lundi 24 août 2009

Les tops et les flops d’"Urgences"

Mes petits camarades se moquent parfois de moi parce que j’adore faire le point, dresser des bilans. C’est mon côté agriculteur : ce que l’on sème, il faut savoir le récolter. Même avec une série télé.
Justement, que doit-on retenir d’Urgences ? Que c’est une série avec un début (la période Edwards/Clooney/Margulies, saisons 1 à 6), un milieu (la période Edwards/Wyle/Tierney, saisons 6 à 10) et une fin (la période Tierney/Phifer/Grimes, saisons 10 à 15).
A partir de là, si on accepte ce découpage, on peut s’amuser à classer (fin de série oblige). La preuve ci-dessous.

LE TOP PERSONNAGES
DES SAISONS 1 A 6


1. Docteur Mark Greene (Anthony Edwards) :
oui, tout le monde n’avait d’yeux que pour George Clooney. Mais franchement, avec un mariage qui s’écroule, une agression au boulot, un père mourrant et une sacrée fin à l'horizon, Greene est resté LE médecin. Celui qui progresse, qui se plante mais qui apprend et a gagné le respect de tous. A commencer par celui du téléspectateur.
2. Docteur Doug Ross (George Clooney) : le modèle du médecin en proie à des démons personnels qui n’en demeure pas moins un bon pro, hanté par la souffrance des enfants. Un modèle que le staff de scénaristes d’Urgences a plus ou moins essayé de copier sans jamais parvenir à l’égaler. Le personnage perd un peu de sa force en saison 5 (voire un peu en saison 4), départ oblige.
3. Docteur Peter Benton (Eriq La Salle) : le mentor, la tête de lard, le chirurgien sûr de son fait et le praticien qui ne se plante presque jamais. Toute la force de Wells et des auteurs aura été de le faire évoluer au fil des saisons sans lui faire perdre son identité. Cette évolution est suffisamment bien gérée pour que son départ pour raisons familiales (saison 8) soit cohérent.
4. Infirmière Carol Hathaway (Julianna Margulies) : Sherry Stringfield partie en saison 3, elle reste LE visage féminin de cette première ère. Principalement grâce à sa storyline de la saison 1, qui lui fera gagner le cœur des spectateurs pour ne plus le lâcher. Mais aussi et surtout parce qu’elle est restée un personnage autonome en couple avec Doug Ross ou pas.
5. Docteur John Carter (Noah Wyle) : le newbie, le personnage qui représente le téléspectateur, qui trouve ses marques avec lui au Cook County. A l’époque, il apporte une dose d’humour bienvenue.

LE TOP PERSONNAGES
DES SAISONS 6 A 10


1. Docteur John Carter :
le bleu a grandi, il prend même symboliquement la place de Greene après avoir eu une vie privée agitée. Il trouve l’amour en se sortant de problèmes de drogue (soap !) mais forme un couple génial avec Maura Tierney. L’âge d’or se poursuit avec ces deux-là... jusqu'à son départ et surtout son retour d'Afrique, qui bouleverse la donne de manière plus ou moins efficace. N'empêche : à l'époque, le boss, celui qui tient une place de choix dans les intrigues, c'est lui.
2. Infirmière puis docteur Abby Lockhart (Maura Tierney) : elle a un caractère bien trempé, a des emmerdes familiales jusqu’au nez mais le jeu de l’actrice et l’écriture plutôt intelligente de Jack Orman fait que l’on y croit. Et cela d’autant mieux qu’entre la saison 7 et la saison 9, les choses se font en douceur.
3. Docteur Mark Greene : la conclusion de son histoire, en saison 8, est la plus poignante de la série. Point.
4. Docteur Elizabeth Corday (Alex Kingston) : son arrivée en saison 4 avait apporté un vent d’air frais. Son couple avec Mark Greene a parfois desservi l’intérêt du personnage. Seule sur le devant de la scène en saison 9, elle joue la carte de l’émotion et ça marche.
5. Docteur Greg Pratt (Mekhi Phifer) : je vous jure, si vous ne regardez que la saison 9, il y a quelque chose d’intéressant. Si, si.

LE TOP DES PERSONNAGES
DES SAISONS 10 A 15


1. Docteur Archie Morris (Scott Grimes) : on m’aurait dit, il y a encore 18 mois, que j’écrirai ça, je ne l’aurai pas cru. Pourtant force est d’avouer que dans la dernière partie de la série, c’est lui qui est au cœur de la machine. Et c’est assez chouette, souvent. On devine que les scénaristes aiment écrire pour ce personnage. Ce qui n'est pas forcément le cas pour d'autres...
2. Docteur Abby Lockhart : de la saison 11 à la saison 13, c’est elle qui tient la baraque et elle le fait bien. Le drame, c’est la saison 14 et sa nouvelle plongée dans l’alcool. Overzetop. Soap. Red Card to David Zabel.
3. Docteur Katherine Banfield (Angela Bassett) : pour sa dernière saison, le service se dote d’un vrai chef de service. Crédible. Exigeant. Avec des failles. Humain. On n'y croyait plus : bien joué.
4. Docteur Simon Brenner (David Lyons) : dire que dans sa toute première scène, il est au lit avec deux femmes… Là non plus, on n'y croyait pas. Mais son personnage a été sauvé par la reprise en main de la saison 15. La fin ouverte que lui a reservé Wells fait presque regretter de ne pas savoir ce qu’il adviendra de lui.

