dimanche 16 août 2009

« The Shield » : la bonne série au bon moment ?

Et si on reparlait séries sur ce blog ? Si on se penchait sur l’une des plus grandes, pour ne pas dire la plus grande série policière des années 2000 ? Le challenge est assez sympathique, alors que bon nombre d’observateurs avisés se sont déjà penchés sur cette question. Pour ce faire, on va prendre le sujet dans une approche chronologique, en remontant les rues de Farmington saison après saison.
Mais avant, un petit retour en arrière…



Trois hommes et un coup fin

2002 : The Shield débarque sur les écrans américains et dans son sillage, la série place trois noms sous les feux de la rampe. Celui de Shawn Ryan, celui de la chaîne FX et celui de Michael Chiklis.
Le premier est un scénariste de 36 ans, qui a fourbi ses premières armes en signant des scripts de Nash Bridges et de Angel. Pour imposer sa série, Ryan se met en cheville avec Scott Brazil, producteur réalisateur qui gravite dans l’univers de la production télé et qui fut notamment de l’aventure Hill Street Blues, authentique révolution télé qui allait imposer un modèle qui a connu le succès pendant un peu plus de 20 ans.
Son script est retenu par une petite chaîne inconnue du grand public et qui fait partie du groupe Fox. Avec à sa tête le jeune (39 ans) Kevin Reilly, le diffuseur tente un véritable pari alors que le câble commence un long et lent processus de grignotage de l’audience des tout puissants networks. Véritables fenêtres sur l’innovation, les «autres chaines» comme FX mais aussi Showtime (Weeds, puis Dexter), A&E (avec 100 Centre Street, série judiciaire de Sydney Lumet) et plus tard AMC (Mad Men, Breaking Bad dans la seconde partie des années 2000) veulent en être. L’objectif : suivre l’exemple de HBO qui a ouvert la voie, avec Oz, The Soprano et Six Feet Under.

Une longue marche,
de New York à LA


Le pari de Reilly, Ryan et ses sbires est plutôt risqué car FX n’est pas connu pour ses créations, loin s’en faut. Risqué… et pas tant que ça en fait. Il démontre en tout cas une évidence : la réussite d’un show, sa capacité à trouver une audience et surtout une reconnaissance critique (c’est la clef du projet : les businessmen de FX ne sont pas idiots, ils savent qu’ils ne peuvent pas devancer CSI en terme d’audience) dépend beaucoup de son contexte de diffusion et d’une multitude de petits facteurs qui s’y rattachent.
L’exemple de The Shield est flagrant : en 2002, le public américain est prêt pour rencontrer Vic Mackey. Avant lui, il a croisé la route d’Andy Sipowicz, inspecteur new yorkais raciste et porté sur la bouteille dans NYPD Blue. Il a aussi croisé les ordures du pénitencier d’Oz et Tony Soprano, tout aussi capables d’être violents que d’embrasser sincèrement leurs enfants. Les spectateurs sont plus que jamais en contact avec des personnages complexes, aussi sombres qu’humains. Composant avec un autre rapport à l’audience, les diffuseurs laissent les scénaristes aller plus loin dans la densité des émotions qu’ils souhaitent susciter.
Ryan, comme Chase ou Ball, a tout simplement fait sienne une phrase de Tom Fontana, le créateur de Oz. Alors qu’on l’interrogeait sur la façon dont il voyait évoluer ses personnages, et s’il ne redoutait pas qu’ils soient rejetés, parce qu’il ne les fait pas tendre vers une avancée, un mieux, le scénariste avait lâché cette authentique bombe : « Vous savez, le mieux n’est pas mon problème ». Traduction : les spectateurs peuvent accompagner une descente aux enfers, on peut les inviter à suivre le chemin d’une pourriture.

