lundi 7 décembre 2009

L'équation à une inconnue bizarre

Il y a un peu plus d'une semaine, je crois bien que j'ai été sacrément vilain. Pour ne pas dire vilaine. Enfin, il me semble. Jugez plutôt...
Tout a commencé il y a presque quinze jours. Une petite visite dans BennyCity pour le boulot et voilà que je croise un garçon qui me file un tuyau. Une info pas encore sortie, à vérifier. Et qui impose d'obtenir la confirmation des responsables du lieu que je visitais ce jour-là si je veux écrire dessus. Problème : ces personnes sont connues pour être bien peu bavardes... et le sujet ne va certainement pas les dérider.

Une course, des obstacles

Jeudi : la course contre la montre commence. Je passe une floppée de coups de fil pour en savoir plus sur cette info. Parmi mes contacts, auprès de connaissances de connaissances... et bien sûr, par la voie officielle. C'est précisément là qu'il faut savoir être vilaine. Ne pas mentir, jamais. Mais faire le forcing, toujours.
"Ah bon, vous êtes au courant ? me dit-on au téléphone, sensiblement ennuyé
- Oui, et on va le sortir donc il me faudrait une réaction
- Ah oui..."
Là, c'est évident, il va falloir être opiniâtre parce que ce n'est pas gagné. Presque montrer les dents. Ou comme je dis souvent : secouer l'arbre et voir ce qui tombe. Une des connaissances de mes connaissances m'affirme par téléphone que l'info est avérée. Elle propose de me mettre en contact avec une des personnes directement concernées. Ne manque qu'une chose : le point de vue des responsables susnommés. Qui jouent la montre pour retarder la sortie de l'info. "On parlera vendredi", me dit-on au téléphone.
Si je rencontre un des témoins, c'est banco. Sinon, il faut que ce soit les responsables qui crachent au bassinet.

Tic tac, tic tac, tic tac...

Vendredi : après une trentaine de coups de fil (au bas mot) sans réponse, je reste sans nouvelle de mon contact téléphonique.
Je fonce chez les responsables. La chargée de com me dit "On communiquera sans doute lundi". Hors des délais de la BennyCorp. Je n'ai pas le choix : je fais le forcing auprès d'elle. "Ce sera au chef ou à son adjoint d'en parler. Mais lui, il est à Paris".
Je m'en vais... avant de rebrousser chemin l'air de rien. Je file dans les bureaux de la direction. Je toque à la porte de l'adjoint, dont on dit qu'il est le plus causant. Personne. Je redescends d'un étage et je décide d'aller voir du côté d'une salle de réunion, dans laquelle j'avais vu des manifestants s'engouffrer quelques mois plus tôt. Et là, qui est-ce que je vois de l'autre côté de la vitre ?
Le boss. Himself.
Là, je tombe la veste et sors mon calepin. Je fais le siège de la porte d'entrée. Des gens passent et se demandent ce que je fous là. Je souris, je suis poli. Raconté comme ça, ça a l'air super cool et ça fait un peu film. Mais la vérité, c'est que je ne la ramenais pas trop. Quand bien même je ne le laissais pas trop transparaître.
Vingt minutes se passent et mon bonhomme sort. Seul. Carrure d'athlète, plus rugbyman que bobo asthmatique. Je lui dis qui je suis et... il fiche le camp ! "Voyez avec la communication : j'ai pas le temps !" Je le suis au pas de course et lui pose la question : Vrai ou pas vrai ? "Tout est réglé !". Et il file dans l'ascenseur.
Note pour la prochaine fois : monter dans l'ascenseur aussi. Pour poser plus de questions.
J'appelle la com et fais un forcing de tous les diables. J'appelle le sous-service sous la responsabilité de l'adjoint.
Personne ne me file son portable mais je casse tellement les pieds à tout le monde que la secrétaire, dévouée à son boss, m'annonce "Bon écoutez : il a votre numéro, sa femme a votre numéro, là je vois plus ce que je peux faire..."

Où l'on en revient au titre (si, si)

13h30 : carrément déchainé, j'appelle à Paris pour retrouver l'adjoint. Chou Blanc. Mais à BennyCity, le responsable de la chargée de com répond enfin à mes appels. OK pour un rendez-vous à 15h15.
15h45 : le rendez-vous a du retard. J'ai le temps d'appeler deux amis et ma... mère pour faire passer le temps. Il finit par me recevoir et... il confirme l'info principale avant que je tourne autour des autres points. Drôle de slalom. Il manque un petit truc : il me faut l'adjoint. Encore.
Mon chef (qui n'est pas chef pour rien) me dégote son portable après un bras de fer de son côté.
18h : l'adjoint, dans le TGV, répond enfin à mes questions. Ne reste plus qu'à réunir le tout au terme d'un long marathon. Le premier du genre pour moi. C'était vachement grisant, vachement flippant aussi parce que je voulais atteindre mon but mais pas me griller et faire n'importe quoi non plus. Je suis une vilaine complexe... Ouais, en même temps, pour ce qui est de ne pas faire n'importe quoi, maintenant, une quinqua a mon 06 et elle sait que je fais peur à son mari qui préfère me fuir. Intéressant...

D'ailleurs pourquoi ce titre, me direz-vous ? Parce que je suis un garçon capable de faire un foin de tous les diables pour avoir ce que je veux professionnellement, quitte à installer une Queshua dans un hall pour choper un gars, mais je suis toujours aussi timide pour draguer une fille. Vous y comprenez quelque chose, vous ?

Bien à vous,
Benny

4 commentaires:

Une blonde dans la ville a dit…

C'est ce que j'allais dire : tu parles toujours de ta timidité mais tout ce que je viens de lire tendrait à prouver que tu es loin de l'être (timide) mais que tu serais plutôt du genre opiniâtre et volontaire. Je trouve que c'est plutôt une qualité.
Je valide ta participation et te mets en ligne de ce pas, merci.

Cafeinette a dit…

Les plus grands timides ne sont pas forcément ceux que l'on croit...
Les apparences sont souvent trompeuses!

Benny a dit…

Chuis d'accord avec Cafeinette : enfin, peut-être que derrière le mot "timide", je voulais dire "discret dans l'expression de mes émotions". Ou un truc dans le genre.

Cafeinette a dit…

C'est bien dans ce sens là que j'entendais le mot "timide", parce que tu ne sembles pas avoir de problèmes pour discuter de la pluie et du beau temps avec des inconnus... bien que je puisse me tromper, hein ;)