LES PLUS GRANDS FLOPS DE LA SERIE

1. Docteur Luka Kovac (Goran Visjnic) :
amoureux de Carol Hathaway, de Abby version infirmière, de Julie Delpy déguisée en infirmière, de Chuni Marquez l’infirmière (ce garçon a un problème), de Sam Taggart, infirmière (un gros problème), mari d’Abby devenue docteur. Chef de service avant de partir en Croatie mais après être allé en Afrique pour jouer les morts. Et dire qu’il devait remplacer Doug Ross…
2. Docteur Greg Pratt : docteur Zébulon. Personnage littéralement sacrifié après le départ de Jack Orman pour faire tout et surtout vraiment n’importe quoi. Du grand gâchis, tout juste sauvé par une disparition surprenante.
3. Docteur Tony Gates (John Stamos) : son personnage devait récupérer (un peu) la storyline de beau gosse laissée par Clooney et, dans une certaine mesure, celle de Sharif Atkins (docteur Michael Gallant), dont le personnage est parti en Irak. Le problème, c’est que ça ne suffit pas à en faire un personnage attachant.
4. Docteur Ray Barnett (Shane West) : la romance subtile qu’il noue avec Neela Rasgotra (Parminder Nagra), sa colocataire, devient intéressante ? Les scénaristes le font passer sous un camion et lui coupent les deux jambes avant de s’en débarrasser. Grotesque.
5. Docteur Victor Clemente (John Leguizamo)/Docteur Kevin Moretti (Stanley Tucci)/Docteur Skye Wexler (Kari Matchett) : trois très bons acteurs, trois rôles bancales (« C’est le nouveau chef ! Bouh : il est pas cool ! ») et une vraie sensation de gâchis en fin de parcours qui précipite la série dans un sacré creux. Zabel, sois maudit…

LE TOP 5 DES MEILLEURS EPISODES

1/ 9.21 : When night meets day. Le dernier épisode écrit et réalisé par Jack Orman, numéro 200 d’Urgences, marque la fin d’une époque. En même temps, c’est une sacrée claque visuelle et narrative, avec Noah Wyle et Mekhi Phifer en vedettes. Un must.
2/ 6.13 et 6.14 : Be Still my Heart/All in the family : un déséquilibré, un poignard, beaucoup de sang et un décès dont les répercussions résonneront… jusqu’à la saison 15. Deux épisodes gore mais électriques. Et très émouvants.
3/ 8.21 : On The Beach. John Wells écrit les derniers jours de Mark Greene à Miami. C’est poignant, dur. C’est surtout redoutablement efficace : on pleure à chaudes larmes.
4/ 1.9 : Blizzard. 15 minutes où il ne se passe rien. Trente autres où on en prend plein la figure. Un mythe est né.
5/ 12.13 : Body & Soul. Urgences, c’est aussi tout un lot d’épisodes thématiques. Raconté à l’envers (9.10 : Hindsight, très bon et écrit par Zabel), en temps réel (11.06 : Time of Death), à travers de multiples points de vue (8.01 : Four Corners) ou tourné en direct (4.01 : Ambush). Celui-ci met en vedette James Woods et évoque la maladie de Charcot. Une vraie performance.

Et vous, quel bilan faites-vous ?

Bien à vous,
Benny

8 commentaires:

feyrtys a dit…

Mon bilan est le même que le tien ! Mais je rajouterais Love's Labor Lost dans la liste des meilleurs épisodes. C'est celui de la saison 1 où Greene perd une patiente lors de son accouchement.

C'est fou comme je suis attachée à cette série. Et j'ai ADORE cette dernière saison. Vraiment adoré. Je suis ravie de ce qu'ils ont réussi à faire avec une série qui était devenue bancale. C'est un exemple de sauvetage très réussi.

Benny a dit…

"Love labor lost", j'ai failli le mettre parce que c'est effectivement un des tout meilleurs épisodes. Il aurait sûrement été sixième si c'était un top 10. Et puis il y a aussi l'épisode qui suit le départ de Doug Ross, où Benton fait un remplacement au fin fond des USA en saison 5, l'épisode 16 "Middle of nowhere". Mais aussi 10.2 : "The Lost", où Carter vient chercher Kovac en Afrique, lequel évite d'être abattu par les rebelles de Kisangani parce qu'il porte une croix de prêtre... alors qu'il a perdu sa foi. Un épisode atypique, loin de Chicago, mais bien fait. Et puis aussi 9.22 : "Kisangani". Mais pas 12.15 : "Darfur" ; Pratt fait n'importe quoi !
Sinon, je suis partagé : comme toi, j'étais heureux de constater que la série remontait dans mon estime pour son dernier tour de piste et, en même temps, je ne peux m'empêcher de penser que, bon sang, avec un peu plus de rigueur, on aurait pu éviter ces saisons 12,13 et 14 vraiment moyennes en comparaison à l'ensemble !
Maintenant, on peut aussi se demander si ce ne sont pas les exécutifs de NBC qui, constatant le succès d'audience de Grey's Anatomy, ont demandé au staff de scénaristes de "soapiser" davantage l'ensemble...

