ai poussé un soupir très lourd. "Allez, encore un qui nous fait le coup", ai-je pensé. Sauf que End Times, c'est peut-être un album un peu moins basique qu'il n'y paraît. Les Américains que l'on a découvert dans les années 90 avec Novocaine for the soul n'ont en effet pas oublié que si le blues peut-être sombre (et il l'est : End Times, c'est l'histoire d'un mec, Everett, arrivé à maturité et qui confie ses tourments à longueur de textes), il peut aussi être rythmé. Nerveux (ah, Gone man : c'est la vidéo que j'ai choisie. Et tant pis si c'est pas un vrai clip). Surprenant.
J'allais conclure en disant que c'est typiquement le genre d'album qui vous séduit petit à petit. Et puis je suis tombé incidemment, hier, sur des critiques carrément assassines. "Peut-être que les quatorze nouvelles chansons des Américains suffiront encore à leurs fans les plus fidèles et aux personnes régulièrement frappées par la dépression. Pour tous les autres, End Times ne promet pas aux Eels de figurer dans les bonnes résolutions musicales d’auditeurs un minimum exigeants", ai-je pu lire.



Je ne sais pas si je ne suis pas exigeant, mais je ne pense pas être dépressif. J'ai aimé Mansions of Los Feliz. J'ai aimé Unhinged. Je ne connais pas très bien l'univers de ce groupe, mais je maintiens. J'ai trouvé ça bien. Parce qu'ici, ce n'est pas la nuit. C'est plus le calme rempli des discrètes surprises du crépuscule. Et, mine de rien, c'est pas si mal...
Ma conclusion ? Tant pis si j'ai des goûts de merde : ce sont les miens.

Bien à vous,
Benny

dimanche 24 janvier 2010

Mon nouvel ami fore dans mes gencives


On se voit une fois par semaine. Dans un luxueux immeuble du centre de BennyCity. Au début, je n'en menais pas large et en fait, la première fois, j'ai reporté. Pas le temps. Pas l'envie, surtout. En changeant d'année, j'ai pourtant dû m'y résoudre.
Quand je rentre, il me dit de m'installer, de me mettre à l'aise. Après, il me fait basculer en arrière. Tant et si bien qu'à chaque fois, je crois que je fais presque le poirier. Quand je le lui dis, ça a l'air de l'amuser.

J'ai un nouveau dentiste.
Depuis mon retour dans cette ville, je n'avais pas encore choisi de nouveau praticien (Non, ça ne fait pas si longtemps : à peine deux ans. Et ne vous moquez pas). Tout ça à cause des fêtes, des victuailles et d'une couronne qui lâche lâchement le 24 décembre (oui, je sais : la répétition, c'est pas top mais faut dire ce qui est. C'est de la lâcheté. Point, fermeture de parenthèse). Voilà comment j'ai rencontré un tout jeune dentiste, monture de lunettes à la Buddy Holly et plutôt gentil. Toujours prêt à me raconter ce qu'il va faire, super.

Ce Kiefer que je n'ai, enfant, pas trop kiffé

Quand j'étais marmot, j'avais une trouille bleue du dentiste. Forcément : on vous le présente comme le redresseur de torts et de caries que vous allez vous coltiner en fouillant trop au fond du paquet de bonbons. "Mange pas tout sinon, tu vas aller chez le dentiste. Et le dentiste ça fait mal", disait ma mère. Ne nous étonnons donc pas si la trouille est toujours là. Et si, bizarrement, les "Maintenant, je vais enlever les derniers morceaux de la racine, ça va faire un peu mal" me font rarement plaisir.
Pourtant, il est doué. Franchement. Et puis, aujourd'hui, je suis quand même moins douillet. Le truc, c'est que, pour passer le temps, entre deux périodes où il faut "ouvrir grand", j'ai besoin de dire une ânerie. Ca m'évite de penser au boucher qui, quand j'étais enfant, s'occupait de mes dents. Un gars qui doit aujourd'hui être conseiller technique pour les scénarios de 24 heures chrono. Comme aurait pu l'être feue madame Boulanger, mon instit en primaire, mais on s'égare.


