lundi 10 septembre 2012

"Dexter" (saison 3) : Dark Pessenger vs. Evil Moustache

Le retour de Dexter dans les chroniques séries de ce blog est une bonne nouvelle. Enfin, je crois. Avec un peu de chance, septembre devrait être un mois plus productif en terme de rédaction de billets. Ceci devrait être d'autant plus réalisable que j'ai pas mal de chroniques dont la ponte est programmée.

Mais le retour de Dexter, c'est aussi une petite déception. Parce que, pour moi, la saison 3 des aventures de l'expert de l'emballage de tordus n'est pas au niveau des deux premières. Clairement pas.

Tout avait bien commencé...

En même temps, tout ça, c'est de la faute de Clyde Philipps. La première saison posait le concept d e la série avec une efficacité redoutable: elle s'appuyait sur une exploration maline de la thématique du double (1) pour doper l'histoire.

Dès la deuxième année, le showrunner à qui l'on doit aussi Parker Lewis ne perd jamais (je ne me lasse jamais de cette anecdote) a eu la bonne idée de mettre son héros tout de suite en danger.
Là où certains auraient peut-être attendu la saison 5 ou 6 pour s'y résoudre, il a en plus l'autre bonne idée de le placer dans une crise plus personnelle (2).

Certes, l'idée a eu tendance à s'étioler au fil des épisodes (sa résolution n'était pas très satisfaisante), mais quand même... ça avait de la gueule.

Et soudain, une moustache

Du coup, ce n'était pas forcément évident de conserver la même force narrative pour une douzaine d'épisodes supplémentaires. L'idée de départ était pourtant couillue, une fois encore. Avec le meurtre d'un innocent au coeur du récit, on se dit que le show va poursuivre son exploration des gris. Les zones d'ombre peuplant effectivement la vie de Dexter, autant continuer à zigzaguer sur la frontière  du bien et du mal.

Sauf que non.

Très vite, la série va effectivement revenir sur la question de la solitude en mettant sur la route du héros un ami qui lui veut du bien.

Un gars et une moustache, Miguel Prado et son tapis de poils. 

L'idée n'est pas mauvaise, loin de là. Il y a d'ailleurs plusieurs moments où l'émotion passe assez bien. Principalement quand Dexter explore ce qu'implique les notions d'amitié, de partage et de soutien. Sauf que ces questions sont enchâssés dans une intrigue générale qui peine à garder une puissance dramatique constante.

Comment dit-on "caricature" en espagnol ?

Si c'était dans une autre série que Dexter, si ce n'était pas après deux années véritablement sous tension, peut-être que la pilule serait mieux passée. Ou peut-être pas. Le problème de cette saison - que l'on rebaptisera gentiment "Les mésaventures de Moustache" - c'est qu'elle s'appuie sur un personnage  assez agaçant et dont la capacité à gober vainement du temps d'antenne est assez édifiante (3).

Si Miguel n'était pas aussi caricatural, s'il était lui aussi en proie à des doutes un poil plus complexe que "Ouais en fait, mon papa à moi aussi, il était pas cool : viens on va discuter le bout de gras (et le trancher aussi)", l'histoire aurait vraiment pu marcher.

Peut-être même que la conclusion n'aurait pas été ratée (franchement entre la fin des deux premières saisons, il n'y a pas photo).

Un coup de moins bien, 
mais pas non plus un drame

Heureusement, il reste Debra : la fille Morgan continue son bout de chemin et son personnage de flic prend encore un peu plus de volume pendant la saison 3. Ce qui est plutôt heureux quand on voit ce qu'il advient d'Angel et La Guerta.

Maintenant, il ne faut pas non plus exagérer : le tout reste plus que regardable. Moins réussi que ce qui a été produit auparavant mais avec de vrais bons moments.

On dirait donc que c'est plus une baisse de tension qu'autre chose. Ou un poil de moustache dans la soupe. Ce n'est pas très agréable mais il n'y a pas non plus de quoi couper l'appétit.

Bien à vous,
Benny

(1) Ah, Rudy : tu avais la tête de l'emploi mais on t'aimait bien...
(2) Ah, Lila : toi, tu n'avais pas le corps de l'emploi, mais on l'aimait (vraiment) bien aussi...
(3) L'intégration de la storyline avec Margo Martindale ne dit pas autre chose.

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