mercredi 30 mai 2012

L'InstantMusique #12 : "Sabotage" (Beastie Boys)

C'est une de mes années fétiches alors pourquoi se priver ? Nous revoici en 1994 : les Beastie Boys sortent III Communication et ils sont en grande, grande forme. Pour marquer leur tonitruant retour dans les bacs, les New Yorkais sortent un authentique missile, mêlant rap rock et sonorités hip hop. Son titre : Sabotage.

Pour asseoir la singularité du morceau, la bande d'Adam MCA Yauch (récemment décédé) confie au réalisateur Spike Jonze le soin de réaliser un clip hommage aux séries et films policiers des années 70. Starsky & Hutch, Hawai Police d'Etat ou encore Les Rues de San Francisco ont inspiré le réalisateur de Dans la peau de John Malkovitch au moment de mettre en boîte une vidéo survitaminée.



En 2004, le magazine Rolling Stone a classé Sabotage à la 475e place des 500 plus grandes chansons de tous les temps.

Bien à vous,
Benny

lundi 28 mai 2012

"The Hatfields & McCoys" : Ted Mann remonte (enfin ?) à cheval

Les miniséries, ce n'est pas forcément ce qui me plaît le plus à la télévision. Ce coup-ci, je me sens pourtant près à faire une exception.

La raison : la chaîne History s'apprête à diffuser une nouvelle version de The Hatfields & McCoys, une histoire qui a déjà eu les honneurs du cinéma (avec Jack Palance et Richard Hatch). Le casting donne dans le lourd, puisque Bill Paxton, Kevin Costner et Tom Berenger seront au générique.

Mais ce qui m'intéresse le plus, c'est que le projet est porté par un scénariste aussi talentueux que discret. Le canadien Ted Mann fait en effet parti de ces auteurs que l'on retrouve dans de très bons projets mais qui n'a jamais voulu (ou jamais pu ?) monter en première ligne.

De Wiseguy à Deadwood, un parcours et plusieurs succès 

Wiseguy, NYPD Blue, Millennium, Deadwood, Crash ou encore John from Cincinnati, ce fidèle complice de David Milch (il a signé le tout dernier épisode de Deadwood) travaille depuis plus de trente ans pour l'industrie audiovisuelle américaine. Mais c'est surtout dans les années 90 qu'il a fait parler de lui, en travaillant activement sur plusieurs productions de Steven Bochco, bonnes ou mauvaises (Civil Wars, Brooklyn South ou encore Total Security).

On remarquera d'ailleurs que pendant les plus belles années du créateur de L.A. Law, Mann (qui n'a aucun lien de parenté avec Michael) est toujours de la partie. On lui doit notamment le double épisode Lost Israël de la saison 5 de NYPD Blue, qui a reçu l'Emmy Award du meilleur scénario.



Adepte d'une écriture dense, capable de poser subtilement les personnalités des protagonistes sans jamais ralentir le récit de ces histoires, il fait aujourd'hui figure de vénérable ancien à Hollywood. Voilà pourquoi on aurait tort de louper sa prochaine adaptation.

Ted Mann a effectivement toutes les qualités pour rendre une histoire connue (celle de deux amis qui, après la guerre civile, s'affrontent dans une Amérique en proie au ressentiment) vraiment excitante.

Et peut-être que c'est lui, la vraie star de The Hatfields & McCoys...

Bien à vous,
Benny

dimanche 27 mai 2012

"Trailer est-il ?" : La sélection des bandes annonces qui m'ont le plus plu pour la rentrée télé

En quelques jours, les vidéos promo se sont mis à pousser comme des pissenlits dans une pelouse. Les séries américaines à découvrir à la rentrée sont déjà là, et si quelques jolis projets sont passés à la trappe, certaines ont l'air pas mal. Voire pas mal du tout.

Aussi, plutôt que de vous proposer toutes ces vidéos (ce que d'autres sites ou blogs ont fait plus tôt et très bien), j'ai décidé de vous proposer une sélection des trailers qui m'ont le plus emballés.

NUMERO 5 : Animal Practice (NBC)

L'histoire : Vétérinaire atypique, George Coleman est surtout un soignant hors pair pour toutes sortes de mammifères. Sauf pour ses congénères, avec qui cela passe nettement moins bien. Pas de chance, il va devoir compter avec une nouvelle femme dans son entourage...



