mardi 29 janvier 2008

"... et voilà" (ou comment il est très simple d'avoir l'air très idiot)


Ce coup-là, j'avoue : je ne l'ai pas vu venir. Pas du tout. C'était la semaine dernière : j'assistais à une rencontre publique avec des responsables d'asso et des candidats aux municipales. Une rencontre intéressante, quoiqu'un peu longue (deux heures, quand on est tout malade, ça peut paraître une éternité) et qui m'a permis de présenter le nouveau projet de mon entreprise - sur lequel je bosse depuis septembre - à des tas de gens qu'il est censé intéresser.
Pour vous planter le décor, la présentation du projet, je commence à la maîtriser sur le bout des doigts. Depuis le début d'année, j'enchaîne les descriptions à des stagiaires, à des patrons de bars, à des patrons de boîtes, à des potes... j'en suis au stade où je pourrais le faire à l'envers en chantant sur la musique d'Un homme pressé. Ou presque.
Et il y a eu ce soir-là.
Il y eut cette fille.
Une demoiselle brune, avec de très jolis yeux brillants derrière une paire de lunettes fines. Une fille bien habillée, plutôt sophistiquée, souriante. Rien de quoi me faire partir en courant et en brâmant comme un adolescent ravagé par les hormones, a priori.
Quoi qu'il en soit, je commence mon laïus et ma description du "bébé". Et vas-y : conviction, explications fournies, regard droit dans les yeux... Je ne suis absolument pas commercial dans l'âme mais quand il s'agit de défendre quelque chose en quoi je crois, je n'hésite pas, je fonce.
"Je suis/Un homme pressé/ Un homme pressé..."
Enthousiasme, volonté d'impliquer le public. En gros, sans le dire, "First be the best, then be the first" (Cette phrase n'est pas de Nicolas Sarkozy, mais de Kevin Reilly).
"Un homme pressé/ Un homme pressé..."
Sauf que là, son regard se plante dans le mien et que mes yeux ne la lâchent plus. Jusqu'à ce que je perde le fil de mon propos. Complètement.
"Un homme p...". Et merde.
Pourquoi ? Je sais pas. Comment ? ah-ah ! Si je savais... Ce que je sais en revanche, c'est que j'ignorais où j'en étais. Je sais pas du tout où je me suis arrêté, mais après un silence qui fut pour moi in-ter-mi-nable, j'ai lâché cette réplique culte "... et voilà".
Note artistique : 4,8. Note technique : 5,2. Avec les applaudissements complaisants du jury.
C'est parfaitement idiot quand on va avoir 30 ans, mais que voulez-vous : quand on a été longtemps très timide et que l'on se bouge enfin, on se retrouve parfois confronté à des situations assez marrantes, destabilisantes certes mais en définitive très agréables. Finalement, je m'en suis pas trop mal sorti, je crois.
Avec ma chance, elle est mariée ou bipolaire ou lesbienne (ou les trois à la fois). Ou peut-être que c'est le genre de femmes qui s'endort les yeux ouverts... De toute façon, je ne tarderai pas à le savoir : je devrais la recroiser cette semaine. J'ai peut-être l'air d'une suave saucisse, il n'empêche : en y repensant, c'était un joli moment. Un moment marrant.
"Un homme presssééé-ééé..."

Ce que j'ai appris de tout ça ? Que je dois travailler ma mémoire. Parce que j'espère vraiment que je n'ai pas arrêté mon speech sur un pronom relatif esseulé, genre "que...". Je croise aussi les doigts en espérant qu'ils n'étaient pas trop nombreux à m'écouter en plus d'elle à ce moment-là... "Et voilà".

Bien à vous,
Benny

jeudi 24 janvier 2008

House : mon fol amour pour le docteur s'envole...

Regarder une série que l'on a beaucoup aimé et se rendre compte qu'on l'aime moins, c'est une expérience un peu bizarre. C'est la réflexion que je me suis fait hier soir sur mon petit canapé en regardant les épisodes de la saison 3 de Dr House.

