lundi 28 septembre 2009

La vie d'un homme, c'est parfois peuplé d'angoisses cyclistes

Ce matin, en me levant, je me suis rendu compte que ça fait tout juste un mois que je suis parti à New York et, franchement, ça fait tout drôle. Ca m'a rendu nostalgique et, ne me demandez pas pourquoi (après tout, ça n'a aucun rapport), ça m'a donné envie de vous raconter une histoire qui date un peu et qui est toute personnelle.
Les habitués de ce blog le savent : je suis un ex grand timide. Un ancien complexé de la période lycée/fac/début de vie active (la vache : ce fut aussi long, dis donc ?) qui a su dépasser ses angoisses les plus intimes pour être, en gros, ce qu'il est aujourd'hui (Qui a dit un célibataire en baskets avec une plante verte ?).
Mais il faut aussi savoir que ma toute première expérience, c'était quand même avec une femme mariée. Oui, oui. Enfin, elle était séparée et en instance de divorce mais bon, dit comme ça, ça fait un peu héros de comédie dramatique avec Juliette Binoche donc je préfère dire "Elle était mariée".

Nuits blanches sur canapé

La première chose à savoir, c'est que je suis une grosse nouille qui a vu trop de films. Vous n'avez jamais eu envie de vivre un truc un peu dingue, qui va électriser un peu vos nuits à la façon de Nuits Blanches à Seattle avec Tom Hanks et Meg Ryan ? Moi oui et ça m'est arrivé. Ou presque.
J'ai rencontré la fille en question sur Internet et l'histoire aura voulu qu'au moment où elle m'a contacté via un chat meetic, j'étais crevé et j'allais éteindre mon PC. Je ne l'ai finalement pas fait et ce n'est pas plus mal. On a papoté un peu, le courant est plutôt bien passé et on a repapoté à plusieurs reprises. A l'époque, elle était avec un autre garçon mais elle ne savait pas trop si ça allait durer. Je me rappelle lui avoir dit "Eh bien, si ça ne dure pas avec Machin fais le moi savoir : je te trouve très chouette". Elle a ri. Huit jours ps tard, elle et machin, c'était fini.
Elle m'a recontacté via MSN. C'était un dimanche soir en plein hiver. On commence à discuter et je finis par lui dire : "Tu sais, dans ma région, on a truc qui s'appelle le téléphone. Tu connais ?"
Elle a encore ri. On s'est appelé. On a raccroché à huit heures du matin.

La psychologie et les hommes

Et on a recommencé : lundi soir, mardi soir, mercredi soir... jusqu'à vendredi soir. Je crois que j'ai jamais aussi peu dormi dans une semaine mais rien que d'y penser, je souris. On a parlé de tout, de n'importe quoi, on s'est endormi sur nos canapés comme de grosses larves, et on a vite convenu de se voir dès mon premier jour de repos : le dimanche suivant.
Bon, moi, bien évidemment, j'ai voulu venir avant. Notamment jeudi soir parce que j'en avais marre d'attendre. Mais comme son père devait venir au petit matin, on a préféré reporter et s'en tenir à ce qui avait été décidé.
Au fil des soirées, nos conversations en fin de semaine sont devenues plus... mutines, on va dire. Oui, vous avez compris : je parle bien de débauche, de stupre, de lucre... et de lustucru.
Et là, mademoiselle ou madame lectrice, une vérité universelle débarque dans ce post : un mec, c'est parfois très, très idiot. Surtout quand ça se met à réfléchir trop.
Ben oui : ce qu'on vous dit pas quand vous vivez un truc intense au téléphone la nuit, c'est qu'il y a des moments en journée où on y pense, pense et repense. Et que fait un mec quand il pense ? Il se dit : "Mon dieu, si ça se trouve, on arrive à l'instant T. Est-ce que je vais assurer ?".
Je l'ai dit : un mec, c'est idiot. Vous allez quand même pas me faire croire que vous le découvrez en lisant ce texte, non ?
Donc je décide d'en parler avec l'un de mes meilleurs amis, qui bossait avec moi à l'époque. Sa réponse est digne d'un grand pédagogue. "T'inquiète pas, ça va bien se passer".
Merci. Super.
Je retente avec un autre pote. Sa réponse ? "T'inquiète pas, ça va bien se passer".
Youhou.
La psychologie et l'homme, c'est une grande histoire.

