dimanche 14 novembre 2010

"Hawthorne" : le Jada Pinkett Smith show (et autres séries sans sel)

Richmond, en Virginie. Christina Hawthorne (Jada Pinkett Smith, la femme du Men in Black) est infirmière en chef dans un hôpital de la ville et c'est un peu Superman. Veuve, elle élève seule une ado au caractère bien trempée et tient à bout de bras son service dans lequel gravitent de multiples personnalités. Du chef de chirurgie (Thomas Wakefield) qui connaissait bien son mari, au duo d'infirmiers qui se tournent autour (Candy Sullivan et Ray Stein) en passant par l'infirmière handicapée qui est aussi l'amie de Hawthorne. Tous vont et viennent autour de l'héroine qui fait front face à toutes les situations et qui a une solution à tout. Wow.

Le Sarkozysme en milieu hospitalier

Hawthorne est une série créée par John Masius. Un auteur capable du meilleur (il a commencé comme scénariste de St Elsewhere - ancêtre d'Urgences qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie, et qui est passée sur Teva au début des années 2000 - et il a produit Dead Like Me) et du beaucoup moins mémorable (Vous vous souvenez du fadasse Providence avec Melina Kanakaredes?). Avec cette création imaginée pour la chaine TNT, il reprend un certain nombre d'idées de St Elsewhere (principalement la vie d'un hôpital et de ses différents services) en proposant non pas un ensemble show avec un groupe de héros mais bien une série avec un personnage plus que central.
Si elle n'apparaît pas dans tous les plans, tout est construit pour Hawthorne qui a des côtés sympathiques mais pas vraiment attachants. Elle est partout, elle ne laisse rien voir de ses failles et, par à-coups, quand son attitude vire à une adaptation du Sarkozysme en milieu hospitalier, elle peut être carrément agaçante.
Un constat d'autant plus regrettable que la série n'est pas désagréable. Elle est juste sans surprise. Ou pas très originale, si vous préférez. Et on s'en passe très facilement. On dirait une série des années 80 façon Hooker, qui chercherait à divertir en offrant le minimum syndical.

USA network et TNT : même combat petit bras ?

Peut-être suis-je blasé. Ou peut-être est-ce un mouvement de fond puisque Royal Pains (avec Mark Feuerstein) ou US Marshals : Protection des témoins (In Plain Sight, avec Mary McCormack) souffrent du même problème. Et White Collar (FBI : Duo très special), qui alterne le bon et le moins bon, évite de justesse cet écueil. Mais le constat est là: les productions estampillées USA Network (comme Royal Pains) et TNT (façon Hawthorne) sont finalement sans vraie saveur : c'est du vite vu, vite oublié.
Je ne dis pas que toutes les séries doivent forcément ressembler à Six Feet Under ou The Wire. Prenez une série comme Chuck : c'est loin d'être incroyablement original mais l'ensemble est suffisamment équilibré (des storylines "mission" amusantes, des seconds rôles qui font souvent sourire et une love story plutôt soignée) pour que le show soit attachant. Que l'on ait envie de voir la suite. Ce qui n'est pas toujours le cas de ces séries. Et avant Chuck, c'était Third Watch, c'était Cold Case, c'était Everwood.
Ce qui est aussi très dommage, c'est qu'un certain nombre de critiques télé s'en contentent. Disent à longueur de magazines que c'est "sympathique". Sauf que, bien souvent, c'est surtout fade. A mon avis, cette mansuétude ne sert pas vraiment le genre, très longtemps méprisé à tort mais qui n'a nul besoin de virer dans l'angélisme stérile.

Bien à vous,
Benny

4 commentaires:

Arnaud J. Fleischman a dit…

Bon, je crois qu'il faut se rendre à l'évidence, les séries en ce moment (et par là je veux dire depuis deux-trois ans) ce n'est plus ça. Je ne fais pas mon vieux con qui claironne que c'était mieux avant, mais je constate juste.
Alors oui quand il y a une série "sympathique" au milieu de séries carrément mauvaises, on s'en contente. Non sans dire que c'est juste sympathique. Buffy c'était mieux que The Vampire Diaries, d'accord. Urgences c'était mieux que Grey's Anatomy. The wire c'était mieux que tout ce qu'il y a à la télé en ce moment.
Alors il reste quelques pépites, Breaking Bad, Mad Men, The Good Wife, Community, et Friday Night Lights. C'est peu. C'est sûr. L'amateur doit choisir, soit il arrête de regarder les nouveautés, ressort ses DVD, soit il regarde des séries "sympathiques" mais sans saveur. Pour le moment j'ai choisi la seconde proposition, mais je ne sais pas pour combien de temps.

Benny a dit…

@ Arnaud : Je suis comme toi. Je continuerai aussi parce que c'est comme ça qu'on trouve des pépites parfois peu visibles. Et si je dois voir 10 séries bof pour en trouver une vraiment chouette, alors soit. Parce qu'il y a encore des nouveautés vraiment bonnes. Pas nombreuses mais vraiment bonnes. Mais le fait est que certaines chaines (USA et TNT, pour ne pas les nommer) nivellent un peu l'ensemble par le bas quand les grands networks continuent leur grève du zèle.

Une blonde dans la ville a dit…

Je connais pas (comme beaucoup de séries dont tu parles) et je pense que je vais en rester à ce constat car ce que tu en dis ne fait pas trop envie (la mère qui affronte seule la vie, j'ai eu ma dose dans les série, en fait) et depuis Ugences, j'ai pas vraiment accroché à des séries sur la vie à l'hôpital... :)

Benny a dit…

@ The incontournable Blonde :

Tu fais bien, "Hawthorne" c'est un peu comme de l'endive tiède. On se doute que bien cuit, ça vaut le coup. Mais là...