jeudi 25 novembre 2010

Le film de novembre : "Buried"

Le pitch : un espace clos, pas de lumière, pas beaucoup d'air. Juste un Zippo, une vieille lampe torche à moitié foutue, de quoi boire et... un téléphone portable. C'est ce que découvre Paul Conroy, entrepreneur américain, lorsqu'il se réveille dans une boîte, sous terre. Il a été enlevé, il est en Irak mais ne sait pas où il est. Il ne peut pas sortir. Et si rien ne se passe, dans moins de deux heures, il va mourir.

Avant d'aller voir le film, j'avoue que j'étais vraiment curieux. Rodrigo Cortes, réalisateur du film, pouvait-il vraiment tenir le pari de réussir un thriller en huis clos pendant 90 minutes avec un acteur, un Zippo et un portable ? Ca paraissait vraiment gros... Et pourtant.
Pourtant, Buried est bel et bien un modèle du genre. Un film qui installe un suspense intense, qui va crescendo pour  mettre le héros (et le spectateur) sous pression jusqu'à la dernière image. Un long-métrage qui associe brillamment fond et forme. Sur le fond, le récit est fluide, jouant avec les attentes du public pour mieux installer la dynamique de personnification de part et d'autre de l'écran (et vous, si vous saviez que vous pourriez mourir dans deux heures, vous feriez quoi ?). Il y a certes un ou deux trucs too much, qui auraient pu être évités, mais l'histoire est très solide.
Sur la forme, Cortes multiplie les prouesses. Dans le montage comme dans le cadrage : l'ensemble est finement pensé. Ce qui m'a notamment marqué, c'est la façon dont le réalisateur filme le corps. Ce n'est pas forcément ce qui interpelle le plus dans le film, mais si vous voyez Buried, vous verrez que ça aussi, c'est bien observé : à travers une succession de plans dans le film, j'ai trouvé qu'on en apprenait beaucoup sur le personnage de Ryan Reynolds (stupéfiant dans ce rôle).
Des images de mains, un cou, des yeux : il n'y a rien là-dedans de foncièrement bluffant et pourtant, tout cela donne une profondeur, une vérité au héros qui est assez phénoménale...


TRAILER BURIED FILM THRILLER VOSTF 2010
envoyé par kirivalse. - Regardez plus de films, séries et bandes annonces.

En fait, le succès de ce film, c'est principalement la gestion minutieuse d'une foule de détails, notamment narratifs, qui font que les effets filmiques nourrissent l'émotion dans le récit. Ici, on n'est pas dans la performance gratuite mais bel et bien dans la volonté farouche de raconter une histoire forte. Une histoire électrisante, parfois très cynique mais pas seulement.
Une foule de détails donc, qui fait de ce film un must pour tous les cinéphiles. Sauf pour les claustrophobes, qui auront bien raison de penser que cette phobie a de quoi vous pourrir l'existence.

Bien à vous,
Benny

2 commentaires:

Une blonde dans la ville a dit…

Cela me semblait être un très bon film mais je redoute trop la claustrophobie qu'il pourrait me faire ressentir pour sauter le pas et aller le voir
Argument fallacieux, je sais mais bon…

Benny a dit…

@ La Blonde des grands espaces :

Non, non c'est pas fallacieux. Si c'est un ressort phobique, c'est plus complexe qu'un simple "Ah, nan mais je veux pas".
C'est dû à quoi, aux heures passées dans le métro avec un livre et le décolleté "fortuitement" ouverts ?

(Oui, le mot fortuitement, c'est juste pour le décolleté. Et les guillemets c'est juste scandaleux: c'est pour te faire enrager).