Quand j'ai découvert House sur TF6 il y a un peu moins de deux ans, j'ai été littéralement bluffé. L'écriture, l'interprétation, les répliques qui claquent, le cynisme jouissif de Hugh Laurie, le côté "enquêtes sur les pathologies les plus zarbies" (on dirait pas, mais pour un mec qui reste complètement insensible aux histoires des Experts, c'est pas si mal)... autant de points forts qui font que ça restera dans mon esprit LA série de l'année 2006. A cette époque, pour moi, Dr House c'était ça. Ou presque.
Eh oui, au début...
C'est marrant : House et moi, c'est un peu comme un couple en fait. On s'est rencontré, je l'ai adoré (je l'ai même écrit sur un site internet. Si ça, c'est pas une preuve - soupir romantique) et puis... le train-train a commencé à me lasser. Au bout de trois ans. Bigre.
D'entrée de jeu, j'avais pourtant aperçu ses défauts : une inquiétante capacité à répéter la même progression narrative au fil des épisodes ; les prises de décision contestables du héros tout juste pardonnées par le fait que la fin aura justifié les moyens ; les personnages secondaires qui ne sortent que très peu du cadre qu'on leur a attribué... Mais que voulez-vous, je l'aimais alors je pardonnais (re-soupir romantique). En me disant que le charme opérerait toujours, peut-être grâce à ça. J'attendais quelque chose, sans trop savoir quoi.
L'amour ça rend bête, je vous jure...
De tièdes retrouvailles
Et puis finalement, le pire est arrivé : alors qu'au départ j'attendais avec impatience de le revoir, ce sentiment s'est enfui. Laissant presque la place à une indifférence polie. On était déjà dans la dernière partie de saison 2. Je commençais à m'en détacher.
En le retrouvant en prime-time sur TF1, je me suis dit que toute histoire a des hauts et des bas. Alors, j'ai fait des efforts. En pensant que ce serait bien de le voir, comme avant (ce post devient trop, trop bizarre. Mais tant pis, tant qu'on est dans l'analogie...).
Et là, pas grand-chose. En fait si : ce sont surtout ses défauts que je vois aujourd'hui. Et ils me bouchent la vue (après tout ce que j'ai fait pour lui, salaud... mais qu'est-ce que je raconte ?). Je supporte de moins en moins ceux qui l'entourent (sauf Cuddy, à la limite) et n'évoluent presque pas, au point de devenir caricaturaux. Et lui ? Son côté anti-politiquement correct me fait toujours sourire, mais plus comme avant.
La transgression, c'est pas un jouet (non mais !)
Il en va de même pour sa faculté à passer outre les règles. La transgression, c'est un procédé narratif qui fonctionne avec force quand on oppose clairement les deux systèmes, quand on montre les échecs mais aussi les succès que l'on obtient en suivant les règles (un système que devraient incarner Foreman ou, dans une certaine mesure, Cameron). Ici, l'opposition est inexistante, de façade.
Mais surtout, le procédé en question doit mettre en relief une donnée à mon avis cruciale : dans tout acte de transgression, il y a volonté de souligner les limites du système établi mais aussi (encore plus dans le cas de House) une certaine part d'orgueil. Se mettre en danger pour se sentir exister. Or, dans cette saison 3, ce n'est pas le cas. La transgression, au départ excitante, devient à son tour la norme et perd toute sa complexité. Plus grave, la mise en danger (commettre l'erreur médicale grave) perd de son intensité. House se torche avec le règlement sans sourciller, et le spectateur ne s'en émeut plus ou presque.
En attendant, gros dos
De manière surprenante, je reste pourtant une indecrottable guimauve façon Veronica Mars. Je continue d'espérer (c'est roooooooomantique... ou nazebrock, je sais).
A cela, deux raisons : d'abord, je respecte beaucoup le travail de David Shore, le scénariste, créateur et producteur de Dr House. C'est l'homme qui a tout de même signé Three Stories, le meilleur épisode de la série et une des dix histoires télé que l'on retiendra, de mon point de vue, dans cette décennie.
Ensuite, j'entends dire partout que la saison 4 donne une toute nouvelle direction aux aventures du Princeton Plainsboro Hospital. Les bonnes surprises seraient même au rendez-vous.
Du coup, j'attends encore un peu : j'adore qu'on me surprenne.
Comme en amour.