Blaguer donc, ça me permet surtout de destresser.
J'ai d'abord pensé que j'avais de la chance : mon nouveau dentiste est plutôt bon public. Quand il m'a dit "Cette couronne, on peut plus la remettre. Vous pourrez vous en faire un collier". J'ai eu la brillante idée de répondre "Mince, je voulais la vendre sur eBay". Il a riffougné.
Erreur grave de ma part, je l'avoue aujourd'hui.

La roulette du rire

Parce que depuis, on est en compet' tous les deux. C'est à celui qui sortira la prochaine vanne plus ou moins pourrie. Sous les yeux de la gentille assistante qui, je le vois bien parfois, se demande vraiment ce qu'elle fait là.
Vous allez me dire : "Tu n'as qu'à arrêter". Mais je peux pas : c'est thé-ra-peu-ti-queuh !
Non, le problème c'est lui. Il a un humour de dentiste.
Et ça mes amis, c'est terrible.
Exemple : juste après m'avoir creusé l'équivalent du grand Canyon dans la bouche pour l'installation d'une prothèse (oui, on peut pas reposer une couronne ; oui, financièrement, ça va me coûter l'équivalent d'une SuperCinq d'occase dans les années 90 ; non, je voulais pas d'un dentier. Mais c'est gentil qu'il ait proposé) ; après forage du Grand Canyon, disais-je, il m'a dit "Maintenant, il faut que ça cicatrise. Le mieux c'est que quand vous sortez dehors, vous gardiez la bouche ouverte", il a ponctué sa réplique d'un regard qui vaut tous les coups de cymbale façon gag de stand up.

Exemple 2 : Quand il me glisse un produit qui nettoie la dent et qu'il me signale que ça a un goût désagréable. Je lui fais remarquer après coup, que ça a un goût moins terrible que celui de la dernière fois. Il me répond : "Normal, l'autre fois c'était de la javel" (1). Le tout en pouffant alors que j'ai la bouche grande ouverte.

Parfois, il y a du Zola dans ma bouche...

Et nous voilà donc, tous les trois, le dentiste, l'assistante et moi, dans une grotesque et épuisante surenchère comique. Qui ne s'arrête finalement que quand le docteur sort pour faire tel ou tel truc... et que l'assistante me parle du temps.
Moi quand on me parle du temps, ça me stresse.
Je vous laisse deviner ce que je fais à ce moment-là...
Tant et si bien qu'à la fin d'une séance, je suis ex-té-nu-é. Je me dis que c'est ça que Ray Romano ou Eddie Murphy devaient ressentir en descendant de scène après un spectacle. Sauf que eux, en ce moment, ils n'ont pas un énooorme trou dans un coin de la bouche.
Tiens : et si j'appelais les ayant-droits de Claude Berri ? S'il y a un casting pour Germinal 2, j'ai le sourire de l'emploi pour postuler. Pendant plusieurs jours je crois.
Sauf si l'homme qui m'a dit ça m'a fait une blague. Encore.
Au. Secours.

Bien à vous,
Benny

(1) : Renseignement pris, c'est effectivement de la javel. Sauf que ça a un autre nom chez le dentiste. On se demande pourquoi.

