dimanche 14 octobre 2012

Le film du mois d'octobre : "Ted"

Pour mon 34e anniversaire, mercredi, je suis allé faire un petit tour dans une salle obscure.
Pour voir un film dont le camarade John Plissken avait dit, il y a quelques semaines, le plus grand bien.

Son titre : Ted, un long-métrage avec Mark Wahlberg, Mila Kunis et Giovanni Ribisi (entre autres).

L'histoire tient tout du conte pour très grands enfants. Elle débute d'ailleurs avec un gamin, la veille de Noël. En 1985, le petit John Bennett est un gosse solitaire. Aucun gamin de son âge ne veut être ami avec lui, même ceux qui se font tabasser (c'est vous dire s'il est seul).

Un ours en peluche, un ours en trop ?

Le matin de Noël, il reçoit de la part de ses parents un ours en peluche au sujet duquel il fait le voeu qu'il prenne vie. Pour que ce dernier devienne son meilleur ami. Ce qui survient le lendemain matin. L'ourson, baptisé Ted, devient vite une star à la maison... et aussi au-delà, puisque ce qui n'est plus vraiment un jouet aime prendre l'air.

Star de télé puis has been, Ted vit aujourd'hui avec John. Qui lui même a une petite amie, Lorie (Kunis, toujours aussi gracieuse dans les films parfois bien gras). Et si tous les trois font une fine équipe, l'heure est venue pour le couple de prendre un virage important.

Tous les deux sont ensemble depuis quatre ans : l'heure n'est-elle pas venue pour eux de prendre un engagement l'un vis à vis de l'autre ? Si tel est le cas, celui qui est en peluche pourrait bien être celui qui est en trop...

Des gags... et surtout 
des mots sur l'immaturité

Sorti tout droit de l'imagination du créateur des séries animées Family Guy et American Dad ! Ted a rencontré un succès aussi énorme qu'inattendu aux Etats-Unis et ailleurs (près de 400 millions de dollars de recettes mondiales). Si ses débuts dans les salles françaises sont plutôt discrets, le film m'a fait l'effet d'un objet assez étonnant.

Etant moi-même un grand enfant, il y avait là beaucoup de choses pour me plaire : de l'humour plutôt lourd (avec les gags qui vont avec), des scènes sorties de nulle part et plein d'idées qui donnent le sourire.

Pourtant, s'il n'y avait eu que cela, je pense que je n'aurais pas vraiment accroché. Même si l'idée de départ (donner une vie à une peluche, et la faire grandir elle aussi... au moins dans ses aspirations) est remarquablement exploitée.

Non, le fait est que ce qui m'a le plus séduit chez Ted, c'est son discours sur l'immaturité. Et surtout sur ce qu'implique le fait de grandir.

En alternant gags bien gras et petites saynètes et réflexions sur le temps qui passe - à ce titre, toute l'animation du personnage de l'ours en peluche est assez fantastique - le film se paie en effet le luxe royal de développer une comédie qui porte sur son sujet un regard plus souvent sensible et sensé que l'on ne pourrait croire. 

L'heure de (se) faire le conte

Et c'est bien ça qui fait tout l'intérêt du projet. Parce que par certains moments, Ted touche vraiment au coeur. Ce qui rend le long-métrage franchement malin.

Comme il s'agit d'un conte, le cheminement des héros respecte une logique bien établie (peut-être un poil trop pour moi, parce que cela escamote les instants les plus intenses, je trouve...) mais cela n'enlève rien au fait que c'est une belle et agréable surprise.



Aussi, si, comme moi, vous êtes un grand gamin, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Bien à vous,
Benny

mercredi 10 octobre 2012

L'album d'octobre (disque A) : "The 2nd Law" (Muse)

Franchement, une année où je ne disparais pas à plusieurs reprises des (web)écrans radar pendant quelques semaines, ce n'est pas concevable.

Alors tant pis pour les Mayas, tant pis si c'est la dernière fois, mais surtout désolé, amis lecteurs, je n'étais pas trop dispo ces derniers temps pour vous donner de quoi lire par ici.

Dans l'épisode précédent, il était question de musique. Pour relancer la machine, j'ai donc décidé de rebrancher le mange-disque, pour parler des aventures musicales de Matthew Bellamy et ses petits camarades.

Un après 
The Resistance attendu...

Sixième album de Muse, The 2nd Law arrive dans les bacs trois ans après The Resistance... et j'avoue que je l'attendais avec une certaine curiosité. Pas parce que je suis un mordu absolu du groupe (je respecte beaucoup son travail mais ce n'est pas ma référence ultime) mais parce que le tournant "popeux" pris avec The Resistance ne m'avait vraiment pas emballé.

Du coup, je me suis très vite demandé si le groupe que j'aimais bien allait devenir super fadasse. A en croire certains critiques, la réponse est "oui" si l'on écoute ce nouvel album.

Sauf que je ne suis pas d'accord.

Personnellement, j'ai bien plus d'atomes crochus avec The 2nd Law qu'avec The Resistance : les combinaisons mélodiques, qui donnent souvent un vrai volume aux compositions, marchent agréablement. En tout cas, pour les premières pistes de l'album. En ce qui me concerne, j'y ai précisément retrouvé ce qui m'avait manqué la dernière fois. Et qui faisait l'intérêt de Black Holes and Revelations ou d'Absolution.




A un moment, je pensais même carrément à Origin of Symmetry. Mais je l'ai réécouté hier soir tout en travaillant et il faut bien se rendre à l'évidence : on ne va tout de même pas trop s'emballer...

Reste donc un album plutôt bien fichu, qui ne renvoie pas forcément à toute la fulgurance qui caractérise le répertoire du groupe du jour, mais qui mérite mieux que des mimiques mièvres ou du dédain.

Bien à vous,
Benny

jeudi 20 septembre 2012

L'album de septembre : "Head Down" (Rival Sons)

Amis des guitares qui jouent la carte du rock mâtiné d'un esprit blues, voilà de quoi ravir vos petites oreilles en quête de nouveaux riffs.

Cette dernière semaine estivale est effectivement marquée par le retour des excellents Rival Sons, auxquels ce blog avait déjà rendu hommage en juin dernier.

Après Before The Fire et Pressure and Time, le groupe californien conduit par le très bon Jay Buchanan revient avec 13 titres porte bonheur et un goût intact pour les mélodies soignées et pleines d'énergie.

Si certains regretteront peut-être que les Rival Sons ne s'affranchissent toujours pas vraiment de leurs illustres références, les autres apprécieront Head Down pour ce qu'il est : un pur album rock, cohérent et sans vraie faiblesse.

Est-ce qu'il manque un titre absolu, capable de mettre tout le monde d'accord (Un peu comme Sacred Tongue ou Torture, jolies créations du passé) ? C'est possible. Mais alors il faut aussi reconnaître que cette nouvelle virée rock/blues/psyché est aussi une des plus chouettes entendues cette année. Parce que Buchanan a une voix puissante et que l'on ne s'ennuie jamais d'une plage à l'autre.



