Pour cette avant-dernière saison, le propos reste sensiblement le même mais il est abordé de façon quelque peu oblique. Après la disparition de Lisa, Nate, désormais père célibataire, se retrouve à nouveau confronté au travail de deuil, plusieurs mois après la perte de Nate Sr. Cette disparition, autrement plus violente car elle porte un plus lourd poids du non-dit entre le jeune homme et son épouse, renvoie systématiquement le personnage aux choix qu'il a faits comme à ceux qu'il n'a pas faits.
Des actes à assumer (qu'il s'agisse des nôtres ou non)
Et c'est précisement autour de la question des choix que s'articule cette nouvelle session de 12 épisodes. Qu'il s'agisse de David, confronté lui-même à un événement traumatisant et filmé de manière glaçante; de Rico, qui doit faire face à la routine dans son couple et à ses actes pas toujours cohérents; ou de Ruth, qui s'aperçoit qu'avec George Sibley, elle a épousé une version plus ou moins lointaine de son premier mari (qui a sa propre part de secrets); tous sont cette fois-ci confrontés aux actes qu'ils ont fait ou qu'ils subissent. Une façon d'explorer de façon différente le thème de la finitude, si cher à Alan Ball et ses scénaristes.

Une baisse de puissance?
Si cette impression possède évidemment sa part de subjectivité, elle s'appuie aussi sur des faits: les atermoiements professionnels de Nate font certes partie intégrante du personnage mais on pensait que le garçon avait finalement accepté que l'univers du funérarium était celui qui lui convenait le mieux. Mais non. L'union de Ruth et George allait forcément faire bifurquer le chemin vers l'émancipation de la mère des Fisher, et si elle évite de retomber dans les erreurs du passé, elle semble un peu moins mise en valeur...
Seuls David et Claire passent la quatrième (saison) sans ralentir leur marche. Le premier parce que, on l'a dit, il est confronté à une situation très particulière et que la fin de de saison laisse à penser que cela va le faire encore mûrir. La seconde parce que l'exploration de son identité passe cette fois par l'exploration de sa sexualité à travers un propos fin, empreint d'une grande justesse et sans voyeurisme. A tel point que l'on se dit que c'est peut-être elle, la vraie héroïne de Six Feet Under... une affirmation que la cinquième et dernière saison pourrait bien confirmer définitivement.
Bien à vous,
Benny
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