jeudi 21 janvier 2010

Vracorama de janvier


Ma parole, j'ai avalé la pendule !
Je sais pas trop comment ça se passe chez vous, mais à BennyCity, la normalité et sa folie se sont emparées de moi. Je sais pas si c'est parce que je mûri, tout ça, mais j'ai décidé d'avoir une vraie hygiène de vie. Oui, oui. Après trois ans à être incapable de garder un rythme de vie à peu près stable, je parviens à nouveau à me lever tous les matins à 7 heures. J'ai bossé pendant de looooongues années de nuit pour la BennyCorp et il m'aura fallu trois ans pour m'extirper de ce rythme. Mais cette fois, ça y est. Je fais aussi des petit déj équilibrés, avec jus de fruits et vitamines à gogo. Je me disperse moins je crois. Mais du coup, j'ai aussi moins de temps pour écrire. C'est pas faute d'avoir des idées en plus, c'est juste que j'ai moins le temps. J'ai vraiment englouti une pendule, je crois.
Oh mon dieu, vais-je devenir chiant ?
Dois-je rejoindre un club de rencontres old school ?
Ou les jeunes Giscardiens ?
Et pendant ce temps, chez ma copine Cléo...
Je vous en avais parlé il y a quelques semaines. Cléo, c'est ma e-muse sur Facebook parce qu'elle m'a-muse en rejoignant pléthore de groupes idiots. Les derniers en date ? "Déplacer les meubles de la chambre de Gilbert Montagné", "Le dernier qui rejoint ce groupe est fan de Patrick Sébastien", "Je sias tapre snmans reargder m,on clsavrie" et bien sûr "Pour légaliser les combats de bébés roux". Voilà, c'est tout pour cette fois.
Alors que chez EricBesson2...
Et oukonené, avec le site Droite-Rencontre, me demandez-vous ? Ben figurez-vous que quand je me suis connecté l'autre jour, on m'a proposé de participer à un sondage ayant pour thème "Avec quelle femme politique aimeriez-vous avoir une relation durable ?". Or, à peine avais-je décidé de cliquer sur une des propositions qu'une fenêtre est apparue pour renseigner deux champs. Mon type de recherche et... mon origine. Véridique. Et assez effrayant.
Sinon, pas de nouvelles de Gauche-Rencontre. Bouh.

Bien à vous,
Benny

dimanche 17 janvier 2010

Le roman de janvier : "Jeux de Mots" (Ed McBain)


Le Sourd est de retour. Le plus célèbre criminel de la saga du 87e District est au centre de cet avant-dernier épisode de la saga de McBain. L'auteur nous plonge d'ailleurs d'entrée de jeu dans l'action... en nous racontant la suite de Cash Cash, un de ses meilleurs romans. Après avoir déclenché une émeute en centre-ville d'Isola, le Sourd avait détourné un camion rempli de drogue vouée à la destruction. Il s'était fait doublé par son associée, Gloria Tenford, qui l'avait laissée dans un motel le corps criblé de balles.
Comment débute Jeux de Mots ? Gloria Tenford entre dans un appartement et tombe nez à nez avec Le Sourd, sourire aux lèvres et armes au poing. Après avoir abattu la jeune femme, il envoie un message aux inspecteurs du Huit Sept.
Enfin, un message... une énigme plutôt. Le texte n'a pas de sens, en tout cas celui-ci n'est pas particulièrement évident. Normal c'est le Sourd : il adore le jeu. Alors peut-être qu'en intervertissant les lettres...

Ils sont revenus, ils sont tous là

Les romans consacrés au Sourd, c'est un classique dans la série du 87e District. McBain remet alors au goût du jour l'univers du roman à énigme et ça marche plutôt bien. Personnellement, ce n'est pas ce que j'aime le plus dans cet univers. J'ai toujours préféré les récits qui s'inscrivent dans un contexte social complexe et pour lesquels l'auteur est tout aussi excellent.
La force de Jeux de Mots, justement, c'est de multiplier les histoires et de mobiliser de très nombreux personnages. On ne s'ennuie pas un seul instant et c'est très rythmé. Même l'incontournable Fat Ollie Weeks est de la partie et on se régale à lire les aventures de ce gros dégueulasse réac qui n'en est pas moins bon flic... et qui est en train de tomber amoureux d'une jeune flic portoricaine.
L'amour et ses tourments, l'amour et ses prémices, le deuil d'un père et, au milieu, une solide énigme : tout ça nous donne un bon McBain. Pas le meilleur mais tous les éléments d'Isola sont là. Difficile dès lors de bouder son plaisir...

