On n'arrête plus Alison Mosshart. Après deux albums en deux ans avec The Dead Weather, l'Américaine retrouve son compère anglais Jamie Hince pour écrire un nouveau chapitre de The Kills. A croire que ce qu'elle partage avec Jack White, ce ne sont pas seulement des pistes d'album mais aussi un goût insatiable pour la création et le travail (bien fait).
Blood Pressures est le quatrième album de ceux qui se font aussi appeler VV et Hotel. Et c'est le premier qui sort depuis que les White Stripes, qui est un peu la formation soeur des Kills, ont officiellement mis un point final à leur aventure.
Composé de 11 titres, c'est une sorte de disque bilan, dans lequel on retrouve les caractéristiques du son du groupe (Future Starts slow, qui ouvre l'album, reprend la bonne vieille recette rythmique du duo) pour distiller des titres avec un son garage puissant mais qui va aussi un peu plus loin.
Du Garage qui prend l'air
Comme c'est le cas avec Satellite par exemple. C'est d'ailleurs le titre qui fait office de premier single: la cadence reste lourde mais il y a comme une volonté d'aller plus loin, de sortir des carcans pour emmener le public vers des territoires un peu plus aventureux. Une logique que l'on retrouve dans Heart is a beating drum ou la très jolie The Last Goodbye, ballade qui semble sortie du fond des âges pour vous émouvoir.
La route choisie peut ne pas plaire à tout le monde, notamment les fans de la première heure. Pourtant, l'album mérite vraiment qu'on s'y arrête.
Bien à vous,
Benny
samedi 7 mai 2011
mardi 3 mai 2011
"In Treatment" (saison 2): Weston marche avec les familles
Il en aura fallu, du temps. Cela fait pratiquement un mois et demi que j'ai terminé le visionnage de cette saison, et bien un mois que je pense à vous en parler. Le fait d'avoir attendu est peut-être une bonne chose. En ce sens qu'elle permet de "laisser reposer" les choses pour (essayer de) mieux les analyser.
Revoilà donc Paul Weston, psychothérapeute qui sait entendre les douleurs des autres mais qui a du mal à s'écouter lui-même. Après les neuf semaines de crise traversées dans la saison un, le téléspectateur le retrouve à New York. Il a divorcé, il a déménagé. Aujourd'hui seul dans un appartement où il assure ses séances, il doit se reconstruire après l'effondrement de son mariage. Pour cela, il va devoir affronter son passé. Le passé récent, puisque le père d'un de ses patients vient lui demander des comptes dès l'ouverture de la saison. Mais aussi des temps plus anciens, puisqu'il va entamer un long travail de reflexion sur la personne qu'il est et sur son histoire... Pour cela, il continue d'aller voir son mentor et amie/enemie intime Gina Toll (Dianne Wiest)
Quatre nouveaux visages
Comme pendant la saison un, cette quête, prenante et puissante, s'inscrit dans un agenda bien rempli, puisqu'il s'occupe de quatre nouveaux patients. Il y a d'abord Mia (Hope Davis), une avocate quadragénaire qui a tout sacrifié à sa carrière et semble irrémédiablement empêtrée dans une vie sentimentale vraiment chaotique. Elle retrouve Paul près de 20 ans après avoir suivi une première thérapie avec lui.
Il y a ensuite April (Alison Pill), jeune étudiante en architecture très indépendante qui découvre qu'elle a un cancer et qui refuse d'en parler, pas même à un médecin. Il y a également Oliver (Aaron Shaw), un gamin noir un peu un rond, mal dans ses baskets et qui se retrouve au milieu de ses parents en train de divorcer. Il y a enfin Walter (John Mahoney), PDG d'une grande compagnie confonté à un scandale qui essaie de faire front alors qu'il est au bord de l'implosion.
Se reconstruire...
Si la saison un de In Treatment était la chronique de la crise d'un quinquagénaire, la saison deux est une sorte de long voyage introspectif. Un périple poignant dans lequel on voit un homme ne plus seulement se demander qui il est mais qui il veut être. Porté par le jeu impeccable de Gabriel Byrne, ces 35 nouveaux épisodes racontent de manière poignante comment le docteur Weston ne veut plus seulement dresser des constats d'échecs et les comprendre mais bien se servir de tout ce dont il a vécu pour repartir de l'avant.