Bien à vous,
Benny

Nota mémé : pour la vidéo, je vous aurais bien fait une jolie fenêtre direct à la suite du texte, mais même si je peux être tétu comme un âne, au bout de cinq heures à essayer vainement et à braire, j'ai abandonné. Vos conseils sont attendus sur Bennytesunabruti.com ; pas sur mon côté équidé hein, mais pour mes lacunes informatiques. Ou, plus sûrement, vous pouvez les laisser sur ce blog. En vous remerciant, bonsoir.

dimanche 20 janvier 2008

Le CD de janvier : Pictures (Katie Melua)

Revoilà la Georgienne au regard bleu. Après Call of the search et Piece by piece, la brune Katie repart en tournée avec Pictures, son troisième opus. Au menu, des mélodies simples et efficaces qui font de cette jeune chanteuse une valeur sûre de la scène américaine. Mais c'est tout, hélas.
Le problème de ce troisième album, c'est effectivement qu'il tourne un peu à vide. Si quelques titres (If you were a sailboat, mais surtout If the lights go out) retiennent un peu plus l'attention que d'autres, Pictures manque cruellement d'imagination. La Melua fait du Melua, sans surprendre.
Résultat : il n'y a pas LA chanson, cette création aux orchestrations soignées et envoûtantes ; cette piste sur laquelle on s'arrête et on revient. Ces Blame it on the moon (Call of the search) ou Spider's web (magique, sur Piece by piece) qui justifient à elles seules l'achat de ses précédentes réalisations. En comparaison, Pictures est un album plat. Dommage.

Ca m'apprendra : la prochaine fois, je choisirai Yael Naim...

