mercredi 16 juillet 2008

Au pays du cyberflirt et des jambons

Ce n’est sans doute pas aussi savoureux que la très acide Meetic Ouare d’Une Blonde dans la ville, mais j’ai encore des histoires de site de rencontres à raconter…
La première fois que je me suis inscrit sur meetic, c’était il y a deux ans, après avoir lu un article dans je ne sais plus quel magazine expliquant qu’un certain nombre de célibataires rechignaient à sauter le pas parce que recourir à ce type de site serait, pour certains, admettre que l’on est en difficulté dans sa vie sentimentale.
Pas spécialement inquiet sur cette question, mais quand même assez curieux, j’ai franchi le pas. Cela faisait plus d’un an que je m’étais décidé à bouger et à rencontrer du monde, alors pourquoi pas…
Il y eu du bon et du moins bon et puis mon abonnement s’est arrêté tout seul. Considérant que l’expérience avait été intéressante mais sans plus, je n’ai pas poursuivi. Avant de remettre ça en avril (une époque où je ne sortais pas trop) et de découvrir que le site avait pas mal changé. Et pas en bien.

"Phrases gratuites, phrases gratuites, elles sont belles mes phraaaaases gratuites !"

Il y a d’abord une nouvelle option qui limite la possibilité de dialoguer avec les autres personnes en ligne si vous ne la prenez pas (et ne payez pas, très accessoirement, 14,90€ par mois). Mieux : il y a l’option speed message, pour lancer la discussion avec une personne du sexe opposé quand vous ne savez trop comment amorcer une discussion.
Bon c’est vrai qu’une citation de Montesqieu, Lamartine ou je ne sais qui, c’est toujours mieux, pour bavarder, que des onomatopées à caler entre le mugissement du veau qui a trop mangé ou le cri du choucas. Mais déjà que le net, ce n’est pas trop spontané comme truc mais là, moi, je trouve que ça tue tout. Et j’aime trop les mots pour qu’on me pique un de mes meilleurs moyens de faire connaissance. Ce qui est sûr, c’est qu’en essayant de lutter contre le manque de spontanéité, le côté supermarché de la drague parfois (souvent) rebutant de l’expérience, les cerveaux de l’affaire vous envoient directement au rayon surgelés de l’établissement. Sic.

Meetic coach, Love train

Mais chez Meetic, on a de la suite dans les idées, et des produits pour faire marcher les affaires. L’un des derniers en date : le meetic coach. Un service où on vous apprend à optimiser vos recherches et à nouer plus facilement contact avec les autres inscrites. Un truc sans doute où, comme l’expliquent Monica et Phoebe à Chandler dans un épisode de Friends, il faut que tu « sois toi-même… mais pas trop ».
Un endroit où on vous assure sans doute aussi que non, décidément non, envoyer à toutes les filles qui nous intéressent le même mail où on enchaînera une longue litanie de phrases creuses (et sans ponctuation) ce n’est pas une bonne idée. Même avec son numéro de portable en conclusion.
Même un texte du genre : « Ma compagne et bien c’est simple je ne la rabaisse jamais je n’aime pas les hommes qui font çà genre il te blâme en public pour gagner en popularité je la mets toujours en exergue quelque soit la situation, t’encourager dans ce que tu entreprendras dans ta vie toujours autrement aucun intérêt de te déclarer ma flamme si je n’assume pas a long terme tu en pense quoi ? »
(Au passage, merci à ma copine Chloé pour l’envoi… et à l’illustre l’auteur qui répond au pseudo de Keurkiba. Pour les plus méchants d’entre vous, je peux vous envoyer la looooooongue lettre du garçon par mail. Mais je vous rappelle que la méchanceté, c’est mal comme disait Hélène Rolles, avec ou sans ses garçons).

Ceci n’est pas une pipe commerciale

Comme c’est les vacances et qu’en rase campagne chez mes parents, les rencontres sont plutôt rares, je viens de refaire un tour là-bas (à vrai dire, j’ai un drôle de rapport avec ce site, je crois). Après avoir trier les mails venus de l’étranger où l’on me propose « très beaucoup affection », j’ai décidé de me désabonner. Une bonne fois pour toutes. Je fais la démarche et là, ô surprise, je découvre que M. Meetic et sa joyeuse équipe m’offrent un pass premium. Pas besoin de payer 14,90€ pendant un mois : je peux discuter avec tout le monde. Et après, on dira que je suis cynique.
A part ça, je confirme : le romantisme a été incinéré.

Bien à vous,
Benny

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