Pourquoi ça m'a plu : A cause de deux trucs. Le premier, c'est l'ambiance délirante que l'on pressent avec ces premières images (Si jamais les scénaristes lorgnent du côté de Better Off Ted, ça pourrait beaucoup me plaire). Le second, c'est l'interprétation de Justin Kirk. S'il confirme l'abattage dont on le sent capable dans cet extrait de comédie, ça peut le faire. Les nostalgiques de Gregory House et les amateurs de fortes têtes pourraient bien être séduits.

NUMERO 4 : Ben & Kate (Fox)


L'histoire : Inséparables quand ils étaient enfants, les routes de Kate et Ben Fox se croisent à nouveau lorsque le frère pas franchement finaud revient dans la ville où sa soeur élève seule sa petite fille.
  

Pourquoi ça m'a plu : Pas parce que le pitch était très audacieux, ça c'est une évidence ! Mais la bande annonce possédait un charme certain. J'attends de voir ce dont sont vraiment capables Dakota Johnson et Nat Faxon: si l'alchimie opère entre eux deux et si le script préserve une vraie fraicheur, je peux succomber.

NUMERO 3 : The Goodwin Games (Fox)

L'histoire : A la mort de leur père, deux frères et une soeur se retrouvent au moment où il est question de partager l'héritage. Sauf que le patriarche a eu une drôle d'idée avant de mourir : pour toucher son argent, ils vont devoir se plier à toutes sortes d'épreuves saugrenues.




Pourquoi ça m'a plu : l'idée de départ est marrante (ça tombe bien : c'est une comédie). Et là aussi, ce qu'on nous donne déjà à voir est plutôt séduisant. Maintenant, je reste très méfiant : le concept est imaginé par les créateurs de How I Met Your Mother, dont on sait qu'il ne sont pas les plus fins spécialistes de la comédie concept. Enfin, ça c'est mon avis : j'en ai déjà parlé sur ce blog.

NUMERO 2 : Vegas (CBS)

L'histoire : Ralph Lamb est une des figures les plus marquantes de la ville de tous les vices. Cow-boy devenu shérif de la cité qui attire tous les joueurs (et tous les malfrats), il s'est fait connaître dans les années 60/70... et c'est justement cette période tourmentée que raconte la série.




Pourquoi ça m'a plu : A cause du casting. Dennis Quaid et Michael Chiklis (The Shield) réunis dans un projet qui a de la gueule (il est produit par Nicholas Les Affranchis Pileggi et Greg Without a Trace Walker), il y a de quoi saliver à l'avance. Même si, dans l'esprit, je me demande si on peut faire plusieurs bonnes saisons de 22 épisodes...

NUMERO 1 : Revolution (NBC)

L'histoire : A la suite d'un black out mondial, la Terre se retrouve privée d'électricité. Alors que les milices ont refait leur apparition aux quatre coins des Etats-Unis, une jeune femme essaie de comprendre pourquoi son père a été tué par ces soldats qui ne font pas dans le détail. Il pourrait en effet être lié à ce qui a plongé l'humanité dans le noir...



Pourquoi ça m'a plu : Même si ce n'est pas forcément ce que je regarde en priorité, il faut reconnaître que le pilote a l'air de faire dans le grand spectacle. Au point de marquer autant les esprits que celui de Lost dans les années 2000 ? On verra ça, mais JJ Abrams produit le show, créé par Eric Kripke dont le travail sur Supernatural n'est pas toujours suffisamment salué. Et en plus, je suis content de voir Billy Burke (Wonderland) sur le devant de la scène.

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Y a-t-il d'autres trailers qui vos ont emballé ? Si c'est le cas, lâchez-vous dans les commentaires !

Bien à vous,
Benny

jeudi 24 mai 2012

L'album de mai (disque B) : "Apocalyptic Love" (Slash)

On n'arrête plus le guitar hero au chapeau. Après de longs mois pendant lesquels il a laissé sa guitare dans l'étui, le voici qui nous pond un deuxième album en deux ans.

La première fois, il avait rameuté pas mal de monde pour donner du volume à son projet : Dave Grohl, Andrew Stockdale, Iggy Pop, Lemmy de Motorhead ou encore Fergie des Black Eyed Peas (oui, bon...). A l'époque, je n'avais pas caché mon enthousiasme parce que l'ex-gratteux des Guns & Roses donnait la pleine mesure de son talent avec une vraie variété de titres.