Bien à vous,
Benny

mardi 15 janvier 2008

Le Réel, c'est comme le mascara, ça cache pas tout

Je ne pensais pas poster quelque chose en ce début de semaine. Il aura suffi d'acheter le dernier numéro du magazine Générique(s), bonne publication au demeurant, pour me mettre en pétard. En cause : une interview du scénariste-producteur-réalisateur Xavier Durringer, à qui l'ont doit des films comme J'irai au paradis car l'enfer est ici ou encore Chok Dee. C'est bien ? C'est pas bien ? J'en sais fichtre rien et je m'en fiche. Là, le garçon était interviewé à l'occasion du lancement de sa première série sur Canal +, Scalp.
"Il est beau mon réel, il est beau..."
Personnellement, je n'ai pas grand'chose à dire au sujet de la fiction française. J'ai bien aimé Police District, David Nolande et, dans une certaine mesure, Clara Sheller. Central Nuit et Avocats & associés sont respectables. Mais jamais je n'ai vu un épisode de ces séries suscitant chez moi autant de reflexions, d'émotions que Rescue me, Murder one ou Homicide. Jamais je ne me suis dit "Bon dieu, faut faire marcher le magnétoscope, je vais louper ça". En gros, la fiction française me laisse assez indifférent.
Le titre de l'interview de Durringer est "Scalp, c'est du réel pur". Forcément, ça attire l'oeil et ça fait un peu sourire. Depuis une grosse décennie et l'escroquerie PJ, quand on nous vend une série française qui vaut soi-disant le détour, on nous assène très souvent l'argument "regarde coco, c'est du réel". Et là, en gros, on nous ressert ce discours surgelé comme du tout frais (... ou du tout cuit, à vous de voir).
Oh, la belle ânerie !
Durringer vend son affaire. L'inscription de son récit (les tribulations de différents personnages à la Bourse de Paris) dans un contexte historique bien défini (le début des années 90, la Guerre du Golfe), le travail avec un ex Golden Boy pour poser ses bases... pourquoi pas. Le problème c'est que non content de dire une ânerie, il défend son travail avec suffisance. Un mal français fatiguant à la longue.
L'ânerie tout d'abord : sans ménagement Durringer lance qu'avant lui, "il n'y avait jamais eu aucune série sur le monde de la Bourse". Tout faux, Jojo : quand on dit qu'on a regardé beaucoup de séries américaines, c'est pas mal de savoir que Darren Star a produit une série qui s'appelle The $treet. C'était avec Tom Everett Scott et Jennifer Connelly, et cela avait pour thème la vie d'agents de change de Wall Street. Un détail, diront certains. Mais il paraît que la vérité est là-dedans...
Le sentiment de vérité
La suffisance ensuite : le gars en fait clairement des tonnes, et c'en est presque drôle. Allez au hasard, un passage : "tout ce que j'ai écrit dans Scalp me vient d'ambassadeurs, de consuls, de gens de l'armée, j'ai la chance d'avoir des amis hauts placés. Tout ce que vous allez voir dans Scalp est du réel pur".
Si je peux, je regarderai Scalp (on ne sait jamais). Mais se lancer dans des effets d'annonce pareils relève un peu de l'inconscience. Surtout quand on connaît les difficultés avec lesquelles les séries françaises peinent à trouver un ton, une identité. Mais après tout, soit. On a juste envie de dire au bonhomme : "pauvre pomme, c'est pas parce que tu auras dressé la courbe de température de quinze agents de change pendant trois ans que tes histoires seront épatantes !" En bref : "par pitié, ne te trompe pas de combat".
La force des séries US et anglaises, c'est d'avoir su définir des personnages humains (faillibles). Des hommes et des femmes confrontés à des dilemmes moraux crédibles et en proie à des sentiments, des passions décrits avec justesse. Et c'est là que tout se joue. Prioritairement. Plus que tout même.
Bons baisers d'Aaron Sorkin
A la fac, j'ai fait un mémoire sur des séries policières américaines. Son thème était "Quand fiction et documentaire se rencontrent". Ce que j'en retiens ? Que si des scénaristes comme Bochco, Balcer ou Fontana aiment intégrer des "détails vrais" dans leur récit, des situations auxquelles un vrai flic a été confronté, ce n'est jamais que pour asseoir le sentiment de vérité généré par la justesse des émotions décrites. Parce que dans une fiction, tout est affaire de sentiments, d'impressions.
La preuve ultime ? Aaron Sorkin. The West wing, sa série à la Maison blanche, n'est pas réaliste dans sa description de la politique, loin s'en faut. Pourtant, quand, à la fin de la saison 3, le président Bartlet doit donner l'ordre d'abattre un homme politique d'un pays fictif du Moyen Orient qui veut faire exploser le Golden Gate Bridge, on est touché. Bartlet hésite, il est torturé face à ce choix qui heurte ses convictions de personnage humaniste, épris de justice. Pris au piège d'une situation internationale complexe, il finit par donner l'ordre.
Thomas Schlamme, le réalisateur, termine l'épisode sur un plan de l'ombre de Martin Sheen (Bartlet) : il suggère que l'homme d'Etat est lui-même une ombre. Protectrice, surplombant le monde alentour, elle est proche de l'homme sans pour autant qu'on la confonde avec lui. C'est fort. Et, d'une certaine manière, même si tout n'est pas d'un réalisme sans bornes, on y croît. C'est juste.
Pendant ce temps là, en France, avec un certain manque d'humilité, on veut encore asseoir la respectabilité des séries sur leur souci de réalisme "matériel"...
Aux USA, Bochco l'a fait avec Hill Street Blues. Une histoire avec des personnages crédibles et c'était très bien.
C'était en 1981.
Rhâââ... le blog, c'est chouette : ça a un côté catharthique.

