jeudi 22 avril 2010

"The Office" (saison 4) : le coup de la panne

Il fallait bien que ça arrive. Le coup de moins bien. La baisse de régime. Le dérapage au bord de la chaussée. Eh oui les amis : la saison 4 de The Office, c'est malheureusement une petite déception. Pas le désastre tchernobylien (il faut savoir raison garder, comme dirait Nadine de R.) mais la petite alerte qui fait dire que la série n'est pas à l'abri du problème de carburation.
Les raisons de tout cela, on va les analyser de ce pas...

Une année de production compliquée

La première chose à dire sur cette saison à Scranton, c'est qu'elle est différente dans la forme et dans le fond. D'un point de vue purement formel, la série ne compte que 19 épisodes et une petite floppée d'histoires en deux parties (même si cette appellation peut prêt à débat : on y reviendra).
Les raisons ? Il y en a deux. La première : cette saison était marquée par la grève des scénaristes qui a singulièrement compliqué le développement de pas mal de séries.
La seconde : la direction de NBC, qui diffuse le show, a voulu booster ses audiences en exploitant à mort (et surtout n'importe comment) une de ses valeurs sures.
Résultat : la série connaît de très sérieux problèmes de rythme. Les épisodes ne sont pas vraiment des histoires en deux parties et encore moins des épisodes indépendants... et franchement, le potentiel comique s'en ressent.

Un tournant plutôt mal négocié

Le souci, c'est que ces difficultés ponctuelles intervienent à un moment où narrativement, la série doit négocier un tournant particulièrement important. Et c'est là que l'on retrouve les problèmes de fond.
Le succès de The Office, pendant trois ans, repose sur une combinaison simple mais d'une efficacité imparable : c'est une comédie romantique et une satire de la vie de bureau. Or, le season finale de la troisième année vient clairement bousculer la partie comédie romantique.
Après s'être tournés autour pendant trois ans, Jim et Pam finissent ensemble. Un des moteurs du récit arrive un peu en bout de course et la façon dont ce couple évolue est plutôt satisfaisante. Pas d'atermoiements à la Ross et Rachel, pas de moments gonflants à la Monica et Chandler : le duo devient un couple normal. Assez drôle (en tout cas pas chiant) et plaisant.
Reste alors à trouver une parade : l'idée de bousculer la paire Dwight/Angela en était une. Vraiment. Sauf que le traitement est plutôt terne, fade. Peut-être aurait-il fallu raconter une version antagoniste, délirante mais émouvante de l'histoire Pam/Jim. Jouer à fond la carte du nemesis comique, un peu comme dans Dharma & Greg, où Pete et Jane, les amis du couple vedette, jouent à mort la carte du décalage. Mais ce n'est pas le cas et il y a comme une sensation de vide à ce niveau.

Une satire en berne

L'autre vrai problème de The Office cette saison, c'est que la satire de la vie de bureau est moins mordante. Les scénaristes jouent beaucoup sur le côté délirant de Michael Scott mais zappent un peu souvent l'aspect "crise du management moderne" qui faisait le sel de la série. La promotion de Ryan et son évolution étaient une bonne idée, mais pas complètement exploitée par exemple.  Au bout du chemin, on se retrouve avec un boss bouffon qui en fait des tonnes mais n'atteint pas pleinement son potentiel comique. Ça tourne à vide. Encore.
C'est dommage. D'autant plus dommage que par à-coups, le show retrouve les ingrédients du succès. Que ce soit le soir du dîner chez Jan et Michael ou en fin de saison avec l'arrivée de Holly Flax. Une fin de saison qui fait espérer que la série saura rebondir.
Ce serait bien parce que The Office, en période faste, c'est juste in-con-tour-na-ble.

Bien à vous,
Benny

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