lundi 30 novembre 2009

Le DVD de novembre : "7h58, ce samedi-là"

Un peu de cinéma pour finir le mois ? D'accord, mais du bon alors.
Il n'y a pas de règle absolue pour faire un grand film. Mais quand le début du long-métrage vous dit tout ce que vous avez besoin de savoir, c'est plutôt bon signe.
La preuve avec ce film signé Sydney Lumet. Dans la première scène, un couple (Philip Seymour Hoffman et Marisa Tomei) fait l'amour. Il et elle sont mariés. Il et elle sont surpris. Dans les bras l'un de l'autre à la fin de l'acte, c'est un peu comme s'ils se retrouvaient après s'être longtemps perdus de vue. Il et elle sont loin de chez eux et n'ont plus avant de rentrer. Tout simplement "parce qu'ici, je n'ai pas l'impression d'être une merde", lâche la jeune femme, le regard empreint de détresse.
Dans la deuxième scène, une petite bijouterie est braquée par un homme à main armée. L'opération tourne mal et son complice (Ethan Hawke, trop rare sur grand écran quand on voit ce qu'il fait ici), qui l'attend dehors, s'enfuit à toute allure en voiture. Il enlève sa perruque, ses lunettes et sa fausse moustache. Il est paniqué. Le cauchemar vient de commencer.

Un récit en trois dimensions

Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue, pour ne pas qu'elle perde de son impact si vous n'avez pas vu ce long-métrage. Car 7h58, ce samedi-là est un très grand film. Il s'appuie sur un récit sophistiqué (signé Kelly Masterson), qui n'est pas linéaire mais s'articule autour de trois points de vue. Un procédé pas vraiment inédit mais qui fonctionne de manière remarquable. Cette astuce de construction assure d'abord une évidente dynamique de jeu avec le spectateur (qui doit assembler les pièces du puzzle) mais instaure aussi un climat de suspense continu.
Là où l'entreprise devient carrément épatante, c'est que plus l'histoire avance, plus elle prend du relief en décrivant par petites touches un contexte émotionnel dense.
A mesure que le temps passe, les personnages gagnent en épaisseur, en complexité. Pathétiques, émouvants, effrayants, ils suscitent au gré des séquences des impressions nuancées, parfois contradictoires au spectateur. On entre alors complètement dans l'histoire. Et c'est assez bluffant au final.

New York, avec vue sur le vide

7h58 fait un peu penser à Un plan simple, excellent film de Sam Raimi qui prend lui aussi son temps pour installer un drame intime aussi puissant que déchirant. Mais ici, pas de paysages enneigés. En toile de fond, il y a la ville. New York. A la fois discrète et super présente, c'est la cité trou noir. Elle nourrit, creuse le vide étourdissant de l'existence des deux personnages principaux.



Il fallait sans doute toute la maîtrise et la subtilité de Lumet pour faire en sorte que ces éléments fassent un tout cohérent. Ce qui est certain, c'est que l'on a là une vraie leçon de cinéma.
Un film à voir, vraiment.

Bien à vous,
Benny

dimanche 29 novembre 2009

Vracorama de novembre

Jouer au football est un métier,
communiquer en est un autre (La phrase de la semaine)


Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous cette pépite tombée sur le champ d'honneur de l'efficacité et du montage vidéo. Alors que je montais hier soir un reportage, j'ai pu entendre une magnifique phrase de footeux interrogé à la sortie des vestiaires. Attention, ça vaut le détour : "C'est vrai que les conditions de jeu n'étaient pas bonnes. Mais je pense que les joueurs de Lorient étaient moins gênés : ils ont plus l'habitude de jouer en Bretagne que nous". Applaudissements.

