dimanche 24 octobre 2010

Le livre d'octobre : "Comment je n'ai pas rencontré Britney Spears"

Le début de cette histoire date de cet été. Les vacances, un peu de temps à savourer. L'occasion de se poser, lire, blogger et farfouiller sur la toile en quête de découvertes. Des fois, je m'arrête parfois sur un titre, sur une bannière pleine de couleurs, sur une sélection de photos... avant de poursuivre le petit périple.
Et puis d'autres fois, je m'arrête un peu plus long moment. Je me mets alors à lire. Lire, lire et encore lire. Sur la blogo, découvrir une nouvelle plume (ou un nouveau clavier, si ça fait pas assez 2.0) c'est aussi découvrir un nouvel univers. Avec ses petits trucs insignifiants, marrants et marquants, et ce que l'on retient, ce qui résonne durablement.
Si vous allez faire un tour du côté de Fuck You Billy, le monde d'Elixie, c'est un peu tout ce que vous allez retrouvez. Les vidéos d'un chat DJ ou d'une ENORME marmotte qui mange une cracotte (je rigole pas : elle est colossale). Ca et une sélection de photos consacrée au bandeaux en éponge, une liste des petites phrases innocentes (celles qui "résonnent en vous" quand vous les lisez)... C'est très, très chouette (et c'est une découverte que je dois à AussieLilie).

A la poursuite d'un personnage

Derrière Elixie (ou à coté, vous choisirez), il y a Elise Costa. Journaliste free lance, elle est aussi l'auteure d'un bouquin sorti au printemps de cette année : Comment je n'ai pas rencontré Britney Spears. Une sorte de road movie à travers les US dans lequel elle essaie de décrypter le phénomène qu'est la chanteuse blonde. Britney, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. J'ai beau trouver ça moins pire qu'avant, je n'ai pensé que je lirais un bouquin sur elle. Et pourtant, si.
Si elle va traverser une bonne partie des States pour assister à un concert de miss Spears, Elise Costa ne va, comme le dit le titre, pas la rencontrer. Le but, c'est de mieux comprendre qui est le personnage qu'incarne la chanteuse (avec, dans son ombre, la personne dont se dessine de fragiles contours) et la façon dont celui-ci est perçu par les Américains.

Un joli périple pop

Tout au long du livre, les rencontres et les figures se succèdent tandis que l'auteure/narratrice retrace le parcours de la chanteuse, de ses débuts à ses périodes de creux surmédiatisés. La narration marche bien, elle est portée par un style percutant et se développe dans un flot de références pop qui parle à la génération des vingtenaires/trentenaires. Par à coups, le récit devient carrément audacieux, comme cette rencontre avec le journaliste Rob Sheffield qui prend la forme d'un script de western.
Bon tout n'est pas parfait et certaines affirmations sont juste honteuses (Clueless, meilleur teen movie de tous les temps ? Sans commentaire - ce qui en soit est déjà un commentaire) mais la lecture de ce livre est un joli petit plaisir. Qu'on aime ou pas la fille qui chante Toxic.

Bien à vous,
Benny

PS : On parle d'Eloise Costa dans le dernier Technikart, sur ceux qui squattent la célébrité des autres. Pas vraiment de la super pub a priori, mais celle qui a signé Comment je n'ai pas rencontré... se singularise avec la manière dans l'article de Léa Onorini et Eléonore Quesnel.

mercredi 20 octobre 2010

Le film d'octobre : "The Social Network" (ou quand Sorkin découvre l'anti-héros)