Cette fois, Slash remet ça avec Miles Kennedy (Alter Bridge), qui était déjà de la partie en 2010, et comment dire... C'est punchy, les solos sont très souvent réussis, mais ça le fait moins. Ca manque cruellement de relief. Du coup, on s'ennuie. Et on passe vite à autre chose, parce qu'on se dit qu'en fait, des albums comme ça, le guitariste et sa bande peuvent en faire un par an ou presque.



C'est un peu dur de dire ça mais franchement, la déception est là.

Bien à vous,
Benny

mardi 22 mai 2012

"The Newsroom", une série d'Aaron Sorkin que j'attends (vraiment) sans rien attendre

A moins d'un mois de la diffusion du pilote de la quatrième série d'Aaron Sorkin, HBO est en train de monter la pression médiatique tout doucement. Après un premier trailer diffusé au mois d'avril, deux nouveaux montages de scènes de la série ont déjà été diffusés sur la Toile.

Ce mardi, c'est l'affiche du show qui vient d'être dévoilée à un public plutôt curieux de savoir ce que tout cela va donner.

Dans une interview vidéo à découvrir ci-dessous, le scénariste oscarisé pour The Social Network laisse à penser qu'il va reprendre le principe de Sports Night, avec les coulisses d'une émission d'infos dans lesquelles s'entrecroisent les histoires personnelles des différents protagonistes.

Se souvenir du grand brun

Du coup, je me demande ce que l'on va voir sans attente préconçue. Je peux me tromper mais j'ai la sensation que certains attendent Sorkin au tournant. Un peu comme s'ils s'en méfiaient (alors que d'autres sont déjà très enthousiastes).



J'ai lu ici et là que certains se demandent s'il saura garder l'énergie de The West Wing tout en apportant quelque chose de neuf. Et tout ça sans prendre le ton d'un donneur de leçons, ce que certains lui ont reproché pour Studio 60 (notamment dans son rapport à la téléréalité).

Personnellement, quand je repense à ce dernier point, je me demande si ceux qui ont adoré d'emblée ce scénariste n'ont pas tendance à oublier que l'idéalisme porté par ses scripts, la naïveté qui les caractérisent parfois (je suis en train de revoir la première saison de The West Wing, c'est assez évident), a toujours fait parti de sa façon d'écrire.

Let Sorkin be Sorkin

Oui, parfois, ses personnages sont imbus d'eux-mêmes. C'est vrai, ils peuvent être franchement agaçants. Mais il y a aussi tous un tas de moments plus subtils, fortement chargés en émotion que l'on ne trouve quasiment nulle part ailleurs (Deux mots : Two Cathedrals).

Que ça plaise ou non, Sorkin est un scénariste hors pair parce qu'il arrive à embarquer son audience dans des histoires pas ou peu réalistes. Ce sont ses aptitudes de mystificateur qui lui ont valu une brouette de prix, je ne vois pas pourquoi ça changerait aujourd'hui. Ou même demain.



Personnellement, ce n'est donc pas sur les spécificités de l'écriture à la Sorkin que j'attends le producteur, c'est dans sa capacité à apporter un récit dynamique, surprenant et addictif. Le reste, ce n'est que de la littérature. Plus ou moins bonne, plus ou moins pertinente.

Bien à vous,
Benny

vendredi 18 mai 2012

"Chuck" (saison 4) : Les aventures de Mr. & Mrs Carmichael

Plus d'un mois après la semaine spéciale Chuck, je remets ça une (avant-)dernière fois, en chroniquant la plus longue saison (24 épisodes) de la vraie-fausse série d'aventures de NBC.

Après avoir très adroitement géré le passage à l'InterSecret 2.0, qui fait du héros un super-espion updated, Chris Fedak et Josh Schwartz devaient gérer le pire des adversaires qui soient pour l'équipe Bartowski : la routine.

Chuck vs. le double-piège

Chuck, à la base, c'est un garçon maladroit, un espion malgré lui qui craque pour la sculpturale blonde qui lui sert de garde du corps. Après le démantèlement de l'Alliance, sa vie est considérablement différente : le réparateur de Nerd Herd assume complètement son statut hors normes et l'agent Walker et lui coulent des jours heureux après s'être tourné autour pendant une petite cinquantaine d'épisodes.

S'il n'est pas facile de réussir la première mutation, la seconde, elle, est carrément casse-gueule. Il y avait donc de quoi être inquiet.

