jeudi 7 juin 2012

"Sons of Anarchy" (saison 1) : de l'art de faire chauffer le moteur

Le pitch : Dans les rues de Charming, Californie, les motards du Sons of Anarchy motorcycle club redwood original (Samcro) font la loi. Trafic d'armes, économie souterraine, forces de l'ordre... ils contrôlent tout ou presque. 

Jax Taylor, fils d'un des fondateur du club - dont il est désormais vice-président - se demande cependant si lui et les autres blousons de cuir ne pourraient pas vivre autrement. Sans toujours se laisser aller à leurs penchants les plus violents.

Avant même que ne débute la saison 5 de ce blog, je vous avais déjà dit qu'il serait question de la série de Kurt Sutter par ici. D'abord parce que j'arrive bientôt à la fin de ma série de chroniques consacrées à The Shield (plus qu'une saison à évoquer). Ensuite parce que le bouche-à-oreille sur ce show diffusé sur FX était vraiment porteur.

"Let the motor running..."

J'étais donc assez confiant sans pour autant attendre quelque chose de bien particulier. En résumé : je n'avais pas d'attente trop élevée au moment de lancer les DVD... et pourtant, je suis un peu déçu. Ou, plus précisément, pas pleinement convaincu.

La série ne manque pourtant pas d'arguments pour s'imposer d'entrée de jeu. D'abord son casting : au premier rang, on aperçoit cette vieille trogne de Ron Pearlman, acteur incontournable des écrans américains depuis déjà plus de deux décennies. A coté de lui, Katey Sagal, ex-Peggy Bundy de Married, with children qui est également celle qui partage la vie de Kurt Sutter.

Deux excellents acteurs dont on sait qu'ils sont capables de "sublimer le veau" (comme on dit chez Top Chef) sans trop de souci.

Une belle point de vitesse sur la fin

A côté de ça, Sutter sait où il va et il développe, tout au long de la première saison, une histoire qui gagne en densité. Tout ça pour arriver à un final vraiment réussi (l'arc des trois derniers épisodes forme un tout : on peut élargir le compliment à toute la dernière partie).

Oui mais voilà : la mise en route ressemble au démarrage d'un moteur diesel. Pendant plus de la moitié de la saison 1, j'ai trouvé que ça ronronnait pas mal. Et j'ai eu du mal à m'enthousiasmer pour cette histoire pas du tout bancale mais pas vraiment prenante.

Est-ce qu'inconsciemment, j'ai jugé la série en songeant au travail de Sutter sur The Shield ? C'est possible. Mais pas sûr. Dans mes souvenirs, le lancement des aventures de Mackey et sa Strike Team n'est pas non plus la période la plus marquante de la série... mais j'étais sensiblement plus accro.


Ce qui m'a (peut-être) manqué...

Peut-être manque-t-il, dans le coeur du récit, un élément qui, d'entrée de jeu, vous agrippe vraiment aux tripes.

Soyons clairs : je ne cherche pas forcément à ce que l'on me refasse le coup de Terry Crowley (ce serait gros et malvenu) mais je me dis que, peut-être, la phase d'introspection que traverse Jax aurait pu être exploitée avec plus de force.

Avec la naissance de son fils, la découverte des écrits de son père et la lutte de son ami d'enfance Opie pour s'extraire de la violence de Samcro, on a en effet tous les éléments pour vraiment faire rentrer le public dans le ventre du héros.

Sauf que non. On reste en surface : Sutter et sa bande ne vont pas au bout de cette démarche qui me semblait pourtant porteuse... Est-ce la faute de l'acteur Charlie Hunnam, qui joue le rôle principal ? Je l'ai pensé. On m'a soufflé, via Twitter, que l'Anglais lui-même n'était pas vraiment satisfait de sa prestation sur ces 13 premiers épisodes... donc ça a pu jouer.

Un récit trop appliqué ?

En fait, je pense que c'est un tout. Qu'il y a, chez les scénaristes de Sons of Anarchy, une farouche volonté de poser les choses de manière solide. Avec beaucoup d'application. Mais cela reste assez "scolaire", en ce sens qu'il manque un peu d'âme à tout ça.

L'accélération de l'histoire dans le dernier tour de piste, la présence de figures vraiment fortes (en premier lieu l'agent Stahl, avec une formidable Ally Walker) et le potentiel évident de l'ensemble font que je regarderai sans peine la suite. D'autant que l'on m'a (encore) soufflé que la saison 2 confirmait la montée en puissance finale.

Mais là, pour le coup, oui : je serai un peu plus exigeant sur ce que je verrai.



Bien à vous,
Benny

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