L'affiche avait de quoi retenir mon attention. Un peu comme une formule mathématique dont le résultat serait incontournable. "David Fincher + Aaron Sorkin + création de Facebook = film à voir". Je ne m'attendais pas à quelque chose de précis mais il est clair que je voulais en être.
Petit pitch : The Social Network raconte comment Mark Zuckerberg, geek surdoué étudiant à Harvard, a créé et développé le réseau social numéro 1 aujourd'hui, et comment son succès tout juste naissant (le film raconte une période qui va de 2003 à 2006, sauf erreur de ma part) a généré des poursuites judiciaires entre différents élèves de la prestigieuse université américaine.
La première chose qui m'interpelle, c'est que ce n'est pas un film sur les geeks, et pas vraiment un film sur l'adolescence comme j'ai pu le lire ici ou là. En tout cas, pas de mon point de vue. Ce n'est pas non plus un long-métrage qui raconte d'un point de vue documentaire la naissance du réseau où tout le monde se poke. Même si le script du scénariste Aaron Sorkin repose sur des recherches, des échanges avec les principaux protagonistes ( sauf Zuckerberg : on raconte d'ailleurs que ce dernier était un fan de Sorkin pour son boulot sur A la Maison Blanche... jusqu'au jour où il a vu le film de Fincher), cette histoire vraie est surtout l'occasion de donner un point de vue sur cet avénement, et de s'en servir pour développer une histoire dramatique brassant de multiples thèmes.
Et de ce point de vue-là, qu'est-ce qu'on peut en dire ? Que ça marche. Que ça marche vraiment bien. Que ça marche d'autant mieux que Fincher comme Sorkin surprennent le spectateur en explorant des facettes de leur talent jusqu'ici peu mises en valeur.
Dans ce film, le réalisateur de Se7en fait définitivement dans la sobriété. Pas de scènes Ikea hallucinantes à la Fight Club et encore moins de caméra qui traversent les cafetières comme dans Panic Room : le réalisateur joue la carte de l'épure pour mieux coller à ses personnages, à son histoire. Et justement, ô douce surprise, Sorkin sort un peu des sentiers qu'il connaît bien: ici, pas de personnages iconiques qui ont fait sa marque de fabrique. Vous savez, ces Josh Lyman (The West Wing), Casey McCall (Sports Night), Jordan McDeere (Studio 60) et autres Charlie Wilson (Charlie Wilson's war) qui peuplent son monde : des gens brillants, intelligents, idéalistes mais qui se posent parfois en donneurs de leçon par certains côtés.




THE SOCIAL NETWORK : BANDE-ANNONCE VOST HD
envoyé par baryla. - Regardez des web séries et des films.


Cette fois, l'un des plus brillants dialoguistes des années 2000 se retrouve, de son propre aveu, face à un challenge qu'il n'avait encore jamais relevé. Ecrire, décrire un anti-héros. Un homme qui se retrouve au centre d'un récit, d'une histoire électrisante mais qui, par son attitude, ne fait rien pour s'attirer l'admiration du public. Du coup, il nous livre un script enlevé, avec un personnage principal complexe qui brasse toutes les contradictions du héros sorkinien... et les assume. Alors tant pis pour les longs échanges mitraillette et les Walk & Talk cher à l'auteur. L'ensemble reste vraiment efficace et renouvelle son univers narratif, qui en devient plus sombre et plus... attrayant.
En définitive, on obtient un film porté par des personnages forts à différents plans (le premier étant évidemment occupé par Mark Zuckerberg/Jesse Eisenberg). Un long-métrage qui évoque de très nombreux thèmes comme l'innovation, le succès, la solitude (le corollaire du précédent), le poids de la réussite sur les relations humaines, etc. Il y a de quoi être convaincu. Que l'on sache qui est Aaron Sorkin ou pas.

Bien à vous,
Benny

PS : désolé, AussieLilie. Mais toi aussi tu le verras un jour, hein...
BONUS TRACK : l'avis de Zuckerberg sur le film... Enfin, plus ou moins.

mardi 19 octobre 2010

My life on a Biba List

Ce devrait être une règle immuable. Un petit peu comme "Ne jamais, jamais, jamais laisser s'endormir son blog parce qu'on a la flemme/pas le temps/un creux d'inspiration". Et ça ressemble un brin à "Méfie-toi de ce que tu souhaites, tu pourrais l'avoir" dans une espèce de drôle de symétrie centrale.

Quel truc ?

"Méfies-toi de ce dont tu te moques, un jour tu pourrais faire exactement la même chose"

De quoi je parle ? de l'un de mes tout, tout premiers posts (le deuxième pour être précis) sur ce blog. Je parlais de la dernière tendance du moment, qui faisait fureur dans plusieurs magazines féminins et me faisait rire de manière peu classe.
Il s'agissait de faire des listes pour organiser sa vie. Pas la liste du style "acheter des poireaux, de la mousse à raser, du chocolat à la noix de coco et du white-spirit-pour-faire-une-bombe-à-manifs" que n'importe quel lycéen triplant sa terminale fait en ce moment chaque semaine tout en s'érigeant contre la réforme du régime de retraite. Non. Je parle d'une liste de trucs à faire pour mieux gérer (ou en tout cas essayer) le temps qui file à toute vitesse.

Un peu plus de trente mois après, qui est la pauvre quiche qui s'y met ?
Si vous vous sentez d'une humeur de Nelson Muntz, à me montrer du doigt en faisant "Ha Ha", je pourrais difficilement vous en vouloir...

Bon, on a qu'à dire que j'ai pas été mouton, que j'ai eu le temps de m'approprier la démarche, qu'elle fait sens et que je vais à contre-courant (si si : en cherchant bien. Et puis regardez : ça prouve que je suis à la bourre. Et ça, c'est tellement moi... personne ne pourra le nier) et une fois passer le Moment 3245 où j'ai l'air idiot, concentrons-nous sur le contenu.