Tout le monde devrait
avoir une Cléo dans ses amis Facebook (La e-personne de la semaine)


L'un des trucs sympa de Facebook (à partir du moment où on ne se fait pas pécho en photo dans une boite de striptease alors qu'on est censé être en dépression), c'est de découvrir ses amis à travers les groupes qu'ils rejoignent. Attention, pas les pisse-froid qui grossissent le nombre de "Ceux qui tournent l'oreiller pour avoir le côté froid". Non, je parle de ceux qui ont un vrai talent pour dénicher la cyber-cucuterie à moitié poétique, à moitié trash et souvent franchement concon. Moi, pour ça, j'ai mon amie Cléo.
La preuve ? En l'espace d'un mois, la demoiselle a rejoint de nombreux groupes parmi lesquels "Fin du monde le 21 décembre 2012 = grosse caisse le 20", "Le sol est un meuble comme les autres, donc un lieu de rangement adéquat", "Je bosse pas, tu bosses pas, il bosse pas, nous sommes sur facebook...", "Pour un 8è jour de la semaine : Le Glandi", "Des putes, d'la coke et des combats de poneys", "La vie est trop courte pour apprendre l'allemand", "Pour ceux qui veulent rentrer de soirées en poney" (décidément...), "Mettre des bâtons dans les roux" (j'adore), "Plaque-moi contre le bitume et dis-moi des mots crus en polonais" (Moui...), "Les vampires devraient porter plainte contre Twilight", "Sauvez l'orthographe, mangez un jeune", "Si toi aussi tu as Facebook" (mon préféré) et "Je suis célibataire parce que je suis écolo" (je suis un mouton, je l'ai rejoint en riffougnant).
Ca ne sert à rien, c'est le monde en version beta, mais ça me fait bien rire.

Il est partout, ce Nicolas... (le site de la semaine)

Ca s'appelle nicolasyetait.com, c'est une des e-conséquences bêtes et marrantes de l'affaire du Mur de Berlin (l'omniprésident a affirmé être près du mur le jour de sa chute, sauf que plusieurs témoignages mettent à mal cette affirmation) et ça fait le buzz. De quoi s'agit-il ? D'un détournement des plus célèbres images de l'histoire dans lequel notre chef de l'Etat apparaît. Comme cette photo qui a fait beaucoup parler d'elle après la mort d'un certain président américain en 1963. C'est plutôt bien fichu et la banque d'images ne cesse de grossir... Le lien est là.

Bon, je vous laisse : je vous ai donné assez de munitions pour ne pas bosser de la journée. Bon Glandi à tous.

Bien à vous,
Benny

dimanche 22 novembre 2009

Sur Meetic, une histoire à la con s'est terminée hier soir

C'est un dossier qui, sur les autoroutes de l'info, aura pris pas mal de poussière sur le dessus vu qu'il était depuis un petit moment sur la bande d'arrêt d'urgence (comment ça, l'image est bancale ?) : j'ai clos ce dimanche mon compte meetic.
Je ne vais pas vous faire un bilan chiffré ébouriffant : 2500 visites de mon profil en un peu plus de cinq ans, trois histoires, quelques jolies rencontres, une douzaine de rendez-vous ou plus qui ont fait flop (je sais c'est un tort : je n'ai pas tenu une vraie compta. Honte à moi) et un joli petit paquet de dialogues qui font rire (ou trembler d'effroi) malgré eux.

Questions de timing

Suis-je deçu ? Oui et non. Oui parce que je connais plein de gens autour de moi qui ont connu de grandes histoires grâce à ça (rends toi compte, e-public : un de mes meilleurs amis a épousé une Meetic girl et j'étais le témoin) et du coup, ça pourrait me faire pousser la névrose dans le bas du crâne à coups de "Pourquoi/Pourquoi/Pourquoi pas moi ?..." (En vociférant et en tapant des pieds, sivouplé)
Et non, vraiment pas, parce que si ça ne l'a pas fait avec les filles que j'ai rencontrées, j'ai la faiblesse de croire que c'est comme ça, que ça ne devait pas être mon chemin et puis c'est tout. Ca m'a surtout aidé à malmener ma part de timidité, et ça c'est plutôt cool.
Ce que j'en retire ? Que la notion de timing est vachement importante : trop de temps sur le net peut tuer la spontanéité des choses, alors que celle-ci est déjà mise à mal par le principe même du site de rencontres. C'est pourquoi, quand on passe par ce genre de trucs, il vaut mieux être nature et ne pas trop trainer avant de se rencontrer si l'échange est porteur.