Bien à vous,
Benny

samedi 12 janvier 2008

Le DVD de janvier : Clerks II

Premier numéro d'une série d'articles consacrés aux coups de coeur TV, ciné ou musique. Et pour une première, j'envoie du super lourd. D'abord parce que Kevin Smith (Dogma, Silent Bob & Jay strike back ou encore Mallrats) s'y connaît quand il s'agit de faire dans le rire qui tâche, dans les gags qui ne volent pas haut. Ensuite parce qu'à une époque où le geek est über-cool (La mode n'est-elle pas à Heroes, Chuck et autres Big bang theory ?), voilà un film qui fait définitivement référence.

13 ans après leurs aventures en noir et blanc, Dante Hicks et Randal Graves reviennent en couleur, installés derrière le comptoir du fast food Mooby's. Un nom que les afficionados de Smith connaissent déjà : Clerks II permet en effet de retrouver des références, des tronches (Ben Affleck, Ethan Suplee, Jason Lee entre autres) et des personnages (les inoubliables Jay et Silent Bob) chers au réalisateur.
C'est aussi et surtout pour ce dernier l'occasion de réaliser un long-métrage résolument balourd... et brillant. Ni plus ni moins. En racontant le dernier jour de travail au fast food de nos deux héros (Dante va se marier !), Kévin Smith propose un film férocement drôle et surtout intelligent.
"Un comble", diront certains. Mais c'est pourtant le cas : Clerks II n'est pas juste un film à l'humour bien gras (même s'il l'est franchement : faut pas déconner non plus...), c'est aussi et surtout l'occasion d'affirmer la psychologie de ces héros/branleurs découverts au milieu des 90's. Une idée définitivement géniale, complètement maîtrisée et qui ne donne que plus de corps aux aventures délirantes de Dante, Randal et les autres.
Au final, ce film est un vrai monument érigé à la gloire de la déconne, de l'épanouissement et de la sincérité. Tant et si bien que, alors que la décennie s'enfuit (déjà), j'en suis à parier que c'est un des films qui restera dans les mémoires, à l'heure de faire les comptes. C'est dire s'il faut le voir...

Bien à vous,
Benny

Post scrotum : pour en savoir plus, un génie vous en dit davantage ici.


mercredi 9 janvier 2008

Danger : tapas nocturne

Tout passe. Prenez hier soir : j'étais de sortie, soirée tapas avec une collègue. Pas n'importe laquelle : une fille dont j'étais amoureux il y a deux ans.
C'est bizarre la vie. A une époque, vous partagez des tas de trucs avec cette demoiselle en jurant vos grands dieux que "c'est comme une soeur" ("On demande le docteur Oedipe en salle 2, le docteur Oedipe..."). Plus tard, vous la voyez tortiller une serviette de papier entre ses mains, fragile et le regard fatigué et vous êtes troublé de manière étonnante. Plus tard encore, vous pensez à elle en vous levant chaque matin et ça vous donne une pêche d'enfer. Avant un jour un peu gris.
Et après ? Après, vous pensez toujours à elle, et ça vous fiche le moral dans les chaussettes. Plus d'amie, pas d'amour. Des emmerdes. Comme je suis pas trop du genre à faire semblant, cette dernière phase a duré un moment.
Et hier, et aujourd'hui, plus rien.
Tout passe. J'ai pas mal changé. Elle aussi, un peu je crois.
Très connement, un truc me tracasse. Vu que c'est peut être la seule fille pour qui j'ai ressenti un truc vraiment intense, je me demande si je ressentirais ça à nouveau un jour. Et surtout est-ce que ça durera ? Bon ici, c'était faire le deuil de quelque chose qui ne pouvait pas exister. Mais j'ai un doute. Et il ne passe pas, là.
Diable.
C'est particulièrement neuneu ce que j'écris.
...
Ceci étant, il paraît que l'on retire toujours quelque chose de ses expériences. Ce que j'ai appris hier ? Que les tapas aux aubergines, c'est pas top. Ca m'a donné des gaz et pendant tout le chemin du retour, je marchais de façon tout bizarre pour ne pas me couvrir bruyamment de ridicule devant la fille en question. A méditer.

