jeudi 11 mars 2010

L'album de mars : "American VI : Ain't no grave" (Johnny Cash)

Revoilà l'homme en noir. Alors que l'on pensait que sa discographie ne réserverait plus forcément de surprises, voilà qu'un album posthume atterrit dans les bacs près de sept ans après sa disparition. Opération commerciale ? Sûrement, mais en la matière on a vu (et surtout entendu) bien pire.
Comme beaucoup, j'ai découvert Johnny Cash après sa mort, grâce à un pote et, ô surprise, grâce à une série télé. Le prologue d'un épisode de Third Watch pour être précis, illustré par sa reprise de Hurt de Nine Inch Nails. C'était bien avant que le titre ne soit repris par une pub. Avant qu'il ne devienne un des hymnes de cette génération qui a découvert Johnny Cash presque trop tard, entre réédition de sa discographie et biopic pas trop mal de James Mangold.
Mieux vaut tard que jamais cependant, parce qu'à l'heure où de nombreuses formations saturent nos oreilles d'une pop folk douce-amère mais sans vraie émotion, American VI vient en remontrer à un bon nombre de compositeurs d'aujourd'hui. Ne serait-ce qu'avec Ain't no grave ou la reprise de Redemption Day de Sheryl Crow.

Notes entre ombre et lumière

Cet album a été enregistré quelques mois avant la mort de Cash, juste après celle de la femme de sa vie, June Carter : il porte en lui le souffe fragile d'un homme qui arrive au bout de sa vie passée entre ombre et lumière. S'il n'est plus l'icone de Folsom Prison Blues, il porte encore en lui cette énergie assez particulière, qui fait que le gars inspire encore le respect. Même aux portes de la mort, Johnny Cash est encore au-dessus de bien des artistes.



Peut-être ai-je du mal à dissocier ce disque de ce contexte crépusculaire, mais j'ai vraiment l'impression que fond et forme sont ici solidement noués. Tout cela nous donne un album tour à tour sombre, léger, grave et rythmé. Une création pleine de vie. Rien d'étonnant car, comme l'artiste le dit "There ain’t no grave/Can hold my body down".
RIP, Mr Cash.

Bien à vous,
Benny

2 commentaires:

aussielilie a dit…

Bon... Je trouve ta critique très jolie. Mais ça met pas forcément la patate quand même ! Comme toi je l'ai découvert très tard mais j'ai toujours eu du mal à écouter plusieurs morceaux d'affilée, un peu trop grave (sans mauvais jeu de mot) peut-être...

Benny a dit…

@ Aussielilie : Ah ben ça reste du Johnny Cash, je te l'accorde. Mais franchement, je trouve que le gars a toujours su jouer sur les rythmes pour ne pas faire que de l'anxiogène comme beaucoup de nouvelles formations actuelles... enfin, je trouve.