De l'intro dynamique offerte par le duo Keep On Swinging / Wild Animal aux instants plus posés mais pas moins évocateurs offerts par Jordan, sans oublier le titre en deux parties Manifest Destiny (Part 1. & 2), on a ici un vrai bon projet à l'ancienne. Bien conçu et bien exécuté. Je ne peux donc que vous conseiller d'y mettre une oreille (par exemple, par ici : ça devrait être valide quelques temps).

Bien à vous,
Benny

dimanche 16 septembre 2012

"The Shield" (saison 7) : Flamboyant final à LA

Pendant mon court séjour estival à BennyCity, je savais que j'y retournerais une dernière fois. Farmington, le Barn, la Cité où il n'y a pas vraiment d'anges. J'espérais bien ne pas être déçu. J'étais plutôt confiant.

La vérité, c'est que c'était bien mieux que ça. C'était carrément monstrueux. Dantesque et très maîtrisé.

Question de timing

C'est la première fois, pour tout dire, que je vois une série s'achever sur sa meilleure saison. Un luxe rare, quand bien même The Shield, du haut de ses sept saisons, ne compte "que" 88 épisodes.

Le constat est pourtant évident : la série se termine sur 13 épisodes qui jouent parfaitement avec la notion de temps. Un mot qui s'écrit pareil au pluriel comme au singulier... et il semble que les scénaristes aient pris un malin plaisir à jouer tout du long avec cette ambiguité.

Si, dans The Shield, on est habitué à suivre des aventures sans temps mort, force est de constater que pour la septième saison, la production a encore appuyé sur le champignon. Dès le prologue du season premiere, qui s'inscrit dans la suite directe du finale de la saison 6, Shawn Ryan et son équipe donne le ton : on arrive dans le dernier tour de piste et maintenant, ça va sprinter.

Ce que la série va faire avec une maestria peu commune.

Quand la série joue 
avec sa propre histoire

Voir Vic et sa bande courir de tous côtés pour ne pas que s'effondre tout ce qu'ils ont essayé de construire (ou tout ce qu'ils n'ont pas encore détruit eux-mêmes), c'est quelque chose auquel on était habitué. On pourrait se dire que la ficelle a déjà beaucoup servi, c'est déjà arrivé au fil des précédentes saisons. Mais pas cette fois.

Dans cette ultime saison, les épisodes s'égrènent, Vic et Ronnie essaient de maîtriser les événements, Shane aussi, et plus le temps passe, plus cela se complique... et plus ça passe. Je veux dire : ça passe vraiment, la vitesse ne nuit pas à la qualité du propos d'ensemble qui reste remarquablement solide.

La raison ? Tout en faisant courir leurs personnages comme des dératés, Ryan et les auteurs ont la brillante idée de placer sur leur route plusieurs visages marquants des précédentes saisons. Comme celui de Tavon, le flic qui avait intégré la Strike Team pendant quelques épisodes de la saison 3.

L'ingéniosité du procédé permet aux scénaristes de faire coup double, si ce n'est "coup triple" : elle permet au téléspectateur de prendre conscience du temps qui s'écoule, de récompenser sa fidélité (ce qui est toujours gratifiant pour celui qui regarde) et de conforter la notion d'évolution psychologique des personnages au gré des saisons et des nombreux retournements de situation.

Tous au bord du précipice...

L'idée est absolument géniale : elle assoit le propos de la production avec force et donne à réfléchir au public. On n'est pas ici dans l'adrénaline pure (même si, en la matière, on est tout de même remarquablement servi) mais aussi dans la description d'une évolution globale, un mouvement d'ensemble qui nous dirige jusqu'aux deux derniers épisodes.

Si la saison sept est une sorte de longue course jusqu'au bord d'un précipice (laquelle intervient après une montée en puissance savamment construite pendant six saisons), Possible Kill Screen et Family Meeting s'imposent comme d'immenses moments de télévision. Ni plus ni moins. Parce qu'ils sont la réalisation de ce que le pilote de la série portait en son sein. Comme s'ils étaient une promesse qui a été tenue.

Ces deux épisodes, c'est le moment où Mackey et tout ceux qui l'entourent font le grand saut. Où les choix conduisent à des actes parfois extrêmes, parfois libérateurs mais irrémédiablement définitifs. Là encore, les moments forts sont appuyés par une somme de détails finement décrits et brillamment mis en scène (1).

... jusqu'au grand saut

Fidèle à son propos, cohérent en diable, capable de combiner résolution et émotion en s'aménageant juste ce qu'il faut d'ouverture pour laisser vagabonder l'imagination du téléspectateur, Family Meeting est à ce titre un des plus grands finale de séries que l'on n'a jamais vus.

Si vous aimez la télévision, si vous recherchez l'émotion et surtout la densité émotionnelle, vous devez le voir. Et le revoir, ainsi que toute la série. Car The Shield est une grande oeuvre télé. De celles dont on ne peut passer à côté.

Bien à vous,
Benny

(1) : On notera à ce propos que le dernier épisode a été réalisé par Clark Johnson, qui avait signé le pilote.

L'intégrale The Shield 
sur Le monde de Benny:
 
"The Shield" : La bonne série au bon moment ?

"The Shield" (saison 1) : Le système Mackey

"The Shield" (saison 2) : Violence vs. Intelligence

"The Shield" (saison 3) : Farmington s'enfonce dans l'ombre

"The Shield" (saison 4) : Celle où la guest star s'appelle Monica

"The Shield" (saison 5) : Plus rude sera la chute

"The Shield" (saison 6) : Farmington et le début de la fin


mercredi 12 septembre 2012

"The Wire" (saison 3) : Baltimore, la lutte continue

Bizarrement, je redoute toujours un peu le moment de dresser le bilan d'une saison de The Wire.

Beaucoup de choses à dire, plein d'éléments à décrire et toujours le doute de ne pas tout écrire. Bon, ce n'est pas, à proprement parler, une angoisse... mais quand une série vous plaît vraiment, vous avez envie de rendre avec justesse tout ce qui, à vos yeux, fait sa singularité. Et parfois, c'est dur.

Il faut se rendre à l'évidence : descendre un truc mauvais, c'est beaucoup plus simple. Presque reposant.

Entre la Ville et la mort

Qu'à cela ne tienne, on peut déjà partir d'un constat évident. Avec cette saison 3, le projet The Wire gagne encore plus en profondeur et en complexité. Et c'est ce qui, de façon vraiment peu commune, décuple son pouvoir d'attraction.

La scène inaugurale, sur la destruction de tours de Baltimore Ouest, m'a fait sourire : dans la saison 3 d'Homicide, il y a une scène sensiblement identique et dans laquelle on retrouve Meldrick Lewis, l'inspecteur de la crim' joué par Clark Johnson. Johnson qui a réalisé le pilote de The Wire et que l'on retrouvera devant la caméra en saison 5.