Eh oui parce qu'elle dit quoi la liste ? Des trucs très accessoires (genre changer de téléphone et prendre un webphone, offrir un canapé d'angle à mes parents) à d'autres plus essentiels comme retrouver la trace de gens que j'ai perdus de vue, prendre plus de temps avec ceux que j'aime, établir une liste de voyages à faire dans les douze mois qui viennent et... je m'y tiens. J'ai webphone. Hourra.
Non plus sérieusement, c'est vrai que c'est très bête mais avoir ça sous le nez ou sous sa fesse gauche (je la garde avec moi) eh bien, je dois admettre que je me bouge davantage, je vois plus de monde (et parfois je les drague ! Dingue...), je fais plus de trucs.
La preuve : aujourd'hui, je vais pouvoir rayer la ligne "Me remettre à blogger sérieusement".
"I'm just trying to be a better person. My name is Benny".

Bien à vous,
Benny

dimanche 3 octobre 2010

Deadwood (saison 2) : de l'or et des ombres

Retour dans le Dakota du Nord, au XIXe siècle et dans le camp où l'or fait l'objet de toutes les convoitises. A Deadwood, "l'enfer sur terre où faire fortune" comme dit une affiche promo de la série, les forces en présence sont désormais bien établies.
A ma gauche, l'incontournable Al Swearengen, patron du Gem et figure centrale d'une communauté sur laquelle il possède assurément l'ascendant psychologique. A ma droite, Cy Tolliver, à la tête du Bella Union, un homme vicieux et dangereux qui se verrait bien tirer toutes les ficelles sur le camp. Au centre, Seth Bullock, sheriff d'une ville sans vraie structures et ouverte au vent de toutes les ambitions...
C'est sur cet équilibre plus que fragile que se terminait la première saison : on se doutait que cela ne pourrait pas durer. Et ce qui devait arriver arriva. Ou presque. Alors qu'on se doutait que l'or du Dakota allait attirer du monde, c'est finalement à l'intérieur du camp que les choses vont basculer. Swearengen tombe malade et le rapport de force décrit plus haut s'en retrouve immédiatement affecté. Alors que de nouvelles têtes font leur apparition, Tolliver avance habilement ses pions pour profiter d'une redistribution des cartes...

Ca sent le gros collage
Sur le papier, tout ça semble plutôt alléchant. Il y a en tout cas de quoi utiliser des personnages forts, charismatiques et les placer dans des situations émotionnellement fortes. Sauf que non. Si les prémices sont plutôt bons, force est d'admettre que cette saison s'apparente plus à un gros collage de storylines plus ou moins réussies qu'à une vraie mosaïque narrative dans laquelle on retrouverait une vraie cohérence.
Les personnages vont et viennent, ils apparaissent et disparaissent, vivent leurs vies un peu chacun de leur côté... et c'est plutôt difficile de se laisser embarquer.
Prenons l'histoire qui lie Bullock et Alma Garret. Un homme et une femme attirés l'un par l'autre et qui finissent par former un couple au season premiere. L'arrivée de la femme et du fils de Bullock (en vérité, ceux de son frère décédé) vont bousculer tout ça et si on a rien de fondamentalement original là-dedans, il y avait de quoi creuser la personnalité de chacun des protagonistes pour donner du rythme à cette histoire.
Mais non : Milch et sa bande ont beau glisser çà et là des éléments pour marquer une progression narrative, il n'y a rien de vraiment attachant là-dedans. Tant et si bien que lorsque survient un épouvantable drame qui touche directement ces personnages, on n'entre pas vraiment dans le caractère déchirant de cette histoire.

A la porte du saloon
Et c'est bien là tout le problème: le téléspectateur se retrouve un petit peu à la porte du saloon. Il voit tout, il comprend les grandes lignes, mais il n'est pas vraiment dans le truc. La faute, sans doute, à la lenteur de l'histoire en général. La faute, sûrement, à ce que l'on ne voit que trop tardivement où tout cela va nous mener. On ne peut donc qu'être déçu. Déçu de voir des personnages (Cochran, Starr, Charlie Utter) apparaître de façon épisodique pendant que d'autres sortent de nulle part (même si revoir Richard Gant et Pruitt Taylor Vince est une bonne chose). Déçu de voir certains se réduire à une caricature d'eux-mêmes (EB Farnum, Calamity Jane). Déçu, plus globalement, de voir qu'il y a quantité de très bons éléments dans ce camp (l'histoire avec Francis Wolcott/Garret Dillahunt est très réussie) mais que l'ensemble ne prend pas.
Espérons que ce sera mieux en saison 3...

Bien à vous,
Benny