dimanche 13 juillet 2008

Cold case, la mélancolie des mélodies

Salut à toi, ami lecteur ! Après quelques semaines de silence, le BennyBlog va reprendre du poil de la page grâce… aux vacances. En effet, et sauf imprévu, jusqu’à dimanche prochain, vous retrouverez un post par jour sur ce blog. On commence tout de suite avec un coup de projecteur pour le moins surprenant : aujourd’hui, c’est en effet d’une production Bruckheimer qu’il s’agit.

Une oeuvre murie

Non, je n’ai pas pris un effroyable coup de chaud ! Mais si je pense toujours que les séries financées par le gars Jerry ne sont pas toujours d’une grande audace narrative, il faut bien avouer que Cold case est un cas à part dans son univers.
D’abord parce que, contrairement à Anthony CSI Zuicker, Jim Close to Home Leonard et les autres zozos qui ont commis DOS Opérations spéciales (mais si, avec Benjamin Bratt et Dennis Hopper. Non, vous voyez pas ? En même temps c’est plutôt un bon point pour vous…), son maître d’œuvre ne sort pas de nulle part. Story editor chez Bochco, productrice chez Wells, Meredith Stiehm a fait ses classes avec des tenors de la narration télé. Et surtout, on sent qu’elle a mis à profit son passage sur NYPD Blue et Urgences pour poser les bases de la série qui fait le bonheur de CBS aujourd’hui (Pas comme d'autres qui ont eu l'idée de leur vie sur le canap' avec bobonne à côté, hein, Anthony Z ?).
S’ils ne sont pas d’une originalité folle, les personnages de la brigade de Philadelphie restent en effet bien définis (et le casting est impeccable), tout comme le concept du show, qui est vraiment son point fort.

Une série joueuse

En rouvrant des affaires non classées, Cold Case propose de revisiter de façon ludique le passé américain, ses heures sombres le plus souvent. Et j’insiste sur le mot ludique : quand bien même les sujets abordés sont souvent graves (les casseurs d’homos, les ravages du Vietnam, la ségrégation raciale et ses déclinaisons au fil des décennies), il y a toujours un vrai jeu qui s’instaure avec le téléspectateur. D’abord en constatant les effets du temps sur les protagonistes liés à l’enquête qui est menée (en les faisant vieillir ou en faisant interpréter un même personnage par deux acteurs). Le jeu se prolonge au cœur des investigations, puisque dans Cold Case, les effets du temps qui passe sont aussi psychologiques. Plus clairement, la série dresse parfois de superbes portraits de personnages qui ont dû se construire, avancer après avoir été confrontés à un crime non résolu. Et quand les petites histoires s'enchevêtrent dans la grande (ici, le crime), que cet aspect « psychologique » du récit est vraiment soigné, subtil, les épisodes sont vraiment réussis.

L’adhésion
par la bande son

En même temps... heureusement. Cold case, d’un point de vue "série policière" pur, ce n’est vraiment pas exceptionnel : les crimes non résolus ne paraissent pas particulièrement tortueux. En clair : la série ne s’embarrasse pas vraiment des facilités qui lui permettent de laisser des énigmes en sommeil. A bien réfléchir, on se dit que tel ou tel crime aurait pu être résolu avec une enquête attentive, du premier coup.
Mais au bout du compte, on s’en fiche parce que Stiehm a trouvé le truc pour embarquer le téléspectateur dans ses histoires : le recours à une bande son toujours inspirée, impeccable. Et là aussi, on en revient à l’aspect ludique de la chose. Tout en suivant la progression de l’enquête, on se plaît à deviner, puis à écouter les titres qui agrémentent les flashbacks.
Du script aux notes
Une constatation véritablement flagrante lorsque l’on entend la chanson qui intervient après les aveux du coupable. Une scène répétée à l’envi par les scénaristes, avec le regard de Lilly Rush croisant celui des victimes disparues. On pourrait en être lassé, blasé, eh bien non. C’est là que l’on se rend compte de l’intelligence de Meredith Stiehm et ses acolytes.
Avec la bande son, ils parviennent à enlever l’adhésion du public en jouant à fond sur son inconscient, sa culture musicale et suscitent à tous les coups une mélancolie/nostalgie qui rachète le classicisme de sa construction.
Certains parleront de mélodies mystificatrices… ils n’auront peut-être pas tort. Il n’empêche : ça fonctionne, et démontre une certaine intelligence, une vraie capacité à… jouer avec le public. Une série estampillée Bruckheimer plus maline qu'il n'y paraît... ça vaut le coup de le dire, non ? :p

Bien à vous,
Benny

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ca valait effectivement le coup d'en parler, Cold Case est une série de bonne facture, un formula solide, au concept intéressant et à l'actrice principale envoutante. C'est un peu la grande vraie bonne idée que Bruckheimer n'a jamais produite. Bon j'ai une sainte horreur des formula show, je trouve qu'ils dénaturent totalement le concept même de la série télé, alors du coup, je ne suis jamais avec une grande attention la diffusion de Cold Case.
En tout cas, je rejoins ton avis pour la bande-son, même si sur ce point, je préfère largement un autre formula show : le plutôt convaincant Life du cru 2007-2008, avec l'excellent D. Lewis !
Voilà pour mon intervention ;)