Bien à vous,
Benny

dimanche 6 janvier 2008

« Over There », l’envers du devoir ?

LE PITCH : six recrues débarquent en Irak où elles sont placées sous les ordres d’un jeune sergent. Alors que l’équipe enchaîne les missions dans un contexte très tendu, les familles, restées au pays, attendent des nouvelles de ces soldats. L’un d’eux reviendra plus vite que prévu…

Sept soldats américains, postés derrière un talus qui se font canarder pendant 20 minutes ou presque (une journée en réalité) par des combattants irakiens. Ainsi commence (si on fait abstraction du prologue) Over there, la série imaginée en 2005 par Chris Gerolmo et Steven Bochco pour la chaîne câblée américaine FX.
Dès l’épisode pilote, le scénariste de Mississipi Burning et le producteur multi récompensé (Hill Street Blues, LA Law, NYPD Blue et Murder one), plongent directement le spectateur au cœur du conflit irakien. Et pendant 13 épisodes, ils ne le laisseront pas en sortir ou presque. L’intérêt de cette série tient sans doute justement dans cette logique d'immersion, cette volonté de projeter le public en territoire inconnu, comme le sont les six jeunes recrues placées sous le commandement du sergent Chris « Scream » Silas.
Plantés dans le désert
Un univers dans lequel ils ont toutes les peines du monde à trouver des repères. D’un côté, des civils irakiens tour à tour méfiants ou clairement hostiles ; de l’autre, des militaires américains parfois en proie au doute, parfois mal dirigés, parfois menteurs. Difficile dès lors pour Dim, Angel, Smoke, Tariq, Mme B et Double XL de savoir où se trouve la frontière entre bien et mal. Le plus souvent, il faut agir, réagir… ou obéir. Une impression affirmée avec force tout au long des trois premiers épisodes (Les Bleus, le barrage, le prisonnier) et sur laquelle reposent les intrigues suivantes.
La Guerre, plus que le conflit irakien
En choisissant ce point de vue narratif, Chris Gerolmo (qui est le vrai maître d’œuvre d’Over There) met en relief l’absurdité de la Guerre en général. En revanche, il s’interdit tout regard critique sur l’intervention irakienne en particulier. Ce qui limite du même coup le qualificatif de « série sans concession » dont la presse française l’a affublée lors de sa diffusion en 2006 sur Canal +. Mais cela n’est au fond, pas vraiment étonnant : se lancer dans la production d’une série relatant un conflit en cours, sans recul ni distance critique, est un exercice très périlleux. Et c’est peut-être cela qui a mis un terme à l’aventure au bout d’une saison.
De beaux portraits
Tout ceci n’enlève rien au fait qu’Over There est une série bien écrite et bien réalisée. Une fiction qui a certes des défauts (certaines storylines, comme celle du journaliste enlevé, n’est pas très bien maîtrisée) mais brosse quelques portraits marquants : Bo, comme Smoke ou Mme B sont souvent paumés dans leur vie. Agaçants ou émouvants, ils ne laissent pas indifférents. Les acteurs, eux, sont à la hauteur : Erik Palladino (à des années lumière d’Urgences) et Brigid Brannagh (une des plus célèbres rousses du petit écran US) trouvent ici leur meilleur rôle. Une fiction qui mérite d’être découverte.

