vendredi 27 janvier 2012

Un spin off de "The Office" avec Dwight ? Quand le rire dérive...

C'est une des grosses infos de la semaine. Alors que la saison 2012/2013 est déjà en préparation du côté des networks, NBC vient d'annoncer qu'un spin off de The Office pourrait voir le jour, avec l'inénarrable Dwight K. Schrute sur le devant de la scène.

Une idée qui est loin d'être mauvaise, parce que le personnage de Dwight est suffisamment solide pour devenir le héros d'une série. Pour tout dire, je trouverais ça assez réjouissant: on peut facilement l'imaginer dans un show qui aurait pour toile de fond la crise ou dans une comédie romantique forcément décalée. Mais c'est aussi une tentative pour faire fructifier, tant bien que mal, le capital sympathie d'une série en perte de vitesse côté audiences.

Un succès, beaucoup de flops
Car il ne faut pas se leurrer: l'idée d'un tel spin off intervient alors que The Office a du mal à se remettre du départ de Steve Carell (1). Et c'est souvent lorsque la fin est proche que les chaînes et les producteurs de sitcom réfléchissent à des projets de prolongation. C'était le cas de Friends avec Joey, qui n'a tenu que deux ans. C'était aussi celui de Cheers avec Frasier, qui a été un carton pendant onze saisons et fait figure de fantasme absolu pour tous les présidents de chaîne. Sans oublier le projet qui a agité la fin de vie de Scrubs, et qui aura finalement débouché sur une saison 9 avec un casting considérablement renouvelé.

Un énorme succès, un certain nombre de déconvenues et beaucoup de projets qui restent dans les cartons : voilà à quoi ressemble la carte du petit pays des spin off de comédies américaines des années 90 et 2000... Pourtant, c'était une pratique autrement plus efficace dans les années précédentes (Happy Days a par exemple donné Mork & Mindy, Joanie Loves Chachi et Laverne & Shirley). Et ce ne sont pas les projets qui ont manqué ces temps-ci.

La preuve par trois, juste en dessous.

De Tout le monde aime Raymond à... Personne ne chope Robert

C'était la sitcom phare de la fin du XXe siècle sur CBS : Tout le monde aime Raymond, dans laquelle Ray Romano revisite la vie de famille, aurait très bien pu avoir une petite soeur... avec le grand frère de Raymond. Alors que la neuvième et dernière saison est encore à l'antenne, on parle d'un projet mettant Robert Barone sur le devant de la scène. C'est son interprète, Brad Garrett, qui s'est penché lui-même sur le sujet en 2004. "C'est un projet que j'ai développé et je suis très impatient depuis. Je pense que c'est parfait pour HBO", déclarait-il à l'époque. On ignore si c'était une blague mais la chaîne n'en a jamais voulu dans sa grille.

Frasier et le vieux rêve
de la franchise

On le dit à chaque fois: le show qui a fait glisser le psy du bar de Cheers au micro d'une radio de Seattle est l'exemple phare du spin off qui cartonne. Pourquoi ? Parce que les créateurs de Frasier ont récupéré un personnage à potentiel pour le faire évoluer doublement: il change d'univers et il change un peu de personnalité. Résultats : 11 ans de diffusion et cinq emmys awards de la meilleure comédie. Pas étonnant dès lors que l'on ait eu envie, dans les coulisses, de remettre ça une nouvelle fois à plusieurs reprises. En 2004, c'était pour hypothétiquement réunir Lisa Kudrow et Kelsey Grammer. En 2010, c'était Grammer lui-même qui titillait les fans sur Twitter en évoquant un nouveau projet avec son personnage et celui de son frère Niles. Mais rien de vraiment sérieux ne vit le jour.


Jack & Karen, libérés de Will & Grace
Autre cas de figure, pas très éloigné du précédent. Nous sommes en 2008, alors que la sitcom de NBC réunissant Eric McCormak et Debra Messing a quitté l'écran depuis deux ans... et on reparle de Jack et de Karen, les seconds rôles de la série de Mutchnik et Kohan.
Normal : on a souvent dit que les personnages les plus drôles de la série, c'était eux ! En entendant parler du projet, Sean Hayes (Jack) se montre plutôt réceptif; Megan Mullaly (Karen) est, elle, moins disponible à l'époque. Finalement, NBC, un peu échaudé par le flop de Joey, lâchera l'affaire.

Conclusion ? Pour réussir leur coup, Rainn Wilson (l'interprète de Dwight), Paul Lieberstein et le célèbre Ben Silverman devront développer un vrai projet. Avec un script capable de jouer sur les caractéristiques du personnage tout en l'insérant dans un univers nouveau. Sans quoi, The Office, déjà pâlote, perdrait un organe essentiel pour une transplantation foireuse. Et ça sentirait la mort dans les deux cas...

Bien à vous,
Benny 

(1) : Pour s'en convaincre, il suffit d'aller faire un tour chez Dylanesque, qui suit attentivement le show depuis des années.

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