mercredi 19 octobre 2011

"The Shield" (saison 6) : Farmington et le début de la fin

Ecrire l'avant-dernière chronique consacrée à l'intégrale de la série de Shawn Ryan, c'est d'abord faire un constat: A l'image de Homicide dans les années 90, The Shield possède un récit dont la logique renvoie à celle du roman. Il y a un début, un milieu et une fin.

Si on considère que les deux premières années servent à installer toutes les ramifications de l'histoire du Barn et de ses figures, si on peut tout aussi légitimement avancer que les saisons 3, 4 et 5 constituent le milieu de cette épopée, l'issue de cette période plonge irrémédiablement le téléspectateur dans une sorte de voie sans issue. Celle au bout de laquelle on saura comment Vic Mackey va finir.

Ambiance "Les jours d'après"

Le fait est que la conclusion de la cinquième saison était magistrale. Plus forte que la saison 2 qui ouvrait tout un champ de possibilités. Plus tendue que le finale de la saison 3, qui s'achevait pourtant sur une vraie opposition frontale. Plus inquiétante pour les principaux protagonistes que la saison 4, qui annonçait pourtant déjà de sombres heures à venir... et la plus belle réussite de cette saison 6, c'est sans aucun doute de n'avoir jamais trahi les promesses faites en amont.

Car oui, la saison 6 explore encore de nouveaux terrains avec Claudette dans le bureau de capitaine et en plaçant Vic encore plus sur la sellette... et sous la supervision d'un petit nouveau. Oui, la tension dramatique ne faiblit jamais et les conséquences du drame survenu juste avant (je ne spoile pas : ce serait criminel pour ceux qui n'ont pas vu la série) sont très intelligemment explorées par les scénaristes. A la manière d'un jeu de dominos, les événements "tombent" les uns après les autres dans un enchaînement aussi implacable que maîtrisé.

Dans le bon timing

Si ces nouveaux épisodes fonctionnent aussi bien, si la menace va crescendo sur les personnages principaux, c'est sûrement parce que The Shield a un sens du timing assez parfait. La preuve ultime? La storyline avec Kavanaugh des Affaires Internes, qui évolue de façon cohérente... et ne traine pas en longueur. Le risque était pourtant réel. Si on se met à la place des producteurs, il aurait même étant tentant de faire durer les choses (l'opposition entre Mackey et lui fonctionne à mort). Mais non: tout évolue dans le bon tempo, jusqu'à un épisode final. Ce coup-ci, le "héros" obtient un sursis... cependant il ne fait aucun doute que le compte à rebours est lancé. The clock is ticking, comme on dit. Et la prochaine fois, ce sera la fin.

Bien à vous,
Benny

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