Mais si ce prologue de l'épisode 1 est vraiment remarquable, c'est parce que c'est une brillante illustration de ce qui nous attend tout au long de la saison. Cette année, Baltimore change, Baltimore bouge... et face à cette réalité, tout le monde va devoir s'adapter.

L'objectif pour tous : rester au moins debout, en équilibre. Certains parviendront à tirer parti de la situation. Mais pour certains, la chute - violente, douloureuse - est au bout du chemin.

Et c'est tout cela que les douze épisodes racontent avec maestria.

Le récit, tout d'un bloc

A la fin du visionnage, je me suis fait la réflexion que j'ai plus apprécié cette saison que la précédente. Ce qui n'est pas sans me troubler un peu, je l'avoue.

Est-ce que c'est parce que j'ai mieux intégré les codes de la narration ? Est-ce que la multitude de storylines a donné un caractère plus dynamique à l'ensemble ? Je dois reconnaître que j'ai vraiment du mal à trancher sur ce point (1).

A mon avis, tout cela est un peu mélangé. Un point, cependant, me paraît clair au moment de faire le bilan : l'histoire de la saison 3 constitue un bloc géographique plus compact que celle de la saison 2. On n'est pas, ici, entre le port, les tours et la prison. Et il me semble que cela donne, au final, un "bloc humain" plus fort.

Place à la politique

Il faut dire que cette fois, Simon et sa bande s'aventurent véritablement dans une zone qui n'était qu'effleurée auparavant : la sphère politique. Je ne sais plus où j'ai lu ça, mais dans une interview George Pelecanos, producteur de cette saison 3, a avoué qu'il ne croyait pas à cette idée. Trop casse-gueule, pas forcément facile à exploiter dans un récit-fleuve.

Pourtant, quand on prend un moment pour y réfléchir, cela ne pouvait pas ne pas se produire. D'abord parce que dans The Corner, toute la partie sociologique de l'enquête étudie cette question. Ensuite parce que de toute façon, dans The Wire, tout est politique... alors autant l'assumer complètement. Et utiliser cette donnée comme un ciment.

A mes yeux, l'une des grandes forces de cette saison 3, c'est aussi de s'appuyer à fond sur les points forts du show. Sans doute plus que la deuxième. Cette fois-ci, l'iconicité et la continuité sont puissamment renforcées.

Sur les porcs d'Hamsterdam...

L'iconicité, on la retrouve avec de nouvelles figures de roman qui viennent s'extraire d'un propos richement documenté. Leurs noms : Dennis Cutty Wise, Tommy Carcetti et surtout Bunny Colvin.

Tous les trois - mais d'abord ce dernier - ont tous un lien avec le quartier de Hamsterdam, l'entité fictive au centre de l'histoire dont certains élus essaient de profiter tels des cochons qui s'engraissent. Mais Hamsterdam, c'est aussi et surtout le fruit d'une minutieuse synthèse sociologique de l'impact de la drogue et de son trafic sur la ville américaine. 

La théorie du sac en papier, que Colvin présente à ses hommes à la fin de l'épisode 4, cette théorie qui évoque la différence entre l'écoulement de l'alcool et celui de la dope, c'est celle que décrit Simon lui-même dans son travail sur The Corner.


L'incapacité à enrayer le phénomène de ce que l'on appelle en France l'économie souterraine, et l'improbable course aux chiffres qu'elle suscite, elle existe bel et bien hors du petit écran et sur HBO.

C'est encore une fois cette capacité à lier récit fictif et données vérifiables et vérifiées (sans toujours que l'on sache vraiment ce qui fait partie de l'un et ce qui appartient aux autres) qui fait toute la force de The Wire. Sa force et, évidemment, son côté bluffant.



Ne pas se satisfaire 
du statu quo. Jamais...



La continuité, elle, est évidemment à chercher dans ce qui arrive aux figures du début. D'Omar, le Robin des Blacks, à Bunk en passant par la tragique trajectoire d'Avon Barksdale et Stringer Bell. Ou encore dans l'évolution de Prez et de Carver comme celle de McNulty. On retrouve ici, une logique de cohérence digne du roman urbain tentaculaire qu'est la série. Et ça aussi, cela participe à la puissance du récit.

Un récit qui nous raconte encore et toujours la prééminence du système sur l'individu mais qui ne se jamais satisfait de la promesse du statu quo.

Voilà pourquoi on ne peut lâcher The Wire : l'objectif, ici, ce n'est pas seulement de dire que les choses ne marchent pas. Il s'agit d'expliquer pourquoi rien n'est simple et définitivement humain. Dans ce qui est pathétique comme dans ce qui peut, de façon quasi-illogique, peut surprendre positivement et donner encore envie de se battre.

J'ai toujours pensé que celui qui portait la croyance en un idéal à la télé et dans ses scripts, c'était Aaron Sorkin avec The West Wing. Mais peut-être qu'au fond, la série qui défend le mieux le jusqu'au-boutisme, c'est celle de David Simon.



La raison ? Dans The Wire, la lutte continue. Toujours. Même -et surtout- si l'on perd.

Bien à vous,
Benny

(1) A mon avis, il va me falloir revoir l'histoire de la famille Sobotka, pour en avoir le coeur net.

lundi 10 septembre 2012

"Dexter" (saison 3) : Dark Pessenger vs. Evil Moustache

Le retour de Dexter dans les chroniques séries de ce blog est une bonne nouvelle. Enfin, je crois. Avec un peu de chance, septembre devrait être un mois plus productif en terme de rédaction de billets. Ceci devrait être d'autant plus réalisable que j'ai pas mal de chroniques dont la ponte est programmée.

Mais le retour de Dexter, c'est aussi une petite déception. Parce que, pour moi, la saison 3 des aventures de l'expert de l'emballage de tordus n'est pas au niveau des deux premières. Clairement pas.

Tout avait bien commencé...

En même temps, tout ça, c'est de la faute de Clyde Philipps. La première saison posait le concept d e la série avec une efficacité redoutable: elle s'appuyait sur une exploration maline de la thématique du double (1) pour doper l'histoire.

Dès la deuxième année, le showrunner à qui l'on doit aussi Parker Lewis ne perd jamais (je ne me lasse jamais de cette anecdote) a eu la bonne idée de mettre son héros tout de suite en danger.
Là où certains auraient peut-être attendu la saison 5 ou 6 pour s'y résoudre, il a en plus l'autre bonne idée de le placer dans une crise plus personnelle (2).

Certes, l'idée a eu tendance à s'étioler au fil des épisodes (sa résolution n'était pas très satisfaisante), mais quand même... ça avait de la gueule.

Et soudain, une moustache

Du coup, ce n'était pas forcément évident de conserver la même force narrative pour une douzaine d'épisodes supplémentaires. L'idée de départ était pourtant couillue, une fois encore. Avec le meurtre d'un innocent au coeur du récit, on se dit que le show va poursuivre son exploration des gris. Les zones d'ombre peuplant effectivement la vie de Dexter, autant continuer à zigzaguer sur la frontière  du bien et du mal.