Vous avez du feu, mademoiselle ?

A côté de ça, je trouve constate que le nombre de fois ou un échange en chat ou par mail avait ce que j'appellerai "le feu sacré" est assez faible. Mais si, vous savez : le rythme, la qualité des répliques échangées avec la fille en face qui fait que l'on s'amuse et que l'on se découvre. Je ne veux surtout pas dire que les demoiselles n'ont rien à dire ou ne sont pas intéressantes (même si oui, ça arrive, certaines n'ont rien à dire), c'est juste que le pseudo avantage du oueb, celui de pouvoir rencontrer un tas de gens différent, est vachement contrebalancé par un gros souci : j'ai souvent eu l'impression que les filles étaient peut être encore plus timides (méfiantes ?) que le reste du temps.
C'est peut-être aussi le phénomène de la fille seule dans une boîte de nuit remplie de mecs. Peut-être que certains sont franchement lourds et que ça ne rend pas service aux autres... Alors, tel Gérard d'Aboville, je veux bien ramer, deux fois, dix fois, quinze fois mais au bout de la 37e fois, bizarrement, je fatigue voyez-vous...

L'amour des abonnements à tiroir

Toujours est-il que tout ça, c'est terminé. Et tant pis pour le dernier mail que je n'ai pas réussi à ouvrir pour cause d'abonnement expiré. L'aventure était sympa, mais il faut aussi dire que le cynisme commercial qui l'accompagne (Tu es un mec célibataire ? Tu veux rencontrer des gens ? Pas de problème : plus le temps passe, plus on va mettre en place des options/barrières qui te feront raquer) a eu raison de mon engouement tout relatif (je suis revenu aux bonnes vieilles méthodes des sorties depuis un moment).
Je garderai donc en priorité le souvenir de très chouettes histoires (comme celle-là) mais je pars sans regret. Et tant pis si je finis dans une caravane sur le bord de l'A7, à élever des serpents à cause de ça...

Bien à vous,
Benny

samedi 21 novembre 2009

"Dexter" (saison 1) : un sociopathe trop humain ?

Et si on reparlait télé par ici ? Ca fait un petit moment que l'on ne l'avait pas fait. Comme précédemment annoncé, je vous emmène aujourd'hui à Miami pour encore et toujours rattraper mon retard et évoquer la saison 1 de Dexter.
Pour ceux qui l'ignorerait encore, cette série, adaptation de l'univers du romancier Jeff Lindsay, conte les aventures d'un expert médico-légal, spécialisé dans les analyses de sang, qui s'avère être en réalité un troublant sociopathe.
Dexter Morgan n'est effectivement pas un scientifique un peu perché, c'est aussi et surtout un serial killer qui suit un code, un prédateur qui assouvit ses pulsions en s'attaquant à d'autres prédateurs.

Un bel équilibre

Le pitch était évidemment hyper alléchant. Encore fallait-il être capable de réussir l'adaptation de cet univers pour le petit écran. Confiée à James Manos,Jr et surtout Daniel Cerrone et Clyde Phillips,celle-ci possède de nombreux atouts.
Le premier n'est pas des moindres : la série repose sur une voix off qui fonctionne bien. Tout n'est pas toujours génial dans les monologues déclamés par Michael C. Hall mais ils n'en demeurent pas moins efficace, apportent un vrai plus dans la dynamique du récit. Mine de rien, à une époque où ce procédé est souvent très mal utilisé (bisous, Shonda Rhymes), ce n'est pas rien.
L'autre bon point de cette première saison de Dexter, c'est qu'elle repose sur un récit très équilibré. Celui-ci est structuré autour de l'intrigue du Ice Truck Killer (une énigme policière de facture classique et réussie) mais aussi de l'évolution de la personnalité du héros.

