samedi 6 février 2010

Le DVD de février : "La nuit nous appartient"


New York, dans les années 80. Robert "Bobby" Green (Joaquin Phoenix) est le gérant d'un club de Brooklyn, le El Caribe. En couple avec Amada (Eva "Ouhlala"  Mendes), tout semble lui sourire : bien entouré, il a la cote auprès des propriétaires russes de son établissement et il passe pas mal de son temps avec ses amis à faire la fête, à fumer et s'amuser.
Mais Robert Green, c'est aussi Robert Gruzinsky. Le fils du commissaire Albert Gruzinsky (Robert Duvall) et du capitaine Joseph Gruzinsky (Mark Wahlberg) de la police de New York. Dans le monde de la nuit, personne (sauf Amada) ne connaît son secret. Jusqu'à ce que ses deux vies parfaitement séparées ne se téléscopent alors que les forces de l'ordre enquêtent sur la mafia russe. Le milieu entend en effet étendre son influence sur le trafic de drogue en utilisant pour cela les boîtes de nuit.
Bobby se retrouve alors à la croisée des chemins. Entre deux familles : l'une (la sienne) dont il se sent étranger, souvent rejeté, et l'autre (la mafia) qui aimerait lui confier davantage de responsabilités. Et comme lui dit son père : "Soit tu seras avec nous, soit tu seras avec les dealers. Tôt ou tard, tu devras choisir".

Une pure tragédie

Il avait déjà signé Little Odessa et The Yards : James Gray est un pur réalisateur de tragédie. Un genre dont il a compris la quintessence et qu'il filme avec maestria. Qu'importe les passions, la lutte des hommes pour tenter de maîtriser leur destinée : une fois que le ressort est lancé, plus rien ne peut l'arrêter. Lorsque le personnage de Robert Duvall prononce les paroles évoquées un peu plus haut, on sait que l'on va y avoir droit. Tout l'intérêt du film réside alors dans la capacité du réalisateur à garder le spectateur sous tension, à le surprendre. Ou pas.
Très franchement, avec La nuit nous appartient, ça le fait bien. Le film est en effet particulièrement rythmé. Cela ne veut pas dire que l'on court après les protagonistes pendant 110 minutes.
Beaucoup plus subtilement, Gray alterne les scènes d'exposition intimistes avec des scènes de tension vraiment fortes. Et évidemment, si l'ensemble marche aussi bien, c'est parce que l'articulation des deux est vraiment efficace.

Gray vous en met 
plein les yeux...

Non content de raconter le parcours d'un homme, le film égrene les conséquences de ses actes de manière très fluide et ce qui fait que l'attention du spectateur ne se relâche jamais. Et puis surtout, James Gray fait preuve d'une inventivité visuelle vraiment bienvenue. D'un point de vue purement formel, c'est sans doute son film le plus abouti : quand on songe à la scène des chutes de pluie ou à celle dans les champs, on se dit que c'est ce qui finit de convaincre le spectateur. Ainsi, si on devait résumer La nuit nous appartient a un mot, ce serait sans doute : puissance.



Puissance du rythme, puissance des sentiments suscités, puissance d'évocation des images qui se succèdent. Vous l'aurez compris : ce film est une belle réussite, renouvelant adroitement un schéma narratif connu et utilisé à maintes reprises. Notamment par un certain... James Gray.

Bien à vous,
Benny

2 commentaires:

Une blonde dans la ville a dit…

Un billet par jour ? Tu te lâches, toi...
Effectivement le film m'avait tentée quand il était sorti, je ne suis pas allée jusqu'au bout, il faudrait que je répare ça

Benny a dit…

@ Une Blonde dans la ville : J'avais un peu de temps, ce week-end, c'est surtout ça.

Quant à "La Nuit nous appartient", je confirme : c'est un bon film. Certains disent que James Gray nous refait Little Odessa et The Yards, moi je dirais qu'il va plus loin dans un thème qu'il connaît bien. On peut dire qu'il franchit un pallier de plus. Mais c'est bien s'il se renouvelle. Je n'ai pas encore vu son "Two Lovers", donc je suis assez curieux de savoir ce qu'il en est.
Si quelqu'un à un avis sur ce dernier film, qu'il n'hésite pas à s'exprimer :)