mardi 7 octobre 2008

Rescue me, saison 2 : le chemin (trop) tumultueux de Tommy Gavin

Je l’ai déjà dit sur ce blog, j’ai beaucoup aimé la première saison de Rescue me : les héros du 11 septembre. En racontant les aventures d’une caserne de pompiers new-yorkais, Denis Leary et Peter Tolan proposent une série incroyablement gonflée. Capable d’être particulièrement balourde grâce à ses traits d'humour et très brillante quand elle s’aventure sur les terres du drame.
Le meilleur épisode de cette saison inaugurale ne conte-t-il pas une histoire de mesure de quéquettes avant que ne survienne un accident dont les conséquences scotchent le spectateur ?
Autant le dire : j’attendais cette deuxième saison avec une certaine excitation.

Starring Jesus Christ

Lorsque débute cette nouvelle fournée de 13 épisodes, Tommy (Denis Leary, producteur, scénariste et acteur principal) a presque tout perdu : sa femme l’a quitté avec leurs enfants sans laisser d’adresse et lui-même a dû quitter sa caserne après un accident.
On le retrouve donc à Staten Island, là où les incendies sont à peu près aussi nombreux que les avalanches en Californie. Pour lui, la pilule est dure à avaler : s’il a de vrais problèmes d’alcool, s’il a de sacrées prédispositions au mensonge, il n’en demeure pas moins un firefighter de tout premier ordre. Le meilleur.
Le voilà donc seul. Seul... avec Sheila, sa cousine par alliance qui porte son enfant et lui court toujours après. Seul... avec les fantômes qui le poursuivent encore et toujours. Son cousin Jimmy, mort dans les Twin towers, et bientôt Jésus Christ et Marie Madeleine (oui, oui) l’accompagnent alors qu’il s’enfonce chaque jour un peu plus dans les problèmes. Avant de relever la tête.
Cette année, le parcours de Tommy est effectivement haut en couleur. Plus encore qu’en saison 1. On le verra refaire surface, remonter spectaculairement la pente en l’espace de quelques épisodes. Et… c’est peut-être trop. En tout cas, je ne suis pas convaincu.

D’un extrême à l’autre

La vie de Gavin ne supporte pas ce qui est tiède. Leary et Tolan ont donc décidé de le faire passer d’un extrême à l’autre. D’une addiction à l’autre, aussi. Mais si la charge sur les anti-dépresseurs est aussi insidieuse que forte, on a du mal à croire que le monde qui entoure Tommy est tout aussi instable que lui. L’exemple du retour de Janet, sa femme, est assez symptomatique de tout cela tant il est soudain. Presque bancal.
De ce point de vue, on pourrait se dire que la saison est décevante. En vérité, si le héros de Rescue me a un parcours chaotique, c’est plutôt du côté des seconds rôles qu’il faut chercher les vraies bonnes surprises de la saison 2.
Pas tellement du côté de Franco, dont le cheminement fait beaucoup penser à celui d’un Tommy plus jeune. Ni du côté de Siletti et Garrity, qui gardent néanmoins une place prépondérante dans les scènes bas du front de la série. Les vrais héros de cette nouvelle année sont les anciens : Kenny Shay et Jerry Reilly.

L’année de Jerry Reilly

Le premier s’amourache d’une sublime call girl (incroyable : j’ai enfin trouvé une série où Milena Govich est potable !) et le second doit s’occuper de sa femme atteinte de la maladie d’Alzheimer. Une situation qui l’oblige à se reprocher de son fils gay.
Pour le coup, la série retrouve toute sa force dans cette storyline. Reilly est homophobe, on le sait depuis la saison 1. Mais il aime aussi son fils et toute la complexité du personnage, coincé entre ses préjugés et ses sentiments paternels, ressort avec brio. De la même façon, la violence sourde de la maladie d’Alzheimer, la régression terrible qui la caractérise, sont remarquablement mises en scène.
En définitive, quand la saison s’achève sur un nouveau drame (je ne sais plus qui a écrit sur pErdUSA « Dans Rescue me, rien ne finit jamais bien »…), Gavin se retrouve à nouveau sur le fil du rasoir. On se dit alors que la saison est assez bonne. Mais la série peine à conserver la puissance qui la caractérisait à ses débuts. L’effet de surprise s’estompe…
Il n’y a donc qu’une chose à faire : attendre la saison 3.

Bien à vous,
Benny

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