Bien à vous,
Benny

samedi 16 janvier 2010

Playlist à écouter sous son bonnet


Il fait froid. Il fait gris et on n'a pas toujours envie. L'hiver est là et avec le manque de soleil, tout ça, il n'est pas toujours facile d'avancer. Moi, en ce moment, je suis adepte de la cure de vitamines, des jus de fruit et de la playlist qui va bien. Pas mal de titres sortis de la poussière mais qui ont le mérite de faire du bien aux oreilles. Et ça, c'est pas rien.

Ma petite sélection du moment ?

Red Hot Chili Peppers - Deep Kick (One Hot Minute)
Foo Fighters - Next Year (There's nothing left to lose)
Izia - Burning (Izia)
Molly Hatchet - Fall of the Peacemakers (Greatest Hits)
Bruce Springsteen - Born in the USA (Acoustic version)
Alice Cooper - School's out (School's out)
Creedence Clearwater Revival - Run Through the jungle (BO "The Big Lebowski")
The Guess Who - Hang on to your life (Greatest Hits)
The Guess Who - No Sugar Tonight (Greatest Hits)
Led Zeppelin - Your time is gonna come (Led Zeppelin I)
Guns & Roses - Nightrain (Appetite for destruction)
Blue Rodeo - Flying (BO Due South)
Dr John - Right Place Wrong Time (BO Génération Rebelle - eh oui)
Smashing Pumpkins - Mayonaise (Siamese Dream)
The Troggs - Wild Things (Wild Things)
KC & The Sunshine Band - Shake your bootie (The Best of KC and the Sunshine Band)
Limp Bizkit - Faith (Three Dollar Bill, y all $)
Audioslave - Shadow on the sun (Audioslave)

Pour les vitamines et les jus de fruit, je vous laisse voir. Et pour ce qui est plus actuel côté musique, rendez-vous dans quelques jours pour la chronique de l'album de janvier.


Bien à vous,
Benny

EDIT 17/1 : Et vous au fait, comme ça en passant, vous écoutez quoi en ce moment ?

mardi 12 janvier 2010

"In Treatment" (saison 1) : Le pilote et l'ado qui crèvent l'écran (Partie 2)


Pour parler de In Treatment, j'aurais pu me concentrer sur son personnage central, Paul Weston. J'aurais pu aussi parler de Laura, une patiente troublante à laquelle Melissa George apporte tout son talent et sa sensualité. Et puis non. J'ai choisi les deux patients dont la personnalité, le parcours et les interprètes m'ont particulièrement bluffés. Et puis aussi parce que c'est avec eux, selon moi, que cette saison un atteint des sommets. D'un côté, Alex (Blair Underwood); de l'autre, Sophie (Mia Wasikowska).

Dur Alex...

Alex vient consulter Paul sur les conseils d'un ami. Père de famille, pilote de l'US Force, allure sportive et sourire qui séduit, il a tout pour être fier de lui. Et il l'est, de manière assez prétentieuse. Sauf qu'il ne vole plus depuis plusieurs semaines, depuis qu'il a détruit par erreur une Madrassa lors d'un raid en Irak. Qu'il a fait une attaque cardiaque après avoir poussé son corps dans ses ultimes retranchements (il faisait la course avec un de ses amis quand il a fait son malaise). Que sa relation avec sa femme est au point mort et qu'il est incapable de dialoguer avec son père.
Ces éléments, on va les découvrir au fur et à mesure de sa thérapie. Tout au long d'échanges qui s'apparentent un peu à une lutte avec Paul, parce qu'Alex a besoin de tout contrôler. Son image, ses rapports avec les autres (qu'il aime dominer), ses émotions. Et c'est précisément ce qui fait qu'il est au bord du précipice.
Pour incarner Alex, les producteurs de In Treatment ont choisi un acteur phare des années 80 et 90, Blair Underwood. Un garçon qui s'est fait une spécialité de jouer des gentils personnages, lisses et sympathiques. Avec ce rôle, Underwood casse assurément cette image et on se régale à le voir jouer un homme parfois carrément insupportable et détestable. C'est sans doute son plus grand rôle : on s'en souviendra longtemps.