L'humanité, version
inconsciente et tourmentée


Tout au long de cette saison, Dexter découvre en effet ses propres failles : il n'est pas seulement le control freak que l'on découvre au début du pilote. On s'en rend compte rapidement à la fin de l'épisode inaugural mais aussi et surtout quand le héros s'aventure dans les zones d'ombre de sa personnalité et, par extension de son passé. Sur le chemin qui nous mène du sociopathe originellement présenté au personnage qu'on laisse à la fin du douzième épisode,on découvre dans ce héros une troublante part d'humanité qui peut tout aussi bien assurer son salut que précipiter sa perte. Et c'est en cela que la saison 1 est une belle réussite.

Les limites d'un "système solaire"

Une belle réussite pas exempte de tous reproches cependant. Le premier étant que le casting fonctionne énormément dans ce qu'on pourrait appeler une dynamique solaire. Tout tourne autour de Dexter, astre central, et les autres personnages ne sont pas toujours bien servis. Le personnage de Rita par exemple (Julie Benz) apparaît super intéressant au départ avant de devenir un peu fade, un peu faible surtout. Le traitement de l'intrigue avec son ex-mari manquait un peu de subtilité à mon sens.
Une caractérisation soft qui touche plusieurs autres personnages (Angel, LaGuerta, un peu Doakes aussi) : seule Deb, la demi-soeur de Dexter, possède une personnalité suffisamment développée pour supporter la comparaison avec le personnage principal.
Et il n'y a pas de secrets : les quelques moments de creux que connaît cette saison sont très souvent liés à ce problème. Au terme de l'aventure, on reste néanmoins confiant. Et on se dit que les saisons qui suivent rééquiibreront sans doute l'ensemble.
Wait & See...

Bien à vous,
Benny

mercredi 18 novembre 2009

L'album de novembre : "Cosmic Egg" (Wolfmother)

Pour réussir, certains reprennent les mêmes éléments d'un succès et recommencent. Andrew Stockdale, Australien à l'épaisse moumoute et pierre angulaire de Wolfmother, n'est visiblement pas trop de cet avis. Entre le premier album éponyme du groupe et ce Cosmic Egg, le chanteur-guitariste a en effet changé de copains de jeu mais cela valait résolument le coup de repartir pour un tour, tant la partie est finement jouée.
Si ce deuxième épisode des aventures de Wolfmother est vraiment attrayant, si excitant, c'est parce que le groupe a su garder l'identité musicale du projet tout en la faisant évoluer avec finesse. Alors que le premier album avait fait le bonheur des fabricants de BO avec Women et autres Joker & the Thief, il n'était pas non plus complètement convaincant. L'hommage aux 70's était là mais on dépassait difficilement ce constat.
Jouant parfaitement sur sa filiation avec Led Zeppelin et Black Sabbath (la voix de Stockdale fait tantôt penser à Robert Plant, tantôt à Ozzy Osbourne), Wolfmother a, cette fois, respecté le caryotype de ses influences tout en faisant entendre sa voix. Un monde dans lequel la puissance des guitares sait laisser une jolie place aux cordes du piano et au souffle de l'orgue (plus discret que par le passé) pour donner un ensemble nerveux, par moments fiévreux, mais aussi équilibré.



De New Moon Rising (une sorte de passeport d'un album à l'autre : pas le meilleur titre mais c'est le premier extrait clippé) à Back Round, en passant par les surpuissants California Queen, 10,000 Feet, Cosmonaut, In The Castle et autres Sundial (oui,je sais : ça fait beaucoup mais que voulez-vous...), le périple est aussi électrisant que puissamment évocateur des 70's. On sait ce que l'on va trouver, des riffs lourds et martelés mais on se laisse emporter. Tout n'est pas parfait (Far away, White Feather) mais on tient là quelque chose de chouette : même le passage quasi obligé de la ballade (Caroline) est agréablement négocié.
Audacieux, parfois aventureux (Eyes Open est un peu Muse-esque dans l'esprit) et maîtrisé, c'est un album rock qui vous happe. Littéralement.
Verdict : voilà 72 minutes incontournables pour vos oreilles.

