samedi 1 novembre 2008

Homicide, saison 7 : coucher de soleil sur Baltimore

C’était annoncé en janvier, c’est fait. J’ai enfin vu la dernière saison de la série produite par Barry Levinson et Tom Fontana… presque huit ans après avoir commencé son visionnage. Pas parce que je n’aimais pas cette série policière, non. Au contraire même. Disons que j’avais envie de savourer les derniers épisodes d’un show comme il y en a peu.


Une vraie rencontre télévisuelle


Pour certains, Homicide, c’est la plus grande série policière des années 90. Je crois que je suis de ceux-là. Peut-être parce que c’est une des fictions qui interpellent le plus le téléspectateur. A coup d’épisodes poétiques ou d’histoires très réalistes, en brossant des portraits d’une richesse saisissante, Homicide a, pendant sept saisons, embarqué le téléspectateur dans un univers singulier, en installant une atmosphère assez unique.

Quand j’ai commencé à la regarder, je visionnais en même temps les premières saisons de Law & Order et NYPD Blue. Trois séries assez différentes et dont l’impact sur le long terme est tout aussi nuancé. NYPD Blue, c’est la série nerveuse, tape à l’œil, qui séduit d’entrée avant de lasser. Law & Order, c’est le show classieux, dont la concision et la force narrative vous scotche. Homicide, c’est plus compliqué : c’est une fiction pas très sexy au départ, qui demande en tout cas qu’on s’accroche pour rentrer dans son univers. Mais une fois la porte ouverte, un charme assez particulier vous lie à cette série. Un peu comme une fille qu’on ne remarque pas vraiment la première fois qu’on la voit mais que l’on ne pourra plus oublier dès qu’on aura appris à la connaître…

Dit comme ça, je crois que vous l’aurez compris : c’est une autre pierre dans mon jardin de sériephile.


Une relève décevante


Si j’ai un peu attendu pour avant de cette ultime saison, c’est parce qu’elle est souvent peu appréciée par les fans des flics de Baltimore. Le monument Franck Pembleton (monstrueux André Braugher) est parti et une tripotée de personnages est apparue en deux ans. Des personnages moins bien dessinés que leurs devanciers, et qui souffre cruellement de la comparaison. Sheppard, Ballard, Falsone et Stivers sont des personnages assez fades, plus lisses que Kellerman, Howard ou Pembleton. Et quand on produit une série dont l’intérêt réside dans le parcours d’une bande de héros qui n’en sont pas, le faux pas ne pardonne guère…

Un des vrais problèmes de cette septième saison, c’est aussi que Homicide est une série qui fonctionne sur une dynamique de binômes : Pembleton/Bayliss, Munch/Bolander, Lewis/Kellerman… c’est l’évolution de ces « relations de couple » qui fait toute la puissance du show. Or, dans cette ultime fournée d’épisodes, les duos se font et se défont en fonction des intrigues. Une autre erreur qui coûte cher. Même la paire Lewis/Sheppard qui essaie d’explorer de nouvelles pistes dans les histoires de duo ne fonctionne pas vraiment. Il manque une ligne directrice ambitieuse pour que la recette ait vraiment du goût. L’absence de Tom Fontana, maître d’œuvre des cinq premières saisons et très occupé par Oz à l’époque, n’est sans doute pas étranger à cela.


Du moins bon… mais aussi du bon (parfois)


Comme souvent avec les grandes séries, cette saison un peu décevante compte son lot de très bons épisodes. Souvent parce que les intrigues sont efficaces. Parfois parce que les auteurs reviennent aux fondamentaux de façon salutaire. A ce titre, le retour de Kellerman fait assurément partie de la seconde catégorie. L’apparition de l’inspecteur déchu entraîne toute une série de réactions chez les autres flics de la crim’ et là, on retrouve le vrai Homicide. Mais cette impression n’est que sporadique. A ce titre, le season finale paraît un peu bricolé et ne convainc qu’à moitié.

On attendra donc de voir le téléfilm final… que je n’ai pas encore visionné (c’est prévu pour ce mois-ci), pour se forger un avis définitif sur la conclusion de cette série. Un cycle à Baltimore s’achèvera alors. Il sera temps ensuite d’en commencer un autre, avec The Corner et surtout The Wire.


Bien à vous,

Benny

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il était temps mon bon môsieur. Moi qui m'attendais à de la critique about de la série nouvelle, hype et transcendante, me voilà bien déconvenu. Homicide ? Mais pourquoi pas Gossip Girl d'abord hein ?
J'ai jamais eu l'occase (plus sérieusement) de regarder ne serait-ce qu'un épisode d'Homicide, déjà que je suis (grave) en retard avec The Wire, je ne vais pas gérer cette pression, je crois.

Vivement les autres notes, peut-être qu'il y aura un post about Privileged ou 90 210 :D