Lentement, cette chronique de la reconstruction (ou du début de la reconstruction), marqué par un vrai travail de deuil (au propre comme au figuré) est rythmée par les destins croisés des quatre patients de Paul.
Parfois agaçants, très souvent émouvants, je les ai trouvés encore plus réussis que ceux de la première année. Peut-être parce que certains (April, Oliver) me parlaient plus que d'autres... mais aussi parce que chaque personnage a un rapport à la notion de famille qui est finement décrit et toujours unique.
Plus de force, plus de finesse
Au-delà de toute subjectivité, on sent que cette saison 2 est encore mieux maîtrisée dans la forme comme dans le fond. Comme si les producteurs exploitaient désormais les caractéristiques de la série avec encore plus de force et de finesse.
Voilà pourquoi c'est une grande réussite.
Bien à vous,
Benny
Revoilà donc Paul Weston, psychothérapeute qui sait entendre les douleurs des autres mais qui a du mal à s'écouter lui-même. Après les neuf semaines de crise traversées dans la saison un, le téléspectateur le retrouve à New York. Il a divorcé, il a déménagé. Aujourd'hui seul dans un appartement où il assure ses séances, il doit se reconstruire après l'effondrement de son mariage. Pour cela, il va devoir affronter son passé. Le passé récent, puisque le père d'un de ses patients vient lui demander des comptes dès l'ouverture de la saison. Mais aussi des temps plus anciens, puisqu'il va entamer un long travail de reflexion sur la personne qu'il est et sur son histoire... Pour cela, il continue d'aller voir son mentor et amie/enemie intime Gina Toll (Dianne Wiest)
Quatre nouveaux visages
Comme pendant la saison un, cette quête, prenante et puissante, s'inscrit dans un agenda bien rempli, puisqu'il s'occupe de quatre nouveaux patients. Il y a d'abord Mia (Hope Davis), une avocate quadragénaire qui a tout sacrifié à sa carrière et semble irrémédiablement empêtrée dans une vie sentimentale vraiment chaotique. Elle retrouve Paul près de 20 ans après avoir suivi une première thérapie avec lui.
Il y a ensuite April (Alison Pill), jeune étudiante en architecture très indépendante qui découvre qu'elle a un cancer et qui refuse d'en parler, pas même à un médecin. Il y a également Oliver (Aaron Shaw), un gamin noir un peu un rond, mal dans ses baskets et qui se retrouve au milieu de ses parents en train de divorcer. Il y a enfin Walter (John Mahoney), PDG d'une grande compagnie confonté à un scandale qui essaie de faire front alors qu'il est au bord de l'implosion.
Se reconstruire...
Si la saison un de In Treatment était la chronique de la crise d'un quinquagénaire, la saison deux est une sorte de long voyage introspectif. Un périple poignant dans lequel on voit un homme ne plus seulement se demander qui il est mais qui il veut être. Porté par le jeu impeccable de Gabriel Byrne, ces 35 nouveaux épisodes racontent de manière poignante comment le docteur Weston ne veut plus seulement dresser des constats d'échecs et les comprendre mais bien se servir de tout ce dont il a vécu pour repartir de l'avant.
Lentement, cette chronique de la reconstruction (ou du début de la reconstruction), marqué par un vrai travail de deuil (au propre comme au figuré) est rythmée par les destins croisés des quatre patients de Paul.
Parfois agaçants, très souvent émouvants, je les ai trouvés encore plus réussis que ceux de la première année. Peut-être parce que certains (April, Oliver) me parlaient plus que d'autres... mais aussi parce que chaque personnage a un rapport à la notion de famille qui est finement décrit et toujours unique.
Plus de force, plus de finesse
Au-delà de toute subjectivité, on sent que cette saison 2 est encore mieux maîtrisée dans la forme comme dans le fond. Comme si les producteurs exploitaient désormais les caractéristiques de la série avec encore plus de force et de finesse.
Voilà pourquoi c'est une grande réussite.
Bien à vous,
Benny
mercredi 13 avril 2011
Y a qu'à demander !