Les émouvants malheurs de Sophie

Sophie, elle, débarque contrainte et forcée dans le cabinet de Paul. Elle est soumise à une évaluation psychologique après un accident de vélo qui lui a emprisonné les deux bras dans le plâtre. Cette jeune gymnaste n'a aucune envie d'être sur le divan du docteur Weston et le fait savoir. 
Pourtant, à force de patience et avec un solide sens de l'auto-dérision (Sophie lui balance en effet de cinglantes répliques à la figure), Paul parvient à établir une vraie relation avec la jeune fille. Jeune gymnaste, elle ambitionne de participer aux prochains JO. Comme elle le dit elle-même, sur la poutre, c'est là qu'elle maîtrise les choses. C'est là qu'elle est en sécurité.
Parce que Sophie est persuadée qu'elle détruit tout ce qu'elle touche. En conflit ouvert avec sa mère (qu'elle ne ménage pas), elle pense que seul son père l'aime vraiment mais il est à des centaines de kilomètres. Elle croyait avoir trouvé une nouvelle famille avec son coach et sa petite fille mais elle a tout perdu. Il va lui falloir admettre un certain nombre de choses pour sortir du cercle vicieux dans lequel elle tourne en rond. La première étant que son accident n'en est pas vraiment un... et c'est ce que raconte sa thérapie.

La prouesse Wasikowska

Ecrire de bonnes répliques pour un personnage ado, c'est vraiment très difficile. Interpréter une ado de façon convaincante, c'est encore plus chaud. Mia Wasikowska et son personnage réussissent cette authentique prouesse. Cette histoire, on y croit d'un bout à l'autre et sa conclusion, vraiment émouvante, vous touche au coeur. Personnellement, je n'avais rien vu d'aussi juste sur le sujet de l'adolescence depuis Angela, 15 ans.
Alex, Sophie et leurs chemins de vie : rien que pour ça, In Treatment vaut le déplacement.

Bien à vous,
Benny

lundi 11 janvier 2010

"In Treatment" (saison 1) : Au jeu de l'amour et du bazar (Partie 1)


Paul Weston (Gabriel Byrne) est un homme qui sait écouter. Il en a même fait son métier : il est psychanaliste dans un quartier résidentiel américain. Son cabinet est installé au rez-de-chaussée de sa maison. Jour après jour, heure après heure, tandis que sa femme et ses enfants vivent leur vie dans les autres pièces de la maison, lui reçoit des patients qui lui confient leurs doutes, leurs craintes ou leur colère. Tout cela, souvent, avec quantité de silences et autres non-dits.

Le pitch/emploi du temps

Chaque lundi matin, il accueille Laura (Melissa George, vue dans Alias), médecin anesthésiste à la vie sentimentale et sexuelle assez cahotique. Le mardi, en milieu de matinée, c'est Alex (Blair Underwood, La Loi de Los Angeles), un pilote d'avion qui vient lui rendre visite : ce dernier a réussi tout ce qu'il a entrepris jusqu'au jour où il a bombardé par erreur une école au cours d'une mission.

Mercredi après-midi, place à Sophie (Mia Wasikowska) une ado qui prépare les sélections aux Jeux olympiques en gymnastique et vient parler d'un troublant accident de vélo (elle semble avoir foncé dans une voiture) qui inquiète son entourage. Jeudi en fin de journée, Jake et Amy (Josh Charles et Embeth Davidtz), un couple en crise, vient s'affronter sur son canapé...
Mais Paul a un problème : il a du mal à rester concentrer. Comme il le dit lui-même, il perd patience avec ses patients. Voilà pourquoi, en fin de semaine, le vendredi soir, il va voir Gina (Dianne Wiest), une thérapeute qui fut aussi son mentor, pour mettre des mots sur ses propres doutes.