Bien à vous,
Benny

mardi 17 novembre 2009

"Ni pleurs ni regrets"

Quand j'ai eu 6 ans, mon tout premier voyage pendant les vacances, c'était avec elle. L'année suivante, on est retourné ensemble dans la région. Qu'est-ce que j'ai dit en premier à mon père en rentrant ? "Ben mamie, elle a fait pipi derrière un buisson !"
Quand j'ai eu 8 ou 9 ans, on est allé voir une de ses amies en cure thermale et après ça, c'est dans cette petite ville que j'ai passé tous mes week-ends de l'été ou presque. Toujours avec elle. A deux, on engloutissait un demi poulet sur le sable et j'adorais ça. Le soir, quand on rentrait, ma mère me disait que j'étais un vrai glouton. Assise sur le siège passager, ça la faisait rire.
Quand j'ai eu 10 ou 12 ans, elle m'a appris à faire un noeud de cravate, et je m'en suis souvenu la semaine dernière.
Quand j'ai eu 15 ans, alors que tous les lycéens ne portaient que des vêtements noirs, elle m'a tricoté un pull... rouge. C'était moi qui lui avait demandé. Un pull rouge et bien chaud. Je l'ai toujours dans la penderie de ma chambre d'ado.
Quands j'ai eu 26 ans, elle a fait une petite attaque. Je l'ai vu quelques jours plus tard et, les larmes aux yeux, je lui ai dit qu'elle m'avait fichue une sacrée trouille. Elle a souri, avec sur son visage une expression comme je ne lui en avais jamais vu. Elle n'a rien dit. Dans une famille où l'on exprime peu ses sentiments, ou parfois difficilement, c'était bien d'avoir fait ça, je crois.
Quand j'ai eu 27 ans, un jeudi soir, j'ai reçu un coup de fil. Elle avait fait une attaque cérébrale, figeant un triste sourire sur son visage. Les jours et les mois qui ont suivi, elle avait gardé son regard mais c'est comme s'il y avait un voile derrière ses yeux et qu'on ne pouvait plus l'apercevoir que par à-coups.
La semaine dernière, j'ai découvert une petite enveloppe sur laquelle était inscrite une phrase : "Mes dernières volontés". J'ai tourné autour toute une journée, sans pouvoir l'ouvrir. Finalement, le soir venu, j'y suis arrivé. C'était une série de directives à suivre le moment venu. Dans un style télégraphique qui m'a fait penser à mon père, elle a entre autres écrit "Ni fleurs ni plaques, ni pleurs ni regrets. Des rires. Détendez-vous".
On l'a enterrée samedi.
Pas de regrets. Elle avait presque raison.

mercredi 11 novembre 2009

Ceci n'est pas une méthode de drague

Pas trop le temps de bavarder en ce moment. Il y a quelques jours cependant, je vous racontais une journée à la BennyCorp avec, pêle-mêle, une histoire de colleur de moutons, une rencontre avec une association qui accompagne les femmes SDF et une séance photo bricolée pour illustrer ce dernier sujet.
A quoi ressemblait la Une ? A ça :


(Photo Delphine Saliou)

On notera plusieurs choses :