Pour se sortir de ce double-piège, la série a décidé de s'appuyer sur ses fondamentaux. Parce que Chuck, c'est un tout : le mélange de références geek, de codes du récit d'espionnage et des caractéristiques de la comédie romantique donne un caractère un peu hybride au récit. Et c'est ça qu'il fallait préserver.

Casey et Morgan superstars

Si la tension de la romance Chuck/Sarah en prend un coup par la force des choses, Chris Fedak et Nicholas Wootton (le nouveau producteur exécutif, ex de NYPD Blue) ont fait le pari de s'appuyer sur la dynamique de groupe du show pour préserver le punch de la série.

Globalement, ça marche bien : développées sur des nouvelles bases, celle du couple hors normes, les aventures de Sarah et Chuck n'ont pas le charme des débuts (le fait que cette relation devienne sérieuse fait que les scénaristes tournent un peu en rond), mais elles ne sont pas non plus trop fades. Certains épisodes sont, à ce sujet, particulièrement réussis, comme Chuck vs. The Wedding Planner.

A contrario cependant, l'installation durable du binôme Casey/Morgan donne un joli coup de fouet aux histoires. Et elles permettent surtout de préserver le capital humour du show. A tous les coups ou presque.

L'intrigue Volkoff, 
storyline maline

Comme à chaque saison depuis la deuxième année, un fil rouge court sur toute la saison. Cette fois-ci, il s'agit de l'intrigue liée à Alexei Volkoff. 

Elle s'articule autour de deux axes : à l'image de ce qui a été fait pour la saison 3, ces 24 épisodes se décomposent en effet en deux étapes (de l'épisode 1 à 13, et de l'épisode 14 à 24 : la peur de se faire annuler en cours de route ?) et là aussi, le bilan est globalement positif.

Si l'ensemble débute sur un bon rythme, on notera quand même que l'intrigue a un peu de mal en repartir dans la seconde période. Mais un twist bien amené permet de lier l'ensemble avec brio, et de donner un peu plus de relief à toute la saison. Au final, tout cela tient même très bien la route.



On aurait donc tort de bouder son plaisir. Surtout quand Linda Hamilton, Timothy Dalton, Lou Ferrigno et plein d'autres guests viennent sur le plateau.

Bien à vous,
Benny

mercredi 16 mai 2012

L'InstantMusique #11 : "Mary Jane's Last Dance" (Tom Petty & The Heartbreakers)

Nous voici en 1993, aux Etats-Unis. Venus de Gainesville (Floride), Tom Petty et ses Heartbeakers, qui tournent depuis déjà 17 ans sur les routes et les scènes américaines, font sensation en sortant la vidéo d'un single de l'album Wildflowers.

Sensiblement inspiré par Great Expectations de Dickens, le clip, franchement sombre, met en scène Petty en assistant mortuaire qui kidnappe le corps d'une jeune femme interprétée par Kim Basinger pour l'emmener diner chez elle.

Histoire d'amour ou histoire de drogue ?

Dit comme ça, soyons clairs, ce n'est pas franchement joyeux. Mais il faut bien admettre que la mise en images, très soignée et qui n'aurait pas fait tâche dans la filmographie de Tim Burton, colle vraiment bien à la rythmique de la chanson. Et une fois qu'on a vu la vidéo, on s'en souvient durablement.



Primés aux MTV Music Awards en 1994, ce clip et cette chanson évoquent pour certains les ravages de la drogue, Marie Jane renvoyant à la marijuana... Le guitariste Mike Campbell, interrogé à ce sujet, reconnaît que c'est possible. Il indique : "C'est surtout ce que vous voulez que ce soit : une chanson qui parle de drogue mais aussi une histoire d'amour".

En voilà un qui ne se mouille pas trop.

Bien à vous,
Benny

lundi 14 mai 2012

"CSI : Miami" et Horatio, c'est fini : CBS en roux libre (mais qu'est-ce qu'il va rester de tout ça ?)

La nouvelle est tombée dimanche en fin de journée, suscitant un petit cortège de réactions sur les réseaux sociaux.

Juste avant de dévoiler sa grille pour la saison prochaine, CBS a effectivement annoncé qu'elle ne commanderait pas une onzième saison de CSI : Miami.

La nouvelle n'est pas vraiment une surprise. Cela fait déjà au moins deux mois que les dirigeants du network s'interrogeaient sur le caractère opportun de reconduire le bail qui les lient avec la société de production de Jerry Bruckheimer pour cette série.

Putain, dix ans...