Sauf que non.

Très vite, la série va effectivement revenir sur la question de la solitude en mettant sur la route du héros un ami qui lui veut du bien.

Un gars et une moustache, Miguel Prado et son tapis de poils. 

L'idée n'est pas mauvaise, loin de là. Il y a d'ailleurs plusieurs moments où l'émotion passe assez bien. Principalement quand Dexter explore ce qu'implique les notions d'amitié, de partage et de soutien. Sauf que ces questions sont enchâssés dans une intrigue générale qui peine à garder une puissance dramatique constante.

Comment dit-on "caricature" en espagnol ?

Si c'était dans une autre série que Dexter, si ce n'était pas après deux années véritablement sous tension, peut-être que la pilule serait mieux passée. Ou peut-être pas. Le problème de cette saison - que l'on rebaptisera gentiment "Les mésaventures de Moustache" - c'est qu'elle s'appuie sur un personnage  assez agaçant et dont la capacité à gober vainement du temps d'antenne est assez édifiante (3).

Si Miguel n'était pas aussi caricatural, s'il était lui aussi en proie à des doutes un poil plus complexe que "Ouais en fait, mon papa à moi aussi, il était pas cool : viens on va discuter le bout de gras (et le trancher aussi)", l'histoire aurait vraiment pu marcher.

Peut-être même que la conclusion n'aurait pas été ratée (franchement entre la fin des deux premières saisons, il n'y a pas photo).

Un coup de moins bien, 
mais pas non plus un drame

Heureusement, il reste Debra : la fille Morgan continue son bout de chemin et son personnage de flic prend encore un peu plus de volume pendant la saison 3. Ce qui est plutôt heureux quand on voit ce qu'il advient d'Angel et La Guerta.

Maintenant, il ne faut pas non plus exagérer : le tout reste plus que regardable. Moins réussi que ce qui a été produit auparavant mais avec de vrais bons moments.

On dirait donc que c'est plus une baisse de tension qu'autre chose. Ou un poil de moustache dans la soupe. Ce n'est pas très agréable mais il n'y a pas non plus de quoi couper l'appétit.

Bien à vous,
Benny

(1) Ah, Rudy : tu avais la tête de l'emploi mais on t'aimait bien...
(2) Ah, Lila : toi, tu n'avais pas le corps de l'emploi, mais on l'aimait (vraiment) bien aussi...
(3) L'intégration de la storyline avec Margo Martindale ne dit pas autre chose.

dimanche 9 septembre 2012

L'InstantMusique #18 : "The Chain" (Florence + The Machine)

En ce moment, j'écoute la version originale de cette chanson en boucle (parmi d'autres). Extraite de l'album Rumours, carton de l'année 1977 en Angleterre (31 semaines de présence en tête du Bilboard, quand même...), The Chain est une véritable pépite, toute en mélodie et pleine d'énergie.

Rien d'étonnant à ce que Florence + The Machine aient repris ce titre lors de la passage sur la scène magique du Glastonbury Festival en 2010. C'est un peu comme si cette reprise était une évidence pour le groupe emmené par Florence Welch: sur ce coup, la mise en images à même quelque chose de magique. Les mains de la harpiste sur les cordes, le soleil qui joue à cache-cache avec le manche de guitare, le public en délire et, bien sûr, la flamboyante Florence...

Un joli moment d'été, alors que la saison, chez nous, est en train de s'achever. Une perle à admirer sans attendre.



Bien à vous,
Benny

mercredi 29 août 2012

Les questions de l'été : Bon, finalement, "Animal Practice", ça tient la route ou pas ?

En mai dernier, alors que les trailers arrivaient en rafale sur le web, celui d'Animal Practice a retenu mon attention. Je sais : ça peut surprendre quand on connaît l'argument principale de la sitcom de NBC.

Ce qui m'a plu ? Pas forcément ce que j'avais vu dans la bande annonce mais ce que le pitch ouvrait comme perspectives éventuelles.

Vétérinaire peu conventionnel, le docteur George Coleman est une sorte de Gregory House du mammifère. Plus à l'aise avec les animaux qu'avec les humains, il voit sa vie prendre un autre tournant après le décès de la propriétaire de la clinique pour laquelle il travaille. La direction de l'établissement revient effectivement à Dorothy Crane, la petite-fille de la défunte qui est aussi son ex.

Les histoires remplies d'animaux de tout poil, on aime ou on n'aime pas. Personnellement, ça ne me pose pas de problème particulier à partir du moment où les scènes avec des homo sapiens sont bien écrites. 

Un projet de ce type, s'il est par exemple confié à la bande de Victor Fresco (Better Off Ted, comédie dont je compte bien vous parler prochainement), ça peut passer. Ca peut même être carrément réjouissant.

Il est drôle le singe... 
non ? Euh...

Sauf que là, on a affaire à Alex Tanaka et Brian Gatewood. Un duo qui ne parvient pas à faire décoller son sujet, j'aurais même envie de dire "à le dépasser", pour nous proposer une vraie comédie loufoque portée par des personnages.

Résultat : on est coincé entre des gags animaliers plutôt pouet pouet et une exposition des protagonistes très superficielle. Le pilote est donc plutôt raté et j'ai du mal à imaginer que la suite soit autrement plus excitante.

Maintenant, on peut toujours être agréablement surpris : la diffusion de la série aura lieu en septembre.
Wait & See, comme on dit.

Bien à vous,
Benny 

lundi 27 août 2012

L'album d'août : "Last of a Dyin Breed" (Lynyrd Skynyrd)

Le Sud est-il immortel ? C'est ce que les membres toujours debout du groupe Lynyrd Skynyrd veulent affirmer avec force, avec un nouvel album qui vient tout juste de sortir.

En 2009, la sortie de Gods and Guns, qui marquait un énième retour de la formation insubmersible après six années de silence, avait été assez fraîchement accueilli par la critique : difficile de toujours retrouver ce qui a effectivement fait le succès du groupe dans ce nouvel opus.

Bonne nouvelle cette fois-ci, l'ensemble se tient mieux : mélodiquement,  le quinze titres propose quelque chose d'aussi varié que travaillé.

De Ready To Fly à Good Teacher, on a là quelque chose de vraiment très efficace et entraînant... et ça fait plaisir. Piano, guitares, choeurs et batterie rappellent en effet que le sud des States produit toujours un son vraiment singulier. Efficace et souvent émouvant.

Maintenant, avec Lynyrd Skynyrd, c'est toujours un peu le même problème : si on ne s'est pas remis du crash d'avion qui a emporté le premier chanteur du groupe, on peut avoir l'impression de ne jamais vraiment retrouver la formation mythique des années 70.

