lundi 3 octobre 2011

Pilote contre Pilote : "Suburgatory" vs. "2 Broke Girls"

Aujourd'hui, on poursuit notre exploration des nouveautés en séries (ou des séries nouvelles: à vous de choisir), toujours en lorgnant du côté des networks américains. Et on continue de s'intéresser aux comédies, en mettant le cap sur New York avec, d'un côté, la vie en banlieue à travers Suburgatory (ABC) et, de l'autre, Brooklyn et ses rues fauchées via 2 Broke Girls (CBS).

Suburgatory: la banlieue, ça craint...
L'enfer est-il pavé de bonnes intentions? Si vous lui demandiez, Tessa Altman (Jane Levy) vous dirait sans doute "Oui" dans un grognement d'adolescente. Après que son père George (Jeremy Sisto) a découvert une boîte de préservatifs dans sa chambre, elle a été contrainte de quitter Manhattan (et ses jeunes mâles sexuellement actifs) en quatrième vitesse pour rejoindre la banlieue (les fameux suburbs). Une façon, pour le père, de protéger sa fille mais aussi de se rapprocher d'elle, alors qu'ils ne sont que deux depuis de nombreuses années (la mère de Tessa est partie alors qu'elle était très jeune).
Sauf que la banlieue façon "Wisteria Lane et collagène", ce n'est vraiment pas une partie de plaisir pour Tessa. C'est même carrément l'enfer quand on se retrouve au milieu de mères désespérément au foyer et de filles qui ne songent qu'à acheter des vêtements toujours plus courts... L'enfer, donc. Ou le purgatoire. Purgatory en anglais. D'où le titre, Suburgatory.



Comédie single camera, Suburgatory marque l'énième retour de Michael Fresco sur ABC. Fresco, c'est le genre de garçon sympa mais un peu maudit. Par le passé, on l'a en effet souvent retrouvé derrière des projets de séries bien fichues mais à la durée de vie limitée. Andy Richter controls the Universe, c'était lui. Better off Ted, aussi. Ces deux productions ont souvent plu à beaucoup de sériephiles mais elles n'ont jamais vraiment eu l'occasion de grandir, faute d'audience.



Associé cette fois-ci à Emily Kapnek, il nous propose une série plutôt sympathique mais avec un pilote qui a des hauts et des bas. L'introduction est plutôt efficace, certaines scènes sont particulièrement réussies (celle des rhinoplasties est assez géniale) mais l'histoire a un peu de mal en terme de rythme, notamment dans la seconde partie. Résultat: on sourit plus qu'on ne rit et si on compare le premier épisode de Suburgatory à celui de Better off Ted, l'ensemble manque un peu d'énergie.

Reste que le casting est bon: Jeremy Sisto est encore une fois impeccable, Cheryl Hines est plutôt effrayante et on attend de voir ce dont Jane Levy est vraiment capable. Du coup, on donne assez facilement à ce show un ticket pour revenir en deuxième semaine. Plus que pour Up All Night en tout cas.

2 Broke Girls: old school is good school
Avec la multiplication des mockumentary et des comédies single camera, on pouvait penser que la bonne vieille sitcom et ses rires enregistrés était un genre en voie d'extinction. The Big Bang Theory, How I Met Your Mother et Two and a Half Men peuvent pourtant compter sur du renfort cette saison. La petite nouvelle s'appelle 2 Broke Girls (en VF : Deux filles fauchées) et évidemment, ça (se) passe sur CBS.

Le pitch est du genre de ceux qu'on produisait par demi-douzaines chaque saison dans les années 90 aux USA. Serveuse dans un resto bas de gamme de Brooklyn, Max (Kat Dennings, parfaite), brune au verbe haut et au caractère bien trempé voit débarquer la blonde Caroline Channing (Beth Behrs, le sidekick), ex-héritière ejectée de l'Upper East Side après la faillite très médiatique de son père. Le choc des cultures est évident et pourtant c'est grâce à leurs différences que les deux jeunes femmes vont essayer de trouver la meilleure façon d'avancer.




Si le principe est basique comme la boîte à coucou (blague générationnelle qui excluera les kikoolol: désolé mes agneaux), et si on est étonné de voir Michael Patrick King (Sex & the City) s'embarquer dans une telle aventure, il faut bien reconnaître que ça marche. Et même que ça marche vachement bien. Il suffit de voir la scène d'ouverture où Kate Dennings pause d'entrée de jeu le ton, les enjeux et les caractéristiques de son personnage pour se dire que l'on a là tous les atouts du succès comique. Situations, écriture, dynamique vanne/contre-vanne... cet hommage à la sitcom old school a ce qu'il faut pour séduire les nostalgiques. Comme il a de bonnes chances de secouer dans le bon sens ceux qui pensent que How I Met Your Mother est un must en la matière.
Il ne reste donc à la série qu'à tenir ses promesses. Et si jamais l'épisode 2 est un poil faible, là c'est sûr: on a affaire à une vraie bonne comédie comme on n'en fait plus.

Bien à vous,
Benny

Aucun commentaire: