mercredi 8 juin 2011

To Jump Off the Cliff

La lettre est arrivée hier matin. Quinze jours après l'entretien. Je l'ai attendue un petit moment et je m'étais promis de ne rien écrire tant qu'elle ne serait pas arrivée.
Quand j'y pense, je ne peux m'empêcher d'avoir l'estomac qui tortille. Avec ce mélange d'excitation et de trouille vers lequel j'aurai tendu pendant de longues semaines, de longs mois. Presque neuf, pour tout dire.
Mais ça y est: la lettre est arrivée chez mes parents, on va pouvoir y aller.

Je quitte la BennyCorp. Je quitte BennyCity. Pour au moins un an.
A la rentrée (a priori mi-septembre), je vais m'installer dans la Grande Méchante Ville.
Je vais vivre à Paris.

C'est fou, en y repensant... ça fait presque six ans que ça me trottait dans la tête. Et l'idée ne m'a pas lâchée, jamais. Peut-être parce que j'avais vraiment envie de connaître ça. Peut-être aussi parce que je suis resté un gamin qui n'a jamais voulu laisser tomber ce après quoi il voulait courir (en même temps, c'est cohérent avec la façon dont, ici, tout a commencé). Sans doute aussi parce que des gens proches de moi depuis longtemps sont là-bas et que j'ai hâte de les retrouver sur place.

Il y a un peu de tout ça. Et puis, je ne sais pas pourquoi, mais ces derniers mois, j'ai souvent pensé à ce titre d'un épisode d'Urgences (Je regarde trop la télé ?). Un épisode de la saison six, et un titre en français : Le temps passe plus vite que nos rêves. C'est joliment formulé et quand on passe la trentaine, c'est une phrase qui prend un certain relief. Pas de quoi inquiéter mais au contraire donner envie de se bouger. Faire ce que l'on a vraiment envie de faire.

Dans mon cas, c'est se confronter à un vrai, gros phénomène urbain. Me consacrer à mes projets perso (parmi lesquels ce blog, pour lequel j'aurai sans doute de la matière à revendre: soyez-en sûrs) et bosser en free lance. Pour ça, j'ai économisé consciencieusement pendant 18 mois. Parce que je vais sans aucun doute en chier, sûrement même. Mais je suis prêt.

Au moment d'écrire ce billet, je n'arrête pas de penser à la saison 6 de The West Wing aussi (oui : je regarde beaucoup trop la télé, on est d'accord). Un épisode dans lequel Bartlet demande à CJ une faveur très particulière et qui va chambouler sa carrière.

"Qu'est-ce que je peux faire pour vous?
- Sauter d'une falaise"
En anglais, To Jump Off the Cliff.

Cette fois, c'est mon tour. J'ai déjà une piste pour un peu de taf, et tout porte à croire que je vais rejoindre une colocation à la rentrée avec une copine. Ce qui ne m'est encore jamais arrivé: il n'est jamais trop tard.
On va pouvoir y aller: après y avoir mûrement réfléchi et avec un appétit juste incroyable. Avec humilité mais une grosse, grosse envie de voir ce que ça va donner.

L'ironie de l'histoire aura voulu que j'ai l'accord oral de ma boîte une heure après avoir découvert dans ma boîte mail un message dans lequel son expéditrice mettait un terme à une histoire qui aura duré près de quatre mois.
La vie ne se passe jamais vraiment comme on l'imagine: pourtant, je l'ai attendu, imaginé ce moment...
Il paraît qu'il n'y a pas de hasard dans l'existence, que les choses surviennent comme elles doivent arriver. Je n'en sais rien, peut-être...

Mais je sais une chose: l'heure est venue.
To Jump off the Cliff.

Bien à vous,
Benny

6 commentaires:

Ray a dit…

;)
Tu pars dans les territoires du nord, bonne nouvelle. On essaiera de passer quelques bon moments ensembles avant ton départ!

Florence a dit…

Très beau message!

Je te souhaite bonne chance pour ta nouvelle vie!

Au moins tu ne seras pas accueilli par le secret service lors de ton premier réveil parisien!

r lefourbe a dit…

Je ne sais pas comment était Benny ville (si cela se trouve c'était à coté de Springfield) mais tu trouveras surement ton bonheur à Paris. En tout cas je te le souhaite.

En revanche c'est un peu bizarre d'avoir pris une photo d'un naturiste qui saute.

Benny a dit…

@ Ray :
The Northwestern passage... en lisant cette phrase dans les transports en commun, j'ai souri. Et merci pour le message "Live from Japan", frerot

@ Florence :
Merci beaucoup ! Et j'aimerai bien en savoir plus sur le secret service... ;-)

@ r lefourbe:
Merci pour tes voeux. Et... oui, moi aussi, j'ai longtemps regardé cette photo en me faisant la même réflexion. Mais tout porte à croire que c'est la ficelle d'un short et pas une zigounette. Et en même temps, voilà quoi: je me suis mis un peu à nu là, donc bon...

aussielilie a dit…

La sensation de sauter de la falaise, ce fameux rush qui te prend aux tripes. On vit pour ça, au fond, je crois. Quoiqu'il arrive, tu ne regretteras pas...

Benny a dit…

@ AussieLilie :

On est bien d'accord. Et je pense que tu as raison. Merci, Mzelle :)