Finalement, CBS a décidé d'en rester là. En cause : le coût de production du show, jugé trop élevé par les exécutifs de la chaîne, et son âge. Cela fait déjà dix ans que David Caruso est apparu dans un épisode de la saison deux de CSI : Las Vegas, pour lancer le premier spin of de la franchise. Et dix saisons pour une série comme celle-ci, ça fait beaucoup.

Contrairement à NCIS pour JAG ou Law & Order : Special Victims Unit, Criminal Intent ou Trial by Jury pour Law & Order, CSI : Miami n'aura pas apporté quelque chose de vraiment différent d'un point de vue créatif. 

Le principe reste fondamentalement le même pour le spin of et la série mère, et c'est un peu la même chose pour CSI : Manhattan avec Gary Sinise.

De l'orange... mais des évolutions monochromes

En lançant une franchise, Anthony Zuiker, Carol Mendelsohn (qui a aussi travaillé sur Un flic dans la mafia) et Ann Donahue (ex-partenaire de Kelley sur Picket Fences et de Bochco sur Murder One) auront surtout propulsé trois séries visuellement différentes mais privilégiant les histoires très, très carrées (1). Avec des enquêtes bouclées en un épisode et des arcs qui impliquent les différents protagonistes sur un temps parfois plus long.

Pour moi, tout cela aura singulièrement manqué d'âme, d'originalité et (paradoxe) de couleurs narratives pour vraiment marquer l'époque. En fait CSI : Miami a repris de façon consciencieuse - pour ne pas dire scolaire - des recettes déjà éprouvées ailleurs. CSI : Manhattan fait de même. Sans que ni l'une ni l'autre ne soit aussi marquante que CSI : Las Vegas.

Horatio Caine, un des symboles des années 2000 ?

Ce qu'il a effectivement manqué aux aventures des experts de Miami, ce sont des personnages plus complexes, plus surprenants, capable d'exprimer une large palette d'émotions. En résumé : il n'y a pas l'esprit Grissom, ce mélange de force et de fragilité, de gravité et d'humour qui fait le charme des premières saisons de CSI : Vegas. 

Ici, on reprend la formule du personnage monolithique, du cow boy solitaire ou presque. Son nom : Horatio Caine. Pas vraiment aidé par l'interprétation de David Caruso, qui a un vrai don pour s'enfermer dans des tics de jeu insupportables (mains sur les hanches, jeu avec des lunettes et phrasé caricatural), ce personnage symbolise complètement la série.



On est ici dans le registre de la mauvaise rencontre, entre un texte qui manque de richesse et une interprétation limitée, voire limite. Là encore, le phénomène se reproduit avec le personnage de Mac Taylor dans CSI : Manhattan. Et dans d'autres séries de la même époque (Numb3rs par exemple).

Pour CSI : Miami, cela reste très troublant, tout de même. Sur le plateau, on a tout de même des gens comme Khandi Alexander, Adam Rodriguez et surtout Emily Procter, qui sont de très solides acteurs. Mais on reste dans le récit froid du procédural sans âme.

Le bon élève au tableau des audiences... 
et c'est tout

Pourtant, il convient d'être honnête : la série restera dans les esprits comme un succès d'audience, avec une moyenne de 10,8 millions de fidèles aux USA (en France, les chiffres sont aussi très bons)...

Alors ? Alors, j'en conclue que CSI : Miami est une série conjoncturelle. Avec les années 2000, elle aura participé à cette vague des séries qui mettent la science sur le devant de la scène tout en privilégiant la formule du procédural.

En bon élève consciencieux, CSI : Miami a appliqué la formule pendant dix ans. Sans génie mais en répondant à la logique d'offre de CBS en terme de divertissement. Avec des filtres orange.

A Manhattan, la bande à Sinise a gagné une année de répit. Mais il se pourrait bien que l'on arrive à la fin d'un cycle. Et c'est surtout ça que la direction de CBS a compris.

Bien à vous,
Benny

(1) : Et très républicaines, voire réactionnaires, comme peuvent l'être certains shows de la chaîne...

dimanche 13 mai 2012

"Awkward" : cinq choses à savoir sur la saison 2

Dans un peu plus d'un mois - la diffusion du season premiere est prévue pour le 28 juin - Awkward, la très bonne surprise de l'été 2011, fera son retour sur l'antenne de MTV.