Toi aussi, redécouvre les maquettes

Je m'apprête donc à partir avec mes doutes sous le bras dimanche matin. Et samedi soir, je reçois un texto : "J'ai envie de te voir ce soir". Je réfléchis... une seconde et je dis oui. Je bossais à l'époque dans un service de relecture et de maquettes donc je terminais à minuit : pas moyen d'acheter des fleurs alors celle que je considère comme ma petite soeur (qui bossait dans le même service) et moi, on a fabriqué un bouquet de maquettes en papier en attendant la fin de la permanence de nuit (Moquez-vous : c'est nunuche et ridicule, j'en conviens).
Là, je prends ma Bennymobile et je fais la bagatelle de 200 bornes de nuit dans le brouillard à deux heures du matin et peu de sommeil dans mes réserves. Mais j'avais tout de même bien la pêche : j'ai dû promettre à mon "pote-psychologue" et à ma "petite soeur" que j'enverrai un texto une fois arrivé. J'ai vraiment des amis en or...

Quand Lance Armstrong s'invite...

J'arrive à trois heures du matin. Avec mes maquettes en bouquet. Elle rit. On visite son appart et on... n'a pas vu la salle de bains. On a calmé le jeu assez vite cependant, puisque j'ai joué cartes sur table sur mes questions du moment. Elle a été cool. On a bavardé un long moment sauf que j'avais toujours mes questions en tête.
A tel point que quand je suis allé aux toilettes, je me suis rendu compte que je m'inquiétais tellement que j'avais mal aux testitrucs.
Sur le coup, grand idiot hors catégories que je suis, j'ai pensé :
"Putain, si ça se trouve j'ai un cancer : dans deux ans, je gagne le Tour de France"
Et ça, c'est le drame, hein : je déteste le vélo.
Finalement, j'ai rien pu faire cette fois là. De tout le week-end. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne s'est pas bien amusés.
Au bout de trois jours, je suis rentré chez moi et... on n'a jamais remis ça. Ca n'a finalement pas duré longtemps. Je pourrais rêver 150 fois de refaire cette histoire mais la vérité, c'est qu'elle me plaît comme elle est.
Par la suite, elle et moi, on est devenu amis.
Par contre, je déteste toujours le vélo.

Bien à vous,
Benny

6 commentaires:

Une blonde dans la ville a dit…

Au fond, t'es un faux timide mais un vrai sensible, non ? ;)

ps : se chauffer avant un rencard, je trouve ça ultra dangereux, si tu changes d'avis le Jour J, t'es vachement dans la m...

Benny a dit…

Allons, allons : je ne peux pas te laisser dire un truc pareil. Tu as bien lu le passage sur la psychologie chez les hommes ? :p

PS : bien vu, J'y avais même pas pensé dis donc. Je vais méditer là-dessus.

Une blonde dans la ville a dit…

Un copain m'a dit un jour : "c'est pas qu'on est insensible ou qu'on manque de psychologie mais surtout qu'on a toujours peur de dire des âneries, on préfère donc se taire ou ne pas trop rentrer dans les problèmes que les autres nous exposent".
Je maintiens donc ma version.

Benny a dit…

C'est la deuxième fois que tu me coupes le sifflet.
Il faut arrêter : je vais frôler la crise d'identité, moi...

Une blonde dans la ville a dit…

Bah, les remises en cause, c'est aussi grâce à elles que l'on progresse, non ?

Benny a dit…

Oui, on est d'accord :)