Johnny Van Zant a beau en effet avoir une vraie bonne voix, celle de son frère Ronnie apportait vraiment un truc singulier à des compositions comme Sweet Home Alabama, Simple Man ou encore l'incontournable Free Bird. Et je crois que je suis un peu passéiste sur ce coup, malheureusement.



Le mieux dans ces cas-là, c'est encore d'apprécier l'album pour ce qu'il est. En jetant un voile sur le passé. Ce qui marche plutôt pas mal pour apprécier Last of a Dyin Breed, lequel est -je le redis- tout de même bien réussi.

Bien à vous,
Benny


vendredi 24 août 2012

Mon Village à moi

Taper juste. Dire tout ce que cela aura été pour moi sans faire dans le post "copinage stérile", qui n'intéresse pas grand'monde. C'est ma mission du jour et je l'accepte, alors que je ne pouvais écrire ces quelques lignes à l'instant T, puisque j'étais loin des autoroutes de l'information.

Le 4 août dernier, Le Village, webzine consacré aux séries françaises et européennes, a sorti son dernier édito, annonçant la fin d'une aventure qui aura duré cinq ans et demi. Sur ce blog, j'ai beaucoup parlé de pErDUSA mais assez peu de son double européen. La raison : pendant longtemps, trop longtemps, je ne me suis intéressé qu'aux séries nord-américaines. Il aura fallu la plume alerte, le goût du partage et l'enthousiasme communicatif de Sullivan Le Postec pour que je me décide à sauter le pas. C'était avec Sherlock, c'était en 2011. Et c'était super chouette.

Des découvertes sur et autour de l'écran

A l'époque, je réfléchissais déjà sérieusement à la perspective de rejoindre la Grande Méchante Ville mais je ne me serais jamais imaginé au Village. J'ai pourtant poursuivi mes expérimentations européennes en lisant les articles de l'équipe et une fois arrivé sur place, je me suis lancé. L'envie de vivre une nouvelle aventure collective m'aura conduit vers une histoire qui aura été très différente de ce que j'ai vécue à la BennyCorp. Mais elle aura vraiment participé à mon installation dans une vie et une ville nouvelles.

Je ne crois pas trahir un secret d'état en vous confiant que j'ai su assez vite que la saison 2011/2012 serait la dernière. Sullivan m'a prévenu tôt : je me suis donc dis qu'il fallait que j'en profite résolument. Pour rencontrer le plus de monde possible pour mes projets... mais pas que.

Finalement, j'ai rencontré du monde mais aussi des univers. De nouvelles séries, de nouvelles nations de la fiction dans lesquelles je n'avais jamais mis le nez jusqu'ici. Au Danemark, en Israël, mais aussi... en France, et cela de plusieurs façons.

Cette année au Village m'aura en effet surtout permis de redécouvrir les séries bleu, blanc, rouge. D'aller au delà du constat plus ou moins négatif pour repérer des artistes qui ont des choses à dire et qui ont tout à gagner à travailler dans la continuité.

Garder un oeil sur (toute) l'Europe...

Clairement, le téléspectateur que je suis pense que le chemin est long pour que je devienne accro d'une série de chez nous comme j'ai pu l'être d'Urgences, Due South, The West Wing ou Code Quantum. Mais il est faisable : je suis surtout complètement ouvert à cette perspective. Et ça, je le dois vraiment au Village, à son rédacteur en chef comme à Dominique Montay et Emilie Flament.

Au bout du compte, dans une année où beaucoup de choses ont changé pour moi, ce n'est pas rien.
Et il fallait que ce soit dit, en attendant la suite.

Bien à vous,
Benny

lundi 20 août 2012

L'InstantMusique #17 : "Dancing Shoes" (Rhythms Del Mundo)

C'est le clip parfait quand on traverse une période de forte chaleur... et je l'ai trouvé par hasard. Revisitant sur des rythmes cubains un des meilleur titres de l'album Whatever People Say I Am, That's What I'm Not des Arctic Monkeys, cette reprise fonctionne vraiment bien.

Ce titre est disponible sur le premier volume de Rhythms Del Mundo, une série de compilations qui réunit les musiciens de Buena Vista Social Club et plusieurs formations et artistes à tendance pop rock.

Enregistré en 2006, ce premier album a fait des petits depuis : en quatre ans, jusqu'en 2010, cinq enregistrements ont eu lieu. Et à mon sens, Dancing Shoes fait partie des tous meilleurs titres.

Je vous laisse l'apprécier.



Bien à vous,
Benny

dimanche 19 août 2012

Les questions de l'été : Quelqu'un peut me dire comment "Private Practice" m'a piégé?

Je n'en reviens toujours pas. Moi qui ai toujours dit que Grey's Anatomy et les histoires produites par Shonda Rhymes me laissent plus que froid, je dois aujourd'hui vous faire un terrible aveu.

Ce soir, Private Practice débute sa saison 4 sur France 2... et bon sang, vous pouvez être sûr que je vais regarder ces épisodes.

Mine de rien, c'est assez déstabilisant.

Comment est-ce que tout a commencé ? Je crois que c'était un accident. Un moment posé devant la télé avec mes parents, avec une revue dans les mains en attendant qu'ils aillent se coucher et que je puisse récupérer la télécommande, pour regarder Deadwood en DVD.

Anatomie d'un accident

C'était l'an passé et... j'ai été attrapé par un bout d'histoire. Plus précisément, j'ai aimé la description de la relation unissant Cooper (Paul Adelstein, que j'aime vraiment bien) et Violet (Amy Brenneman, laquelle revient régulièrement dans mon parcours de sériephile, de NYPD Blue à Judging Amy). Le pédiatre et la psy sont amis, ils sont vraiment très proches et ça passe vraiment bien... loin de toute tension sexuelle artificielle.

Ce n'est pas le seul cas de figure. Mais là, il y a eu un truc.

Du coup, j'ai continué. J'ai retrouvé avec plaisir Kate Walsh aperçue vite fait dans la série phare de Rhymes (et elle est assez sublime, quand même...), je suis tombé sous le charme de KaDee Strickland et je trouve que les histoires médicales sont assez prenantes. En plus, il y a Brian Benben, et même Taye Diggs et Tim Daly sont supportables. Donc...

C'est soapy... mais ça passe (Argh !)

Bon, soyons francs : on retrouve les éléments qui me rebutaient complètement dans Grey's Anatomy (des moments d'hystérie qui peuvent être balourds, des éléments hyper soapy -1- notamment en fin de saison...) mais là, encore une fois ça passe. Comme si tout était mieux dosé.

Les personnages masculins manquent parfois de relief (impression que j'ai toujours eu devant les aventures de Meredith, the girls and the boys), mais les histoires médicales s'articulent mieux.

Je ne vais pas descendre en flèche Grey's Anatomy (2) et être honnête : je n'ai pas vu beaucoup d'épisodes, ça ne me parle pas. Pas du tout. Du coup, je ne pensais vraiment pas tomber sous le charme des aventures du cabinet d'Ocean Side... et c'est pourtant le cas. C'est bien produit et quand on rentre dedans, on a du mal à en sortir.

