lundi 2 novembre 2009

Dis, tu veux être mon ami (juste pour déjeuner) ?

Il faut que je vous raconte ma dernière découverte. Dimanche soir, alors que je faisais de l'apnée au milieu de la paperasserie, je me suis retrouvé à rédiger un CV... ce qui ne m'est pas arrivé depuis une paye.
Rends-toi compte, e-lecteur, mon dernier curiculoum, je l'ai fait sur mon premier PC chez mes parents il y a de ça près de dix ans. A l'époque, sur windows il y avait des CV prêts à l'emploi et qu'il suffisait de remplir. Eh ben, sur windows XP, crois-le ou non, l'onglet des modèles, je l'ai pas retrouvé (oui, bon : je suis peut-être juste myope de l'écran, hein, mais rien n'est moins sûr).

La fin du diktat-salade-avec-le-collègue

Je suis donc allé chercher sur le net, évidemment. J'ai notamment découvert un site comptant une floppée de modèles à télécharger. Ce qui, incidemment, a ouvert une autre fenêtre de mon moteur de recherche (en l'occurence Renard-en-Feu).
Le nom du site découvert, c'est Entre-Midi-et-2.com. La Tagline est efficace : "Désormais, vous n'êtes plus obligé de supporter vos collègues aussi entre midi et deux". Voilà ce qui a motivé la création du site: on n'a pas forcément envie de déjeuner tous les midis avec les mêmes personnes que l'on côtoie déjà toute la journée la plupart du temps.
Le site est donc destiné à toutes les personnes qui souhaitent profiter de leur pause déjeuner pour voir de nouvelles têtes, faire de nouvelles connaissances et élargir leur cercle d'ami(e)s.
Et même que l'on précise en gras : "Pas de photo, pas de critères physiques, pas de statut de la relation… Simplement un moyen ludique de mettre en lien les plus de 25 millions de Français qui travaillent tous les jours les uns à coté des autres".

Partager un repas, c'est tout
(gare à toi si c'est pas le cas)


Je trouve ça rigolo, original mais... un peu bizarre. Ca tient sans doute au fait que je m'entends bien avec mes collègues (même quand ils me font passer pour Polanski, les imbéciles) et que je les évite quand je les aime pas. Mais aussi et surtout à qu'il ne me serait jamais venu à l'idée d'utiliser un site internet pour trouver une personne avec qui manger une bavette sauce au poivre. Ben oui : tout le monde sait que moi, les sites de mise en relation, ça m'aide d'abord à rencontrer des filles divorcées dingues d'accordéon et de bal folk, comme la dernière fois que j'ai trainé ma souris sur meetic.
Tout ça me fait vachement penser à Edward Norton et à son laïus sur les amis à usage unique dans Fight Club. Celui-là, c'est peut-être juste pour déjeûner. Gare à toi si tu dévies sur le territoire amoureux au moment d'engloutir le fromage blanc. Sur le site, on jure que c'est juste de la mise en relation. Rien à voir avec la rencontre amoureuse : non, non, non.

Vas-y, trouve-toi un Jean-Louis

Alors oui, je sais qu'on est tous très occupé (mais aussi surconnecté) mais bon : on peut, peut-être, tout simplement sortir et éventuellement aller bavarder à la terrasse d'un café, avec les gens qu'on croise régulièrement dans cet établissement, non ?
C'est peut-être un site hyper-urbain pour ceux qui bossent dans les très grandes villes. Enfin bon, j'ai quand même jeté un oeil à ma zone de travail. Je peux déjeuner avec un Jean-Louis qui bosse à dix kilomètres du bureau. Même qu'il est très sportif, a mon âge et parle le Thaï.
Trop cool : si on a rien à se dire, il pourra le faire en langue étrangère.

Bien à vous,
Benny

6 commentaires:

Une blonde dans la ville a dit…

Excellent !
Je suis tombée sur le même site il y a une ou deux semaines et j'ai eu peu ou prou les mêmes réactions que toi : l'idée est sympa mais moi, je m'entends bien avec mes collègues. (en plus t’imagine si je tombe sur Oualter qui cherche des amis parce qu’il se sent un peu seul et incompris en ce moment ? C’est un coup à finir écartelée pour haute trahison sur le parvis)
J'ai commencé un billet à ce sujet mais jamais fini (p'têt que je m'y recollerai) et même dans les "grandes villes" (plutôt zone pas très accueillante à multinationales, dans mon cas)je suis pas convaincue, en fait.
(d'ailleurs, peu d'inscrits dans ma zone pourtant à fort potentiel vu le nombre de boites, c’est louche)

Benny a dit…

Oui, voilà : il y a un petit côté "Oui... mais pourquoi ?" assez troublant dans cette affaire. C'est à se demander si la technologie et ses facilités n'encouragerait pas la timidité, en un sens.
Alors je sais qu'on évolue à une époque où il est socialement de bon ton d'être émotionnellement pudique ("non, surtout ne montrons pas trop à cette personne qu'elle me plaît : juste assez mais pas trop") et je suis aussi comme ça, mais quand même... là, c'est peut-être un peu exploiter le rouage, non ?

Benny a dit…

"n'encourageraient", sorry

Une blonde dans la ville a dit…

C'est assez juste l'analyse que tu as sur "l'émotionnellement pudique" mais je me demande si ce n'est pas lié à une tranche d'âge... Non ?
(ou alors aussi lié à...)

Benny a dit…

Je crois que l'âge joue pas mal aussi. En tout cas, moi,je ne vis plus les choses comme il y a quelques années. Je ne me pose en tout cas plus autant de questions, il me semble.
"ou lié à..." : c'est une énigme ? Mmm, ça peut être lié au parcours de tout un chacun. Aux claques que l'on se prend. On devient un peu méfiant ou en tout cas prudent. Mais je pense que justement avec le temps, on sait faire la différence entre prudence émotionnelle et timidité sclérosante. Enfin, je vois ça à mon niveau.

Une blonde dans la ville a dit…

Le "lié à..." faisait référence à ton analyse des technologies qui encouragent la timidité.
Mais je suis assez d'accord avec toi.