* La photo est jolie, pas hyper informative mais esthétique en tout cas, même si elle fait plus "rue" que "Sans domicile fixe". D'un autre côté, ça cadrait bien avec le dossier
* Ce n'est pas une méthode de drague... en tout cas, pas cette fois parce que c'était pas une bonne approche. Je devrais peut-être creuser cependant. Trouver d'autres sujets du même tonneau question romantisme. Mais j'ai des scrupules : le "modèle" termine ses études et lui faire embrasser les narines d'un cochon pour attraper le groin groin (lire : attraper la grippe porcine) ne me semble pas de bon aloi pour entrer dans le métier.
Vous me trouvez trop plein de principes ? Plus prosaïquement, j'ai toujours préféré les filles de mon âge
* J'ai pas de troisième chose à dire... mais j'aime bien ce qui marche par trois dans mes démonstrations

Que les fans de Duchamp et les esprits taquins aux cheveux d'or en prennent bonne note : "Ceci n'est pas une SDF/Ceci n'est pas une bonne méthode de drague".

Bien à vous,
Benny

PS : Plus d'images de la fille qui fait ces photos sont à voir là.

dimanche 8 novembre 2009

Du tag au tac

Elle a recommencé. L'an passé déjà, Une Blonde dans la ville m'avait tagué et j'en ai profité pour dire que tout le bien que je pensais de son blog, de son écriture et de ce que l'on pouvait en deviner de sa personnalité. J'avais aussi spécifié qu'il valait mieux ne pas recommencer parce que je pourrais être beaucoup moins magnanime.
Et qu'est-ce qu'elle a fait ? Elle a recommencé.
Oh, de manière subtile, hein : non contente de nourrir intelligemment le débat sur ce blog (pendant que d'autres sont un peu trop silencieux, suivez mon e-regard Leti et les autres...), de me faire réfléchir (oui, oui), la demoiselle m'a récemment tagué... en bonus. Le texte dit : "Si quelqu'un d'autre veut participer (Benny par exemple ?) ce sera avec plaisir aussi, évidemment..."
Evidemment.

Un Benny, ça se méfie

Alors oui, on pourrait dire que je me pose en victime, que c'est moi qui veut bien me prêter au jeu. Ce qui n'est pas tout à fait faux (voire carrément vrai). Mais tu dois savoir deux choses, e-public. La première, c'est que la Blonde, elle fait avec Miss400 une horoscoperie qui influe dangereusement sur mes velléités amoureuses du ouikend. Et que, maintenant que j'ai dit que je le ferais, je suis obligé de tenir parole sous peine d'avoir Venus où tu penses pendant trois semaines chaque vendredi matin. Or, j'ignore si je pourrais le supporter.
Un homme assume, surtout quand il est trentenaire.
La seconde, c'est que la demoiselle est une femme qui a de la personnalité, ce qui est à mes yeux une qualité essentielle. Le truc qui fait que j'apprécie vraiment ou pas quelqu'un (ça et l'humour et la curiosité). C'est trippant, disons-le... jusqu'au stade où vous recevez un mail qui dit : "Mon papa n'aura pas besoin de se déplacer pour pulvériser le tracteur du tien". Si on passe outre le fait (complètement anodin, c'est évident) que j'avais tiré le premier question provocation puérile, je n'ose imaginer ce qu'il adviendra de moi si je ne respecte pas mes engagements.
Un homme sait être audacieux mais aussi réfléchir, surtout quand il est trentenaire.

Un fauteuil pour poster

Vous découvrez donc aujourd'hui l'endroit où c'est que je tape des phrases en français pour mon Monde. Vous l'aurez constaté : je suis un bloggeur de fauteuil. Je passe une partie de mes journées au bureau donc à la maison je fais du clavier dans un endroit confortable, sous les feuilles toujours avisées de Luciole LaPlante. Même que le fauteuil en question, c'est une Bergère Ascot d'après le vendeur.
On constate aussi que dans mon appart les rideaux sont en ce moment au lavage et que le sol est en linoléum, ce qui, fondamentalement, est moche. Et là je dois faire un aveu : j'aime bien mon appart à BennyCity mais sans plus.