Bon sang, si ça se trouve, je vais jeter un oeil à Scandal.
Aidez-moi !

Bien à vous,
Benny

(1) : J'adore ce mot. Le glisser partout, c'est ma nouvelle passion.
(2) : Et pourtant, hein... ce serait facile et cathartique.

vendredi 17 août 2012

"Be Free, Dre"

Je viens de découvrir The Audacity of despair, le blog de David Simon. Et du même coup, un billet annonçant la mort de DeAndre McCullough, l'un des principaux visages de The Corner : enquête sur un marché de la drogue à ciel ouvert que j'ai chroniqué ici-même l'année dernière.

Emotionnellement, ça s'appelle prendre les montagnes russes

Pas plus tard qu'hier, je disais à quelqu'un que parfois, vous trouvez pile la série qu'il vous faut. Dans le fond comme dans la forme, elle est celle qui vous convient vraiment. Et elle vous parle plus que d'autres, elle vous parle vraiment. Ca doit être une question de moment.

Ce soir, au moment d'écrire ces quelques lignes, je m'aperçois qu'il en va en fait ainsi pour toutes les histoires. Quelle que soit leur forme. Et je me rends compte que The Corner, au moment où j'ai quitté un job, un appartement, une ville et une vie pour m'installer dans la Grande Méchante Ville, c'était l'histoire que je recherchais. Sans le savoir.

Une vie avec la dope

J'ai déjà dit tout le bien, j'ai déjà décrit toute la puissance qui habite ce récit. Je n'ai pas grand-chose à rajouter à ce sujet. Mais je me rends compte que cette histoire, ses protagonistes m'habitent depuis de longs mois. Et l'annonce de la mort de DeAndre Mc Cullough me trouble de manière étonnante.

McCullough a eu une vie tumultueuse, même si son chemin et celui de David Simon et Ed Burns se sont plusieurs fois croisé. Il a notamment joué un rôle dans la saison 3 de The Wire : on le voit ci-dessous au côté de Brother Mouzone.


Ironie de l'histoire : j'ai vu ces épisodes il y a moins d'une semaine...

Etonnant gamin, malin et pas dénué de coeur, DeAndre Mc Cullough a toujours vécu avec la drogue. Dans les pages du livre, il incarne quelque chose de magnifique. Parfois indomptable, parfois très fragile.

Ex-dealer du Corner, il est tombé dans la dope et c'est ce qui a entraîné sa disparition. Dans son billet, Simon dit qu'il n'a jamais vu un type être aussi triste quand il était défoncé.

Dans mon esprit, DeAndre Mc Cullough avait la vingtaine. Il est en fait mort à 35 ans. Et je ne sais pas pourquoi, mais la nouvelle de sa disparition me tord le ventre. Complètement.

Bien à vous,
Benny

jeudi 16 août 2012

L'heure de rechausser les bottes de cowboy et le chapeau

Eh bien voilà. Après une bonne quinzaine de jours loin d'un ordi et à profiter du soleil de BennyCity, il fallait bien rentrer. En ligne de mire, une deuxième année dans la Grande Méchante Ville, de nouvelles aventures ouebesques et des projets à mener à bien, le plus loin possible.

La pause a fait du bien, et je vais pouvoir sévir à nouveau à cette adresse (avec la suite des chroniques estivales, des reviews en pagaille et toujours pas mal de musique). 2012/2013, me voilà.

Ca vaut bien un clip avec feu Gary Coleman et un ex monsieur Pamela Anderson pour annoncer la couleur, non ?



Rendez-vous dès demain pour la suite.
Bien à vous,
Benny

lundi 30 juillet 2012

L'InstantMusique #16 : "Greenback Boogie" (Ima Robot)

Troisième clip à l'honneur en ce mois de juillet, Greenback Boogie est un air que vous connaissez bien si vous aimez la série Suits, diffusée sur USA Network et dont on attend encore la diffusion en France.

Aujourd'hui, pas question de vraiment s'arrêter sur Harvey Spector et Mike Ross : c'est bel et bien le clip imaginé par Frank Jerky qui mérite toute votre attention.

Le principe est simple (une vue plongeante, des saynètes qui s'enchaînent) mais c'est redoutablement efficace et bien filmé.



Ca méritait donc que l'on s'y arrête, histoire de préciser au passage que les Californiens d'Ima Robot ont trois albums rock à leur actif. Le dernier est sorti en 2010 et s'intitule Another's Man Treasure.

Bien à vous,
Benny

jeudi 26 juillet 2012

Quatre grandes catégories de moustache dans les séries des années 2000

Ce qu'il y a de bien, avec l'été et le temps de cerveau disponible qui l'accompagne, c'est que l'on peut se consacrer à des sujets de fond. Des vrais. Des compliqués, avec une question cruciale et des arguments bien choisis. Des posts dérangeants, qui rendent justement compte du caractère singulier d'un thème.

Mais bon, l'été, c'est aussi la période où on aime manger des glaces en rigolant bêtement, donc... voici un vrai-faux carré d'as des différents acteurs qui ont choisi de se faire pousser la moustache pour un rôle, et qui ont eu plus ou moins de succès.

(Sinon, faites gaffe : là, vous avez de la glace au bout du menton - ça fait sale).

CATEGORIE 1 : La moustache qui vous va bien, mais bon vu que vous étiez cool au départ, ça change pas granch'

Le titre est un peu long et en même temps, une fois qu'on l'a écrit, il n'y a pas beaucoup plus à rajouter.
Pourquoi ? Parce que pour ces acteurs-là, c'est à se demander si la moustache est une bonne idée.

Beaux gosses, bons interprètes, ces gens (assez agaçants, il faut bien le dire) n'en ont pas besoin pour attirer l'attention : c'est tout juste si on s'arrête vraiment sur les poils qu'ils ont au-dessus de la bouche et du menton.

N'est-ce pas, Timothy Olyphant (Deadwood) ?



CATEGORIE 2 : La moustache qui fait votre personnalité (ou celle de votre personnage)

Ces acteurs sont atteints du syndrome dit "de Tom Selleck". Sans, on se dit qu'il leur manque un truc important (un bras ? Un cou ? On cherche...) et on les trouve franchement bizarre. Bien plus qu'un accessoire pileux, la moustache est une sorte d'étendard pour ces artistes. 

Un élément exhibé avec fierté et malice au nez de tous. Et ça, messieurs dames, c'est beau. Demandez à Jason Lee (My Name Is Earl): Quand il avait envie qu'on lui lâche les baskets entre deux saisons de la série, il se rasait le dessous du nez. Imparable pour avoir la paix, il paraît.

