lundi 7 avril 2008

Le bon, la brune et le truand

LE BON :
LOS ANGELES HOMICIDE

Le bon, c’est un programme mais c’est aussi un acteur. Tom Sizemore, la figure de proue de Los Angeles Homicide (Robbery Homicide Division, en VO), très bonne série que je viens de découvrir sur NRJ 12 (Vous savez, la chaîne qui flingue la diffusion de Friday Night Lights…). Bon, je suis carrément à la bourre car TMC l’a diffusée nuitamment (j’adore ce mot vieillot, et les parenthèses aussi) l’an passé et qu’elle date de 2002 mais tant pis.

Sizemore en plein polar

Los Angeles Homicide, c’est l’histoire de Sam Cole, lieutenant de la brigade Vols et Homicides de LA (d’où son titre original), à la tête d’une équipe de flics dans laquelle on retrouve notamment Klea Scott (Brooklyn South) et David Cubbitt (MediuM). Cole est un flic expérimenté, intuitif. Il n’est pas sans rappeler Bobby Goren de Law & Order : Criminal Intent (ils ont un peu la même carrure en plus).
Par moment, on croirait ce flic tout droit sorti d’un polar de McBain ou de Pelecanos. Les enquêtes qui lui sont confiées sont d’ailleurs bien dans la mouvance du polar qui se lit, plus que dans celui qui se regarde à travers l’étrange lucarne.
En un sens, elles sont assez originales et prennent soin de ne pas laisser les émotions de ses personnages sur le carreau, même si elles sont exprimées avec pudeur.

Une vraie claque visuelle

Mais la vraie originalité de Los Angeles Homicide, celle qui colle au script, c’est sa mise en images. Produite par Franck Spotnitz (X Files) et Michael Mann, la série bénéficie d’une véritable identité visuelle.
A travers les plans de la ville, on sent respirer la Cité des anges dans chaque épisode. Il y a dans Los Angeles Homicide un vrai regard sur la ville, ses quartiers huppés, ses taudis... Un regard qui n’est pas sans rappeler celui du même Michael Mann dans son excellent Collateral, un film avec Tom Cruise et Jamie Foxx. Ce gars aime cette ville, avec son luxe et sa misère, ses paradoxes et contradictions. Il la connaît bien et il a fait en sorte que ceux qui mettent en scène cette série, l’aiment aussi. Ca se voit.
Au final, on obtient le plus beau travail visuel sur un cop show depuis Homicide, de Fontana & Levinson. On appelle ça une claque. Une série à voir, vraiment.

LA BRUNE : COURTENEY COX

Et donc, la brune, c’est une… enfin, c’est Courteney Cox. De nouveau visible sur nos écrans sur France 4, avec Dirt. Une série que beaucoup de médias français ont décrit comme politiquement incorrecte, trash voire audacieuse. Plein d’adjectifs plutôt flatteurs alors qu’un seul aurait suffi : affligeant.
Si les critiques de séries de notre pays couvrent cet énorme ratage qu’est Dirt, je commence à comprendre pourquoi la production française est autant en difficulté dans l’Hexagone. Parce que ceux qui sont censés faire leur travail de critique ne le font pas.

Problème de critiques

Attention : je ne dis pas qu’il faut forcément tomber dans le jeu du cynisme systématique et s’amuser à démonter tout ce que l’on voit. Mais quand une série comme celle-là bénéficie de critiques élogieuses alors qu’elle cumule les défauts (psychologie des personnages complètement ratée, acteurs mal dirigés, répliques qui font rire malgré elles), je crois qu’on a un vrai problème.
A part pErDUSA, personne n’a remis en cause cette fiction qui loupe sa mise en abîme des milieux des tabloids, est très souvent vulgaire (elle joue la carte de la provoc sans que cela serve le scénario) et multiplie les situations caricaturales.
Par chance, je crois que les Américains, eux, commencent à le comprendre et avec un peu chance, les dégâts provoqués par Matthew Carnahan et Courteney Cox-Arquette s’arrêteront avec la saison 2. Pour ce qui est de la situation en France, en revanche…

LE TRUAND : BEN SILVERMAN

Ben Silverman est l’homme qui dirige la chaîne NBC. Une chaîne dont j’ai toujours regardé la grille des programmes avec attention parce que c’est elle qui a mis à l’antenne des monuments de l’histoire de la Télé US, d’Urgences à Friends, en passant par Boomtown, Third Watch, The West Wing, Frasier, Hill Street Blues, Law & Order, etc.
Une chaîne qui vit une décennie difficile parce que c’est sans doute celle qui a le plus souffert de la crise de créativité des networks américains, l’innovation ayant apparemment choisi de prendre ses quartiers sur les chaînes cablées.

Upfronts de NBC : eh ben, c’est pas gagné…

La semaine dernière, NBC et son Silverman de patron ont présenté les Upfronts pour la rentrée 2008. En gros, la grille des programmes et les nouveautés à découvrir. Et a priori, c’est très mal parti. Côté séries reconduites, Friday Night Lights sera produite avec une chaine filiale de NBC pour alléger les coûts sans que l’on sache si c’est une bonne nouvelle côté qualité, Urgences revient pour une dernière ( ?) saison, tandis que Law & Order, L& O : Spécial Victims Unit, Earl et 30 Rock (oui, il y a des bonnes nouvelles quand même) repartent pour un tour.

Du neuf avec du (vraiment) vieux

Une grille un peu « vieillote » donc avec des nouveautés pas trop rassurantes : un remake de K2000, un spin of de The Office, une série sur un ambulancier qui lit dans les pensées (The Listener), une adaptation des aventures de Robinson Crusoe, une version moderne de l’histoire biblique du Roi David… a priori rien, mais vraiment rien de transcendant. Sur l’excellentissimesque (oui, au moins) site pErDUSA, Ju, un des rédacteurs, le traduit assez justement (avec une très bonne photo légendée).
On peut toujours avoir une bonne surprise concernant ces nouveautés (le pitch de Desperate Housewives, à froid, était assez basique et la première saison a surpris son monde), mais franchement, j’ai des doutes. Et je suis inquiet.

Over the Taupe

Non mais sans rire : quand on traverse une période de vaches anorexiques comme le fait NBC, est-ce avec une grille si peu audacieuse que l’on va revenir au sommet ? Personnellement, je ne pense pas. Pire : j’en viens à penser que Ben Silverman est un espion qui se fait passer pour le boss de NBC mais travaille pour la concurrence. Et si ce n’est pas une taupe, en cas de bide à la rentrée, j’aurais enfin une certitude : il a le génie créatif et le talent de manager de l’animal susnommé. La réponse, de toute façon, tombera assez vite. Je vais creuser…

Bien à vous,
Benny

2 commentaires:

Arnaud J. Fleischman a dit…

En parlant critiques, je te conseille un autre bon site de critiques Spin-off http://www.spin-off.fr/

Benny a dit…

Oui : je l'ai vu sur ton site, dans tes liens ! J'y retourne de ce pas d'ailleurs ;-)
Apparemment, ce sont des gens bien : ils n'aiment la saison deux de Dirt...