lundi 14 mai 2012

"CSI : Miami" et Horatio, c'est fini : CBS en roux libre (mais qu'est-ce qu'il va rester de tout ça ?)

La nouvelle est tombée dimanche en fin de journée, suscitant un petit cortège de réactions sur les réseaux sociaux.

Juste avant de dévoiler sa grille pour la saison prochaine, CBS a effectivement annoncé qu'elle ne commanderait pas une onzième saison de CSI : Miami.

La nouvelle n'est pas vraiment une surprise. Cela fait déjà au moins deux mois que les dirigeants du network s'interrogeaient sur le caractère opportun de reconduire le bail qui les lient avec la société de production de Jerry Bruckheimer pour cette série.

Putain, dix ans...

Finalement, CBS a décidé d'en rester là. En cause : le coût de production du show, jugé trop élevé par les exécutifs de la chaîne, et son âge. Cela fait déjà dix ans que David Caruso est apparu dans un épisode de la saison deux de CSI : Las Vegas, pour lancer le premier spin of de la franchise. Et dix saisons pour une série comme celle-ci, ça fait beaucoup.

Contrairement à NCIS pour JAG ou Law & Order : Special Victims Unit, Criminal Intent ou Trial by Jury pour Law & Order, CSI : Miami n'aura pas apporté quelque chose de vraiment différent d'un point de vue créatif. 

Le principe reste fondamentalement le même pour le spin of et la série mère, et c'est un peu la même chose pour CSI : Manhattan avec Gary Sinise.

De l'orange... mais des évolutions monochromes

En lançant une franchise, Anthony Zuiker, Carol Mendelsohn (qui a aussi travaillé sur Un flic dans la mafia) et Ann Donahue (ex-partenaire de Kelley sur Picket Fences et de Bochco sur Murder One) auront surtout propulsé trois séries visuellement différentes mais privilégiant les histoires très, très carrées (1). Avec des enquêtes bouclées en un épisode et des arcs qui impliquent les différents protagonistes sur un temps parfois plus long.

Pour moi, tout cela aura singulièrement manqué d'âme, d'originalité et (paradoxe) de couleurs narratives pour vraiment marquer l'époque. En fait CSI : Miami a repris de façon consciencieuse - pour ne pas dire scolaire - des recettes déjà éprouvées ailleurs. CSI : Manhattan fait de même. Sans que ni l'une ni l'autre ne soit aussi marquante que CSI : Las Vegas.

Horatio Caine, un des symboles des années 2000 ?

Ce qu'il a effectivement manqué aux aventures des experts de Miami, ce sont des personnages plus complexes, plus surprenants, capable d'exprimer une large palette d'émotions. En résumé : il n'y a pas l'esprit Grissom, ce mélange de force et de fragilité, de gravité et d'humour qui fait le charme des premières saisons de CSI : Vegas. 

Ici, on reprend la formule du personnage monolithique, du cow boy solitaire ou presque. Son nom : Horatio Caine. Pas vraiment aidé par l'interprétation de David Caruso, qui a un vrai don pour s'enfermer dans des tics de jeu insupportables (mains sur les hanches, jeu avec des lunettes et phrasé caricatural), ce personnage symbolise complètement la série.



On est ici dans le registre de la mauvaise rencontre, entre un texte qui manque de richesse et une interprétation limitée, voire limite. Là encore, le phénomène se reproduit avec le personnage de Mac Taylor dans CSI : Manhattan. Et dans d'autres séries de la même époque (Numb3rs par exemple).

Pour CSI : Miami, cela reste très troublant, tout de même. Sur le plateau, on a tout de même des gens comme Khandi Alexander, Adam Rodriguez et surtout Emily Procter, qui sont de très solides acteurs. Mais on reste dans le récit froid du procédural sans âme.

Le bon élève au tableau des audiences... 
et c'est tout

Pourtant, il convient d'être honnête : la série restera dans les esprits comme un succès d'audience, avec une moyenne de 10,8 millions de fidèles aux USA (en France, les chiffres sont aussi très bons)...

Alors ? Alors, j'en conclue que CSI : Miami est une série conjoncturelle. Avec les années 2000, elle aura participé à cette vague des séries qui mettent la science sur le devant de la scène tout en privilégiant la formule du procédural.

En bon élève consciencieux, CSI : Miami a appliqué la formule pendant dix ans. Sans génie mais en répondant à la logique d'offre de CBS en terme de divertissement. Avec des filtres orange.

A Manhattan, la bande à Sinise a gagné une année de répit. Mais il se pourrait bien que l'on arrive à la fin d'un cycle. Et c'est surtout ça que la direction de CBS a compris.

Bien à vous,
Benny

(1) : Et très républicaines, voire réactionnaires, comme peuvent l'être certains shows de la chaîne...

2 commentaires:

freelalatiana a dit…

Je regarde très peu les CSIs, mais la version Miami n'avait de goût que pour les tics d'Horatio #amha :D

Benny a dit…

@Freelalatiana

***Sors ses lunettes de la poche

"Je ne vois...

***Mets ses lunettes sur le nez

... pas ce que tu veux dire".

YEAAAAAAAAH !!! (232 fois. Un désastre).

Merci pour ce commentaire en tout cas. A très vite j'espère :-)