mercredi 17 juin 2009

Le film de juin : "Le dernier roi d'Ecosse"

Nicholas Garrigan est médecin. Il a quitté son Ecosse natale pour venir en aide aux populations de l'Ouganda et pour fuir l'ombre écrasante de son père, lui aussi médecin. Alors qu'il prend son poste, un coup d'état vient d'avoir lieu. Le général Amin Dada a pris le pouvoir. A la suite d'un accident, Garrigan rencontre le militaire. ce dernier se prend d'amtié pour le jeune praticien. Très vite, Garrigan devient le conseiller de Dada. Le confident aussi. Cible d'attentats, l'homme d'état laisse peu à peu voir sa véritable nature : sous des dehors affables, et au-delà d'un incontestable sens de la communication, le général Dada impose un pouvoir personnel, autoritaire et violent sur l'ensemble de son pays. L'élimination d'opposants tout comme l'usage de la violence ne le font absolument pas reculer.

Garrigan, c'est vous

Sorti en 2006, le film de Kevin MacDonald ocille entre faits réels (Dada a réellement existé) et éléments de fiction. Sa principale force, pour ne pas dire la clef de son succès, c'est de placer le spectateur aux côtés de Garrigan. Lorsque le jeune homme croise pour la première fois la route de Dada, il est complètement séduit par cet homme au discours proprement transcendant, capable de méler ces éléments qui créent la proximité (le général est un fils de l'Ouganda, il connaît son histoire et ses tourments) et ceux qui exhortent au dépassement, qui laissent entrevoir des lendemains apaisés. Et ça marche rudement bien.

L'enfant roi

Garrigan et le spectateur découvrent la vie du général, ses combats, sa simplicité parfois désarmante. Avant de glisser lentement mais sûrement vers la nature instable, paranoïaque et violente de sa personnalité. En une phrase, le personnage de Garrigan résume tout : "Vous êtes un enfant, et c'est ça qui est flippant". Prononcé en apogée d'une scène dont la cruautée est difficilement soutenable, elle résume toute la complexité et les excès d'un personnage magistralement interprété (et le mot n'est pas trop forte) par Forest Whitaker. Fuyant un père, Garrigan avait cru trouver une sorte de frère. La chute sera rude...

La vérité est dans la blondeur...

En résumé : un très bon film, très bien construit parce qu'il joue habilement sur les sentiments qu'il suscite. Et avec Gillian Anderson dans les seconds rôles (je le dis parce que franchement, sur le coup, je ne l'ai pas reconnue). Un long-métrage à voir.

Bien à vous,
Benny

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