On a échangé mon Chiklis

Pour incarner le héros de The Shield, Shawn Ryan fait le choix de se tourner vers un acteur dont la carrière tourne sérieusement en rond. Ce qui nous amène à… Michael Chiklis. Après avoir été une des figures des créations de Stephen J. Cannell dans Un flic dans la mafia et surtout The Commish/L’As de la crime, où il tenait le premier rôle, Chiklis vient tout juste de se prendre une bonne grosse veste avec Daddio, une décevante sitcom pour NBC. Recevoir le script de Shawn Ryan est une bénédiction pour ce garçon, qui opère alors une impressionnante transformation physique. Adieu le petit rondouillard dont on croit toujours qu’il va avoir 50 ans dans deux semaines. Place à l’athlétique bonhomme au crane rasé. Place à Vic Mackey…

Bien à vous,
Benny

vendredi 14 août 2009

Pom pom pom, Grosse Pomme

J'aimerais dire que je deviens zen avec le temps, que je ne me consacre aujourd'hui qu'au temps présent en laissant le passé à ce qu'il est et le futur à ce qu'il sera. Mais... j'ai un petit peu de chemin à faire pour parvenir à ça. Pourtant, ces dix derniers jours, quand on me demandait de parler de mes vacances et que tout le monde me disait ce que je ne devais surtout pas louper en allant à New York, je dois bien avouer que j'écoutais d'une petite oreille distraite.
Non pas que cela ne m'intéressait pas, loin s'en faut. Mais j'avais tellement de trucs à gérer dans l'immédiat ("Rien de pire que les vacances des autres", dit une collègue) que je préférais laisser ça à plus tard. Une semaine a passé. J'ai retrouvé mes shorts, ma raquette de tennis et le balcon familial où il fait bon regarder le soleil se coucher (sauf ce soir : c'est plein de guêpes dis donc. Et même quand on est tétu comme moi et le docteur Jack Sheppard de Lost, ben on fini par battre en retraite sous les assauts de ces bestioles, si on veut pas avoir un tatouage pas vraiment magique sur le front...). J'ai enfin le temps de souffler, d'oublier le reste et de me consacrer à mon fameux grand voyage de 2009.
New York.
11 jours.
Du 28 août au 6 septembre.
A l'invitation (répétée) du plus barbu des membres de mon cinq majeur, je me suis donc plongé dans la documentation que j'avais sur la ville. Notamment le guide du routard que celui-ci m'a offert (avec plan de la ville inclus : la grande classe). Une chose est sûre : il va falloir sélectionner dur, parce que sans surprise, il y a noir de choses à voir.
Le début de mon voyage, un circuit touristique assez libre, devrait cependant m'aider à faire un bon premier tour. Jugez plutôt

Vendredi : Arrivée (dans l'après-midi) à l'hôtel et transfert en navette
Repas libre

Samedi : découverte de Manhattan (5e avenue, cathédrale Saint-Patrick, Rockefeller Center, Time Square, Greenwich Village, Little Italy, Chinatown et Wall Steet) puis balade dans Soho
Déjeuner
Balade dans la baie de Manhattan et autour de la Statue de la Liberté sur un ferry

Dimanche : Visite de Harlem avant d'assister à une messe gospel
Brunch new yorkais
Promenade jusqu'au Musée d'art Moderne suivie d'une visite libre (yes !)
Retour à l'hôtel et dîner libres

Lundi : Visite libre du Rockefeller center (Tina, guess who's coming ?) puis montée à l'observatoire du Top of the Rock
Dîner dansant dans un club de jazz/swing de Manhattan, avec... cours de danse (Si vous vous posez la question "So You think you can dance ?" La réponse est claire "No, I don't". M'enfin...)

Mardi : Petit déjeuner et fin du circuit semi-guidé et... il me reste encore six jours pour visiter ! Ca, c'est le top.

Cinq jours pour aller voir Central Park, Law & Order way (évidemment !), le Madison Square Garden, Broadway (Wicked ?) et plein de choses encore à caler... tout en sachant que j'aimerais quand même bien faire un aller-retour à Baltimore dans ce séjour. Quitte à me lever tôt et me coucher très tard sur ce coup-là. Le deuxième vendredi me semble unbon jour pour voir Fells Point, je pense.