En fait, ce blog, c'est un peu la chronique de l'éternel retour. Partir, revenir. Un peu comme un cadre de chez Renault (sauf que toi tu n'es pas un traitre, même pour de faut), ami lecteur, tu es à nouveau le bienvenu sur cette page qui évolue de façon irrégulomadaire. Ton Carlos Ghosn du clavier semble en avoir terminé avec ses misères de connections internet et devrait enfin pouvoir poster plus souvent.
Encore faut-il que le Wifi ne me la joue pas trop "Nonfi" (ce qui est un peu le cas encore), que mon PC qui est quand même plutôt en fin de vie tienne le coup sous respirateur artificiel (six ans cette année : paraît que c'est une jolie perf pour un ordi. Problème: je voudrais qu'il tienne encore jusqu'à fin 2012. Le compte à rebours est lancé). Que je ne sois plus maudit non plus parce que là, je viens de manger bon pour l'entretien de la BennyMobile. Oui, disons-le : en ce moment, je suis un peu dans l'oeil du Cyclope.
Tout de suite, la suite
Autant dire que vos nombreux témoignages d'affection, de soutien et vos sollicitations multiples que je me refuse à compter (bon, d'accord : un) m'ont donné envie de vous dire, tel un Poppy, que non, non, non rien n'a changé. Tout, tout, tout va continuer. En parlant musique et CD (Le Prince Miiaou et The Kills, pour ne pas les nommer). En causant télé (La deuxième saison de "En Analyse": très bien!) et en parlant aussi nouvelles séries (mais là, il faut que je trouve un peu du temps).
Tout ça pour dire: c'est reparti. Again. And again.
Et puisque ce post est un brin décousu, terminons avec un vieux clip bien vintage qui n'a rien à voir. Mais qui est plutôt sympa. Un peu comme ce blog, peut-être.
Bien à vous,
Benny
Encore faut-il que le Wifi ne me la joue pas trop "Nonfi" (ce qui est un peu le cas encore), que mon PC qui est quand même plutôt en fin de vie tienne le coup sous respirateur artificiel (six ans cette année : paraît que c'est une jolie perf pour un ordi. Problème: je voudrais qu'il tienne encore jusqu'à fin 2012. Le compte à rebours est lancé). Que je ne sois plus maudit non plus parce que là, je viens de manger bon pour l'entretien de la BennyMobile. Oui, disons-le : en ce moment, je suis un peu dans l'oeil du Cyclope.
Tout de suite, la suite
Autant dire que vos nombreux témoignages d'affection, de soutien et vos sollicitations multiples que je me refuse à compter (bon, d'accord : un) m'ont donné envie de vous dire, tel un Poppy, que non, non, non rien n'a changé. Tout, tout, tout va continuer. En parlant musique et CD (Le Prince Miiaou et The Kills, pour ne pas les nommer). En causant télé (La deuxième saison de "En Analyse": très bien!) et en parlant aussi nouvelles séries (mais là, il faut que je trouve un peu du temps).
Tout ça pour dire: c'est reparti. Again. And again.
Et puisque ce post est un brin décousu, terminons avec un vieux clip bien vintage qui n'a rien à voir. Mais qui est plutôt sympa. Un peu comme ce blog, peut-être.
Bien à vous,
Benny
jeudi 17 mars 2011
Le film de mars : "The 25th Hour" (Spike Lee)
Cette fois, notre petit tour du côté du grand écran nous envoie dans les archives. Et au début des années 2000 aussi, pour parler d'un film diffusé ce mois-ci sur CinéCinéma...
New York. Quelque mois après que les tours du World Trade Center se sont effondrées. Montgomery Monty Brogan (Edward Norton) est ce qu'on peut appeler un fils de la Grosse Pomme. Ce jeune New Yorkais vit sa dernière journée dans sa ville.
Dealer pour un trafiquant d'Europe de l'Est, il s'est fait serré par la DEA et va passer les sept prochaines années de sa vie en prison, à Otisville. Avant de quitter ce qui fait son monde, il va aller à la rencontre de tous ceux qui ont fait ce qu'il est. Son père, un pompier irlandais à la retraite qui tient un bar. Son boss, qui tient une boîte de nuit. Mais aussi ses amis d'enfance. D'un côté Jacob Elinsky (Philip Seymour Hoffman), prof de littérature anglaise plutôt timide et complexé, et qui est troublé par une de ses étudiantes (Anna Paquin). De l'autre Franck Slaughtery (Barry Pepper), un trader très sûr de lui, plutôt arrogant.
