jeudi 24 janvier 2008

House : mon fol amour pour le docteur s'envole...

Regarder une série que l'on a beaucoup aimé et se rendre compte qu'on l'aime moins, c'est une expérience un peu bizarre. C'est la réflexion que je me suis fait hier soir sur mon petit canapé en regardant les épisodes de la saison 3 de Dr House.

Quand j'ai découvert House sur TF6 il y a un peu moins de deux ans, j'ai été littéralement bluffé. L'écriture, l'interprétation, les répliques qui claquent, le cynisme jouissif de Hugh Laurie, le côté "enquêtes sur les pathologies les plus zarbies" (on dirait pas, mais pour un mec qui reste complètement insensible aux histoires des Experts, c'est pas si mal)... autant de points forts qui font que ça restera dans mon esprit LA série de l'année 2006. A cette époque, pour moi, Dr House c'était ça. Ou presque.
Eh oui, au début...
C'est marrant : House et moi, c'est un peu comme un couple en fait. On s'est rencontré, je l'ai adoré (je l'ai même écrit sur un site internet. Si ça, c'est pas une preuve - soupir romantique) et puis... le train-train a commencé à me lasser. Au bout de trois ans. Bigre.
D'entrée de jeu, j'avais pourtant aperçu ses défauts : une inquiétante capacité à répéter la même progression narrative au fil des épisodes ; les prises de décision contestables du héros tout juste pardonnées par le fait que la fin aura justifié les moyens ; les personnages secondaires qui ne sortent que très peu du cadre qu'on leur a attribué... Mais que voulez-vous, je l'aimais alors je pardonnais (re-soupir romantique). En me disant que le charme opérerait toujours, peut-être grâce à ça. J'attendais quelque chose, sans trop savoir quoi.
L'amour ça rend bête, je vous jure...
De tièdes retrouvailles
Et puis finalement, le pire est arrivé : alors qu'au départ j'attendais avec impatience de le revoir, ce sentiment s'est enfui. Laissant presque la place à une indifférence polie. On était déjà dans la dernière partie de saison 2. Je commençais à m'en détacher.
En le retrouvant en prime-time sur TF1, je me suis dit que toute histoire a des hauts et des bas. Alors, j'ai fait des efforts. En pensant que ce serait bien de le voir, comme avant (ce post devient trop, trop bizarre. Mais tant pis, tant qu'on est dans l'analogie...).
Et là, pas grand-chose. En fait si : ce sont surtout ses défauts que je vois aujourd'hui. Et ils me bouchent la vue (après tout ce que j'ai fait pour lui, salaud... mais qu'est-ce que je raconte ?). Je supporte de moins en moins ceux qui l'entourent (sauf Cuddy, à la limite) et n'évoluent presque pas, au point de devenir caricaturaux. Et lui ? Son côté anti-politiquement correct me fait toujours sourire, mais plus comme avant.
La transgression, c'est pas un jouet (non mais !)
Il en va de même pour sa faculté à passer outre les règles. La transgression, c'est un procédé narratif qui fonctionne avec force quand on oppose clairement les deux systèmes, quand on montre les échecs mais aussi les succès que l'on obtient en suivant les règles (un système que devraient incarner Foreman ou, dans une certaine mesure, Cameron). Ici, l'opposition est inexistante, de façade.
Mais surtout, le procédé en question doit mettre en relief une donnée à mon avis cruciale : dans tout acte de transgression, il y a volonté de souligner les limites du système établi mais aussi (encore plus dans le cas de House) une certaine part d'orgueil. Se mettre en danger pour se sentir exister. Or, dans cette saison 3, ce n'est pas le cas. La transgression, au départ excitante, devient à son tour la norme et perd toute sa complexité. Plus grave, la mise en danger (commettre l'erreur médicale grave) perd de son intensité. House se torche avec le règlement sans sourciller, et le spectateur ne s'en émeut plus ou presque.
En attendant, gros dos
De manière surprenante, je reste pourtant une indecrottable guimauve façon Veronica Mars. Je continue d'espérer (c'est roooooooomantique... ou nazebrock, je sais).
A cela, deux raisons : d'abord, je respecte beaucoup le travail de David Shore, le scénariste, créateur et producteur de Dr House. C'est l'homme qui a tout de même signé Three Stories, le meilleur épisode de la série et une des dix histoires télé que l'on retiendra, de mon point de vue, dans cette décennie.
Ensuite, j'entends dire partout que la saison 4 donne une toute nouvelle direction aux aventures du Princeton Plainsboro Hospital. Les bonnes surprises seraient même au rendez-vous.
Du coup, j'attends encore un peu : j'adore qu'on me surprenne.
Comme en amour.

Bien à vous,
Benny

Nota mémé : pour la vidéo, je vous aurais bien fait une jolie fenêtre direct à la suite du texte, mais même si je peux être tétu comme un âne, au bout de cinq heures à essayer vainement et à braire, j'ai abandonné. Vos conseils sont attendus sur Bennytesunabruti.com ; pas sur mon côté équidé hein, mais pour mes lacunes informatiques. Ou, plus sûrement, vous pouvez les laisser sur ce blog. En vous remerciant, bonsoir.

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