La série d'ados, qui arrive à intéresser (et à faire rire) ceux qui n'en sont plus, est d'ores et déjà attendue au tournant à la fin du semestre. Lauren Ungerich, la créatrice de la série, va en effet avoir un sacré défi : pérenniser l'équilibre entre scènes délirantes et personnages bien décrits. Y parviendra-t-elle ? Avant de le savoir, voici quelques petites infos.

1 / Un triangle amoureux en stand by ? 

 La saison un reposait en partie sur le triangle amoureux qui liait l'héroïne Jenna et Matty McKibben et Jake Rosati. A la fin de la première saison, Jenna choisissait Jake… et cela devrait rester comme ça pendant un certain temps. "J'ai envie de voir Jenna heureuse pendant un petit moment avec lui", a confié Lauren Ungerich à Entertainment Weekly.

2 / Une relation mère/fille en mouvement 

 L'autre chose que l'on sait aussi déjà, toujours de la bouche de la créatrice du show, c'est que la relation entre Jenna et sa mère Lacey risque bien d'être bouleversée cette année. A cause de ce que l'on croit être la révélation du season finale ? "Jenna va commencer à devenir la fille que Lacey a toujours voulu", explique Ungerich. Qui précise : "Cela risque pourtant d'être douloureux pour Lacey. Mais celle-ci en a besoin pour mûrir".

3 / Un effet de miroir 
en vue 

 Lacey va d'ailleurs voir débarquer un des fantômes de son passé, piuisqu'un de ses anciens flirts va la retrouver. "Il est pour elle l'équivalent de Matty pour Jenna. Sachant que le père de celle-ci est une sorte de Jake pour Lacey". Un troublant effet de symétrie pourrait donc habiter les aventures de la mère et de la fille Hamilton.

4 / Un air de Ringer 

 L'ex-flirt de Lacey sera interprété par Kris Polaha, qui vient tout juste d'en finir avec l'aventure Ringer sur The CW. Il n'a signé que pour deux épisodes, avait-on appris en avril dernier. Précisons au passage que la saison 2 comptera douze épisodes.

5 / Et pendant ce temps, Tamara… 

 La meilleure amie un peu barrée de Jenna devrait continuer ses aventures hautes en couleur avec Ricky Schwartz. Et comme son personnage se rend compte qu'il n'est pas traité comme il le devrait, on ne devrait pas être au bout de nos surprises…

 Vous n'avez pas vu la saison 1 ? Bonne nouvelle : MTV France la rediffuse à partir du premier épisode le 14 mai aux alentours de 19h10. Et vous pouvez toujours lire la critique de la saison 1 publiée sur ce blog…

 Bien à vous,
Benny

mercredi 9 mai 2012

L'album de mai (disque A) : "This Machine" (The Dandy Warhols)

Suivant qui vous êtes, le nom des Dandy Warhols peut vous évoquer de multiples choses. Si vous êtes sériephile (ce qui a de bonnes chances d'être le cas en atterrissant ici), cela vous évoquera une chanson. We Used To Be Friends, qui est aussi le thème musical de Veronica Mars.

Si vous êtes mélomanes (ce qui n'est pas non plus impossible si vous êtes un fidèle de ce blog), il vous évoquera sans doute des sentiments contrastés. Pour beaucoup, les Dandys, ce sont trois albums salués par le public (The Dandy Warhols Come Down, Thirteen Tales from Urban Bohemia et Welcome to the Monkey House) et une suite nettement moins encourageante. Voire carrément décevante (Earth to the Dandy Warhols).

De multiples courants (d'air), mais pour s'accrocher...

Voilà que débarque This Machine, septième album du groupe originaire de Portland combinant sonorités électro torturées (Slide, Alternative Power to the People) et compositions rock plus classiques (Seti vs. The Wow!  ; I am Free).

Sans grande surprise, mon coeur aura toujours tendance à pencher du second côté. La balade, qui compte 11 titres, est plutôt agréable mais elle manque sans doute de relief pour vraiment emballer les oreilles. On mettra cependant au crédit du groupe de Courteney Taylor-Taylor une vraie capacité à osciller entre les genres et les courants.




De l'efficace Sad Vacation à 16 Tons en passant par le plutôt planant The Automn Carnival ou Enjoy Yourself, le tour d'horizon est assez large, avec de jolis moments et plusieurs passages à vide (Alternative Power... mouais). C'est peut-être pour ça qu'au final, cela ne marquera sans doute pas les esprits durablement.

Bien à vous,
Benny

lundi 7 mai 2012

TNT, USA Network: le câble "grand public" voit-il enfin plus loin ?