A mettre aussi dans cette catégorie : Ted Levine (Monk), Nick Offerman (Parks & Recreation, sauf que lui l'a toujours eu il me semble)

CATEGORIE 3 : La moustache qui vous change en tant qu'homme (mais vraiment)

Ce petit tapis de poils, généralement, le public ne le voit pas arriver. Plus fort : l'audience ne peut même pas imaginer l'idée d'un tel développement possible. Et pourtant, pourtant... le coup de poker s'avère incroyablement payant. Parce que mine de rien, cette stachemou', elle change bien comme il faut l'image que l'on se faisait de vous.

L'exemple roi, c'est Bradley Whitford et son changement de look pour The Good Guys de Matt Nix. Je ne sais pas pourquoi, mais en l'espace d'un été, de la fin de The West Wing au lancement de Studio 60, j'ai eu l'impression que l'acteur avait pris un bon petit coup de vieux.

Par le biais d'une "opération bacchantes" étonnante, il a donné d'entrée un truc à son personnage de flic improbable. Bien joué, Bradley.

CATEGORIE 4 : La moustache qui fait dire aux gens autour de vous "non, mais non : c'est pas possible..."

Dans l'esprit, les artistes qui se sont dit "c'est bon : laisse pousser" comptaient bien finir triomphalement dans la catégorie juste au dessus. Raté. L'accessoire était là pour apporter une touche particulière, colorer un rôle et embellir une composition d'acteur.

Dans les faits, c'est un peu comme un accident de voiture : on ne devrait pas regarder, on devrait faire autre chose que de fixer la glorieuse... mais ce n'est tout simplement pas possible. Elle est ridicule, elle est superflue, elle est gênante : en soi, c'est un vrai firewall qui vous empêche d'entrer dans une histoire. Et c'est très, très troublant.

La palme en la matière revient peut-être à ce pauvre Jimmy Smits dans la saison 3 de Dexter. Pour incarner le dangereux Miguel Prado, il s'est dit qu'un peu de poils ne pourrait pas faire de mal. Mieux : cela devait, sur le papier, renforcer le caractère sombre de son personnage (ben oui : moustache = danger, c'est évident).

Mais en fait non. Non, non, non. J'en glisserai sans doute encore deux mots lors de la review de cette troisième saison des aventures du petit père Morgan... (oui, oui : c'est du teasing tiré par les poils).

Bien à vous,
Benny

mardi 24 juillet 2012

L'album de juillet (Disque B) : "I Predict A Graceful Explosion" (Cold Specks)

Il y en a pour qui c'est le bruit des vagues, le goût des glaces ou l'odeur de l'odeur de la crème solaire... pour moi, l'été, ça va avec un album de folk blues bien ficelé. Avec une voix profonde, des notes de musiques qui s'allongent alors que les derniers rayons de soleil s'en vont dans le ciel...

C'est une résurgence de BennyCity, du festival de musique qui est organisé là-bas à cette période de l'année. Un rendez-vous pendant lequel on entend souvent des groupes qui donnent dans ce style de musique.

C'est amusant de constater, alors que je cherchais un album intéressant à chroniquer dans une période plutôt calme, que ce soit un projet comme Cold Specks qui m'ait attrapé...

Cold Specks, c'est d'abord Al Spx, une chanteuse canadienne de 22 ans dont la voix rauque sert à merveille un blues venu du sud des Etats-Unis. Le tout est profond, envoûtant et se permet quelques incursions indie qui donnent un peu plus de chair à l'ensemble.



Quelque chose me dit que je n'ai pas fini d'écouter cet album dans les prochains jours : je n'écouterais pas ça tout le temps, mais pour certains moments, c'est juste parfait.

Vu sous cet angle, l'été sera plutôt pas mal... s'il ne pleut plus.

Bien à vous,
Benny

lundi 23 juillet 2012

Ces séries qui connaissent la chanson #3 : "Brothers in Arms" (Dire Straits/The West Wing)

C'est un grand classique. Un de ces moments de série qui restent gravé dans l'esprit des amateurs du genre. Et puisque je ne pouvais pas ne pas l'aborder dans cette rubrique... autant le faire aujourd'hui.

L'extrait du jour

C'est encore (et toujours) la dernière scène d'un épisode. La dernière scène de la saison 2 de The West Wing, l'excellent Two Cathedrals.

Ce qui se passe

Le président Bartlet enterre Mrs Landingham, sa fidèle assistante décédée dans un accident de voiture. Ce drame personnel survient alors que le grand public apprend que le commander in chief est atteint d'une sclérose en plaques.

Après une très éprouvante journée, il doit se rendre à une conférence de presse au cours de laquelle il doit annoncer qu'il ne se représentera pas pour un second mandat. Seul, en colère alors que l'orage gronde, il se débat avec ses propres pensées... et repense à Mrs Landingham.

Pourquoi ça le fait

Je crois que Two Cathedrals est mon épisode préféré de The West Wing. Parce qu'il donne à voir qui est Jed Bartlet. En quelques flashbacks, Sorkin esquisse brillamment qui est son héros: ce qui fait sa force comme sa fragilité.



Illustrant à la perfection l'expression selon laquelle une image vaut parfois mille mots, Sorkin laisse le corps de son héros parler pour lui. Un peu comme si, au gré des précédentes scènes, les dialogues avaient déjà tout dit et que la meilleure façon de laisser Bartlet être Bartlet (une image célèbre de la série), c'est encore de le laisser avancer. Pour exprimer ce qu'il est et surtout ce qu'il devient.

Sorkin le laisse en fait atteindre son but, résolument et sans mot dire.

A ce petit jeu, il fallait une chanson puissante et crépusculaire: tout le parcours de Bartlet, c'est celui d'un homme qui apprend à devenir homme d'Etat. La marche vers cette conférence de presse traduit une nouvelle étape, celle où il se donne encore un peu plus à sa fonction et laisse derrière lui une partie de ces doutes.

Dans cette logique, la chanson accompagnant ces images ne pouvait être que Brothers in Arms... et bon sang, ça file des frissons, ce truc-là.

Bien à vous,
Benny

dimanche 22 juillet 2012

"The Wire" version Lego : "You play with toys in dirt, you get dirty toys"


Parfois, je peux me lancer dans des diatribes longues, très longues sur ce blog. Pour argumenter, encenser ou montrer que je suis énervé.

Aujourd'hui, je vais faire court. Très court. Avec une vidéo et juste quelques mots. Et en même temps, avec un remake de The Wire et des Lego, qu'est-ce que je pourrais rajouter de vraiment indispensable, hein... (si ce n'est que c'est une trouvaille faite sur Twitter, via @TinaBartlet)



En gros, pas beaucoup de choses... Si ce n'est que ce n'est pas la première fois que le Charm City de David Simon fait l'objet d'une adaptation qui marque les esprits. Il y a quelques mois, c'était une parodie façon comédie musicale qui avait atterri sur Youtube.

Souvenez-vous.



Et comme on dit : It's all in the game...


