mardi 3 mai 2011

"In Treatment" (saison 2): Weston marche avec les familles

Il en aura fallu, du temps. Cela fait pratiquement un mois et demi que j'ai terminé le visionnage de cette saison, et bien un mois que je pense à vous en parler. Le fait d'avoir attendu est peut-être une bonne chose. En ce sens qu'elle permet de "laisser reposer" les choses pour (essayer de) mieux les analyser.
Revoilà donc Paul Weston, psychothérapeute qui sait entendre les douleurs des autres mais qui a du mal à s'écouter lui-même. Après les neuf semaines de crise traversées dans la saison un, le téléspectateur le retrouve à New York. Il a divorcé, il a déménagé. Aujourd'hui seul dans un appartement où il assure ses séances, il doit se reconstruire après l'effondrement de son mariage. Pour cela, il va devoir affronter son passé. Le passé récent, puisque le père d'un de ses patients vient lui demander des comptes dès l'ouverture de la saison. Mais aussi des temps plus anciens, puisqu'il va entamer un long travail de reflexion sur la personne qu'il est et sur son histoire... Pour cela, il continue d'aller voir son mentor et amie/enemie intime Gina Toll (Dianne Wiest)

Quatre nouveaux visages
Comme pendant la saison un, cette quête, prenante et puissante, s'inscrit dans un agenda bien rempli, puisqu'il s'occupe de quatre nouveaux patients. Il y a d'abord Mia (Hope Davis), une avocate quadragénaire qui a tout sacrifié à sa carrière et semble irrémédiablement empêtrée dans une vie sentimentale vraiment chaotique. Elle retrouve Paul près de 20 ans après avoir suivi une première thérapie avec lui.
Il y a ensuite April (Alison Pill), jeune étudiante en architecture très indépendante qui découvre qu'elle a un cancer et qui refuse d'en parler, pas même à un médecin. Il y a également Oliver (Aaron Shaw), un gamin noir un peu un rond, mal dans ses baskets et qui se retrouve au milieu de ses parents en train de divorcer. Il y a enfin Walter (John Mahoney), PDG d'une grande compagnie confonté à un scandale qui essaie de faire front alors qu'il est au bord de l'implosion.

Se reconstruire...
Si la saison un de In Treatment était la chronique de la crise d'un quinquagénaire, la saison deux est une sorte de long voyage introspectif. Un périple poignant dans lequel on voit un homme ne plus seulement se demander qui il est mais qui il veut être. Porté par le jeu impeccable de Gabriel Byrne, ces 35 nouveaux épisodes racontent de manière poignante comment le docteur Weston ne veut plus seulement dresser des constats d'échecs et les comprendre mais bien se servir de tout ce dont il a vécu pour repartir de l'avant.
Lentement, cette chronique de la reconstruction (ou du début de la reconstruction), marqué par un vrai travail de deuil (au propre comme au figuré) est rythmée par les destins croisés des quatre patients de Paul.
Parfois agaçants, très souvent émouvants, je les ai trouvés encore plus réussis que ceux de la première année. Peut-être parce que certains (April, Oliver) me parlaient plus que d'autres... mais aussi parce que chaque personnage a un rapport à la notion de famille qui est finement décrit et toujours unique.

Plus de force, plus de finesse
Au-delà de toute subjectivité, on sent que cette saison 2 est encore mieux maîtrisée dans la forme comme dans le fond. Comme si les producteurs exploitaient désormais les caractéristiques de la série avec encore plus de force et de finesse.
Voilà pourquoi c'est une grande réussite.

Bien à vous,
Benny

2 commentaires:

Stéph a dit…

Quelle excellente série que En Analyse !!
J'ai vu la saison 2 il n'y a pas longtemps moi aussi, et elle m'a également beaucoup plu. Tous les patients de Paul sont remarquablement bien écrit et interprétés, même ce vieil acariâtre de Walter m'a touché par moments. Le jeune Oliver est bluffant, la si dure et pourtant si fragile April m'a vraiment ému, et Mia c'est bien simple j'avais l'impression de la connaître personnellement tant le personnage me parle.

Tu dis "plus de force, plus de finesse" en comparant à la première saison j'imagine. Je ne sais pas, la première saison avait aussi eu un gros impact sur moi, j'aurais du mal à dire quelle est celle que je trouve la plus forte. Le couple qui se déchirait chez Paul chaque jeudi soir m'avait beaucoup marqué par exemple.
Je te rejoins peut-être plus sur la "finesse", la saison 2 prend son temps comme la première mais je l'ai trouvée moins "catégorique" (je ne sais pas si c'est le terme le plus approprié à ce que je veux dire mais je n'en trouve pas d'autre là tout de suite) dans ses conclusions, elle finit de manière beaucoup plus ouverte pour les patients de Paul il me semble.

Quant à Paul lui-même, que dire sinon que G. Byrne est vraiment un grand interprète ? il porte son personnage à bout de bras, il le vit, il l'incarne pleinement. D'une finesse et d'une douceur incroyable avec les douleurs des autres, il est très dur et très monolithique dès lors qu'il est son propre sujet d'analyse.

Cette série atypique est vraiment une très belle réussite, j'espère en voir bientôt la troisième saison dans nos contrées... ah tiens ça me fait penser que je trouve la VF de grande qualité également.

Benny a dit…

@ Stéph :

Merci pour ce commentaire, très intéressant. En fait, si la saison 2 m'a plus marqué c'est peut-être parce que les personnages me parlaient plus... et pourtant j'ai aussi beaucoup aimé ceux de la saison 1.
Sinon, je suis en tous points d'accord avec toi sur la prestation de Gabriel Byrne.
(Et sinon, désolé pour le retard de ma réponse :p )