A la rencontre du docteur Weston


La structure d'In Treatment est vraiment singulière. Pas seulement parce que chaque épisode dure une grosse vingtaine de minutes et que la saison un compte quarante-huit épisodes (un épisode, une séance... à quelques exceptions près). Ce qui frappe avec cette série, c'est qu'elle est structurellement ce dont elle parle.
Si vous imaginez que vous allez regarder une fiction racontant cinq histoires indépendantes les unes des autres, vous faites fausse route. A l'image d'une thérapie révélant qu'un problème tire sa source d'une multitude de facteurs entremêlés, les épisodes d'In Treatment sont subtilement liés les uns aux autres. Pour comprendre la richesse de l'histoire (et même pour la comprendre tout court), on ne peut pas faire l'impasse sur tel ou tel segment.

 Parce que Paul fait évidemment le lien entre les différentes thérapies mais aussi et surtout parce que sa personnalité, plutôt complexe, se révèle lentement mais sûrement. Et que c'est parce que l'on apprend à le connaître, avec ses défauts (son intransigeance dans la vie privée par exemple) et ses qualités (il est très - trop ? - empathique avec ses patients) que l'on prend conscience de la grandeur de son désarroi.

Une vraie expérience télé


Ce qui fait aussi la singularité de cette fiction, c'est qu'elle mêle des éléments plus ou moins réalistes (la nature de la relation qui lie Paul et Laura, sa complexité et surtout son évolution) avec de superbes portraits de personnages. Les premiers nourrissent la fiction, lui donnent du rythme et asseyent son caractère feuilletonnesque de façon plus ou moins légère.
Les seconds donnent du poids à la narration : In Treatment, c'est une série qui vous happe et vous touche. La densité des émotions qu'elle évoque - et souvent suscite chez le téléspectateur - est assez impressionnante. Comme la densité de son propos.

On peut ne pas accrocher à tel ou tel élément, telle ou telle storyline, tel ou tel personnage, mais la variété de façons dont les scénaristes abordent le thème central de l'amour (amour de sa famille - la place du père est centrale dans toutes les histoires de la saison 1 ; mais aussi amour de l'autre, amour de soi) fait que l'on ne peut rester complètement indifférent à In Treatment.
Avare d'effets tape-à-l'oeil, cette série raconte comment des hommes et des femmes essaient de faire face au bazar qu'est parfois la vie, et face auquel ils se sentent à un moment précis démunis.
Ca s'appelle une vraie expérience télé. Assez sombre (c'est tout de même rarement gai, ces histoires...), riche en symboles  mais écrite de manière bluffante.

Bien à vous,
Benny

lundi 4 janvier 2010

Clip clip clip hourra : "Just" (Radiohead, 1995)


Nouvelle année, nouvelle rubrique ! Une fois par mois, un clip sera à découvrir ou à redécouvrir sur ce blog. L'occasion de rendre un hommage à une mise en images audacieuse de chansons qui sont souvent cultes.
A tout seigneur, tout honneur on va commencer avec un des meilleurs clips des années 90. Just, extrait de l'album The Bends de Radiohead, a été tourné par Jamie Thraves (réalisateur d'un film intitulé Le Cri du hibou), près de la gare de Liverpool Street à Londres.
Une histoire superbement filmée et qui colle à la perfection avec ce titre de la bande à Thom Yorke.



Radiohead - Just
envoyé par antoinetheone. - Regardez plus de clips, en HD !

Si l'on en croit Wikipedia, aucun membre de Radiohead n'a révélé les mots prononcés à la fin par le héros du clip et Jamie Thraves a confié : "Vous révéler la réponse étoufferait l'impact, et vous donnerait probablement envie de vous allonger également sur la route". De quoi consolider le mythe... et ça le mérite.

Bien à vous,
Benny

samedi 2 janvier 2010

Allez, on passe la troisième !