Tous les deux vont passer ensemble une dernière nuit avec Monty et sa petite amie, Naturelle (Rosario Dawson). Jusqu'à ce que survienne l'heure du départ...
Des hommes dans le crépuscule d'une vie
The 25th Hour (ou 24 heures avant la nuit, comme on l'a plus tard rebaptisé) est une puissante histoire d'hommes éclairée par des rayons crépusculaires. Elle raconte avec émotion le temps qui passe, les choix de vie et les regrets qui en découlent parfois, à un moment où l'on arrive une fois encore à la croisée des chemins. Dans une Amérique traumatisée par le 11 Septembre (le récit est enraciné dans ce drame), on suit un homme arrivé au terme d'une étape de sa vie et c'est tout ce qui colore son parcours cette nuit-là. Comme celui de ses proches, du reste.
Une histoire forte, donc. Avec en toile de fond, l'ombre du soupçon: une partie du film consiste à savoir qui a balancé Monty aux flics. Est-ce que c'est Naturelle, qui a plus que profité du train de vie de Brogan? Dans le groupe, ils sont plusieurs à le penser. Et c'est ce qui apporte une tension sourde à leurs relations cette nuit-là...
Devenez Edward Norton
En définitive, si The 25th Hour est une réussite, c'est d'abord parce que le film dessine un héros complexe, qui ne fait pas de choix gratuits et dans lesquels tout un chacun pourrait facilement se reconnaître. Le but est en fait de construire un récit jouant à fond la carte de la personnification. Et cela, dans la forme comme dans le fond. Faire en sorte que nous soyons tous Monty Brogan. Pour que l'on adhère au twist final.
Ce dernier peut effectivement poser question, gêner voire carrément rebuter, mais le fait est que l'histoire est bâtie avec assez de finesse pour que ce que Yannick Dahan appelle la "suspension d'incrédulité" fonctionne. En tout cas, cela a été le cas pour moi. Mais peut-être me suis-je laissé emporter par l'envoûtante et émouvante musique de Terence Blanchard dès le départ...
Je ne sais pas: c'est à vous de voir. Quelqu'un l'a vu ? Si oui, vous avez un avis là-dessus ?
Bien à vous,
Benny
New York. Quelque mois après que les tours du World Trade Center se sont effondrées. Montgomery Monty Brogan (Edward Norton) est ce qu'on peut appeler un fils de la Grosse Pomme. Ce jeune New Yorkais vit sa dernière journée dans sa ville.
Dealer pour un trafiquant d'Europe de l'Est, il s'est fait serré par la DEA et va passer les sept prochaines années de sa vie en prison, à Otisville. Avant de quitter ce qui fait son monde, il va aller à la rencontre de tous ceux qui ont fait ce qu'il est. Son père, un pompier irlandais à la retraite qui tient un bar. Son boss, qui tient une boîte de nuit. Mais aussi ses amis d'enfance. D'un côté Jacob Elinsky (Philip Seymour Hoffman), prof de littérature anglaise plutôt timide et complexé, et qui est troublé par une de ses étudiantes (Anna Paquin). De l'autre Franck Slaughtery (Barry Pepper), un trader très sûr de lui, plutôt arrogant.
Tous les deux vont passer ensemble une dernière nuit avec Monty et sa petite amie, Naturelle (Rosario Dawson). Jusqu'à ce que survienne l'heure du départ...
Des hommes dans le crépuscule d'une vie
The 25th Hour (ou 24 heures avant la nuit, comme on l'a plus tard rebaptisé) est une puissante histoire d'hommes éclairée par des rayons crépusculaires. Elle raconte avec émotion le temps qui passe, les choix de vie et les regrets qui en découlent parfois, à un moment où l'on arrive une fois encore à la croisée des chemins. Dans une Amérique traumatisée par le 11 Septembre (le récit est enraciné dans ce drame), on suit un homme arrivé au terme d'une étape de sa vie et c'est tout ce qui colore son parcours cette nuit-là. Comme celui de ses proches, du reste.