Moi et ma Bergère

Je préfèrais celui que, Bergère Ascot et moi, on occupait dans une autre ville plus au sud, pour un autre poste à la BennyCorp. Je pense donc que je n'irais pas au-delà du bail de trois ans que j'ai signé ici. Cet appart, il est plutôt confortable, il est pratique (je travaille à dix minutes à pied de chez moi) mais il est temps que je devienne propriétaire et je veux le faire dans un appart coup de coeur.
En bonus, je vous ai mis une photo de mon bureau, où je garde là aussi un oeil sur mon blog. On a de super locaux et vous découvrirez un secret en regardant ma ptite souris : je suis... gaucher.
Je sais, c'est incroyable comme info. Je vais donc en rester là, non sans tagguer à mon tour Sonia, Marie (histoire de la ramener dans le 2.0) Arnaud J. Fleishman pour savoir où ils blogguent. Dura Bog Lex, Sed Blog Lex.

Bien à vous,
Benny

mercredi 4 novembre 2009

Mon père, cet homme en slip dont je suis fier

Aujourd'hui, c'était jour de gloire. Mon père était dans le journal local : il témoignait, photo à l'appui, alors que des gens s'amusent à couper les barbelés des clôtures qui entourent les champs du village où j'ai grandi. Article annoncé en une du quotidien, s'il vous plaît.
J'adore mes parents. Je ne suis pas vraiment famille mais eux, je les admire, je les respecte et surtout, je leur voue une énorme tendresse (Signe nunuche évident : je souris devant mon écran rien que de l'écrire. C'est dire...). Cela étant, si je tiens mon caractère de ma mère c'est vrai que pendant un long moment, je me suis demandé ce qui nous liait mon père et moi.

Le contraste et la météo

Pour en avoir parlé avec des amis, je me suis rendu compte que les relations père/fils sont souvent complexes. Dans mon cas, j'ai longtemps été habité par une angoisse : celle que mon géniteur et moi, on se loupe. On s'est toujours bien entendu, on ne s'est jamais engueulé mais j'avais la trouille que l'on arrive jamais à échanger vraiment. Pour moi qui suis quelqu'un de vachement bavard, qui aime mettre des mots sur les émotions, c'était très troublant d'être face à un homme très pudique et peu affable. Pas forcément réservé mais pas tellement taillé pour les longues discussions, les confidences.
Mon père est agriculteur et l'univers de la terre n'est pas celui où l'on exprime le plus facilement ses émotions. Pendant des années, lui et moi, on parlait du temps et je le vivais vraiment pas bien.
Et puis un soir (ça date de pas si longtemps que ça : trois ans je crois), alors que je regardais un DVD de série, je vois mon père qui passe, en slip dans le salon, et fait un aller-retour à la cuisine avant de filer à la salle de bains. Il était une heure du matin et il se levait pour aller aux écuries pour voir si une de ses vaches allait mettre bas cette nuit.

Tout en gestes

Je n'ai rien dit mais ça a été une claque. J'ai enfin compris, à 28 ans, que ce qui nous liait mon père et moi, ce ne sont pas des mots que j'attendais vainement. Ce sont des actes. Le goût du travail bien fait, l'opiniâtreté à faire correctement ce qui doit être fait, ce n'était pas seulement ce que ma mère m'a inculqué en me répétant quand j'étais gosse, "Si tu dois faire quelque chose, fais le bien". C'est aussi ce que mon père réalise tout le temps, jour après jour. Et, modestement, je m'efforce de faire comme lui.
Depuis cette nuit-là, je vis les choses beaucoup plus simplement. J'appréhende nos "moments" avec plus de justesse sans doute. Je sais ce qui nous lie tous les deux. Aujourd'hui, on parle toujours du temps... mais je le vis beaucoup mieux parce que je perçois, entre deux phrases sur le manque de pluie, tout ce qu'il y a autour de ces mots. Du coup, il me semble que je montre mieux cet attachement.
Ce matin en regardant le journal, j'avais à nouveau six ans. Quand je disais à tout le monde à propos de mon père, alors qu'il passait en tracteur devant l'école, que c'est juste l'homme le plus fort du monde.
...
...
...
Bon, dit comme ça, c'est hyper cucul mais c'est vrai. Alors, tant pis.

