
C'est toujours un peu la même chose : si je suis cyber-silencieux de ce côté-ci de la blogosphère, c'est que je suis soit bien occupé sur un plan privé, soit bien occupé par mon emploi du temps professionnel.
Ma vie sentimentale ressemblant parfois à un étrange remake d'un film de M. Night Shyamalan (si, si : même qu'on l'appellerait
Incasable), je vous parlerai plus aujourd'hui de ma dernière aventure en lien avec mon boulot.
Il y a 15 jours, je me suis retrouvé vacataire à la fac.
Une situation qui ne manque pas d'ironie : j'étais parti de cet endroit parce que je ne voulais pas devenir prof. Ce n'est pas que je ne respecte pas ce corps de métier, juste que ça ne m'a jamais vraiment branché.
Challenge, ça change
Mais bon, comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis (Dieu que c'est idiot cette formule), que le contenu de l'atelier qu'on m'a proposé me bottait bien et que... j'avais besoin d'argent, j'ai sauté le pas. Avec un soupçon d'appréhension, il faut bien l'avouer. Je devais présenter à des étudiants en master une fonction précise de mon boulot et j'avais vraiment envie de faire ça bien. J'avais en mémoire des cours et autres travaux dirigés pas tellement enthousiasmants quand j'étais moi-même étudiant. Si je devais m'y coller, j'espérais bien rendre ces interventions alertes, dynamiques.
Au bout du compte... j'ai trouvé ça pas mal. Les étudiants ont paru s'intéresser à ce que je pouvais raconter, je me suis efforcé de les amener à tirer eux-mêmes les enseignements des mises en situation que je leur proposais. Au final, ils m'ont paru fichtrement malins.
La pédagogie boomerangPourtant, c'est marrant : je dois avouer que l'on ne sait jamais complètement si on a pleinement atteint son but, si on a vraiment stimulé la curiosité de l'auditoire. En tout cas, c'est ce dont j'ai eu l'impression. Une collègue de boulot, qui est passés dans la salle où avait lieu l'atelier, m'a dit qu'ils avaient l'air intéressés. J'espère en tout cas.
D'un autre côté, et c'est ça le plus surprenant, c'est peut être surtout moi qui ai le plus appris. Parce qu'en formalisant des choses que je savais sur mon métier, en mettant des mots sur certaines notions, eh bien j'ai eu l'impression d'en apprendre pas mal.
C'est marrant une relation pédagogique, quand même. Comme si, dans une salle de classe, celui qui apprenait le plus n'est pas forcément celui que l'on croit...
Le fossé 1986Quoi qu'il en soit, en revenant au boulot, j'ai eu droit aux habituelles réactions des collègues. "Alors, t'as dragué des étudiantes ?" (rajouter ici un rire à mi-chemin entre la hyène baveuse et l'ado en pleine poussée d'hormones). Ben non. Non pas que certaines n'étaient pas mignonnes, au contraire.
Mais 1/ Dans certains contextes, je peux encore être timide (si), 2/ Ces filles sont nées en 1986. Oui : 1986. On a huit ans d'écart et pour elles, Diego Maradona est une baleine échouée dans un survet. Pire : si vous leur parlez de La Cinq, elles croient bon de corriger "La Cinquième". Et ça, ça fait bizarre, quand même.
Précisons : je ne suis pas devenu un vieux con méprisant en arrivant à 30 ans. Mais je suis encore suffisamment souple le matin pour ne pas me lamenter en me ramassant mes chaussettes parce que j'ai mal au dos.
Je n'ai donc pas encore besoin de courir après une étudiante en master et accessoirement, ma jeunesse perdue. Je préfère donc me tourner vers des filles de mon âge. Ou attendre qu'une étudiante de 1987 viennent me prouver que oui, les préjugés sur l'âge, c'est complètement idiot et que l'essentiel est ailleurs. A moins que Newton et mes chaussettes ne se paient ma tête plus vite que prévu.
Y a que ceux qui sont complètement
Incasable qui ne changent pas d'avis, en fait...
Bien à vous,
Benny
PS : sinon, c'est officiel je n'ai plus besoin d'argent, j'ai fait ces cours pour (presque) rien. Mes amis (qui sont des gens monstrueusement géniaux, disons-le) m'ont offert un voyage à New York pour l'été prochain. Je cherche donc une personne (oui, une) pour m'accompagner. Prière de laisser vos candidatures sur ce blog. D'avance merci.