lundi 20 février 2012

"Smash" : on attend le grand coup de Spielberg

Le Pitch: Et si Marylin Monroe prêtait son nom, son aura et son âme succès de l'année à Broadway ? L'idée, alors que l'on va célébrer le cinquantième anniversaire de sa disparition, électrise les deux auteurs de comédies musicales Julia Houston et Derek Wills. Encore faut-il passer tous les obstacles qui se dressent sur la route d'un show en cours de production. Du casting au déblocage de fonds.


Un casting de haut niveau (avec Debra Messing, le toujours très bon Christian Borle - vu dans Coupling - et Anjelica Huston), un projet opportuniste mais qui bénéficie d'un grand nom à la production (Steven Spielberg), une savante campagne de com qui dure depuis près de neuf mois (en gros, depuis que le projet a été commandé), une programmation maline et complètement assumée par la chaîne (elle conclut une soirée ouverte par un programme de téléréalité musicale)... Smash, c'est la déferlante auquel il est difficile d'échapper en ce début d'année.

Un mélange des genres
à (vraiment) réussir

Bien décidée à damer le pion à Glee et à la Fox, NBC a misé gros sur ce drama musical qui doit faire entrer Broadway dans les salons d'Amérique et du monde jusqu'au printemps. Pour réussir ce pari, la chaîne et Spielberg font confiance à Theresa Rebeck, scénariste qui a biberonné chez Bochco (elle a fait ses premières armes sur NYPD Blue) avant de faire un crochet chez Dick Wolf (elle a participé au lancement de Law & Order : Criminal Intent) et de s'installer backstage pour devenir... auteur de théâtre.

Son challenge ? Réussir le croisement de deux genres qui, depuis plusieurs années, se font de l'oeil sans toujours séduire complétement le grand public. Avant le phénomène Glee, de Cop Rock en 1990 à Smash en 2012, ce ne sont pas les special musical qui manquent à la télé américaine. Buffy, Scrubs, Ally McBeal et même Oz ont succombé au genre au moins une fois avec succès. Et la montée en puissance de programmes comme American Idol, Pop Idol ou justement The Voice ont sans aucun doute contribué à faciliter la rencontre de deux genres qui se marient assez bien ensemble mais ont du mal à faire un couple qui dure.

De très bonnes bases

A l'heure où le débat "Glee: nul ou génial ?" divise toujours durablement les téléspectateurs, Smash doit tenter une audacieuse conciliation sur le long terme: proposer un show musical de haute tenue... dans un show de haute tenue tout court.

Au vu du pilote, on repère très vite les forces de la série: une narration dynamique, portée par l'enthousiasme du projet Marylin : the musical qui émerge; une galerie de portraits assez dense, laquelle permet d'esquisser de multiples storylines dans les coulisses de la production; deux héroïnes qui luttent pour un rôle et surtout pour voir leur carrière décoller... Tout ça est bien mis en scène et tend vers une dernière scène musicale qui emporte l'ensemble avec un certain panache. On ne sait pas complètement où on va mais on y va fougueusement (oui, oui).

Faire décoller la narration

Reste alors à transcender l'effet pilote, à proposer quelque chose de fort sur le long terme. Ce que le deuxième épisode n'arrive pas vraiment à faire. C'est cohérent, c'est bien interprété... mais il manque encore un truc pour décoller. Un soupçon d'originalité dans le propos pour que la narration soit au niveau du travail musical. Pour que Smash frappe un grand coup, il va falloir un peu plus de complexité et de subtilité émotionnelle que ce que la storyline de la procédure d'adoption de Julia Houston - par exemple - donne à voir. De la même façon, il va falloir que les tiraillements entre les personnages de Karen et de son petit copain soient mieux développés.

En clair : Smash cartonnera s'il donne du drame. Du sang et des larmes (c'est du concept, c'est aussi du Churchill). Pour donner une vraie dimension dramatique aux mélodies.C'est largement dans les cordes de Theresa Rebeck et sa bande. C'est surtout impératif (sinon, ça se résumera à "Han, ils chantent bien"). Et mine de rien, si on y parvient, ça peut devenir un sacré gros carton, critique et public.



Bien à vous,
Benny

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