mardi 7 avril 2009

Le mystère Chandler

En ce moment, je fais une cure de Friday Night Lights. Je ne vais pas être très original : c'est vraiment, vraiment bon. Dans les prochaines semaines, il est probable que je revienne plus attentivement sur les (nombreuses) qualités de la série de Peter Berg et Jason Katims. Mais aujourd'hui, je vais m'intéresser à une des têtes d'affiche de la série : Eric Taylor, incarné par Kyle Chandler.
J'adore Taylor. Quelque part, ce personnage vient combler une de mes aspirations profondes. Cela fait en effet quelques années que je pense que le sport (et surtout le sport collectif) peut-être un bon terreau pour raconter des histoires denses d'un point de vue humain.
Friday Night Lights est une série dont la qualité repose sur les multiples cadres dans lesquels s'inscrit son récit. C'est tout à la fois un teen show qui dépasse largement cette catégorie, une fresque saisissante d'une certaine Amérique d'aujourd'hui (celle du sud) et une brillante évocation du sport et de ses enjeux sur et en dehors du terrain de jeu. Mais sur ce dernier point, ce show m'interpelle vraiment.

Une vie dans une autre

Pourquoi cet aspect et le personnage du coach Taylor me bottent autant ? Peut-être parce que, chez moi, la dynamique de projection fonctionne à plein régime sur ce coup-là. C'est un peu comme ce que Feyrtys dit dans sa critique de The Wrestler (oui, j'aurais pu citer Schopenhauer ou Gandhi mais j'ai la flemme ^^) : "Je suis entrée dans l'histoire comme s'il s'agissait de la mienne".
C'est une excellente formule. Elle met des mots sur une expérience de spectateur ou de téléspectateur que tout un chacun, au fond, veut vivre face à un grand ou un petit écran. C'est rare. Plus qu'on ne le croit. Mais avec Taylor, je vis peut-être par procuration une vie que j'aimerais vivre. Ou que je vivrais peut-être un jour, à un autre niveau ou dans un autre cadre.
Sans jouer les groupies transies, j'aime ses réactions, sa façon d'évoluer auprès des siens comme au bord d'un terrain. Un homme qui ne parle pas énormément mais tape souvent juste lorsqu'il s'exprime. Un gars qui sait faire face à la pression, et sait aussi se remettre en question quand il a tort.
Il y a toutefois quelque chose de troublant. Ce quelque chose, c'est Kyle Chandler. Je le trouve vraiment très bon. Subtile, juste. Il se dégage de son interprétation une impression de vérité. Mais Kyle Chandler, c'était aussi Gary Hobson à la fin des années 90, le héros de Demain à la une.

D'une décennie à l'autre

Sans blague : vous vous souvenez de cette série qui rappelait maladroitement Code Quantum ? L'idée était sympa. Le début aussi. Mais c'est vite devenu terne, assez mauvais. Et franchement, Chandler n'était pas à son avantage. C'est même un doux euphémisme.
Alors, de Chicago à Dillon, je ne sais pas ce qui s'est passé mais c'est proprement étonnant. Je n'ai pas vu The Lion's Den, série intermédiaire dans laquelle l'acteur partageait la vedette avec Rob West Wing Lowe. Mais il faut reconnaître qu'en dix ans, Chandler est devenu un tout autre acteur. Ca laisse songeur, non ?...

Bien à vous,
Benny

5 commentaires:

Myriam D a dit…

Non mais là je suis déçue !! FNL, c'est à peu près la série la plus mal filmée du monde. Je ne vois pas du tout l'intérêt des très gros plans tout de travers. Encore si c'était pour "l'action" sur le terrain, mais non, c'est tout au long de la série. Puis les images sont beaucoup trop sombres, moi qui suis un peu myope, je ne vois jamais rien ! Et les dialogues ? Ils sont nuls, c'est de l'impro ou quoi ? On a l'impression de regarder The Hills (et encore, c'est quand même mieux).

