jeudi 29 décembre 2011

Six coups avant minuit : Les trucs à retenir en 2011 dans la Grande Méchante Ville

Jeudi 15 septembre, 13h12. Le train qui relie BennyCity à la Grande Méchante Ville quitte le quai avec à son bord votre serviteur, une valise et un sac pour retrouver un nouvel appart, une nouvelle coloc et des affaires déjà là-bas. A ce moment précis, le coeur est aussi gros que les bagages parce que c'est un moment que j'ai longtemps attendu... et parce que, pas loin, il y a la BennyCorp, mes collègues et tout un tas de trucs qui font partie du passé. Pour onze mois ou pour plus que ça.

Jeudi 22 décembre, 19h42. Retour à la maison pour les fêtes, avec l'impression que le temps a filé à toute vitesse mais qu'il n'a pas été perdu. Ou en tout cas le moins possible. Avant de foncer en 2012, avec la ferme intention de faire un trou pour rester sur place, et puisque je n'ai pas eu le temps de le faire avant, petit inventaire des impressions, des souvenirs et des images recueillis sur le théâtre d'un vrai, beau et grand défi.

Numéro 1 : Se casser la gueule avec sa monstrueuse valise dans les escaliers qui mène au premier métro, ça ne fait jamais perdre le sens des réalités, et encore moins celui de la formule. Ce que j'ai dit en me redressant presque aussitôt? "Putain, ça commence bien". Ouaip.

Numéro 2 : Croire que la formule 48 heures chrono de la Redoute, c'est plus fiable que la théorie selon laquelle Oswald aurait shooté seul Kennedy, c'est moyen bien. Bon, c'est vrai: ça n'a pas un lien direct avec la Grande Méchante Ville mais mine de rien, j'ai vécu 15 jours sans le canapé clic clac qui devait me servir de lit. J'ai bien fait d'emprunter l'intégrale de Band of Brothers à un pote: ça mettait un peu dans l'ambiance.

Numéro 3 : On dit que le Parisien n'est pas sympa. C'est faux. Si vous partez dans l'idée que tous les habitants de la Grande Méchante Ville sont méchants/désagréables/pressés, une fois sur quatre, vous tombez sur une personne plutôt gentille (ou presque). Et ça, ça illumine votre journée.

Numéro 4 : Si vous voulez venir là-bas, c'est très sympa. Par contre pour la bouffe, apprenez les rudiments de la boucherie. Et montez avec votre propre vache: la viande coûte tout de même très cher. Perso, je suis devenu un cador de la multi-cuisine de légumes avec du thon.

Numéro 5 : Achetez-vous une bonne paire de pompes parce qu'il y a quand même beaucoup, beaucoup de très chouettes coins. Même quand on joue le touriste de base en passant par les Champs Elysées de nuit pour les fêtes ou le pont de l'Alma. Mais ça marche aussi en vous tapant la rue vieille du Temple, Belleville, Menilmontant (je surkiffe la descente) Barbès en journée ou encore la rue des Vinaigriers.

Numéro 6 : Le père Lachaise. Je ne vis pas très loin et j'ai passé au moins 25 minutes à chercher la tombe de Desproges dans cet espèce de "cimetière anti-cimetière" où les gens se baladent avec leur appareil photo. L'ironie de la quête veut qu'elle soit juste en face d'une sépulture plutôt imposante que tout le monde regarde... et dont je me souviens pas qui en est "l'hôte". C'est peut-être vrai qu'on est tous égaux face à la mort, finalement.

Numéro 7 : On vous dit que la foule, le métro, les gens qui courent tout le temps rendent la Grande Méchante Ville insupportable... En vrai, si vous aimez Noël, ça passe tout seul. Surtout si vous kiffez le gros rush des courses de cette période, en fait. Moi, c'est mon cas.

Numéro 8 : Les trucs dans la rue. Un grand classique de la Grande Méchante Ville, tout au moins là où je vis (et je voyais pas ça à BennyCity). Les gens laissent sur le pallier les trucs dont ils veulent se débarrasser. Au début, tu trouves ça chelou. Après, tu t'adaptes. Mais des fois, tu te retrouves à te demander, comme ma coloc, si tu peux récupérer le truc ou si c'est juste que le riverain est en train d'ouvrir sa porte pour rentrer sa nouvelle étagère d'occase...

Numéro 9 : Le manque de lumière. Alors ça, je ne sais pas si c'est moi ou si je vieillis mais bon sang, qu'est-ce que c'est gris l'automne là-bas. Du coup, je ne sais pas si c'est ça, si c'est la fatigue à courir partout ou si c'est les deux mais j'ai fini l'année un peu à plat. Du coup, je prends des vitamines.

Numéro 10 : La crise. La pauvreté. Qui est quand même partout quand on ouvre les yeux. Sans faire du sentimentalisme à deux balles, quand on se retrouve sur un parking où des jeunes actifs vivent dans leur bagnole parce qu'ils ne peuvent pas payer de loyers, et que ces derniers expliquent qu'on veut qu'ils partent, on fait pas le fier.

Numéro 11 : un long, vraiment long escalator qui ramène à la surface de la terre, dans le quartier où je vis. Celui que je prends quand je reviens de mes rendez-vous, de mes virées, de mes sorties avec des connaissances, des collègues ou des amis. Celui que je vais prendre pendant encore six mois et, je l'espère, après. Parce que même si c'est la crise, même si le défi n'est pas gagné, même s'il va falloir se bagarrer, qu'est-ce que je kiffe cette aventure, tout de même...


Bien à vous,
Benny

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