Bien à vous,
Benny

vendredi 20 juillet 2012

Les questions de l'été : où trouver des infos sur les showrunners quand on aime les séries ?

Avec la multiplication des séries, la multiplication des sites et publications qui parlent des séries, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Surtout quand on cherche de l'info de fond, fiable et précise.

Il y a quelques mois, Télérama s'était essayé à cet exercice avec une infographie sur les six grandes familles de showrunners. L'idée était bonne, l'exécution beaucoup moins. A trop vouloir synthétiser, on prend toujours le risque de laisser sur le bas côté des éléments cruciaux.

Quand on veut du fond...

C'est un peu ce qui est arrivé ce coup-là, avec une proposition qui a méchamment tendance à réduire son propos aux séries nobles (en gros, celles dont parle la rédaction ? Oui, la question est un chouya perfide).

Au bout du compte, j'ai trouvé que le projet loupait sa cible. Pour ceux qui ne connaissent que peu ou pas de choses sur le sujet, il zappe beaucoup de producteurs de SF, par exemple (Straczinski ? Roddenberry ?). Et pour ceux qui s'y connaissent bien ou très bien, le contenu des textes est très sommaire.

Captures d'écran Allociné.fr

Du coup, si vous cherchez un vrai bon outil pour mener ou compléter des recherches sur le sujet des séries, je vous encourage vivement à laisser traîner votre curseur du côté d'Universéries, un projet du bouquet Orange Cinéma-Séries.

... et faire le plein

Il ne s'agit pas ici de sponsoriser un contenu pour un groupe qui n'en a pas franchement besoin. Sur le fond comme dans la forme, ce site est une réussite. Visuellement très travaillé, il combine les qualités d'une navigation fluide avec des textes plutôt costauds sur les différents scénaristes, producteurs et autres habitués du petit écran qu'il référence.

Depuis que ma consoeur Delphine de Reviewer et La Tête dans le Poste me l'a conseillé, j'avoue que c'est un de mes outils de choix. A votre tour de le découvrir, si vous ne le connaissiez pas encore !

Bien à vous,
Benny

jeudi 19 juillet 2012

"Revolution" : Abrams, Favreau et Kripke font le SAV

La vidéo a été publiée cette semaine sur la chaîne YouTube de NBC. A quelques semaines de la diffusion du pilote de Revolution, LE gros projet du network pour 2012/2013, un nouveau trailer combinant des images que l'on connaît déjà et des extraits d'interviews des trois producteurs exécutifs a été mis en ligne.

Le but : faire monter la sauce autour de ce que l'équipe créative définit tout à la fois comme une série d'aventures et un road show. Un genre plus vraiment visible sur les grandes chaînes américaines et qui a, du même coup, les défauts de ses qualités.

Kripke en première ligne ?

Ce que j'entends par là ? Que si le projet n'est pas en béton armé, il risque vite de devenir très cher (trop cher) pour une chaîne pas franchement en grande forme. Personnellement, plus que le nom d'Abrams, c'est celui de Kripke qui me rassure: on sait que le créateur d'Alias est aujourd'hui très occupé. A l'image d'un Josh Schwartz, il fait plus office de marque que de showrunner très actif d'un point de vue créatif.

Dans cette logique, savoir que c'est le créateur de Supernatural qui a la main sur le manche est plutôt rassurant. Il a montré qu'il savait raconter une histoire et la développer. Du coup, j'ai tendance à croire que celui est vraiment en première ligne, celui qui devra transformer ce projet en succès, c'est définitivement lui...

Le trailer remonté est accessible en cliquant là.

Une courte interview d'Abrams (en VO) qui parle du projet est, quant à elle, visible en cliquant ici.

Bien à vous,
Benny

mercredi 18 juillet 2012

Ces séries qui connaissent la chanson #2 : "Iguazu" (Gustavo Santaolalla/Deadwood)

Deuxième épisode de la série estivale qui mélange musique et pur moment d'histoire... et je commence déjà à pervertir (un peu) la formule en choisissant un titre où personne ne chante. Je vous jure : on ne peut faire confiance à personne, de nos jours...

L'extrait du jour

C'est la scène finale de l'épisode 1.04 de Deadwood, Here was a man. 

Le titre musical, c'est Iguazu de Gustavo Santaolalla. Un morceau que le cinéma et la télévision ont utilisé à de multiples reprises pour illustrer des bandes originales. Il hante par exemple complètement le film Babel d'Alejandro Gonzalez Inarritu. Et on l'entend aussi dans le pilote de 24.

Ce qui se passe

Alors que la tension est jusqu'ici montée crescendo entre Wild Bill Hickok et Jack McCall, ce dernier, encore un peu plus saoûl que d'habitude, décide d'en finir une bonne fois pour toute avec lui.

Alors que l'un des plus crépusculaires personnages de la série vit ses derniers instants, tous les regards du campement se tournent vers McCall... puis vers un cavalier qui débarque avec la tête décapitée d'un Indien.

Pourquoi ça le fait

Les moments où tous les personnages de la série convergent vers un même point sont assez rares. C'est ce qui arrive dans cette scène assez magnétique et puissamment évocatrice. La tension et l'émotion sont fortes pendant ces trois minutes. Même le très rigide Bullock parvient à émouvoir ce coup-ci : c'est dire...



Si cela marche aussi bien, c'est parce que le flot de notes déversées par Santaolalla et sa guitare accompagnent magnifiquement la montée en puissance de l'émotion et la convergence des regards vers ce qui se passe à la sortie du bar de Tom Nuttall.

Avec cet extrait, on a un peu tout ce qui est réussi dans Deadwood : de la tension sourde, lourde, une multiplicité d'intrigues et des moments qui sortent de nulle part (l'arrivée du cavalier) mais donnent un côté surréaliste et assez fascinant à l'ensemble.

A titre personnel, je trouve que, tout au long de ces trois saisons, la série n'aura que trop peu de fois magnifié ce genre de moments. Alors autant savourer.

Bien à vous,
Benny

mardi 17 juillet 2012

L'InstantMusique #15 : "Born in the USA", version acoustique (Bruce Springsteen)

Ca faisait un petit moment que je n'avais proposé une chouette reprise sur ce blog. C'est chose faite aujourd'hui en mettant à l'honneur The Boss et un des titres les plus célèbres de son répertoire.

Un titre qu'il revisite lui même en proposant une version unplugged de la chanson extraite de l'album Born in the USA, sorti en 1982 (argh : ça fait trente ans).

Si la version électrique de cette chanson est la plus connue, il faut savoir que la première fois que Springsteen a joué ce titre, c'était justement en acoustique. Une version capturée dans le cadre d'une session qui constitue l'essentiel de l'album Nebraska.

Finalement, ce n'est que quelques semaines plus tard que le Boss a enregistré la version la plus célèbre de la chanson. Ce qui n'empêche pas l'artiste de ressortir de sa guitare des versions qui méritent le détour. A l'image de celle-ci...



Bien à vous,
Benny