Benny a dit…

Bonjour et... WOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOH !

(Oui, c'est ma façon de dire que je suis pas d'accord)

1/La façon de filmer : on appelle ça une caméra "organique", censée plongé le spectateur dans l'action en donnant une réalité physique au caméraman. Comme si c'était un personnage invisible, dont la présence n'est pas éludée, contrairement à des séries où l'on nie le dispositif technique et sa présence (Genre : Les Frères Scott). Ca réduit peut-être le confort du spectateur mais c'est "immersif". Maintenant, on aime ou on n'aime pas, c'est vrai. Mai l'utilisation de ce procédé pas très nouveau n'est pas encore surfait comme dans... neuf saisons de NYPD Blue.

2/ Franchement, les dialogues ne m'ont jamais choqué. En tout cas, je n'ai jamais poussé des hurlements comme devant Dirt, Grey's Anatomy ou CSI : Miami.

3/ Content d'avoir une nouvelle lectrice, même si ses goûts et arguments me laissent... perplexes. Ca va donner (peut-être) un peu de débat sur ce blog et ça, c'est pas plus mal. C'est vrai ça : attendre le 93e episode pour avoir son Nemesis, c'est un peu long... :p

Myriam D a dit…

Alors Wooooooooh (je m'adapte à ton langage),
Ok pour la façon organique de filmer et tout le blabla que tu veux autour du but et de la prise en compte de la technique gnagnagna. Plein de grands réalisateurs de cinéma ne mettent pas la technique (autant) en valeur dans leurs films et pourtant, ça marche, et le spectateur se laisse prendre dans le film. Enfin tant que tu avoues que c'est quand même moyennement au point pour le moment, je suis satisfaite d'avoir mis le doigt là où ça fait mal.
Concernant les dialogues, soit tu regardes la série le dimanche matin, donc tu regardes en français, donc je suis choquée de savoir que ça ne te choque pas, ô grand journaliste !! Soit tu regardes la VO, et là je peux rien dire...
et concernant mes références, The hills c'est quand même mieux que les frères Scott (et oui je fais exprès de citer des trucs stupides).
On devait déjeuner ensemble l'été dernier, des fois avant que tu partes à NYC ?

Benny a dit…

Tutututut (ça, c'est pour enrichir ta connaissance de mon langage :p)

Enlève ton doigt, parce que ça ne fait pas mal : j'ai dit qu'on pouvait ou pas apprécier ces techniques filmiques. Je n'ai pas dit que c'était mal fait. En tout cas, pas dans ce cas-là. Pour NYPD Blue, quand Gregory Hoblit lâche son poste de producteur et de garant de l'identité visuelle de la série, celui qui le remplace, Mark Tinker, essaie de garder le même esprit sans le faire évoluer. D'où la sclérose. D'où l'impression que c'est vain.
J'ai pas cette sensation avec Friday Night Lights. Les effets stylistiques appuient les répliques (en VO, oui, évidemment) plus qu'ils ne secouent le cadre. De ce point de vue, Peter Berg, le producteur, poursuit le boulot qu'il a fait par ailleurs dans une autre série, Wonderland, qui se passe dans un hôpital psy.


En outre, si tu l'as oublié, je ne suis pas très grand ("grand journaliste"). Je fais tout juste 1,68 m ;-)

Enfin, un déjeuner ? J'adorerai ça ! Je pourrais te balancer des boulettes de pain quand je ne serai pas d'accord avec toi, comme ça (nan, je sais me tenir. Et j'ai de vrais arguments ^^). Tu es libre lundi ou mardi ?

Anonyme a dit…

roo bichette dsl j'étais à l'école lundi et mardi, ce qui veut dire que ce sont des jours où je n'ai ABSOLUMENT PAS de vie !! mais si tu réponds à tes mails sur facebook des fois on pourra se voir aujourd'hui ou demain. J'amènerais mon chien, il te mordra si tu m'embêtes