Je vous tiens au courant du reste du programme.

Bien à vous,
Benny

jeudi 13 août 2009

Ca sent la mariée

C'est la troisième fois en deux mois. Le même rêve : je me marie. Enfin j'essaie de me marier parce que franchement, c'est épuisant. En fait, tout au long de mon rêve, je suis en costume et je tourne parmi les invités qui me disent que la future Mme Benny, elle est bien, elle est chouette, et que j'ai de la chance... sauf que j'arrive pas à mettre la main dessus.
Même quand je rêve que je me marie.
Je crois que mon subconscient se fout de ma gueule.
Parce que ce rêve est long. Très, très long. Et que je cherche, re-cherche et re-re-cherche. Le problème, c'est que la dernière fois, c'est devenu n'importe quoi : à un moment, Stéphane Rothenberg de Pekin Express débarque, vient me donner un plan et je me retrouve dans un taxi conduit par un Chinois et... avec ma mère sur la banquette avant.
Et que dit Môman ? Ben elle m'engueule comme du poisson pourri parce que, si j'avais fait les choses comme il faut "ce serait le maire qui devait être assis, là devant, et pas ta mère. Mais non, tu laisses toujours tout traîner. Pas étonnant que tu aies perdu la mariée".
Véridique.
Le pire dans tout ça ? Le matin, je me réveille littéralement crevé.
C'est peut-être ça, le mariage en fait...

Bien à vous,
Benny

mardi 11 août 2009

Le plein d'exclamations (aka "C'est l'été, les vacances sont arrivées")

Je reviens !
Je suis en vacances !
Je prépare mon voyage à New York !
Je devrais (enfin) avoir du temps pour blogger !
J'ai vu hier soir le season premiere de la saison 3 de Rescue me et j'ai été chouettement surpris !
J'invente des mots (chouettement) !
J'ai pas mal de choses à raconter !

Que de bonnes nouvelles, tout de même...
Et vous, ça va ?

Bien à vous,
Benny

jeudi 18 juin 2009

Le petit dictionnaire de Benny, épisode 1


Je ne sais pas si cette rubrique vivra longtemps ou pas mais aujourd'hui, je vous propose de définir un mot du quotidien à travers des exemples du monde sériel.

Aujourd'hui, le mot est

"ESCROQUERIE"

Tout de suite, pour mieux comprendre, un dialogue :

Juin 2008, Los Angeles, entre un célèbre compositeur et un non moins célèbre producteur scientologue.

- Allô, Michael Giacchino ?
- (Coup de violon aigu) Oui ?
- C'est JJ Abrams, tu vas bien ?
- Ouais, ça va, ça va. (Petite musique de piano) Un peu crevé parce qu'avec Damon Lindelof et Carlton Cuse, sur Lost...
- Oui attends : je m'en fous. Ton histoire est trop longue, biquet ! Moi, j'arrive à peine à tenir plus de deux saisons comme shrowrunner d'une série alors, là, autant te dire que je tiendrais pas jusqu'au bout de ton blabla
- (Violon grave) Ah...
- Dis, avec mes potes qui ont fait Transformers...
- (Violon aigu) Le dessin animé ?
- Non, le film
- (Violons stridents) Aaaah...
- Oui donc avec eux, là, on fait une série sur des mystères mystérieux, "Fringe". Ca te dit d'en être ?
- (Violons échevelés) Grave ! J'ai envie de faire plein d'arrangements avec des violons. Comme dans Lost et Alias !
- Cool, ma poule !
- (Une note sèche de violon) Attends, mais ça va peut être se voir, nan, que c'est toujours pareil ?
- Tu rigoles ? Ca fait des années que je fourgue des polygones sentimentaux foireux dans mes scripts et personne ne râle !
- (Violons grave et lents) c'est gentil de me dire ça...
- Bon, je te laisse. Je dois faire un Star Trek avec un constipé notoire. Bisous, mon mouton !

Ne me remerciez pas. C'est normal.

