vendredi 18 juillet 2008

Le DVD de juillet : Miller’s crossing

Les temps sont durs pour Léo O’Bannon, caïd de la mafia irlandaise. Alors qu’il a la mainmise sur toute une ville, Johnny Caspar, une figure de la communauté italienne locale, vient lui réclamer la tête d’un piètre malfrat, Bernie Bernbaum, endetté jusqu’au cou à force de faire des mauvais paris.
Problème : Bernie est le frère de Verna, la petite amie de Léo. Et ce dernier refuse de le lâcher. Pour Tom Reagan, l’éminence grise de O’Bannon, les problèmes vont surgir les uns après les autres. Dès le début, on se doute que tout cela va mal se terminer. On ne sait pas à quel point…
Alors que, dans le précédent post, je décrivais l’hommage comme un exercice difficile, je ne peux aujourd’hui que conseiller aux cinéphiles (et aux autres aussi) de regarder Miller’s crossing, un film des frères Coen datant de 1990.
Tout entier conçu comme un hommage aux films noirs de la première moitié du XXe siècle (l’histoire se déroule pendant la période de la prohibition américaine), ce long-métrage joue avec bonheur sur les codes narratifs et visuels du genre pour mieux servir son propos. L’hommage est ici un moyen, un véhicule qui donne toute sa profondeur au thème du film.

Le carrefour des mensonges

Véritable voyage au cœur de la manipulation (notamment celle du spectateur), Miller’s crossing est effectivement un incroyable film sur le mensonge. Plus que ça : c’est un long-métrage sur un monde qui se construit sur un mensonge (le crime organisé, dont la violence n’a d’égal que le faste des salons où ses principaux leaders fument des cigares) et sur les rapports humains qui lient les femmes et les hommes qui en sont partie prenante. Des liens qui se font et se défont tout au long de l’histoire puisque tout, dès le départ, est tronqué. Leur vie, c’est la tromperie : pourquoi ne mentiraient-ils pas à leurs plus proches alliés ?
Film assez lent, brillant (il y est finalement beaucoup question de solitude. Un corollaire au mensonge ?), Miller’s crossing bénéficie de l’énergie et de l’inventivité des premières oeuvres des frères Coen (Barton Fink, Fargo, The Big Lebowski… en attendant d’avoir vu Sang pour sang :p). Il est pareil à ces livres que l’on lit sans déplaisir mais dont on ne saisit toute la puissance qu’une fois arrivé au terme de l’aventure. Porté par un Gabriel Byrne aussi sobre que génial (il est l’interprète de Tom Reagan, 17 ans avant In Treatment !), ce long métrage est un bon film. A voir.

Bien à vous,
Benny

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