Bien à vous,
Benny

lundi 2 novembre 2009

Dis, tu veux être mon ami (juste pour déjeuner) ?

Il faut que je vous raconte ma dernière découverte. Dimanche soir, alors que je faisais de l'apnée au milieu de la paperasserie, je me suis retrouvé à rédiger un CV... ce qui ne m'est pas arrivé depuis une paye.
Rends-toi compte, e-lecteur, mon dernier curiculoum, je l'ai fait sur mon premier PC chez mes parents il y a de ça près de dix ans. A l'époque, sur windows il y avait des CV prêts à l'emploi et qu'il suffisait de remplir. Eh ben, sur windows XP, crois-le ou non, l'onglet des modèles, je l'ai pas retrouvé (oui, bon : je suis peut-être juste myope de l'écran, hein, mais rien n'est moins sûr).

La fin du diktat-salade-avec-le-collègue

Je suis donc allé chercher sur le net, évidemment. J'ai notamment découvert un site comptant une floppée de modèles à télécharger. Ce qui, incidemment, a ouvert une autre fenêtre de mon moteur de recherche (en l'occurence Renard-en-Feu).
Le nom du site découvert, c'est Entre-Midi-et-2.com. La Tagline est efficace : "Désormais, vous n'êtes plus obligé de supporter vos collègues aussi entre midi et deux". Voilà ce qui a motivé la création du site: on n'a pas forcément envie de déjeuner tous les midis avec les mêmes personnes que l'on côtoie déjà toute la journée la plupart du temps.
Le site est donc destiné à toutes les personnes qui souhaitent profiter de leur pause déjeuner pour voir de nouvelles têtes, faire de nouvelles connaissances et élargir leur cercle d'ami(e)s.
Et même que l'on précise en gras : "Pas de photo, pas de critères physiques, pas de statut de la relation… Simplement un moyen ludique de mettre en lien les plus de 25 millions de Français qui travaillent tous les jours les uns à coté des autres".

Partager un repas, c'est tout
(gare à toi si c'est pas le cas)


Je trouve ça rigolo, original mais... un peu bizarre. Ca tient sans doute au fait que je m'entends bien avec mes collègues (même quand ils me font passer pour Polanski, les imbéciles) et que je les évite quand je les aime pas. Mais aussi et surtout à qu'il ne me serait jamais venu à l'idée d'utiliser un site internet pour trouver une personne avec qui manger une bavette sauce au poivre. Ben oui : tout le monde sait que moi, les sites de mise en relation, ça m'aide d'abord à rencontrer des filles divorcées dingues d'accordéon et de bal folk, comme la dernière fois que j'ai trainé ma souris sur meetic.
Tout ça me fait vachement penser à Edward Norton et à son laïus sur les amis à usage unique dans Fight Club. Celui-là, c'est peut-être juste pour déjeûner. Gare à toi si tu dévies sur le territoire amoureux au moment d'engloutir le fromage blanc. Sur le site, on jure que c'est juste de la mise en relation. Rien à voir avec la rencontre amoureuse : non, non, non.

Vas-y, trouve-toi un Jean-Louis

Alors oui, je sais qu'on est tous très occupé (mais aussi surconnecté) mais bon : on peut, peut-être, tout simplement sortir et éventuellement aller bavarder à la terrasse d'un café, avec les gens qu'on croise régulièrement dans cet établissement, non ?
C'est peut-être un site hyper-urbain pour ceux qui bossent dans les très grandes villes. Enfin bon, j'ai quand même jeté un oeil à ma zone de travail. Je peux déjeuner avec un Jean-Louis qui bosse à dix kilomètres du bureau. Même qu'il est très sportif, a mon âge et parle le Thaï.
Trop cool : si on a rien à se dire, il pourra le faire en langue étrangère.

Bien à vous,
Benny