Une histoire forte, donc. Avec en toile de fond, l'ombre du soupçon: une partie du film consiste à savoir qui a balancé Monty aux flics. Est-ce que c'est Naturelle, qui a plus que profité du train de vie de Brogan? Dans le groupe, ils sont plusieurs à le penser. Et c'est ce qui apporte une tension sourde à leurs relations cette nuit-là...
Devenez Edward Norton
En définitive, si The 25th Hour est une réussite, c'est d'abord parce que le film dessine un héros complexe, qui ne fait pas de choix gratuits et dans lesquels tout un chacun pourrait facilement se reconnaître. Le but est en fait de construire un récit jouant à fond la carte de la personnification. Et cela, dans la forme comme dans le fond. Faire en sorte que nous soyons tous Monty Brogan. Pour que l'on adhère au twist final.
Ce dernier peut effectivement poser question, gêner voire carrément rebuter, mais le fait est que l'histoire est bâtie avec assez de finesse pour que ce que Yannick Dahan appelle la "suspension d'incrédulité" fonctionne. En tout cas, cela a été le cas pour moi. Mais peut-être me suis-je laissé emporter par l'envoûtante et émouvante musique de Terence Blanchard dès le départ...
Je ne sais pas: c'est à vous de voir. Quelqu'un l'a vu ? Si oui, vous avez un avis là-dessus ?
Bien à vous,
Benny
mercredi 16 mars 2011
Clip, clip, clip hourra: "Mad World" (Gary Jules, 2003)
Ce mois-ci, on prend un peu de hauteur pour regarder le clip d'une des plus belles chansons de la décennie passée. L'une des plus belles reprises pour être précis, mais comme beaucoup ne connaissent pas le titre original, interprétée par Tears for Fears, alors bon...
Originaire de Californie, Jules a composé cette reprise pour la BO d'un film, Donnie Darko. Ce qui aurait pu rester une piste parmi d'autres va alors connaître un destin fulgurant puisqu'on va la retrouver dans de multiples bandes originales, notamment celle des Experts et de FBI: Portés disparus (l'épisode 2.01, The Bus, est complètement rythmé par ce titre).
Sa mélodie, aussi mélancolique que profonde, marque très souvent les esprits. Elle a notamment terminé à la première place des charts en Angleterre, au Canada et aux Etats-Unis. Mais on oublie (ou on ignore) que Mad World, c'est aussi un superbe clip qui rappelle ces espèces de parades vues du ciel qui sont très populaires en Asie. Je vous laisse apprécier...
Bien à vous,
Benny
Originaire de Californie, Jules a composé cette reprise pour la BO d'un film, Donnie Darko. Ce qui aurait pu rester une piste parmi d'autres va alors connaître un destin fulgurant puisqu'on va la retrouver dans de multiples bandes originales, notamment celle des Experts et de FBI: Portés disparus (l'épisode 2.01, The Bus, est complètement rythmé par ce titre).
Sa mélodie, aussi mélancolique que profonde, marque très souvent les esprits. Elle a notamment terminé à la première place des charts en Angleterre, au Canada et aux Etats-Unis. Mais on oublie (ou on ignore) que Mad World, c'est aussi un superbe clip qui rappelle ces espèces de parades vues du ciel qui sont très populaires en Asie. Je vous laisse apprécier...
Bien à vous,
Benny
mardi 8 mars 2011
"Generation Kill" : Les anti-héros de guerre
"Bagdad, Irak, 2003. Mission: imprécise. Ennemi: non-identifié. Durée de la mission: inconnue".
On dira ce qu'on voudra sur les jaquettes de DVD en général, mais celle du coffret de Generation Kill a le sens de la formule. Et surtout celui de la concision. Adaptation du roman eponyme d'Evan Wright, journaliste de Rolling Stone, cette courte mini-série (sept épisodes, donc oui on peut dire courte: ce n'est pas si redondant que ça) est assurément un ovni dans le genre "série de guerre".