Le changement, c'est maintenant ? Peut-être bien, quand on regarde les projets des chaînes TNT et USA Network pour la prochaine saison.

J'ai déjà eu l'occasion de dire, un brin agacé, que ces deux chaînes sont un peu les spécialistes des "séries sympa mais sans plus". Des productions capables de rassembler un public démographiquement large, mais au contenu souvent critiquable.

En cause : le manque d'ambition. Dans ces séries, on retrouve souvent pas mal d'histoires au goût de déjà vu (Leverage, Psych ou feue Hawthorne ne brillent pas particulièrement par leur originalité), des pseudo-personnages forts qui se ressemblent souvent beaucoup (Mettez cote à cote Sarah Shahi de Fairly Legal, Callie Thorne de Necessary Roughless et Mary McCormack de In Plain sight et vous allez voir...) et un manque d'alchimie régulièrement préjudiciable (ne produit pas White Collar qui veut).

Tout ça, c'est la faute de Burn Notice ?

On peut appeler ça la malédiction Burn Notice: la création de Matt Nix a connu ces dernières années un certain engouement et c'est un peu ce qui a lancé la machine à cloner. Pour le meilleur et aussi souvent pour le pire.

Mais les choses bougent. Les ambitions semblent évoluer. Je ne sais pas si c'est une idée que je me fais, mais j'ai l'impression que les exécutifs de ces deux chaînes se disent qu'il est désormais raisonnable d'être plus ambitieux tout en touchant toujours le grand public.

Tout ça a commencé avec la reprise de Southland par TNT. La série d'Ann Biderman, produite par John Wells, connaît en effet une jolie carrière sur la chaîne de Ted Turner. Elle vient tout juste d'être renouvelée pour une saison 5. Et le mouvement de fond semble s'accélérer. Enfin.

Les "grosses têtes" commencent 
à regarder de leur côté

Pour les prochains mois, on annonce en effet de jolies nouveautés. Que ce soit Chelsea Hospital (TNT) de David E. Kelley, dont le pitch fait franchement envie ; ou Political Animals (USA), série qui mêle politique et affaires de famille produite par Greg Berlanti et avec Sigourney Weaver en tête d'affiche, on se dit que ces shows ont de la gueule.

Pareil pour L.A. Noir, un polar avec des flics des années 40/50, porté par Franck Darabont pour TNT. Le fait que l'ancien producteur de The Walking Dead (AMC, une chaîne de ce qu'on appelle le câble premium, accessible sur abonnement) ait choisi de rebondir avec une chaîne du câble "grand public" est-il un signe fort ? Si c'est le cas, c'est tout bénéfice pour ces deux chaînes et pour les téléspectateurs en général. Mais le coup risque d'être dur à encaisser pour les grands networks...

Bien à vous,
Benny

vendredi 4 mai 2012

Le Top 5 des séries que j'attends désespérément de revoir en France, un jour...

Le constat est là. Plutôt pénible, un peu lassant. A l'heure de la télévision numérique terrestre, les chaînes se multiplient mais les grilles de programmes restent marquées par un conformisme, une uniformité qui est assez déprimante.

Avec ce post, il ne s'agit pas de se plaindre des rediffusions d'Urgences, Stargate : SG1, Chuck ou Buffy. Ce que je critique, ce sont des politiques de diffusion qui me laissent circonspect.

Exemple avec Urgences : quatre épisodes sont proposés chaque après-midi les lundis, mardis, jeudis et vendredis sur France 4... mais seulement 10 épisodes différents chaque semaine.

Nouvelle coqueluche de l'access prime time de NT1, Chuck fait l'objet d'une surdiffusion ce printemps après deux ans sans aucun créneau. J'ai bien compris que l'objectif, c'est de boucher des trous et de ramener du monde, mais quand même... le manque d'ambition éditoriale des décideurs me laissera toujours songeur.

Voilà pourquoi aujourd'hui je propose un top 5 des séries qui mériteraient de revenir sur les écrans français après une seule diffusion dans les dix à quinze dernières années.

On ne sait jamais : certains sont peut-être en manque d'idées, de suggestions. Du coup, je me dévoue.

NUMERO 5 : WONDERLAND

Créée en 2000, c'est la première série produite par Peter Berg... et cela aura été un flop assez retentissant (ABC n'en a diffusé que deux épisodes : ce qui, à l'époque, avait provoqué la fureur de l'ancien acteur de Chicago Hope). 