Bien à vous,
Benny

samedi 5 janvier 2008

Listes en séries

Il paraît qu’en 2008, la mode est aux listes. Pourquoi pas. Dans Boomtown de Graham Yost, le personnage de Fearless avait cette habitude. A chaque truc qu’il faisait, il la reprenait pour le rayer. A priori anodine, ce qui pouvait être une excentricité en disait long sur un quadra qui avait vu par le passé disparaître un certain nombre de ses proches. Ca faisait de lui un mec super cool dans le pilote. Et même après.
Maintenant, les magazines et autres suppléments invitent à leur tour leurs lecteurs à tout lister : les choses à faire, les choses à éviter, les émotions. Tout ça pour « savourer sa vie et libérer son moi intérieur ». Je ne sais pas vous mais moi, je trouve qu’on se croirait un peu dans un épisode de la saison 6 d’Urgences : « Le temps passe plus vite que nos rêves »…
(Parenthèse pour dire : rien).
Eh bien soit, on va faire la liste de listes. Parce que les effets de mode, c’est vraiment très con. Et que je peux être un sacré gros mouton.
La première : ma liste des séries à regarder cette année parce que je suis à la bourre
Voir enfin la saison 7 de Homicide. Parce que ça fait trop longtemps que je la laisse traîner dans ma sériethèque, et c’est un vrai scandale car elle est un élément fondateur de ma sériephilie. En plus, comme je suis borné et que je refuse de voir une autre série qui parle de Baltimore avant d’en finir avec les aventures de Bayliss, Giardello et Lewis, ce positionnement stupide m’empêche de regarder mon coffret de la saison 1 de The Wire/Sur Ecoute.
Mater mon coffret de Dead Like Me saison 1 en entier. J’aime bien mais ne rentre pas dedans. Bizarre comme situation.
La deuxième : ma liste des séries que je sais que je vais mater sans souci
La saison 5 de The West Wing/A la Maison Blanche. Une des autres pierres angulaires de ma passion. Ca pas de souci, je suis accro. Et un peu inquiet quand même : Sorkin, le principal scénariste, a quitté le bateau cette année là, et on dit que ça s’en ressent franchement.
La saison 2 de Rescue me. Ca, c’est pour moi, LA belle découverte de l’année 2007. J’ai adoré la saison 1 qui oscille sans cesse entre l’humour bien gras et le drame. En français, on appelle ça un tour de force.
La saison 1 de Deadwood. Je l’ai trouvée en promo et ça, c’est bonnard. Je l’ai maté sur CinéCulte l’an passé et j’ai trouvé ça très bon. Et ce n'est pas rien : je suis pas accro aux westerns. Mais là non plus, j’ai pas vu la fin.
La saison 1 de Twin Peaks, qu’on m’a offert. On va voir si le mythe autour de cette série est la réalité.
La troisième : ma liste de trucs à mater à la télé, pour le boulot
Dans mon job, je dois entre autre m’occuper d’une rubrique télé. La vie parfois, c’est vraiment trop dur…
Il va falloir zieuter, impérativement :
Les saisons 6 et 17 de Law & order : criminal intent et Law & order sur TF1 et 13e rue
La saison 1 de Ugly Betty sur TF1
La saison 1 de Friday Night Lights sur NRJ 12, très très attendue.
L’intégrale des Gilmore Girls sur France 4
La saison 3 de Dr House, avec un poil d’inquiétude parce que la saison 2 ronronnait un peu.

Eh ben, tout ça, plus les films, plus le boulot, plus un gros concert à trouver, plus les voyages pour voir les potes, plus les soirées dans les bars parce que faut pas déconner, on est pas des poules… les nuits vont être courtes.
Avec ma chance, je vais finir ces listes en décembre...

Bien à vous
Benny

PS : tant qu'on y est, si des directeurs de chaînes pas trop bêtes se décidaient aussi diffuser dans les douze prochains mois Sports Night, Gideon's crossing ou encore The Corner, c'est sûr, je râlerais... mais je ferais front. Promis.

mercredi 2 janvier 2008

Ce sera l'histoire d'un mec...

