mercredi 21 avril 2010

Ego, go, go...

Quand je regarde une série, j'aime bien les épisodes qui ont des suites ou des répercussions d'une saison à l'autre. On dit que ça flatte le téléspectateur qui est récompensé pour sa fidélité. C'est ce qu'on va faire dans le post d'aujourd'hui. Une façon comme une autre de flatter mes nombreux e-lecteurs (en gros, toi et toi).
L'an dernier donc, je vous avais parlé d'un gars que j'avais rencontré au boulot, coach sportif de son état, dont le discours m'avait plutôt bluffé. Surtout une phrase en fait, quand je lui avais demandé pourquoi il avait continuer à bosser alors qu'il n'avait toujours pas les moyens qu'il réclamait. Sa réponse était empreinte de sincérité: "Rester ici en début de saison, c'était le choix du coeur. Je fais parfois des choses qui défient la logique alors que d'autres, dans les mêmes conditions, seraient partis (...) Il y a des sentiments qu'il faut parfois laisser de côté mais je n'y arrive pas". Elle m'avait d'autant plus touché qu'il était en train de remporter son pari.
Et effectivement, il a gagné la partie.

Au bout des idées et du chemin


Avec le temps, je me suis rendu compte que cet homme n'était sans doute pas le héros romantique qu'il semblait être. Qu'il paraissait au contraire, par certains côtés, assez imbus de sa personne. Un peu comme si le succès de son équipe, c'était d'abord le sien parce qu'il y a cru avant beaucoup d'autres. Au bout du compte, il oubliait parfois que c'est d'abord un succès collectif. Un gars finalement moins naïf, peut-être très malin dans sa communication. C'était un peu décevant. C'était surtout humain.
Cette année, il est toujours là. Mais le succès, lui, est parti. L'année aura été catastrophique. Pourtant, je dois dire que le bonhomme, finalement très complexe, me laisse toujours songeur. A sa place, beaucoup aurait lâché l'affaire et ils n'auraient pas forcément eu tort. Lui a continué, affirmant à qui voulait l'entendre qu'il croyait qu'ils pourraient, lui et ses joueurs, faire la passe de deux. Démontrant peut-être dans la défaite que ce qu'il disait il y a presque 16 mois était vrai, sincère.

Comme une figure qui se casse...

Il se peut que je me trompe. Il se peut que ce gars soit un opportuniste, qui est resté pour encaisser son chèque mensuel (je suis naïf, ne l'oublions pas). Mais il y a une chose dont je suis sûr, et que je trouve assez fascinante. Ce mec est un monstre d'ego. C'est ça qui lui a permis de réussir quand les autres se payaient sa tête. C'est ça qui l'a fait tenir en pleine tempête, quand on se retrouve seul avec ses idées et ses convictions. C'est peut-être ça, aussi, qui le conduira à sa perte. En tout cas à une sortie vraisemblablement peu glorieuse. Lui qui aurait pu filer plus tôt, avec les honneurs.
Tout ça, ce n'est jamais que du sport. Ce bonhomme, c'est un entraîneur comme il y en a plein dans plein de sports. Mais c'est ce genre de figures qui me fera toujours pensé qu'autour d'un terrain de jeu, on peut croiser des personnalités qui ne feraient pas tâche dans un récit dramatique...

Bien à vous,
Benny

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