Plantés dans le désert (mais pas trop longtemps)
Si vous vous attendez à une version irakienne de Band of Brothers, vous pouvez laisser tomber tout de suite cette idée. Et si vous imaginez une adaptation de The Wire dans l'univers de l'armée (l'adaptation du bouquin a été confiée à David Simon et Ed Burns, producteur des aventures de Omar, McNulty et tous les autres), vous risquez d'être également un peu surpris.
Car Generation Kill est ce que l'on peut appeler une expérience à part. Troublante. Plutôt abrupte, surtout dans sa narration.
L'histoire? C'est celle du premier bataillon de reconnaissance des Marines avec, en son sein, des Américains venus de multiples horizons. Dès le premier épisode, le téléspectateur est littéralement balancé dans le désert, au milieu de (beaucoup de) gars qui attendent de partir en mission... et il va devoir se créer ses repères tous seuls. Burns et Simon prennent effectivement un malin plaisir à complexifier le récit pour renforcer l'impression de réalisme.
Il faudra attendre l'arrivée du personnage qui joue le rôle de Wright (mais qui n'a pas de nom : il est interprété par Lee Tergesen) pour que les choses se simplifient quelque peu pour le public. Et qu'on embarque avec lui à bord de l'équipe Hitman 2-1, emmenée par le sergent Brad Iceman Colbert (Alexander Skarsgard).
Captain America est un gros con
Le choix de placer le spectateur en immersion totale colle en tous points avec l'ambition de scénaristes de Generation Kill. Cette nouvelle intervention américaine survient en effet dans un contexte plus que chaotique. Les soldats imaginent être là pour libérer le peuple irakien ? Ils vont traverser le pays sans véritablement s'arrêter, enchaînant les interventions sans véritable conducteur... et surtout, sans faire ce pour quoi ils ont été entraînés : remplir des missions de reconnaissance.
Dans Generation Kill, la guerre est tout sauf une histoire de héros. La faute à un état-major plus que vacillant, incarné en premier lieu par le capitaine du First Recon rebaptisé ironiquement par ses troupes Captain America. Ici, les gradés sont incapables d'avoir une vision à long, voire à moyen terme. Incapables de donner à leurs hommes le matériel dont ils ont besoin, ne serait-ce que des piles pour des lunettes à infra-rouge. Incapables de mobiliser véritablement des troupes livrées au vent d'indications contradictoires.
Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de bons soldats dans cette guerre. Colbert en est un, Ray Person, le pilote de son Humvee en est un autre. Comme le chef de leur section, le lieutenant Fick, qui sait être à l'écoute et a du bon sens. Mais il y a aussi les troufions de base, venus pour tirer sur tout ce qui bouge, comme Trombley. Une arme de guerre plus que dangereuse dans un contexte plus que flou. Il y en a dans tous conflits armés... mais ici, ils apparaissent encore plus dangereux.
L'inertie en plein écran
Réquisitoire sans pitié, Generation Kill est aussi et surtout une description méticuleuse des effets de l'inertie sur les hommes.
Il ne faut en effet pas s'y tromper : si les marines de Generation Kill vont remplir les missions qu'on va leur confier, ils seront bien incapables de dire quel était le but final poursuivi... ce sont d'authentiques anti-héros de guerre, qui subissent les événements sans jamais avoir une véritable prise sur ce qui se passe.
Un propos audacieux, étayé de manière méticuleuse, mais inscrit dans une narration singulière et qui laisse peu de place aux aménagements classiques (Burns et Simon ne cherchent pas forcément à créer de complicité entre leurs héros et le public). C'est ce qui fait qu'il faut vraiment s'accrocher pour rentrer dans l'histoire. Un peu plus qu'avec The Wire, je pense. Il faut donc s'investir dans le récit.
Mais le final, qui résonne sur des notes de Johnny Cash, vous fait dire, au bout du chemin, que cela vaut assurément le coup.
Bien à vous,
Benny
On dira ce qu'on voudra sur les jaquettes de DVD en général, mais celle du coffret de Generation Kill a le sens de la formule. Et surtout celui de la concision. Adaptation du roman eponyme d'Evan Wright, journaliste de Rolling Stone, cette courte mini-série (sept épisodes, donc oui on peut dire courte: ce n'est pas si redondant que ça) est assurément un ovni dans le genre "série de guerre".
