jeudi 17 mars 2011

Le film de mars : "The 25th Hour" (Spike Lee)

Cette fois, notre petit tour du côté du grand écran nous envoie dans les archives. Et au début des années 2000 aussi, pour parler d'un film diffusé ce mois-ci sur CinéCinéma...
New York. Quelque mois après que les tours du World Trade Center se sont effondrées. Montgomery Monty Brogan (Edward Norton) est ce qu'on peut appeler un fils de la Grosse Pomme. Ce jeune New Yorkais vit sa dernière journée dans sa ville.
Dealer pour un trafiquant d'Europe de l'Est, il s'est fait serré par la DEA et va passer les sept prochaines années de sa vie en prison, à Otisville. Avant de quitter ce qui fait son monde, il va aller à la rencontre de tous ceux qui ont fait ce qu'il est. Son père, un pompier irlandais à la retraite qui tient un bar. Son boss, qui tient une boîte de nuit. Mais aussi ses amis d'enfance. D'un côté Jacob Elinsky (Philip Seymour Hoffman), prof de littérature anglaise plutôt timide et complexé, et qui est troublé par une de ses étudiantes (Anna Paquin). De l'autre Franck Slaughtery (Barry Pepper), un trader très sûr de lui, plutôt arrogant.
Tous les deux vont passer ensemble une dernière nuit avec Monty et sa petite amie, Naturelle (Rosario Dawson). Jusqu'à ce que survienne l'heure du départ...

Des hommes dans le crépuscule d'une vie


The 25th Hour (ou 24 heures avant la nuit, comme on l'a plus tard rebaptisé) est une puissante histoire d'hommes éclairée par des rayons crépusculaires. Elle raconte avec émotion le temps qui passe, les choix de vie et les regrets qui en découlent parfois, à un moment où l'on arrive une fois encore à la croisée des chemins. Dans une Amérique traumatisée par le 11 Septembre (le récit est enraciné dans ce drame), on suit un homme arrivé au terme d'une étape de sa vie et c'est tout ce qui colore son parcours cette nuit-là. Comme celui de ses proches, du reste.

 Une histoire forte, donc. Avec en toile de fond, l'ombre du soupçon: une partie du film consiste à savoir qui a balancé Monty aux flics. Est-ce que c'est Naturelle, qui a plus que profité du train de vie de Brogan? Dans le groupe, ils sont plusieurs à le penser. Et c'est ce qui apporte une tension sourde à leurs relations cette nuit-là...

Devenez Edward Norton

En définitive, si The 25th Hour est une réussite, c'est d'abord parce que le film dessine un héros complexe, qui ne fait pas de choix gratuits et dans lesquels tout un chacun pourrait facilement se reconnaître. Le but est en fait de construire un récit jouant à fond la carte de la personnification. Et cela, dans la forme comme dans le fond. Faire en sorte que nous soyons tous Monty Brogan. Pour que l'on adhère au twist final.
Ce dernier peut effectivement poser question, gêner voire carrément rebuter, mais le fait est que l'histoire est bâtie avec assez de finesse pour que ce que Yannick Dahan appelle la "suspension d'incrédulité" fonctionne. En tout cas, cela a été le cas pour moi. Mais peut-être me suis-je laissé emporter par l'envoûtante et émouvante musique de Terence Blanchard dès le départ...
Je ne sais pas: c'est à vous de voir. Quelqu'un l'a vu ? Si oui, vous avez un avis là-dessus ?

Bien à vous,
Benny

2 commentaires:

Anonyme a dit…

En total harmonie avec ton analyse , après AHX on ne peut que être qu'admiratif de la prestation de Ed et de cette façon de filmer si caractéristique d'un grand réalisateur tel que Spike Lee. A noter les prestations très fortes de Barry Pepper , de Philip Seymour Hoffmann et de la sublime Rosario Dawson

aussielilie a dit…

Bonjour, ce serait pour un nouveau post. Merci ! :)