samedi 4 février 2012

Le carré d'as des idées/histoires les plus idiotes de la télé américaine

Il y a des scènes de télé que l'on n'oubliera jamais. En les voyant, on a vibré, on a tremblé, on a parfois pleuré. L'ultime séquence de Six Feet Under, l'avant-dernière scène du season finale de la saison 2 d'Alias (celle où Sydney et Francie mangent une glace sur le canapé : terrible), le dernier épisode de Mark Greene dans Urgences ou le baiser final dans la saison 2 de The Office... ces moments sont ce pour quoi on se pose devant un écran de télé ou d'ordinateur pendant des heures.

Et puis il y a le reste. Les trucs beaucoup moins bien, pas vraiment réussis. Avec, au milieu, le pire. Et ça aussi, bizarrement, on s'en souvient bien.

Parce que c'est overzetop. Parce que c'est tellement mal amené que ce qui devait être dramatique fait rigoler. Parce que l'on se dit que les scénaristes, ces petits pandas naïfs, prennent parfois leur audience pour une belle bande d'imbéciles.

Franchement, ça aussi madame, ça mérite un carré d'as.

NUMERO 4 : La mort du docteur Romano dans Urgences (saison 10)

Episode 8 : Freefall. On sait depuis la saison 9 que le plus antipathique médecin du Cook County Hospital a un problème avec les hélicoptères. L'accident qui survient dans le premier épisode de cette année-là est sanglant et assez bizarre. Mais il a le mérite de donner du très bon matériel aux scénaristes pour développer la personnalité du chirurgien.

Un peu plus d'un an après, les producteurs nous reproposent un match Rocket Romano vs Medicopter, avec un résultat définitif. Dans le fond comme dans la forme, c'est vraiment bancal : l'idée est franchement tirée par les cheveux et la mise en images assez catastrophique. Et en plus, tout ça est assez stupide.

NUMERO 3 : Grey's Anatomy, Meredith et une bombe dans le corps d'un patient (saison 2)

Episodes 16 et 17 : It's the End of The World / As We Know It. Et dire que c'était un épisode diffusé après le Superbowl ! Pour une fois, je vais être (presque) gentil : Shonda Rhymes est capable du meilleur comme du pire. Le meilleur, pour moi, c'est souvent dans Private Practice (même si bon, imaginer une folle qui vous fait une césarienne à domicile avec des instruments achetés pour l'occasion...).

Le pire, c'est peut-être ici : un double épisode, un casting de malade (Christina Ricci... et Kyle Chandler !) et un pitch complètement barré avec une bombe dans un torse et un twist super pourri à la fin du premier épisode pour mettre en place un cliffhanger qui donne envie de vendre sa télé.

Je veux bien reconnaître qu'il y a là une volonté de créer une dimension symbolique à cette histoire... mais franchement, Shonda et le symbolisme, ça fait deux.

NUMERO 2 : Alias, Nadia et la mort par table basse (saison 5)

Episode 13 : 30 Seconds. Alors ça, c'est terrible. C'est surtout symptomatique d'une fin de série bâclée. Nadia, la demi-soeur de Sydney, se retrouve confrontée une dernière fois à l'incontournable Sloane. Une dispute éclate à cause de Rambaldi (quel sale type, quand même), ils en viennent aux mains, Sloane la repousse, elle tombe sur une table basse... et meurt. Je pense que les producteurs se sont dit que, sur le papier, ça passait. A l'écran, c'est vraiment ridicule. 

Dans les faits, ABC avait réduit la commande d'épisodes de ce qui devait être la dernière saison d'Alias. On sent que, pour conclure, les scénaristes ont appuyé sur Fast Forward. Six ans après, c'est toujours effarant à voir.

NUMERO 1 : Beverly Hills, Kelly, une lesbienne et un incendie (saison 5)

Episode 13 : Up in Flames. Il y a ceux qui l'ont vu et ceux qui ne l'ont pas vu. Les premiers pourraient se faire floquer un t-shirt revendiquant ce fait d'armes; les seconds ne savent pas ce qu'ils ratent. L'histoire ? Kelly Taylor s'est attirée les faveurs d'une fille qui aime d'autres filles. La blonde - un peu coincée - n'est clairement pas à l'aise avec cette situation. Et l'histoire prend un tour inattendu quand les deux nanas se retrouvent prises au piège dans les locaux du Peach Pit en plein incendie.

On savait que Beverly Hills n'avait jamais peur du ridicule mais là, c'est le pompon... et en plus il y a une petite pointe d'homophobie dans la storyline (Vont-elles mourir ? Et si oui, la fille avec Kelly va-t-elle tenter de conclure avant de se faire dévorer par le feu ?). C'est assez inoubliable. Hélas.

J'en ai sûrement oublié d'aussi mémorables : si vous en connaissez d'autres, c'est le moment de vous exprimer.

Bien à vous,
Benny

5 commentaires:

aussielilie a dit…

Je ne peux pas arrêter de me gausser comme une petite loutre. "Nadia et la mort par table basse" = génie !

Benny a dit…

@ AussieLilie

Bon allez, c'est bien parce que c'est toi (et que je suis trop content de te lire par ici) :

http://www.youtube.com/watch?v=zfqnRLmikBg&feature=related

Benny a dit…

Bordel : je viens de re-re-re-re-revoir. C'est d'une stupidité sans nom. Elle aurait vraiment pu finir n°1.

aussielilie a dit…

Alors, j'ai jamais regardé Alias donc je ne saisis pas toute la portée du truc mais en effet, c'est aussi crédible que moi en équipe de France de rugby environ. Et puis l'actrice, hyper juste, qui joue la nana essoufflée (donc affectée au poumon, je subodore) alors qu'elle est juste censée se vider de son sang (je subodore encore), bon boulot ! C'est collector.

Perso, j'aurais mis celle du Docteur Romano en n°1, elle est presque mystique... (en plus d'être mythique)

Stéph a dit…

Bon sang la mort du docteur Romano dans Urgences... cette fin peu glorieuse m'a fait rager pendant longtemps ! C'était à mes yeux le dernier personnage vraiment intéressant (et peut-être parce que j'aime les salauds c'est aussi celui que je trouvais le plus attachant) de la série et c'est à partir de là que pour moi Urgences à irrémédiablement décliné jusqu'à la fin. Il restait Carter évidemment (certainement le personnage le mieux traité scénaristiquement avec Green dans toute la série) mais plus aucun autre personnage n'a plus réussi à m'accrocher réellement ensuite.

Avec la fin de Romano, c'était la fin de l'humour noir, des réparties cinglantes et du cynisme à couper au couteau qu'il portait en étendard. Et puis quelle fin... je ne sais pas si elle se voulait ironique ou dramatique, moi je l'ai trouvée pathétique. Un peu comme si les auteurs s'étaient dit "tiens il l'a bien mérité celui-là" en imaginant cette mort en pied-de-nez au personnage considéré comme le "méchant" de la série.
J'ai vraiment trouvé dommage de se débarrasser de cette manière si terne d'un personnage aussi haut en couleurs.