dimanche 27 juin 2010

Elle a toujours le sourire

Elle et moi, ça va faire dix ans qu'on se connaît. A l'époque, on essayait désespérement de se faire embaucher par la BennyCorp, quitte à courir après tous les rendez-vous pour ça. On était trois comme ça, pendant un an, et elle, c'était celle qui avait toujours le sourire. Vous avez peut-être des gens comme ça, vous aussi, dans votre entourage. Des gens qui irradient par leur appétit de vivre, leur simplicité et  leur bonne humeur quasi-permanente.
A l'époque, son grand jeu c'était de faire croire qu'elle me courrait après. Enfin, je pense que c'était un jeu parce que je n'y ai jamais cru. Je pense que c'était surtout un bon moyen d'obliger celui qui allait devenir le père de ses futurs enfants à se bouger pour elle. Force est d'admetttre que ça a bien marché quand on pense à ses deux magnifiques petites filles...

Se rapprocher, s'éloigner

Après quoi, j'ai eu mon premier contrat et ça a lancé un espèce de loooong chassé-croisé qui fait qu'on a que très peu retravaillé ensemble. On s'est revu de très nombreuses fois : pour une fête surprise pour ses 27 ans, pour la naissance de sa première fille et après celle de la seconde. A chaque fois, évidemment, elle avait toujours le sourire. Partout où elle est passée, elle a croisé des gens avec qui j'ai aussi bossé. Ils sont tombé sous son charme, évidemment. Son sourire, son énergie, son éternelle envie de rire : c'est à se demander comment on peut ne pas l'aimer.
J'ai plus souvent bossé dans les mêmes locaux que son mec. Sur lequel, à une époque, trainaient des rumeurs pas très nettes. J'ai préféré ne pas y croire, tout ce qu'on me racontait me semblant trop gros pour être vrai. Peut-être que je n'ai pas voulu savoir.
Avec le temps, elle et moi, on s'est éloigné sans vraiment s'éloigner. La distance entre nos villes, la distance entre nos coups de fil ont fait qu'on est devenu moins proches. Presque sans rien sentir. La preuve : quand mes parents ont fait une grande fête avec tous mes potes, elle n'est pas venue. Alors que pour moi, c'était évident qu'il fallait qu'elle soit là. Je ne lui en ai pas voulu mais j'étais un chouya déçu... on se perdait un peu de vue.

Presque comme si de rien n'était...

Finalement, on s'est retrouvé à BennyCity cette année. Elle, son mec et moi. Pour l'avoir vu à l'oeuvre, j'ai souvent considérait qu'il aimait séduire, sans forcément aller au-delà. Sauf que c'était pas du tout ça. Aujourd'hui, je suis allé voir un vieil ami qui m'a parlé des aventures plus ou moins glauques du bonhomme. Des trucs plus ou moins connus des autres.
Il y a deux mois, ils se sont séparés après qu'elle a découvert des mails sans équivoque. Je la croise des fois, le matin,  avec ses filles et elle a toujours le sourire. Comme ce mardi soir où je suis allé boire des verres (l'expression consacrée étant plutôt "boire des seaux" comme on dit avec mes camarades de beuverie) et où elle est venue avec mes potes. Je lui ai un peu parlé et elle m'a dit "arrêtes sinon, je vais encore pleurer". Et dans ses yeux, j'ai vu de la détresse plus ou moins dissimulée. Caché derrière un piètre sourire.
J'aurais peut-être dû farfouiller dans le merdier que je pressentais. J'aurais peut-être dû faire des tas de trucs. J'en sais rien... Ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui, je ne vais pas la lâcher. Plus la lâcher. Comme je lui ai dit aujourd'hui : "Ecoute, moi je t'invite, je te raconte des tas d'idioties et quand tu en as marre, tu m'envoies chier hein, pas de souci".
Elle a rien dit. J'espère qu'elle a un peu souri.

Bien à vous,
Benny

4 commentaires:

aussielilie a dit…

Bon, ça colle pas une super patate mais c'est hyper touchant comme texte quand même... Elle a de la chance de t'avoir, de toute évidence. :)

Benny a dit…

@aussielilie :

Merci, c'est gentil. Enfin tu sais, je vais surtout m'évertuer à être à la hauteur, après pour la chance c'est elle qui voit :p
Et je salue ton courage de commenter alors que tu es toute fourbue. Ca, c'est respectable ! ;-)

Un Con Gnito a dit…

Une bien belle histoire qui doit te bouffer l'esprit bien souvent :-(

PS : Sinon le captch est assez drôle là pour valider mon commentaire, je l'affiche sur Facebook :D

Benny a dit…

@ UCG :

Ouais. En fait je sais toujours pas ce que j'aurais dû faire il y a quelques mois. Et oui, je me sens fautif.

PS : Pétard, c'était sur mon blog ton lien FB ? Ca, c'est la grande classe ;-)