lundi 26 mai 2008

Sitcom is not dead (Partie 1 : "My name is Earl", glandeurs et décadence)

Pour finir ce mois de mai, je vous propose un petit tour d'horizon des sitcoms qui, pour moi, méritent vraiment le détour à la télévision. Innovantes, délurées mais malines, elles démontrent que le genre, après quelques années difficiles, est encore susceptible de nous surprendre. Et en bien en plus.
La première série dont je parlerai est peut-être la plus attachante. Avec elle, le téléspectateur redécouvre un des thèmes narratifs hyper classique, la rédemption, en étant immergé dans un univers complètement loufoque.

Kharma polisson

My name is Earl, c’est en effet l’histoire d’un escroc à la petite semaine qui décide de changer de vie après être entré en collision avec la notion de kharma (et accessoirement, un capot de voiture). Toute la série est donc bâtie sur d’incessants va et vient entre les coups tordus que notre glandeur de héros a accompli avant de changer et la façon dont il va s’amender au fil des épisodes. Enfin… dont il va tenter de s’amender.
Parce que Earl n’est pas tout seul : entre son frère Randy un peu neuneu, son ex-femme Joy toujours prête à faire un coup tordu, Darnell, le nouveau mari de celle-ci, ou encore son amie Catalina, notre héros n’est pas toujours bien aidé.

Qu’est-ce que c’est con… (mais qu’est-ce que c’est bon…)

Si My name is Earl fait parfois penser à Malcolm in the middle dans sa capacité à magnifier la glande, la bêtise et le côté sale gosse qu’il peut y avoir en chacun de nous, la série de Greg Garcia est sans doute encore plus réussie : ses personnages bénéficient d'un capital sympathie immédiat et plus fort. Qui plus est, l'univers décrit est d’une cohérence remarquable. Et c’est ce qui fait que l’on se lie très vite aux personnages.
Débridée, souvent imaginative dans ses scripts (en tout cas pour les deux saisons que j’ai vues), My name is Earl bénéficie en plus d’une bonne voix off, qui évite les discours lénifiants pour mieux servir ce que l’on voit à l’écran. Et son mode de tournage, à plusieurs caméras, est bien maîtrisé même s’il n’est pas révolutionnaire.

Jaime Pressly, la (superbe) revanche d’une blonde

La série bénéficie en plus d’un excellent casting : Jason Lee et Ethan Suplee, habitués aux rôles de glandeurs dans les films de Kevin Smith (par exemple, Mallrats) apportent beaucoup à leurs personnages : Earl et Randy sont parfois pathétiques (d’accord, souvent pathétiques) mais on ne peut s’empêcher de les aimer. Autrement dit, ils sont parfois très cons mais ils ont vraiment un bon fond.
A côté de ça, la révélation de la série, c’est Jaime Pressly. Cataloguée bimbo de chez Maximal avant de débarquer dans le monde des frères Hickey, elle s’en donne à cœur joie avec son personnage de Joy, à la fois menteuse, truqueuse et hargneuse. Souvent attifée comme la dernière des mégères impossibles à apprivoiser, elle prend à plaisir évident à faire voler en éclats les a priori qu’on peut avoir à son sujet.

Les programmateurs français haïssent les glandeurs à moustache
(et le Monde doit le savoir !)

Personnages, casting, mise en image, histoires (c’est LA série qui démontre que pour écrire des histoires aux péripéties d’une bêtise rare, il faut être plus malin qu’on ne le pense), un excellent thème musical de fin, My name is Earl est une vraie réussite donc. Une réussite malheureusement difficile à voir en France puisque M6 et Paris Première la diffuse à des heures impossibles (vendredi après minuit pour la première, lundi après minuit aussi pour la seconde).
Un vrai bon gros gâchis à la française, un de plus. Et c’est ce qui fait dire que les programmateurs de chez nous sont parfois (d’accord, souvent) complètement à côté de la plaque.
En attendant (ardemment) une sortie en DVD, je ne peux que vous conseiller de faire l’effort de l’enregistrer. C’est un vrai plaisir nocturne. Et même que des fois, c’est un peu sale… donc le qualificatif lui va très bien.

Bien à vous,
Benny

3 commentaires:

baba a dit…

Oh oui, elle est trop bien cette sitcom ! Les délires de Earl et Randy sont à mourir de rire. J'ai surtout adoré les épisodes spéciaux façon "COPS" qui sont vraiment très réussis.

Plus généralement, j'ai vraiment l'impression d'être dans une vraie BD à cause du style bien particulier des scénarios et pour l'ambiance, je ressens vraiment bien cette amérique profonde, celle qu'on pourrait appeler 'l'Amérique d'en-bas' (on n'est pas dans la luxure des beaux quartiers de New York ou Los Angeles, ça c'est sûr !).

Bon, sinon, il ne me reste plus qu'à regarder The Office dans tes différentes parties de "Sitcom is not dead" :) (enfin j'ai vu la version UK avec Ricky Gervais, c'était déjà bien hilarant, je suis sûr que je vais apprécier la version US !).

jd a dit…

Je passe par là par PUR hasard.. Je voulais juste dire que cette série, My Name is Earl, est d'un mauvais goût affligeant, et n'est même pas drôle (SELON MOI). Elle n'a rien à voir avec Malcolm (qui est mythique pour moi ^^).
Voilà, après les goûts et les couleurs ça ne se discute pas (ENCORE HEUREUX!!!)
Bonne continuation (-;

Benny a dit…

@ JD : J'aurais plus dit stupide que d'un mauvais goût affligeant. Mais tu as raison, chacun ses goûts et je peux comprendre qu'on ne l'aime pas. Perso, elle fait marrer le sale gosse qui est en moi et c'est ce qui fait que j'ai de la tendresse pour ces ratés.
J'espère que tu posteras d'autres coms : il y a peut-être des séries où on a des atomes crochus ;-)
Bonnes fêtes.