Bien à vous,
Benny

mercredi 17 juin 2009

Le film de juin : "Le dernier roi d'Ecosse"

Nicholas Garrigan est médecin. Il a quitté son Ecosse natale pour venir en aide aux populations de l'Ouganda et pour fuir l'ombre écrasante de son père, lui aussi médecin. Alors qu'il prend son poste, un coup d'état vient d'avoir lieu. Le général Amin Dada a pris le pouvoir. A la suite d'un accident, Garrigan rencontre le militaire. ce dernier se prend d'amtié pour le jeune praticien. Très vite, Garrigan devient le conseiller de Dada. Le confident aussi. Cible d'attentats, l'homme d'état laisse peu à peu voir sa véritable nature : sous des dehors affables, et au-delà d'un incontestable sens de la communication, le général Dada impose un pouvoir personnel, autoritaire et violent sur l'ensemble de son pays. L'élimination d'opposants tout comme l'usage de la violence ne le font absolument pas reculer.

Garrigan, c'est vous

Sorti en 2006, le film de Kevin MacDonald ocille entre faits réels (Dada a réellement existé) et éléments de fiction. Sa principale force, pour ne pas dire la clef de son succès, c'est de placer le spectateur aux côtés de Garrigan. Lorsque le jeune homme croise pour la première fois la route de Dada, il est complètement séduit par cet homme au discours proprement transcendant, capable de méler ces éléments qui créent la proximité (le général est un fils de l'Ouganda, il connaît son histoire et ses tourments) et ceux qui exhortent au dépassement, qui laissent entrevoir des lendemains apaisés. Et ça marche rudement bien.

L'enfant roi

Garrigan et le spectateur découvrent la vie du général, ses combats, sa simplicité parfois désarmante. Avant de glisser lentement mais sûrement vers la nature instable, paranoïaque et violente de sa personnalité. En une phrase, le personnage de Garrigan résume tout : "Vous êtes un enfant, et c'est ça qui est flippant". Prononcé en apogée d'une scène dont la cruautée est difficilement soutenable, elle résume toute la complexité et les excès d'un personnage magistralement interprété (et le mot n'est pas trop forte) par Forest Whitaker. Fuyant un père, Garrigan avait cru trouver une sorte de frère. La chute sera rude...

La vérité est dans la blondeur...

En résumé : un très bon film, très bien construit parce qu'il joue habilement sur les sentiments qu'il suscite. Et avec Gillian Anderson dans les seconds rôles (je le dis parce que franchement, sur le coup, je ne l'ai pas reconnue). Un long-métrage à voir.

Bien à vous,
Benny

mardi 16 juin 2009

"He's alive ! Alive !"

Back in business ! Après de longues semaines silencieuses, la compagnie Benny Airlines est heureuse de vous accueillir à son bord pour une nouvelle séries de notes bloggesques. Alors non : je n'avais pas été kidnappé par un commando de kangourous séparatistes. Disons plus simplement que mon boulot avait ses dernières semaines un drôle de côté vampire, aspirant toute mon envie d'écrire par ailleurs. C'est mal. C'est anti-blog, comme comportement. On va donc essayer d'éviter que cela ne se reproduise trop régulièrement.
En même temps, très humblement, c'est comme quand on interrogeait Robert Mitchum sur ses loisirs et notamment sur les films qu'il regardait quand il se reposait. Sa réponse ? "Si j'étais mécanicien chez Ford, je passerais pas mon week-end à regarder des voitures". Ouaip. J'avais un peu besoin de me reposer le clavier, je crois.
Quoi qu'il en soit, chères voitures... chers lecteurs, je suis reparti pour un tour question envie, et j'ai un peu fait le plein d'énergie. En même temps, si j'avais compris plus tôt que j'étais allergique au pollen cette année, peut-être cela m'aurait-il pompé un peu moins de mojo...
Enfin bref : passons là ces basses questions matérielles et nasales. Demain, Le Monde de Benny revient et on parlera de pas mal de choses plus ou moins bien.

Bien à vous,
Benny