Plantés dans le désert (mais pas trop longtemps)
Si vous vous attendez à une version irakienne de Band of Brothers, vous pouvez laisser tomber tout de suite cette idée. Et si vous imaginez une adaptation de The Wire dans l'univers de l'armée (l'adaptation du bouquin a été confiée à David Simon et Ed Burns, producteur des aventures de Omar, McNulty et tous les autres), vous risquez d'être également un peu surpris.
Car Generation Kill est ce que l'on peut appeler une expérience à part. Troublante. Plutôt abrupte, surtout dans sa narration.
L'histoire? C'est celle du premier bataillon de reconnaissance des Marines avec, en son sein, des Américains venus de multiples horizons. Dès le premier épisode, le téléspectateur est littéralement balancé dans le désert, au milieu de (beaucoup de) gars qui attendent de partir en mission... et il va devoir se créer ses repères tous seuls. Burns et Simon prennent effectivement un malin plaisir à complexifier le récit pour renforcer l'impression de réalisme.
Il faudra attendre l'arrivée du personnage qui joue le rôle de Wright (mais qui n'a pas de nom : il est interprété par Lee Tergesen) pour que les choses se simplifient quelque peu pour le public. Et qu'on embarque avec lui à bord de l'équipe Hitman 2-1, emmenée par le sergent Brad Iceman Colbert (Alexander Skarsgard).
Captain America est un gros con
Le choix de placer le spectateur en immersion totale colle en tous points avec l'ambition de scénaristes de Generation Kill. Cette nouvelle intervention américaine survient en effet dans un contexte plus que chaotique. Les soldats imaginent être là pour libérer le peuple irakien ? Ils vont traverser le pays sans véritablement s'arrêter, enchaînant les interventions sans véritable conducteur... et surtout, sans faire ce pour quoi ils ont été entraînés : remplir des missions de reconnaissance.
Dans Generation Kill, la guerre est tout sauf une histoire de héros. La faute à un état-major plus que vacillant, incarné en premier lieu par le capitaine du First Recon rebaptisé ironiquement par ses troupes Captain America. Ici, les gradés sont incapables d'avoir une vision à long, voire à moyen terme. Incapables de donner à leurs hommes le matériel dont ils ont besoin, ne serait-ce que des piles pour des lunettes à infra-rouge. Incapables de mobiliser véritablement des troupes livrées au vent d'indications contradictoires.
Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de bons soldats dans cette guerre. Colbert en est un, Ray Person, le pilote de son Humvee en est un autre. Comme le chef de leur section, le lieutenant Fick, qui sait être à l'écoute et a du bon sens. Mais il y a aussi les troufions de base, venus pour tirer sur tout ce qui bouge, comme Trombley. Une arme de guerre plus que dangereuse dans un contexte plus que flou. Il y en a dans tous conflits armés... mais ici, ils apparaissent encore plus dangereux.
L'inertie en plein écran
Réquisitoire sans pitié, Generation Kill est aussi et surtout une description méticuleuse des effets de l'inertie sur les hommes.
Il ne faut en effet pas s'y tromper : si les marines de Generation Kill vont remplir les missions qu'on va leur confier, ils seront bien incapables de dire quel était le but final poursuivi... ce sont d'authentiques anti-héros de guerre, qui subissent les événements sans jamais avoir une véritable prise sur ce qui se passe.
Un propos audacieux, étayé de manière méticuleuse, mais inscrit dans une narration singulière et qui laisse peu de place aux aménagements classiques (Burns et Simon ne cherchent pas forcément à créer de complicité entre leurs héros et le public). C'est ce qui fait qu'il faut vraiment s'accrocher pour rentrer dans l'histoire. Un peu plus qu'avec The Wire, je pense. Il faut donc s'investir dans le récit.
Mais le final, qui résonne sur des notes de Johnny Cash, vous fait dire, au bout du chemin, que cela vaut assurément le coup.