Pourtant, ces huit épisodes ne manquent pas d'idées ni d'originalité, puisque l'on suit le quotidien d'un groupe de psychiatres. 

Michelle Forbes (Battlestar Galactica) était au générique et son personnage s'appelait Lyla Garrity. Exactement comme le personnage de Minka Kelly dans Friday Night Lights, produite par le même Peter Berg. Dont on attend aussi une vraie diffusion française.



NUMERO 4 : THE CORNER

C'est le truc qui m'étonne le plus. A l'heure où beaucoup saluent le travail et le talent de David Simon (parfois en enrichissant le débat, parfois en racontant n'importe quoi), on attend toujours de revoir à l'antenne la première mini-série imaginée par le créateur de Treme et The Wire.

Adaptation d'un excellent bouquin dont j'ai déjà parlé, cette courte histoire explore les ravages de la drogue dans un des quartiers pauvres de Baltimore. Au casting, on retrouve plusieurs figures de l'univers porté par l'ex-plume du Baltimore Sun. Cerise sur le gâteau : Charles S. Dutton tient un rôle de premier plan, comme une sorte de narrateur.

NUMERO 3 : 
GIDEON'S CROSSING

Série d'une saison (2001/2002) imaginée par le scénariste du pilote de Homicide (Paul Attanasio), avec dans le rôle principal l'acteur phare de la série produite par Levinson et Fontana (André Braugher). Veuf, Ben Gideon est un cancérologue de renom. Il partage son temps entre soins et formation des internes.

Je me souviens assez bien du pilote, de son thème musical et de la complexité du traitement de ces maladies, car la technique et l'humain s'enchevêtrent de façon troublante dans les histoires. Ballon d'essai pour celui qui est aussi le producteur de House, c'est une série que j'aimerais vraiment revoir...




NUMERO 2 : SPORTS NIGHT

Une autre oeuvre dont les téléphages parlent souvent... mais que beaucoup d'amateurs de séries n'ont pas vu. Première série créée par Aaron Sorkin, elle se déroule dans les coulisses d'une émotion de télé consacrée au sport.

Elle réunit un casting de très haut niveau (Peter Krause, Josh Charles, Felicity Huffman ou encore Sabrina Lloyd) et le duo Sorkin/Schlamme se retrouve aux manettes ensemble pour la première fois.

Idéal pour voir le chemin parcouru par Sorkin en un peu plus de dix ans. Juste avant l'arrivée de The Newsroom sur HBO.

NUMERO 1 : NORTHERN EXPOSURE

Non, ce n'est pas qu'un clin d'oeil au camarade Arnaud J. Fleishman. Ayant vu St Elsewhere il y a plusieurs années (une série culte des années 80) mais ayant aussi entendu et lu beaucoup de choses sur cette série de Joshua Brand et Michael Falsey, j'ai vraiment envie de la voir enfin.

Après tout, si aujourd'hui on cite cette série en référence pour parler du projet Midnight Sun qui doit arriver dans les prochains mois sur NBC, j'aimerais autant savoir de quoi il retourne.

Ce que ça raconte : un médecin new-yorkais s'installe en Alaska pour rembourser son emprunt étudiant. Et se retrouve immergé dans une étonnante communauté.



Comme beaucoup, j'aimerais bien voir enfin cette série dont on dit que c'est une authentique référence. Pas vous ?

Bien à vous,
Benny

mercredi 2 mai 2012

L'InstantMusique #10 : "Dropped" (Phantom Planet)

Ah, le printemps : la saison des amours et tous les mammifères qui se tournent autour...

Les clips dans lesquels on voit un garçon tourner autour d'une fille (ou l'inverse, ou alors juste des filles, juste des garçons et juste des loutres aussi, j'imagine), on en connaît tous un sacré paquet.

Oubliez cependant tout ce que vous connaissez - ou croyez connaître - sur la séduction et la façon dont on peut faire craquer l'autre, car voici Reggie et Brenda.

Un improbable duo qui résiste aux sirènes du désir pendant près de trois minutes trente pendant que la bande de Phantom Planet martèle le tempo.  



Trois constatations : c'est plutôt drôle (si), ce n'est pas toujours très fin (non), et c'est un titre que l'on doit à des habitués de l'univers de Josh Schwartz. Avant de se séparer, les Phantom Planet ont signé, outre ce titre bien rythmé, une chanson bien connue des sériephiles : California, le générique de The OC.

Bien à vous,
Benny