Nouvelle année. Est-ce que ce sera synonyme de bonnes résolutions pour 2008 ? Certainement pas ! D’abord parce que les moins bonnes résolutions (Manger n’importe comment, glander avec des potes, faire des blagues idiotes et j’en passe), c’est beaucoup plus sympa. Ensuite parce que si j’ai décidé de me lancer dans l’aventure du blog, rien ne garantit que l’entreprise ne connaîtra pas la crise.
Alors pourquoi se lancer ? En fait, à force de consulter un certain nombre d’« exemplaires » cool, émouvants, drôles ou propices à la réflexion, j’ai eu envie d'essayer. En toute modestie.
Irrégulomadairement, comme on dit, je viendrai donc parler de mes sujets de prédilection (TV, ciné, musique, médias, les hommes, les femmes et les tapirs) en formulant le vœu de n’être ni pompeux ni donneur de leçons. D’être surtout et avant tout sincère.
Si je suis en forme et si j’en ai envie, je vous parlerais peut être de mon boulot, de mes potes, de mes relations avec les femmes (je suis célibataire, c’est un choix. Celui des autres – qui ne restent pas. Mais ça m’arrange des fois) et de mes différentes rencontres.
En gros, ce sera l’histoire d’un mec. Un gars de 29 ans et presque trois mois ce soir, pas bien grand, pas du tout blond mais adepte du sourire-qui-séduit (façon Ed Stevens). Un ex timide (25 ans d'expérience) qui, depuis un petit moment, a décidé de prendre la vie autrement.
Un mec qui fonctionne un peu à l’envers avant de rejoindre le club des trentenaires. Au lieu de devenir cynique, déçu, je deviens un idéaliste pragmatique. Traduisez : un mec qui veut croire que le mieux est toujours possible, qui se bat pour l’atteindre, mais qui a conscience que la volonté ne suffit pas toujours. Un homme prêt à accepter l’échec et à l’assumer. Bigre.
Tout ça, c'est un peu comme ce que dit le personnage de Léo McGarry, dans l’épisode 1.18 (« Let Bartlet, be Bartlet ») de The West Wing : « On a essayé le jeu au sol, ça ne passe pas. Alors on va envoyer la balle en l’air maintenant. Et si on doit se prendre un mur, ce sera à toute vitesse ». A l'image des Irlandais d'un autre temps, j'ai donc décidé de jeter ma casquette par dessus de le mur. C'était, à ce que l'on dit, ce que faisaient ceux qui, dans ce pays, étaient confrontés à un obstacle. Ils jettaient leur couvre-chef de l'autre côté et n'avaient plus, dès lors, d'autre choix que de se dépasser pour le récupérer.
Ca s'appelle vouloir vivre pleinement ma vie. Avec intensité.
Être adulte n’empêche pas d’être paradoxal : oui, je veux être un gars responsable. Mais non, je n’ai pas oublié que je suis aussi encore un gamin. Pour mes parents, et surtout ma maman. Pour certains de mes potes aussi. Mais surtout pour moi : oui, j’aime l’humour pipi caca, les blagues à deux balles et les tours de con. Non, cela ne me dérange pas d’appeler un copain et me faire passer pour une pseudo conquête dont il ne se souvient pas parce qu’il était trop saoûl la veille, quand il l’a rencontrée (Quitte pour cela, à hurler dans la rue et dans mon portable pour y arriver. Sous les yeux médusés d’une collègue, pas vraiment ménagère et de plus de 50ans de surcroît). Non je ne me prends pas au sérieux. Oui, j’espère que ça va continuer longtemps. Parce que c’est encore la meilleure façon d’être en accord avec soi-même.
Voilà. Une note d’intention comme on dit. On verra où on en sera dans trois semaines :p

Bien à vous,
Benny