Bien à vous,
Benny
jeudi 3 mars 2011
"30 Rock" (saison 2): satire sur tout ce qui se bouge
On reprend le cours des chroniques laissées en suspens. Comme annoncé dans le season finale de 2010, cette balade critique nous fait repasser par Manhattan et le 30 Rockfeller Center. Et, accessoirement, par l'année 2007. A l'automne de cette année-là, le show imaginé par Tina Fey est bien installée dans la grille des programmes de NBC. Enfin. Studio 60, l'autre show sur les coulisses d'une émission à sketches imaginée par Aaron Sorkin, n'aura pas duré, et si rien ne fut vraiment simple pour la série produite par Lorne Michaels (Saturday Night Live), la voici qui revient à l'antenne avec l'Emmy Award de la meilleure comédie.
La valse des guests
Hasard ou coïncidence, cette distinction va faire entrer 30 Rock dans une nouvelle ère. Alors qu'elle bénéficie d'une meilleure exposition médiatique, ses scenarii deviennent plus audacieux, plus délirants. Plus équilibrés aussi. Le personnage de Liz Lemon est mieux défini et ses interactions avec Jack Donaghy et Tracy Jordan sont nettement plus efficaces. Comme l'intégration de nombreuses guest stars qui marquent efficacement leur passage dans le show.
La clef du succès? Quand les histoires s'inscrivent véritablement dans sa thématique, à savoir la satire du monde des médias, l'humour de la série fait mouche à chaque fois. Les épisodes sont rythmés, inventifs et l'humour vraiment mordant. De la préservation de l'environnement à la lutte contre le terrorisme (avec un excellent épisode qui a The Amazing Race en toile de fond), 30 Rock s'approprie alors de multiples questions qu'elle présente sous un prisme déformant mais sans jamais se départir d'une certaine malice.
La sortie... manquée ?
La saison est courte (15 épisodes) donc on n'a pas le temps de s'ennuyer... et pourtant, le final est un peu décevant. Soucieux de clore une storyline qui aura couru toute la saison (la course de Jack à la présidence de General Electric), les scénaristes perdent un peu de vue la dimension satirique qui a fait le succès de la majeure partie des épisodes. Du coup, les trois derniers épisodes manquent de sel... et l'ensemble des histoires secondaires tiennent plus du patchwork mal cousu qu'autre chose.
Un constat qui ne doit pas remettre en cause une évidence. Avec cette saison 2, 30 Rock trouve vraiment les éléments pour devenir une vraie comédie à succès. Encore faut-il être capable de les mobiliser efficacement. Sinon, la série peut être aussi fade et inutile que le personnage de Pete Hornberger.
Bien à vous,
Benny
La valse des guests
Hasard ou coïncidence, cette distinction va faire entrer 30 Rock dans une nouvelle ère. Alors qu'elle bénéficie d'une meilleure exposition médiatique, ses scenarii deviennent plus audacieux, plus délirants. Plus équilibrés aussi. Le personnage de Liz Lemon est mieux défini et ses interactions avec Jack Donaghy et Tracy Jordan sont nettement plus efficaces. Comme l'intégration de nombreuses guest stars qui marquent efficacement leur passage dans le show.
La clef du succès? Quand les histoires s'inscrivent véritablement dans sa thématique, à savoir la satire du monde des médias, l'humour de la série fait mouche à chaque fois. Les épisodes sont rythmés, inventifs et l'humour vraiment mordant. De la préservation de l'environnement à la lutte contre le terrorisme (avec un excellent épisode qui a The Amazing Race en toile de fond), 30 Rock s'approprie alors de multiples questions qu'elle présente sous un prisme déformant mais sans jamais se départir d'une certaine malice.
La sortie... manquée ?
La saison est courte (15 épisodes) donc on n'a pas le temps de s'ennuyer... et pourtant, le final est un peu décevant. Soucieux de clore une storyline qui aura couru toute la saison (la course de Jack à la présidence de General Electric), les scénaristes perdent un peu de vue la dimension satirique qui a fait le succès de la majeure partie des épisodes. Du coup, les trois derniers épisodes manquent de sel... et l'ensemble des histoires secondaires tiennent plus du patchwork mal cousu qu'autre chose.
Un constat qui ne doit pas remettre en cause une évidence. Avec cette saison 2, 30 Rock trouve vraiment les éléments pour devenir une vraie comédie à succès. Encore faut-il être capable de les mobiliser efficacement. Sinon, la série peut être aussi fade et inutile que le personnage de Pete Hornberger.
Bien à vous,
Benny
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