Nouvelle année. Encore et encore. Cela fait aujourd'hui deux ans, jour pour jour, que Le Monde de Benny existe et pour marquer le coup, la page d'accueil a pris de nouvelles couleurs. Histoire de donner à ce 157e billet une teneur un peu particulière, des techniciens venus d'Australie, d'Indonésie et de Dubaï se sont penchés dessus (ou moi tout seul, avec un pauvre logiciel Paint. Bigre).
La malédiction de la troisième saison, ça vous parle ? C'est une expression que les fans de télé (et notamment les excellents Perdusiens) connaissent bien : ça désigne le coup de mou que rencontrent des scénaristes au moment d'entamer l'écriture des épisodes de la saison 3. Est-ce que ça risque de m'arriver ici ? Franchement, j'espère que non. Tout ça parce que j'ai croisé de supers bloggeurs et lecteurs ici et ailleurs en l'espace de deux ans, et qu'ils ont carrément fait exploser ma motivation.

Un gars et une fille en or

Comme l'an passé, je profite donc de cet anniversaire pour rendre un petit hommage appuyé à ceux qui nourrissent cette petite aventure de leurs réflexions et remarques. Dans le carré VIP, il y a Adam de BlaBla Séries, toujours aussi bon dans sa description des dernières sensations sur petit écran, et Une Blonde dans la Ville, dont je suis assiduement les aventures toujours bien écrites et qui ne sait sans doute pas combien ses commentaires réguliers sont importants pour cette petite entreprise. Si je passe les creux créatifs et de motivation que connaissent tous les bloggeurs, c'est d'abord grâce à la fille au Blackberry et au geek qui aime les séries.
Merci beaucoup à vous. Tous mes voeux de bonheur vous accompagnent pour les douze mois à venir. J'avais dit l'an passé que les liens entre bloggeurs sont assez étonnants, singuliers. Cette seconde saison n'a fait que le confirmer. Et ça, c'est très très chouette...

Bloggers are beautiful


Parmi les "historiques", Feyrtys tient encore et toujours une place de choix, tout comme Arnaud J. Fleishman. Evidemment. J'espère vous lire beaucoup cette année et avoir de vos nouvelles très bientôt. Tous mes voeux.
Qui dit nouvelle mise en page, dit aussi nouvelles adresses à lire assiduement. Les lauréates 2010 (oui, encore des filles : je sais) sont Cafeinette de Café In (une accro au café mais pas que ça, loin s'en faut) et Julie de My e-Cork Board (drôle, concise, observatrice : une très chouette découverte). Elles ne sont pas seules : Adeline Single Citadine rejoint l'excellente Miss400 dans les liens à ne pas manquer sur ce blog.
A toutes, je souhaite une très bonne année 2010. Soyez heureuses et d'actives bloggeuses : je ne manquerai pas de vous lire.
Enfin, je n'oublie pas ceux qui passent de temps en temps et sont toujours les bienvenus de Talisma à JD en passant par Myriam, Ray, Loïs, Baba, Yo, Jess et tous les autres. Happy New Year, too. Et n'hésitez pas à intervenir !  


Keep on going...


Et l'auteur de ces lignes dans tout ça ? Eh bien, avant d'écrire ce billet, il a relu le pitch que constituait son tout premier post, écrit un mercredi soir au lendemain du jour de l'an 2008. Et il s'amuse de constater qu'il était venu parler télé, ciné, musique, médias, célibat et vie professionnelle. Depuis quelques mois, ce blog, c'est vraiment ça. Un modeste espace de partage, de critiques et de confidences. Je voulais être "ni pompeux ni donneur de leçons", être "surtout et avant tout sincère". Plus que jamais, cette ambition reste collée aux doigts qui martèlent ce clavier.

2010 pourrait être l'année de toutes les surprises pour moi. Sur le petit, le grand écran et dans la vie plus globalement. Je compte bien les partager avec vous.
Bonne année à vous tous.

Il est maintenant temps de se lancer dans la saison 3. Histoire de confirmer que les malédictions, c'est vraiment un truc de cornichon (hein, JJ Abrams ?).

Bien à vous,
Benny