Arnaud J. Fleischman a dit…

Tout d'acord avec ce qui est écrit. La liste des épisodes est (presque) parfaite. Comme pour toute liste c'est subjectif. Pour ma part je rajouterais l'épisode du départ de Susan Lewis (1.08 Union Station), Greene courant sur le quai de la gare alors que Susan s'en va. Un grand moment romantique. Et puis le pilote. Comment ne pas citer le pilote. Tout est dans le pilote. Tout ce qui fera les grandes herues de la série.
Je crois que comme beaucoup, c'est avec Urgences que j'ai commencé à aimer les série, à devenir sériephile. Urgences c'est aussi, en France, l'une des séries qui a permis au genre de ne plus être regardé de haut.
La fin de la série, je l'ai dit par ailleurs , et , est pour moi une réussite et la fin d'une époque.

Benny a dit…

@ Arnaud : va pour le pilote, tu as absolument raison. C'était évident et pourtant, je ne l'ai pas placé dans le top 10 dont on parle ci-dessus. Et c'est vrai que "Union Station", c'est un grand moment. Moi, je me souviens surtout que c'est le jour du mariage de Lydia et de l'agent Grabarsky, et que Mark ne peut quitter Susan des yeux.
Je suis également d'accord sur l'impact de la série sur l'intelligentsia française, qui daignait enfin lever un peu le nez et arrêter (un peu) de se tripoter avec ses préjugés.
Enfin, très bonne idée d'avoir mis des liens sur "Un peu de tout, de rien, et le reste". Ca va me permettre de te faire savoir que j'arrive pas à poster des commentaires sur ton blog... et que ça m'énerve ! :p
Est-ce que le problème vient de moi ou quoi ?

Arnaud J. Fleischman a dit…

Le problème des commentaires semble être réglé. Tu peux me désormais dire tout ce que tu veux.

Alex a dit…

Je cherchais ce que le gens pensaient du dernier épisode d'Urgences (et d'Urgences en général) et je suis tombée sur ton blog (ou ton monde). Très bon article, ça fait plaisir à lire... mais ou est Romano? (désolée j'adore cet homme, mais sa malediction de l'helicoptère c'est peut être un peu trop).
Le dyptique Be still my heart / All in the family sont les épisodes qui m'ont le plus marqués. A chaque fois que j'entend la chanson de la fin du 1er épisode (Battleflag, je revois toujours le visage de Lucy dans une mare de sang (ce n'est pas des plus sain je l'avoue)
Bonne continuation!!!

Benny a dit…

Bienvenue, Alex !!!
C'est vrai que Romano est un personnage plutôt réussi et qui tient une place importante dans la seconde époque (saisons 5 à 10). Mais au moment de faire la liste des personnages qui marquent, je me suis surtout souvenu de la saison 9, quand il doit faire le deuil de son bras (après un accident quand même bien overzetop)...
Est-ce que ça suffit, une saison, pour le mettre dans un top 5 ? J'ai pensé que non. Mais le personnage marque tout de même plus qu'un Malucci ou une Cléo Finch, c'est sûr...
A bientôt !

Allan a dit…

Et bien je trouve ton avis intéressant mais (!) Je ne suis pas forcément d'accord. Pour moi la série se decoupe en 3 (1-8), (9-12), (13 a 15), bien que la saison 15 relève le niveau des saisons 12 à 14.

Pourquoi ce decoupage ? Tout simplement car les premieres saisons, jusqu'à la mort de Greene sont les meilleures. On s'attache, on vit aux rythmes des operations, et les intrigues sont correctes.

Les saisons 9 à 12 marquent le déclin de la série grâce (à cause ??) de la partie "mission humanitaire en afrique" et le coté soap que prend la série (Abby et son alcoolisme, Sam et son morveux, Kovac (LA DECEPTION), On sent que la série perd en qualité

Puis la troisième partie. Les saisons 12,13 et 14 sont les pires saisons ! Le soap par excellence, les chefs de services bont et disparaissent, les intrigues sont niaiseuses (afrique, triangle amoureux, alcolisme...), et les départ n'arrange rien (Carter, Suzanne, Kerry...).

Vraiment dommage.


Mes personnages préférés sont :

Mark
Jennie
Carter
Lucy
Benton
Carol
Doug
Lizzie
Romano
Chen
Neela
Morris

Et ceux que je n'aime pas

Benfield
Sam
Abby
Kovac
Dubenko
Mallucci
Cleo (elle sert à rien)
Gates
Clemente
Pratt
Galant

J'en ai surement oublié comme les infirmières mais je les adores !

Voilà