mercredi 28 octobre 2009

"The Shield" (saison 2) : Violence vs. Intelligence

La première saison de The Shield est ce que l'on peut appeler un modèle d'installation. Je l'ai déjà dit : les personnages (une ordure charismatique autour de laquelle gravitent des personnages plus ou moins droits), le propos (la corruption,
ses multiples ramifications matérielles et surtout morales), le contexte (un univers hyper violent, dans lequel les repères vacillent sans cesse)... tout est brillamment posé en à peine plus d'une douzaine d'épisodes.
Restait ensuite à développer ces thèmes, à les approfondir. "Vivre et laisser mûrir" serait-on tenté de dire. Pour cela, Shawn Ryan, créateur de la série, a utilisé une technique aussi simple, aussi classique, qu'efficace. La confrontation de son héros, Vic Mackey, avec une ordure de haut vol : Armadillo Quintero.

Un affrontement réussi...

Armadillo (incarné par Danny Pino, à peine un an avant qu'il n'enfile l'imper de l'inspecteur Scotty Valens dans Cold Case) est un homme aussi dangereux que charismatique. Aussi intelligent que violent. En fondant les Los Torrucos, qui est une unification des Los Magnificos et des Los Toros, il s'impose d'entrée comme un adversaire d'envergure pour Vic et la Strike team.
Cette storyline renforce un des aspects de la série: la lutte d'influence que se livrent flics et malfrats dans The Shield, c'est d'abord une bataille pour la terre, l'occupation des quartiers et la gestion des trafics qui s'y déroulent.
Pendant une bonne partie de la saison (huit épisodes),on va donc assister à l'affrontement Vic/Armadillo... mais pas seulement. Dutch et surtout Claudette sont aussi sur les traces du criminel. Et l'opposition assez factuelle entre les ripoux prêts à tous et les flics respectueux des règles devient carrément frontale.

... avant une (légère) baisse de rythme

Parallèlement à la storyline Quintero, une seconde trame se développe principalement : celle du money train des Arméniens. Mackey et la strike team ont en effet pour ambition de réaliser un monstrueux casse en court-circuitant le dispositif d'écoulement de l'argent des malfrats. Plutôt bien construite, elle reste moins forte que celle évoquée plus haut. De fait, la fin de l'histoire Armadillo entraîne une légère baisse de rythme.
L'idée d'intégrer un épisode préquel (Copilot, contant la création du Barn, le commissariat où se déroule l'action) était une idée assez habile pour marquer un temps dans la saison. Mais son traitement manque sans doute de subtilité et de force pour emporter complètement l'adhésion.

Un peu plus loin dans la nuit

Ces quelques réserves ne remettent pas en cause l'essentiel : la saison 2 s'inscrit bien dans l'esprit et le rythme de sa devancière. Elle offre surtout une constatation évidente : peu à peu, tous les héros (ou presque) s'enfoncent un plus dans la nuit. Tout cela à travers un voyage qui leur réserve, on s'en doute, bien des surprises...

Bien à vous,
Benny

5 commentaires:

Une blonde dans la ville a dit…

Eh mais tu te lâches, trois billets en même pas une semaine ??

(j'avais vu des bouts de la première saisons mais je crois que c'est un peu trop violent par moment, pour moi)

Benny a dit…

Je rattrape le retard : 0 En 15 jours avant. Et je veux augmenter ma prod' pour séduire la e-foule, vois-tu.
Et, accessoirement, recevoir des com' de ma lectrice la moins timide.

Quant à la violence de The Shield... oui, c'est assez dark, c'est vrai. Mais ça sert le propos et les perso. Pourquoi sont-ils ce qu'ils sont ? Parce qu'ils évoluent dans un univers qui ne tourne vraiment pas rond. Du coup, ça crédibilise définitivement la démarche d'écriture. Et permet d'aller plus loin dans la description des paradoxes des héros. Enfin, je pense.

Une blonde dans la ville a dit…

Donc tu veux dire que compte tenu de l'univers de Oualter je peux moi z'aussi me mettre à être violente ?
cool...
Je me demande par qui je vais commencer

ps : je ne peux que te féliciter pour tes bonnes résolutions

Benny a dit…

Zorro me paraît une cible de choix mais c'est un poil trop prévisible, si tu veux mon avis.
Non, il faut un peu une victime "facile", pas innocente mais pas la plus coupable non plus. Ca permet d'installer le cheminement du personnage et de gérer une montée graduelle de la tension dramatique.

Inge ou Inga, peut-être...

Une blonde dans la ville a dit…

Inge ou INga, pas con. Parce que les filles à la place desquelles je risque de me faire virer, c'est pareil, c'est trop prévisible...
Ou bien alors, la prochaine qui me referment les portes de l'ascenseur au nez.
Faut que je réfléchisse