samedi 1 octobre 2011

"Pan Am" peut-elle décoller vers les sommets?

Le Pitch: 1963. Le Clipper Majestic de la Pan American Airlines réalise sa première traversée New York/Londres. A son bord, l'équipage de la compagnie compose avec son travail et ses soucis personnels: des histoires d'amour qui, globalement, battent de l'aile (huhu) avec, en toile de fond, une intrigue d'espionnage.
Il fallait s'y attendre. Le monstrueux succès de Mad Men et de ses histoires au coeur des années 60 sur AMC allaient forcément connaître des déclinaisons sur les networks americains. Ce qui devait arriver arriva finalement cette rentrée, avec Playboy Club sur NBC et Pan Am sur ABC.
Si la première a complètement loupé son entrée publique et critique (il y a de fortes chances qu'elle disparaisse vite), la seconde s'en est un peu mieux sortie. Tout ça grâce à un pilote (huhu²) peut-être un peu trop didactique mais qui a le mérite de retenir l'attention... parce qu'il suscite une certaine curiosité.

Un lancement qui intrigue un peu
En fait, Pan Am est un show un peu intriguant. Fondamentalement, pour leur retour après une trop longue absence (surtout pour le premier), Jack Orman (Urgences) et Thomas Schlamme (Sports Night, The West Wing et -aussi- Mr Sunshine) esquissent sous les yeux des spectateurs une série de portraits pas toujours très originaux.
On a l'hôtesse qui décide de prendre sa vie en main en fuyant un mariage (Laura/Margot Robbie), celle qui se rend compte que l'homme avec lequel elle couche à déjà une famille (normal, elle est Française: c'est Colette/Karine Vanasse) et celle qui a du tempérament mais dont on ne sait encore que peu de choses (Maggie/Christina Ricci). On a aussi le capitaine (Dean/Mike Vogel) prêt à s'engager avec une collègue de travail mais qui découvre bien vite que celle-ci est partie. S'il n'y a rien de révoltant à retrouver des choses déjà vues, on sait aussi que pour convaincre l'audience, l'équipe de scénaristes va devoir particulièrement soigner la caractérisation de ses héros. Sinon, ce sera le crash.
A côté de ça, le récit, lui, est truffé de flashback qui permettent de présenter les multiples protagonistes tout en apportant une tension dramatique qu'un voyage en avion ne garantit pas forcément. Ça marche plutôt bien puisque l'on ne s'ennuie pas... mais l'articulation présent/voyage dans le passé des personnages manque parfois de souplesse.

La Guerre froide à travers le hublot
Parallèlement (et heureusement), ce premier épisode de Pan Am s'appuie aussi sur des points forts. A commencer par le personnage de Kate (Kelli Garner), une femme embarquée dans une histoire d'espionnage au coeur de la Guerre froide. Immerger le récit dans cette spécificité des 60's est une idée originale. Casse-gueule aussi parce qu'il faut que cette trouvaille s'intègre à l'ensemble. Mais pour ses débuts, la série ne s'en sort pas trop mal sur ce point, notamment en introduisant une part de mystère avec le personnage de Bridget (Annabelle Wallis), la femme qui laisse Dean dans l'expectative...
L'autre force de Pan Am, c'est l'enthousiasme qui porte la narration, plutôt alerte par à-coups. Le prologue notamment, où l'on voit les différents personnages se préparer pour l'embarquement alors que Maggie traverse New York pour remplacer au pied levé Bridget (qui devait prendre part au vol) est à ce titre très dynamique. C'est peut-être la musique ou la mise en images, mais ça m'a rappelé le lancement du pilote de The West Wing (toutes proportions gardées).

A quoi ressemblera la suite ?
Au bout du compte, ce premier voyage dans les sixties n'est pas décevant. Au contraire, il intrigue parce que l'on ne sait pas vraiment ce que l'on va voir par la suite. Est-ce qu'on va avoir droit à une sorte de soap girly truffé de "références flashback" à l'histoire des héros? Est-ce que ce sera, au contraire, une saga mêlant des portraits travaillés et plongés intelligemment dans tout un pan de l'histoire mondiale? Est-ce que ce sera moins ambitieux, franchement bancal et même carrément overzetop? On ne sait pas : tout est possible. Le bon comme le mauvais. Mais il y a plusieurs éléments, parsemés ça et là, qui donnent envie de connaître la suite.
Alors, attachez votre ceinture... en attendant l'épisode 2.

Bien à vous,
Benny

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