jeudi 3 avril 2008

Producteurs TV : bon sang, mais où sont passés les tauliers ? (partie 3 : les effets de mode, ça s'en va et ça revient)

Une théorie peut expliquer la relative désaffection du public vis-à-vis de ces « superproducteurs » : ils exploitent des filons qui ont déjà beaucoup donné à la télé américaine (et même à la télé tout court : le cop show, le court drama et le medical drama). Telles qu’elles se présentent aujourd’hui, ces séries sont peut-être usées.
Le public a en tout cas affirmé son besoin de voir autre chose, un peu comme si le « ton Bochco » ou le « ton Wells » lassaient. Celui qui en a profité, c’est assurément Jerry Bruckheimer, avec des formula shows efficaces mais peu critiques (sauf, à la limite, Cold Case. Et encore).

Pourtant, je ne parierai pas que cela dure éternellement. Tout simplement parce que des gens comme Wolf, Fontana, Kelley ou Bochco ont su, pendant deux décennies, questionner la société dans laquelle évolue le spectateur. Comme ils ont su questionner le spectateur sur ses propres attentes face à une fiction.
Même si ce sont clairement les scénaristes de HBO, FX et Showtime qui ont repris le flambeau en la matière (Simon, Chase, Ball, Ryan ou Leary entre autres… sans oublier Milch), je pense que ces « tauliers » ont définitivement les moyens de rebondir et de renouveler leur approche de ces genres. L’essentiel reste de toute façon l’humain, et la façon dont ils appréhendent les passions qui agitent les hommes.
Je suis peut-être romantique, mais je pense que leur talent peut leur permettre de trouver la solution, de passer outre cette période délicate. Cela pourrait en tout cas aider les networks US à sortir de l’ornière dans laquelle ils ont tendance à s’enfoncer depuis au moins deux saisons.
Et ça, ce serait vraiment salutaire.

Bien à vous,
Benny

2 commentaires:

Arnaud J. Fleischman a dit…

Je pense qu'il y a sans doute une autre raison au fait que les "tauliers" ont un peu perdu de leur superbe. La plupart d'entre eux ont mené plusieurs projets de front en même temps, en s'y impliquant fortement, ce qui dans le cas des producteurs-scénaristes nuit à la qualité des séries dont ils ont la charge, soit parce qu'ils s'épuisent en tentant de tout maitriser, soit parce qu'en délégant à d'autres leurs productions perdent de leur identité.

Benny a dit…

Je suis assez d'accord avec toi